Sans titre

AA

En rêve, devant un café de Kantstrasse, j’explique à ma femme comment on écrit un texte. On doit s’approcher, dis-je, puis s’éloigner. Au réveil, je me dis que cette procédure est plus proche du film que de l’écrit, et qu’un film est plus anonyme qu’un texte. Même quand on connaît le nom du réalisateur, on n’a pas vraiment l’impression qu’il a fait le film. Dans un texte, c’est différent. Il y a un rédacteur qui se dit auteur et se met généralement en travers du texte. L’auteur embrouille le texte parce qu’il pense devoir s’immiscer dans le texte, et parce que le lecteur pense que le nom de l’auteur garantit un ordre symbolique, comme le nom du père. Mais l’auteur n’est pas un père, d’abord parce qu’au nom-de-l’auteur manque le désir de la mère. Et s’il représente un ordre, ce n’est jamais que celui du texte en question. Ensuite, cet ordre s’effondre. L’auteur ne peut garantir aucun ordre général, et c’est pourtant précisément ce qu’on attend de lui. S’il y avait vraiment un nom-de-l’auteur, ce serait le nom du texte en question. Il est donc logique que le présent texte, dépourvu de nom-de-l’auteur, soit dépourvu de titre. L’idée de la mort de l’auteur était compréhensible. C’était une tentative de revenir au texte. Mais si on déclare une chose morte, c’est qu’elle a vécu. En déclarant l’auteur mort, on déclarait qu’il avait existé. Et l’auteur, justement parce que déclaré mort, continuait d’exister. Certains affirmaient qu’il n’était jamais mort, d’autres qu’il avait ressuscité. Puisque le nom de l’auteur coiffe le nom du texte, les lecteurs pensent qu’il garantit l’ordre de ce texte. Un auteur n’écrivant généralement pas un seul texte, les lecteurs cherchent à comprendre les différents textes coiffés du nom de l’auteur comme un ordre unitaire garanti par ce nom. C’est pourquoi les lecteurs, enthousiasmés ou déçus par un texte, pensent que c’est l’auteur qui les a enthousiasmés ou déçus. La critique feuilletonnesque suit les mêmes prémisses, elle qui n’est pas en mesure de lire un texte. Tandis que l’auteur doit se battre contre le nom-de-l’auteur pour arriver à écrire un texte, le nom-de-l’auteur devient l’objet d’une critique qui en réalité ne critique pas le nom-de-l’auteur, mais le texte. La critique feuilletonnesque se trompe donc sur l’objet de sa critique. Sur le texte. Sur le nom-de-l’auteur. L’auteur cependant, pour arriver à écrire un texte, se bat non seulement contre le nom-de-l’auteur, mais aussi contre le sujet du quotidien qu’on appelle communément Je. La confrontation avec le sujet est immanente à son travail parce que c’est elle qui rend le texte possible. S’il ne se confronte pas avec le sujet, le texte échoue. Pour de nombreux auteurs, c’est trop compliqué. Ils s’accommodent de l’échec du texte. Plus ou moins consciemment. Ils disent ne pas être de grands théoriciens. Mais on n’a pas le choix. Je ne suis pas un grand théoricien non plus, mais je vois la nécessité de me confronter à ces questions pour rendre un texte possible. Peut-être certains auteurs ne veulent-ils pas rendre un texte possible, mais eux-mêmes. Peut-être pourrait-on diviser les auteurs entre ceux qui veulent rendre un texte possible et ceux qui veulent rendre eux-mêmes possibles. Certains veulent peut-être rendre une idée possible. Mais ces derniers ne sont qu’un sous-groupe de ceux qui veulent rendre eux-mêmes possibles. Une idée n’est souvent rien de plus qu’un accroissement de soi-même. Particulièrement quand on s’y accroche. Et pour rendre une idée possible, il faut s’y accrocher. Mais cela n’a rien à voir avec un texte, ou seulement dans la mesure où cela empêche le texte. La question intéressante n’est pas ce qu’est un auteur, mais ce qu’est un texte. Mais pour comprendre ce qu’est un texte, il faut d’abord comprendre ce qu’est un auteur. La question de l’auteur est donc intéressante en tant que question secondaire. Non pas qu’elle soit de deuxième rang, au contraire : il faut d’abord résoudre cette question secondaire pour pouvoir passer à la question primaire du texte. Chaque texte implique de répondre à la question secondaire de l’auteur pour pouvoir se tourner contre la persona de l’auteur et rendre ainsi le texte possible. On peut vouloir y couper, j’aimerais souvent y couper, mais on ne peut pas y couper si on veut rendre un texte possible et pas seulement soi-même. Tandis que je réfléchis à ce qu’est un auteur et ce qu’est un texte, à Klagenfurt un jury parle de textes et d’auteurs sans même effleurer ces problèmes. On croirait presque qu’ils n’en ont aucune idée. Ils parlent de textes avec un vocabulaire qui ne sait pas lui-même s’il décrit des textes ou des auteurs, et si ces auteurs sont des sujets ou les garants d’un ordre symbolique. On croirait qu’il s’agit de textes, mais il ne s’agit pas de textes. Ni d’auteurs. Car ces questions n’ont jamais été posées ni traitées. J’ignore ce qu’est un auteur, parce que je dois toujours découvrir qui est l’auteur d’un texte donné pour me tourner contre lui, afin que puisse naître le texte que, sans cela, l’auteur empêcherait. Les textes empêchés, c’est là la complexité, sont pourtant des textes plutôt que rien. À Klagenfurt, pour reprendre mon exemple, il y a des auteurs et des textes. Les auteurs sont là pour empêcher les textes. Le jury est là pour confirmer cette situation. C’est le contraire de ce dont il s’agit en littérature.

Impératrice

AA

UN Ça m’a enlevée et séduite, maintenant j’autorise cette conquête totale, ici sur le papier et dans la réalité, ce qui revient au même. Ça me prend brusquement dans une direction. Nous le faisons aérodynamiquement par derrière ou par en haut, sur la terrasse, sous l’arbre, dans l’entrée, le réseau, le livre, l’infini. Enfin mot, plus de fossé, moi sur le balcon : le corps nu, le deuxième corps, nu et abandonné, largué. Ça me respire dans l’oreille, ça, trop proche, trop bon. Ça n’a pas de cheveux, c’est visqueux comme un protée, luisant comme Alien 2, majestueux et proche des profondeurs de l’existence, créature du laboratoire d’HR Giger, mort récemment – tout caoutchouc, tout engloutissement, mais blanc, pas noir, même pas blanc, non, blafard crade. C’est en moi, pompe, crisse, dilate les couloirs, cavités et canaux. Les regards lubriques, concupiscents, mortels, d’ordinaire si pénétrants, se détournent de moi et rentrent chez eux, dedans. Le miroir est aveugle, puis disparaît. Je m’allonge, invisible, et tâte – ça rassemble ses forces et s’arrête un instant, à moitié en moi, à moitié en dehors, courte stase – tâte le carcinome au poumon gauche qui m’énerve depuis des années, non, m’occupe l’esprit, mon esprit, empêche la pensée. Car ça, là, c’est le vrai corps, mon être nu, embrouillé, et il est perdu et blessé. Je tâte, masse. Quelque chose connu de tous, autrefois fort reluqué, pendille, palpite sous le fouet intérieur, bouleversé à neuf par les enfilades de ce palais de chair secoué à neuf. Je masse ce possible carcinome inlassablement, de l’extérieur, comme si je pouvais m’en débarrasser en massant mon thorax. Or il n’y a (vraisemblablement) pas de carcinome, et l’hématome apparaît seulement parce que je masse pour m’en débarrasser ; pour me débarrasser de quelque chose qui n’est même pas là et n’apparaît qu’à cause de ma tentative de m’en débarrasser. Deux fois les radios n’ont rien donné. Il n’y a pas de carcinome, j’espère, ce n’est qu’une idée. Ce carcinome que je crois sentir – deux fois, je le répète, on n’a rien vu, rien diagnostiqué, résultat négatif, c’est-à-dire humainement positif – je ne dois pas le convoquer, je dois parler autrement, exercer une autre pression. Prends-moi, monstre ! dis-je. Prends-moi, fais-le éclater, éclate cette idée. Éclate-moi, pulvérise-moi. Enfant du cancer, je ne veux plus être responsable de rien. J’ai fait ma part, citoyenne émancipée et droite, ça n’a servi à rien, maintenant je vais chez les cancéreux. La rumeur siffle à mon oreille, dans mon oreille, traverse le conduit qui ­traverse la tête jusqu’au cœur qui pompe. La chair pénètre bien en moi, tentacules, tentacules japonaises, longues langues, noppes graisseuses. Si longues, si graisseuses, si aspirantes ! Laissent des marques rouges et des plaies sur la peau. Ça va m’éclater, me pulvériser (toujours ces doux fantasmes de perdition). Nous venons et mourons suivant des dessins jaunis. Mais nous le faisons en vrai, pas seulement en dessin. Pas seulement en dessin ! DEUX L’impératrice reçoit l’onction divine, elle ne descend pas d’une lignée monarchique. Elle est élue pour régner sur le Saint-Empire romain. Elle est élue, je suis élue, et qui est élu est aussi choisi, le pas est vite franchi de la démocratie au déisme, et le ciel en tombe des nues. Telle est la bénédiction du discours qui déferle en moi, me détermine, m’emporte. Tout ici est sacré. Tout est romain. Toutefois ce n’est pas mon peuple qui m’a élue, mais, paraît-il, le pape. Je suis pourtant totalement athée. Cher peuple ! Jeunes Romains ! Je ferai tout, je donnerai tout pour que vous meniez de belles vies : ma vie, ma raison, mon corps. Sinon je me sacrifierai moi-même, ce discours étant le premier don, le premier signe d’un temps différent, meilleur. Je parle sérieusement, et vous avez raison d’honorer mon rayonnement. Au travail, dis-je à moi-même et à vous. Car nous autres jeunes Romains dansons autrement que les autres. TROIS Ne voulons-nous pas tous disparaître derrière nos textes, ou en eux ? ai-je demandé à un écrivain reconnu lors d’un de ces congrès que j’évite maintenant (notamment à cause de cet écrivain reconnu) depuis des années. Il a grimacé et secoué la tête. Il était pourtant comme nous, esprit disséminé, passé par la dure école de la postmodernité, hautement conscient de la mort de l’auteur. La disparition n’était-elle pas un désir ? Une nécessité ? Il ne cessait pourtant de citer tous ces vieux Nouveaux-Français dans ses métatextes compliqués, et ne semblait pas particulièrement réconcilié avec son existence physique. Mais non, il a secoué la tête avec une sombre grimace de dégoût. D’où me venait pareille idée ? Il ne l’a pas dit, seul son visage l’exprimait. Ça lui semblait totalement absurde, inouï et farfelu. Pour moi pourtant, il n’y avait rien de plus naturel. J’ai pris peur et suis allée chercher du vin. La théorie restait la théorie, la pratique était déjà celle d’aujourd’hui. Ça m’a tuée dès la première gorgée. Car manifestement, j’étais désespérément dépassée. Nous avons fumé une cigarette sur le balcon, moi deux, lui une seule, parlant de sujets que je maîtrisais moins que la disparition. Sous son zozotement, j’ai massé (pour la première fois de ma vie ?) cet endroit à l’époque plutôt virginal (et depuis si ravagé) de mon thorax, ai pris une profonde inspiration, et, fumant seule ma troisième cigarette, ai pensé à Oscar Wilde : « You must have a cigarette. A cigarette is the perfect type of a perfect pleasure. It is exquisite, and it leaves one unsatisfied. What more can one want? » Oui, quoi ? Un carcinome à tentacules qui vous monte de l’extérieur ? C’est reparti, il me prend brusquement, par derrière ou en haut, viens, va, ça revient au même.

Mediterránea

AA

Estaría apenas unos días más en un barrio parisino relativamente cerca del aeropuerto de la capital, y lejos, relativamente lejos, del museo que decidí no visitar la única vez que estuve en Paris. Era una veinteañera, yo, y me había costeado ese viaje con mi escaso sueldo de instructora en una academia de inglés. Había conseguido que alguien me alojara en una colchoneta en una esquina de una sala y me regalara un café matinal. Pero en París había caminado tanto, dormido tan poco, comido aún menos y perdido tantos kilos que se me caían los pantalones abrochados. Me había ido andando al Louvre, decidida a entrar, y hubiera entrado sin embargo ese museo resultó ser mi presupuesto del día y el sol ­coloreaba las calles. Corría la brisa, me desordenaba la melena entonces larga y suelta. Han pasado treinta años y mi pelo entrecano ahora va recogido y este París sombrío está cubierto de nubes mientras desciendo por debajo de la pirámide de cristal y pago, diligente, los quince euros con la idea de quedarme lo menos posible en este museo lleno de valiosos objetos antiguos y conectado con un centro comercial de objetos caros sin valor. Parto a la caza de las pinturas neoclásicas de la revolución francesa que, ahora, como profesora universitaria, enseño en un curso de artes modernas. Solo quiero ver los rostros que han quedado bajo la sombra, rostros de mujeres y niños que las fotografías en línea no reproducen bien. Tres o cuatro pinturas y tal vez la ya anciana monalisa de la mirada turbia, me prometo, entrando y saliendo de salas de artes etruscas, griegas, persas, entrando y saliendo o huyendo de salas romanas como si me persiguiera un gladiador. No logro dar con las pinturas que busco entre las renacentistas y las medievales. Y ya voy apurando el paso junto a máscaras funerarias de grandes ojos maquillados que los turistas, en vez de mirar, ciegan con sus cámaras en un flashazo ilícito. Veo entonces a un guardia parado en una esquina e intento hablarle en su lengua, excuse moi, tartamudeo buscando palabras perdidas en mi antigüedad. Tanteo si parla anglais ou espagnol, y sí, oui, retruca él, un peu d´anglais, just a little. Pido entonces indicaciones a la sala de Jacques Louise David, ese artista o contorsionista de la política que logró retratar, sin morir en el intento, al rey Luis con su peluca empolvada antes de ser guillotinado en una plaza, a Robespierre con su peluca negra antes de correr la misma suerte, a Napoleón Bonaparte, mechas al viento, atravesando los Alpes sobre un caballo petiso que lo hace parecer enorme. Pero este guardia no es uno de esos hombres blancos y bajitos del siglo dieciocho europeo. Es alto. Es delgado sin ser flaco. Lleva la cabeza rasurada en pleno siglo veintiuno. Y es en este siglo que alarga su dedo negro para indicarme una puerta disimulada en el amplio pasillo de mármol rosado. Right there!, dice, you see?, con entrenada gentileza y yo sigo la línea que su dedo dibuja. Quiero responderle mercí, mercí beaucoup, o al menos thank you, Monsieur, pero lo que surge de mi lengua extenuada por el absurdo doblaje en el que vivo, es un danke schön completamente fuera de lugar. Vielen Dank. Sonrío avergonzada al constatar que el alemán que estoy aprendiendo ha eclipsado todas mis segundas lenguas. Él parece apiadarse de mi ­colapso lingüístico y se ríe, divertido, sus dientes alineados, envidiablemente blancos. En cuanto me doy la vuelta escucho que el guardia murmura, intempestivo a mis espaldas, you don´t speak but you look just like a French woman! Ahora soy yo la que sonríe extrañada, yo la que se encoje de hombros mientras lo mira, una vez más, no sé con qué expresión en el rostro. Veo la instantánea seriedad de un guardia que debe vigilar, no intentar conquistarme; la seriedad de unos labios gruesos que dicen pardonnez-moi, Madame. Pero no hay nada que perdonar, nada que decir, hay apenas una pregunta que se queda dando vueltas dentro de mí: ¿se disculpa por imaginarme francesa o por imaginar que me ofende al coquetear? Y hay una inquietud que ha ido aumentando con los años, porque siempre hay alguien que pregunta where are you from?, o que pregunta, con insistente sospecha, como si la respuesta no fuera cierta o suficiente, but really, where are you from-from? Siempre aparece alguien que en vez de preguntar intenta adivinar si soy judía o brasileña, si soy latinoamericana o si soy egipcia, si soy mulata o ecuatoriana. Me he pasado años explicando que no soy ni italiana ni griega ni española ni turca ni marroquí. Que soy tal vez demasiado mediterránea, como si eso bastara para dar cuenta de quién soy. Porque, ¿qué es ser o parecer mediterránea?, ¿negra como este guardia parisino?, ¿blanca como los gringos que viven en mi edificio neoyorquino?, ¿o ese tostado sin ton ni son de nosotros los mestizos? Y mientras me alejo dando pasos torpes entre gentes de todas las tallas y colores imaginables, mientras me detengo ante las pinturas que buscaba y que por fin encuentro, me sorprendo ante mi inesperado reflejo en un vidrio. Me miro estremecida. De frente. De perfil. Como si nunca me hubiera detenido a contemplar las arrugas de mi frente, el encuadre de mi nariz, el lunar afantasmado en la mejilla, el tenor de mis ojeras y estos ojos un poco chuecos, espejos de mi alma retorcida. De tanto mirarme he dejado de verme, ver lo que escondo para mí misma. Examino mi rostro en busca de lo que otros ven en mí y lo que veo no es más que rostros. El de mi padre árabe y el de mi abuela italiana y el de mi madre. Rostros de la gente que quise ser y que nunca fui. Rostros de otros que soy y no soy yo. Estoy frente a los retratos de toda esta gente preguntándome cuántos rostros hay en un rostro.

La vie saine

AA

Elle est pas là. Ben non, la plage est fermée, il n’y a plus que moi, pourtant il fait beau, l’eau est encore bonne, je suis entré dans l’eau, plus claire que jamais, immobile, pleine de petits poissons, heureux comme des poissons dans l’eau.
Les cabines étaient fermées. J’avais posé mon sac sur le sable, m’étais déshabillé, enfilé mon caloce de bain, déplié mon linge.
Elle était pas là. Je savais bien qu’elle serait pas là. Pourtant c’était bien pour la retrouver que j’étais là. Ça n’a pas manqué, à peine de l’eau jusqu’aux genoux, un type s’est ramené en jurant. C’est fermé nom de dieu c’est fermé, par où êtes-vous entré ?
Par où je suis entré ? par devant, par derrière, qu’est-ce que ça change, je veux juste tremper mon cul dans l’eau ensuite je repars par où je suis entré.
Le type, jardinier, concierge, gardien homme à tout faire, chien de garde, montre tes crocs, retrousse ses manches, tend un doigt accusateur : sors de l’eau, il est devant mon sac à dos, mon linge, otages, mes affaires en otage, sors de l’eau ! en discutant je reculais, j’avais de l’eau jusqu’au nombril, j’étais pas venu pour rien, je ferais même deux brasses.
C’était pour elle, j’étais en manque d’elle, de son corps nu, ferme.
C’est fermé nom de dieu !
Son corps nu dans l’eau, j’en avais tellement profité, nous en avions tellement profité, on peut pas dire qu’elle prenait pas son pied, elle insistait, elle en voulait toujours plus, c’était maintenant, maintenant je serais capable de lui fournir ce plus. Le chien de garde aboyait, c’était de la provoc, mes deux, trois brasses.
Sors de l’eau nom de dieu de bordel de merde !
Il piétinait mon linge, il tripotait son portable :
J’appelle les flics !
Okay man, calme-toi, je sors de l’eau, je te file vingt balles pour la peine et on en parle plus.
Pour vingt balles. Man, tu m’as dégueulassé mon linge de bain. J’ai enfilé mon jeans qui collait, lui ai filé vingt balles, pour vingt balles il m’a ouvert la porte grillagée. Il m’avait arraché le billet de vingt sans commentaire, aussitôt disparu dans sa poche. J’avais dit ciao, lui : refais pas chier.
Non, j’étais beaucoup trop sentimental. Si j’allais me nourrir du passé, mais c’était du passé immédiat, encore chaud, même l’eau, encore bonne, elle avait pleuré, c’était signe, à propos de cygnes, mais j’avais pas encore le goût de l’anecdote, j’étais hors d’atteinte du garde, j’étais vide comme un sac en papier vide qui traverse la place sans regarder, ni à droite, ni à gauche, vide, au vent de la brise légère. Qu’est-ce qu’elle était belle, jamais j’aurais pensé, mais c’était bien d’essayer, elle m’avait dit : je vous reconnais, c’est vous qui lisez, j’aime bien vous écouter, c’était déjà trop, venant d’une si belle femme. Et vous, je pensais pas, c’était juste le début de l’été et j’étais même pas encore bronzé, c’était le début, rien que des coups de soleil, elle pas, pour elle c’était pas un problème. Elle avait aussi ses défauts, rien que de penser à ses défauts une mélancolie infinie me gagne, ses défauts c’était trop d’énergie pour moi, trop jeune pour moi, trop d’appétits, on fait ci on fait ça, on va ici, on va là-bas, on mange on a faim on a soif, à peine on a plus faim, on a envie de chanter, après danser l’amour, après l’amour fumer, après fumer de nouveau l’amour. Tout l’été. J’étais content que ça finisse, désespéré que ça finisse, j’étais bourré de contradictions, j’arrivais plus à nouer les bouts de mes contradictions.
C’était une histoire sans fin qui finissait avec les premiers jours d’automne, un roman d’amour sûrement le dernier écrit à la première personne du singulier ou du pluriel, nous, nous qui fûmes. C’est vrai qu’à la fin. J’ai refusé de me demander pourquoi elle était contente chaque fois qu’elle me voyait, non j’étais bien, nos corps s’emboîtaient comme des pièces de rechange adaptées au milli poil, des fois… des fois je laisse à votre imagination. Des fois nous étions repérés : regarde ces deux dans l’eau ! nous nous déplacions, nous nagions, nous nagions jusque sous les saules pleureurs, qui de leurs branches pleurantes nous offraient un rideau salvateur. Au fond d’elle il y avait de la lumière, le cœur de la cathédrale, mais c’est n’importe quoi, j’ai meilleur de parler des goélands sur le radeau, au début elle m’a fait croire que je devais lui apprendre à nager en la soutenant d’une main sous son ventre pour qu’elle coule pas, c’était juste pour la main sous son ventre, en fait elle nageait comme une otarie, dessus, dessous, jamais je n’aurais pu la suivre, comme une sirène, si ce n’était ses jambes qui s’écartaient et se refermaient.
Tout ce que je fais c’est de penser à elle, c’est pour ça que j’écris, j’aimerais gagner ma vie en pensant à elle, y a-t-il assez de matière, il y a surtout la manière, style pas y toucher et quand même complètement enlacé, ficelé à elle, les tenants et les aboutissants, comment t’appelles ça, l’écriture spontanée, déjà le gardien de la plage fermée, premier personnage, une sale gueule, il allait y en avoir d’autres, elle était plus là avec son sourire engageant qui m’ouvrait toutes les portes, quand on se pointait à la porte d’une boîte, de nuit, de jour, les gorilles la laissaient passer et moi stop et elle : il est avec moi, et eux : ah bon, ah bon, on dirait pas, mais bon vas-y, fruit sec, et elle, pour elle, ou pour eux, ou pour moi : pas si sec que ça. Bon, j’aurais presque l’air de me vanter alors qu’il n’y a pas de quoi, surtout maintenant, que je dois me repasser les photos que je ne voulais pas prendre d’elle et que j’ai prise quand même parce qu’elle me demandait.

Matala

AA

Nous passâmes notre première soirée en Crète dans une taverne sur la plage de Matala. Ce n’était pas notre destination, mais le bus n’était pas allé plus loin. Il était tard, nous étions seuls, et, tandis que nous dégustions l’habituel dessert de schnaps et de melon, il me raconta qu’il était déjà venu ici avec ses parents. C’était en 1979, il avait dix ans, et il s’en souvenait bien :
« Nous occupions une pension là-haut, à Pitsidia, et nous descendions en courant vers la plage. Malins, mes parents avaient trouvé dès le premier jour le plus beau chemin, une demi-heure de descente le long d’un vignoble. Ce vignoble me semblait ensorcelé : les ceps desséchés, sans feuilles ni raisins, étaient recouverts de petites coquilles d’escargot d’un blanc perçant, il y en avait tant collées aux branches mortes qu’on aurait dit des coraux blancs. Nous traversions ce vignoble chaque matin pour aller nous baigner, et rentrions le soir par le même chemin. Il ne se passait pas grand chose à Matala, la junte avait chassé les hippies de leurs grottes quelques années auparavant, et nous étions ­pratiquement les seuls touristes à la plage. Un jour, sur le chemin du retour, j’ai joué avec les coquilles d’escargot entre les vignes. Curieusement, elles étaient toutes vides, mais leurs petites voix de porcelaine, claires et ténues, n’en rendaient un son que plus joli quand on les agitait dans la main comme des dés. Cette nuit-là, j’ai soudain été pris d’une forte fièvre que même le paracétamol n’a pu faire baisser. Les Grecs y ont tout de suite vu une intoxication au DDT. Dans leur anglais souverainement mauvais, ils ont demandé à mes parents complètement paniqués où nous avions bien pu traîner, et quand ils ont su quel chemin nous empruntions pour aller à la plage, ils ont fait claquer leur langue avec mépris, car il allait de soi que le vignoble mort était une zone interdite. Mes idiots de parents ne s’étaient-ils pas étonnés de l’aspect des vignes ? Mais les pauvres étaient si heureux d’être seuls sur ce chemin, personne sauf nous, n’était-ce pas formidable... ? Dans mon délire, j’ai fait un rêve que je n’ai cessé de refaire par la suite :
Avec d’autres enfants, dans le désert, j’étais enlevé dans un camion par des hommes barbus portant des turbans noirs. Dans une cuvette entre deux hautes dunes se trouvait un plongeoir de dix mètres, comme dans une piscine. Nous devions y monter et sauter. Quand nous sautions, les hommes nous tiraient dessus à la mitrailleuse. Ceux qui n’étaient pas touchés devaient de nouveau monter et sauter. Je me réveillais chaque fois alors qu’on me tirait dessus en plein vol. »
« Et tu as refait ce rêve ? »
« Oui, des années, jusqu’à mon départ de la maison. Là, ça s’est arrêté. »
Au fil des ans, j’ai compris qu’il s’agissait d’un des nombreux rêves de guerre qui le poursuivaient depuis l’enfance, et que la plupart n’avaient aucunement disparu avec son départ de la maison. Cela n’avait rien d’étonnant, car ses parents parlaient tout le temps de la guerre, de toutes les guerres, et sa mère notamment avait tenu, dès son plus jeune âge, à lui raconter la guerre de la manière la plus détaillée et saisissante possible. Surtout la Deuxième guerre mondiale, bien sûr, mais peut-être encore davantage le Vietnam, et plus encore la guerre nucléaire à venir, et là, pendant ces fameuses vacances en Grèce, cette nouvelle guerre d’Afghanistan, bonne cette fois, ce qui était certes déroutant.
Mais tout ceci ne fut pas évoqué ce soir-là, et j’avais l’impression qu’il voulait me raconter son rêve d’enfance sans le vouloir. C’était comme s’il voulait tenir un monologue avec moi, retransmettre vers l’extérieur, d’une voix sûre, ce qui se répétait dans sa tête, mais sans qu’aucune réaction de ma part ne dérange le calme de son flot narratif, car quand je lui demandai si lui aussi, comme moi à l’époque, ne se lassait pas de voir chaque soir aux nouvelles ces hommes enturbannés avec leurs mitrailleuses, et que je lui racontai que le mot dîner était longtemps resté pour moi inséparable d’ayatollah, il fit un geste de dénégation exaspérée, presque hostile, et expliqua que le contenu des rêves n’avait absolument aucun intérêt. En parler revenait à aller d’une banalité horrible à une autre plus horrible encore. Seul comptait le fait qu’on rêvait et qu’une fièvre, par exemple, pouvait graver, comme avec une aiguille, un rêve dans vos circonvolutions cérébrales, de sorte que cette inscription picturale pouvait sans cesse être consultée, et qu’on ne pouvait en parler sans prôner une certaine ésotérique de la matière, qu’on se situait là à la frontière de la matière et de la non-matière, et le fait de parler d’une telle frontière n’était rien de plus que l’expression de cette ésotérique inéluctable.
J’acquiesçai, à la fois apeurée et vexée, vidai le schnaps d’un trait furieux, et objectai tout de même qu’on ne pouvait parler de tels phénomènes en séparant l’inscription du contenu onirique, et que sans le quoi, le comment ne nous intéresserait même pas. Il s’empressa d’acquiescer à son tour, oui, il serait évidemment absurde de vouloir ignorer le contenu.
Il nous sembla indiqué d’en rester là, et nous poussâmes un soupir de soulagement. Cette affaire quelque peu gênante était réglée, sortie d’une zone poissonneuse et mise au sec. Nous avions tacitement convenu que, rien ne s’étant montré au cours de notre conversation, nous pourrions sans problème y revenir une autre fois. Nous quittâmes la taverne en direction des grottes, restâmes encore un peu sur la plage, main dans la main, et contemplâmes la lune d’un blanc perçant.

Zahra Kamaliazad

AA

Escolhi a sessão do fim da tarde de um dia quente de Julho. Consegui o lugar que me apraz, ao centro de uma fila, numa fila central. Um duplo centro. Entrei no vórtice das imagens e esqueci-me de mim.
Quando saí era de noite. Caminhei. Mais um filme que tinha alcançado a proeza: ao descer a avenida olhava para tudo – ou para cada coisa – de forma inquietada. A arte ensina-nos a destacar um objecto da sua mundanidade e a questioná-lo: Por que és assim? Por que são as coisas como são? As luzes da cidade, o asfalto húmido, as trotinetas mal estacionadas, turistas a passear maletas de rodinhas, a colectânea de pulsos que elevam o mesmo objecto luminescente, e dedos a deslizar sobre ecrãs – inserindo termos de pesquisa, pedindo direcções, registando o momento, ­partilhando.
Enquanto eu a atravessava, a avenida era também atravessada por quem nem ali estava, mas a recebia nos ecrãs remotos onde as mensagens chegavam, graças à quantidade de aparelhos nela presente. Tal como no filme.
Este filme já batera recordes de ­p­olé- mica – parecia que não se falava de ­outra coisa – e eu tinha preferido não ir ­vê-lo assim que estreou. Resolvi esperar. ­Reconhecia o furor de filmes anteriores de Kamaliazad (penso no controverso «Aqueles que Antes de Nós», de 2014) mas nenhum como este. A crítica tinha arruinado o filme, e o público tinha-o aclamado. Eu? Não sabia o que pensar.
Caminhava em busca de uma opinião que fosse minha, liberta de tanto que já tinha ouvido sobre o filme. Uma coisa me parecia incontestável: continuava a ser um brilhante tratado sobre a cidade, a degradação de costumes e a solidão. Era especialmente duro nisso, em mostrar-nos como as tecnologias tinham contribuído apenas para fortificar o ambiente alucinatório e desesperançado do filme original. Até hoje não consigo perceber como uma realizadora iraniana de nicho teve acesso a este alinhamento de actores e a orçamentos de nove dígitos para fazer um remake de um filme low-budget dos anos 70. É insólito – mas o insólito é lucrativo. E nada disto tem no fundo a ver com arte mas com o mercado da produção artística.
Perdida em pensamentos, falhei em escutar o meu nome, repetido. Uma mão cingiu-me o braço e trocou-me a direcção. Era um amigo; aliás, um conhecido; aliás, alguém do meu co-work. Em rigor: a start-up onde ele trabalha divide o espaço de trabalho com a start-up onde eu trabalho. Que nome dar a esta relação? Senti necessidade de explicar:
– Acabei de ir ver o «Táxi Driver»...
Funcionou, ao justificar o meu caminhar absorto, mas também o incitou a pronunciar-se sobre o filme que, fez questão de frisar, viu «na ante-estreia e com convite». Temi o aranzel de frases-feitas:
– A Kamaliazad é óptima. «O Camelo e a Agulha» é um dos meus filmes favoritos – ever! Mas este... Um De Niro gordo e precário a conduzir um Uber; uma Jodie Foster cinquentona com um Airbnb de ­«final feliz», a Cybill Shepherd a trabalhar no call-center... E o Harvey Keitel, por favor, que tinha ela em mente?
Eu encolhi os ombros na esperança que percebesse que não queria conversar sobre o filme, ou melhor, não queria saber o que ele tinha para dizer. Há quem apanhe boleia da opinião colectiva da mesma forma que apanha um táxi – ou um Uber – explorando, ou usufruindo, de um recurso alheio sem gerar nada de novo.
Queria conversar com alguém que me falasse da solidão e sem-sentido que Kamaliazad transpõe de um filme a outro,­ ­independentemente de todas as sandices tecnológicas. Queria falar de como descarna a eufemística «economia de partilha», através da vulnerabilidade de Iris (Foster), explorada por hóspedes mal-intencionados, e nos deixa ver como estas economias nada têm de partilha. De facto, alugamos ou somos alugados. Por isso achei brilhante que tivesse ousado substituir a relação prostituta-proxeneta pela relação host-Airbnb.
As ousadias não são todas tão felizes. Temos de assistir a um Travis Bickle (De Niro) em constante performance, a alimentar um canal de YouTube, obcecado com o número de seguidores, narrando peripécias falaciosas e deturpando tudo para parecer mais «partilhável». Ajuda-nos a caracterizar Travis como um tipo que perdeu contacto com a realidade, é um facto; mas quererá Kamaliazad que aceitemos que a perda de contacto é colectiva e generalizada?
– Queres tomar um café e falar do filme?
– Não vai dar. Tenho...
Virei-me numa qualquer direcção, decidida a não chegar atrasada a um compromisso fictício.
– Mas tu ias naquela direcção...
Desejei ser a Cybill Shepherd a acenar ao primeiro veículo amarelo que passasse. De qualquer forma era tarde. E longe para caminhar. Para pedir um Uber tinha de ligar o telefone. Podia esticar a mão e apanhar um táxi, mas tratava-se já de um gesto de um filme dos anos 70, a pedir um remake.
Enfim, iria ter de admitir que tinha gostado bastante do filme. Não obstante me incomodarem várias opções infelizes, como a épica cena do «Are you talking to me?», quer dizer, num chat. É tão gratuito! A cena original tinha a potência de um homem perante um espelho. Um homem perante um ecrã não tem a mesma força.
Também não percebi a nova cena da tablete efervescente, que é no original uma citação de Godard. Um homem entra no bar onde está Travis com outros taxistas e grita «Ça c’est à moi!»; bebe a água tíbia da Alka-Seltzer, pousa o copo e sai. Será que Kamaliazad intuía que Scorsese e Schrader retirariam o apoio ao filme e antecipou um comentário? O apoio só caiu já o filme tinha estreado, quando Kamaliazad se referiu ao cinema como uma plataforma open-source. Todos os filmes do mundo enquanto material para apropriar, montar e, sobretudo, recapitalizar. Porque não haveria ela de poder fazer dinheiro com um filme já existente? Afinal, pergunta Keitel no final do filme, quando todas as formas de valor afunilam numa única forma de valor, porque não haverias de poder partilhar o que não é teu?

Kelvin

AA

Peter

Time slows in Winter. The lower the temperature,
the longer seconds stretch. At Absolute Zero time stops,
and we are immortal. Lord Kelvin

0.10K The sun is my enemy. It’s trying to kill me.
0.05K I look at people in old photos and see that half a century ago they were more warmly dressed than the people of today and in the air there’s a white, pristine ether that shines at times in the cold, then I think I want to be in that air, at that temperature, a part of the time when icebergs still crowned the poles, glaciers still clung to the mountains, when leaves at dawn were covered in frost and the world was momentarily covered by a thin white layer, when you could feel your breath in your mouth and lungs, sharp, beautiful air, feeling how the cold gathers in the tip of your nose, the body’s internal climate in relief against the outside air, and you’re cut down to the skin because temperatures don’t mix like that; in the cold you don’t get muddled with environment, the body doesn’t dissolve, and one’s limit is the limit of one’s own body; the cold blankets the warmth of the blood flowing beneath my skin, I allow myself to be embraced by the freezing air, and I no longer feel alone.
0.03K Last night a friend texted me at 3AM, I was awake, sleepless; she said she’d had a dream about me which was actually a nightmare and that she needed to tell me right then so she wouldn’t forget it; she was upset and said that in the dream, she was with her sister and father in an abandoned house in a secluded wasteland where everything was frozen, there was a curving staircase in the large house, and she saw me coming down the steps; I was pale, horribly pale, and an old man was following behind me; he was tall and thin, had long hair and a long, snow-white beard—those were her words; the old man followed close behind me and they watched us come down the staircase, shivering in the cold, afraid, wanting only for the old man to disappear; then she said a few things that were vague, how there was blood and it spelled the words vampire and ghost, that something bad happened in that cold place; I told her I felt bad for scaring her in the nightmare, she said nothing; this morning I wrote her again, saying that the description of the old man made me think of an old Italian who came to Buenos Aires at the beginning of the 20th century, my grandfather took him in and he stayed with my grandparents until his death, a very thin man with long hair and a beard that was as white as snow, I went looking for a photo, it took me a while, I knew my Mom had sent me one of the old man who they called Vecchio; I found the photo, he was standing in front of a house, wearing worn-out clothes that were either too big or had once fit him until his flesh had shrunk to mere bones with the passing years, his gray vest hung over his ribs, but couldn’t find purchase, his long legs barely a pair of rods hidden inside his baggy pants, a languid sun casting shadows from the naked branches on the wall of the house, dead leaves on the ground, black and atrophied; an icy wind must have been blowing through the frame because his beard was blowing and a few of the fallen leaves came out blurry, as if in movement, and he was frowning like he was cold; the air in the scene was also made strange by the filtration of light onto the negative which left a yellowy aura that eats the left side of the picture; I send the photo to my friend, and she tells me that it looks exactly like the man, I feel cold and we don’t talk about it anymore.
0.01K Today I thought about how Hunters in the Snow by Brueghel is beautiful—look it up—it’s cold in that landscape, but not in the way we’re accustomed to today, today’s cold isn’t like it used to be, there’s something domesticated about the way we experience low temperatures, as if there were a spectrum to winter; or maybe we’re just bad at feeling cold, just like we’re bad at seeing a polar bear in the zoo, and I don’t know if you know what I mean, but every winter I feel like the cold is an anomaly, that it’s an endangered temperature, well yeah, I know that you badmouth the cold, I remember when we went to Tierra del Fuego and all you wanted to do was be near the fire, I wanted to be in the snow, in that luminous, diamond-filled air, feeling it flow inside of me, how the cold crystalized in my bones; that’s why I left you alone, and I think it was better that way, you want what’s ­coming—I don’t, I want whiteness to return to the mountain ranges, I want to see steam when I breathe, and now I don’t even think about you, I think about wind and ice, about the snow’s fractal shards, I want to live in Brueghel’s painting—look at it—in the middle, far off, you can barely make out a couple of dots walking towards a ­curving bridge that crosses the river—the silhouettes of a man and his little child; that’s what I’d like to think about, them making their way through a snowy landscape, they stumble, feeling the cold, the kid is struggling, the snow comes up to his knees, but they don’t stop, they keep moving towards the bridge, determined; I want to be that man in that wintery moment, showing the road to his son, far away from here, far away from you.

Slawa

AA

1989, Osthofen, peu avant les vendanges. C’était l’automne pour la dernière fois dans le capitalisme. Un mois plus tard, il n’existerait plus. Mais je ne pouvais pas m’en douter. Devant la fenêtre s’étend la région dont nos manuels disaient que les projectiles de la dernière guerre avaient déterré ceux de l’avant-dernière. Les effaroucheurs tonnent dans les vignobles. Une nuée s’envole. Se pose. Et de nouveau l’ordre habituel. Le Wonnegau. Ferme, ouvre les yeux. Une paix rectifiée comme le cours du Rhin. Sur l’autre rive flottent les collines. Les vignes peignées. Les grappes pendent, pleines à craquer. Le moût fermente. Les étourneaux picorent. J’ai neuf ans. Ne cesse de grandir. Maintenant j’ai quatre-vingt-six ans. Un tilleul. Où est le point vulnérable sur lequel la feuille est tombée il y a quelques siècles ? Je me prends par l’épaule. Quand ces collines étaient la lisière du monde, les contrées sauvages étaient au-delà. Maintenant elles sont partout. On dirait que quelqu’un dans le futur tape mon nom dans un moteur de recherche. Mais je ne veux pas me connecter, me faire connaître. Siegfried.
À l’horizon, la cathédrale de Worms, couleur rouille. Derrière, les pylônes menant aux usines de la Rheinschanze. Les champs d’asperges. Le Melibokus. La double tour grise et majestueuse du ­réacteur de Biblis. Tout passe en un clin d’œil. Au crépuscule, les industries étincelantes. Signaux d’avertissement. Courant alternatif. Je ne cesse de grandir. Et l’Est grandit à l’Est. On dirait qu’un texte anonyme me surveille. À titre d’essai, le texte transpose l’action à Nibelheim et moi dans la nuit des temps. Westhofen. Osthofen. Ai-je trouvé la cape magique ? Les effaroucheurs recommencent à tirer. Une détonation. Les collines alentour volettent. L’église de Nibelheim sonne. Je veux reposer dans ce cimetière de montagne. Je repose depuis dix-huit ans dans ce cimetière. Je me vois depuis la colline : là, en bas. À la fenêtre. Enfant. Me vois regarder la colline. Ma propre tombe. Encore une détonation. Les vignes tremblent. Et moi, si grand que ma tête atteint enfin le rebord de la mansarde, je regarde dehors. Depuis la chambre parentale où plus personne ne dort depuis longtemps. Séparation armée. Suivre les nuées. Compter les battements de cils. Jusqu’à les perdre de vue. Le Wonnegau. Nous avons appris ce mot en histoire locale. Ainsi que l’expression « histoire locale ».
Je me jette sur le lit. M’endors. Me réveille. En rêve, les renseignements disent : Ici ! Deux nains sont dans le champ. Ils creusent. Dans les champs où poussent les asperges. Ils déterrent des tiges blanches et les mastiquent, perplexes. Cherchent-ils la cape magique ? Ils pissent au bord de la nationale. Leur urine pue le soufre et l’acide d’asparagus. Il manque à certains le gène permettant de produire les enzymes libérant les vapeurs de soufre. Mais ces nains ont des enzymes. Ils cherchent le lieu noir qu’on appelle Loch, près de Lochheim, où l’or rouge et la cape magique doivent être enterrés. Er schvtten da ce Lôche allen in den Rin.
Le réveil sonne. Les draps dégoulinent. M’ont-ils pissé dessus ? Ôte vite mon pantalon. Ouvre la fenêtre. L’essore. L’urine goutte sur le rebord de la fenêtre. Les nains doivent partir ! Les catapulte en grands arcs de cercle. Ils atterrissent de l’autre côté de la clôture, chez le voisin Hohnadel, dans les troènes. Le réveil sonne à nouveau. J’ouvre l’armoire murale derrière le ­papier peint. Avec le compartiment secret. En bas, l’arme de mon père. En haut, les pantalons. J’en prends un vert. L’enfile. Attention, nains ! Sors en courant. Dans la cage d’escalier. Où sont encadrés les diplômes. Avec les bergers de la douane qui flairent la drogue sur les péniches. Dix médailles d’or pour Hanno et Manno. Descends les marches comptées quotidiennement. Passe la porte. Le jardin de tourbe. J’espère que les voisins n’ont pas vu les nains pisseurs. Enjamber le portail. Sortir dans la rue. Tourner à gauche. Suivre Ziegelhüttenweg. On ne me pissera pas dessus. Je suis de nouveau le tilleul qui me regarde depuis le cimetière : tiens, un gamin qui court. Suivre Ziegelhüttenweg. Passer devant la cave Saint-Martin. La paroisse baptiste. La maison de retraite. La fenêtre avec la méchante vieille qui m’attire chaque vendredi avec du chocolat. Le pont du Seebach. Le stade. Le foyer de rapatriés en face du marbrier. La tombe de ma grand-mère encore en vie. Payée de son vivant. Manque juste la date du décès.
Et je le vois. Le nouveau. Avec les yeux en amande. À la station-service. Je le vois me sourire. Les garçons ne sourient pas comme ça dans ce patelin. Je connais ce sourire depuis seulement deux jours. Avant-hier, la porte de la classe s’est ouverte. Et Slawa est entré. « C’est un rapatrié ! », a dit maîtresse Diemer. Le sourire qu’elle nommait rapatrié s’est assis à côté de moi. « Je m’appelle Slawa », a dit le sourire. « Apprends-lui l’allemand et aide-le avec ses devoirs », a dit la Diemer. « Présente-toi ! » « Je m’appelle... (texte anonyme). »
Je rejoins Slawa à la station-service. Il me salue. Me prend la main. Me conduit dans un hangar derrière le foyer. Me montre un escalier. Sans me lâcher la main. Nous descendons. Arrivons devant une lourde porte. La forçons. Derrière, un autre escalier. En chute libre. Rambarde en fer. Béton lourd. La main de Slawa – elle me tire ! – dans un autre siècle. Le bunker NIBELUNGEN. Il s’arrête. Se tait. M’attire à lui. Je sens son souffle. Proche. Il triture sa braguette. Sort sa bite. « Pissons ! » Je sors ma bite aussi. Et nous pissons. Des profondeurs du bunker, un gloussement. « Ce sont les nains ! Ils cherchent la cape magique, dis-je. On fait quoi maintenant ? » « L’amitié des peuples », dit Slawa. Et sourit. C’était l’automne pour la dernière fois dans le­ ­capitalisme.

The Mapscrambler

AA

A thousand eyes are nothing. I’ve slurped up 2352 fish eyes, the blood of over 900 turtles. In the sea-shadows, I am a mapscrambler. I drift, sucking moisture from shiny flying fishes’ eyes. Their wings are snow in my salty orange tub, their blood thin and bitter. The turtles — o’ the rare turtles! — have much sweeter blood. True, you can eat every seabird, but I hold their melodies in higher esteem than their stringy flesh. The sun today. The sun yesterday. Always the sun:
The eternal sun cracking
      cutting
          cauterizing me.
I have been tattooed by her persecutions, my fingers can now barely hardly grip, the skin disintegrating like cigarette papers. Smell of rubber and peeling paint.
The sun today above the milky ocean edge: a flickering pain apple. She says to me, “Blood is water.” I know that! How dearly I know. “Miserable are all creatures.”
Carlitos died two weeks ago, or has it been three? I think he stopped clinging to life once the sun had taken him onto her torture-rack. She blinded him, and how he treasured sight! He had already lost one eye as a child. He was in the library and opened a copy of Historias de cronopios y de famas, and out crawled a caterpillar. Smell of dead leaves. It must have been a “mictlanpapalotl,” the black witch:
striped brown
       striped red.
Without thinking, Carlos crushed the bug with his right thumb, which he soon passed over his face. His left eye, poisoned and swollen, closed forever more. Nor was Carlos lucky here in the lifeboat. He ate a bird that had a snake in its belly. Half-poisoned, he stared into the sun all day long.
“Look! It looks just like lake El Guineo.” As good as blind, he no longer wanted to eat birds. Soon my companion was a corpse. We drifted for six more days through the waves. Finally, we could have a real conversation, but then I recognized that I was talking to a corpse, and I am not crazy.
O’ one-eyed Carlos, swim free and easy, I did not eat of your flesh! Nor did I suck out your one remaining eye. Just a taste of your blood now flows within me, I know you will understand.
Carlitos, you were my neighbor. I can still see your house:
Small
    pink
        cheerful
like your wife Romina, my house not far-off, brown and amber-red just like the “mictlanpapalotl” worm but a lovely butterfly. My wife Lilith died like Carlos in the light of her giving birth to our daughter, our Luz. Such a beautiful girl, smart with eyes like two amber flames. A worldly girl the whole town was smitten, especially one of the hacienda’s sons.
I can still see the portrait of Luz as a bride on my mantelpiece. I picture myself going into my house. Smell of oak and adobe. Smell of wet tin and woodsmoke, picking up the simple frame. Luz:
White dress
      redpainted lips
            the green forest behind the arbor.
I built the arbor myself with her groom! Will I ever see trees again?
My life a monochrome:
Water
       sky
           horizon
and the horrible neon-orange of the lifeboat.
It was a day like any other, I went fishing with Carlos. We had caught a good haul, they panting, they flapping, they colorful in their cages:
tuna
     mahi-mahi
                  black sole
piled on the deck, the shore with its white beaches pocked with palms and sawgrass already in sight.

Then the sudden storm. Three days, chundering up, sloughing down. I tied myself to the railing and vomited until only foam came. Salty, sour. Maybe we all have a sea within. When my stomach was emptied I managed to find the radio. Smell of burnt transistors. I sent out distress signal after distress signal, while only picking up:
bachata
     cumbia
             narco-corridas
(or maybe just static) until the battery was shot.
The boat bucked like a stallion, until I tied 18 buoys together and payed them out behind us. Our vessel calmed but she could not be saved. Such a storm that the fish swam out through the bars of their cages, free, while Carlos and I were trapped in the lifeboat when our boat — drunk on ocean water — went under.

Sometimes it rains, sometimes there is fog. Once, I was lying in my corner where there is the most shadow, and where I have settled like a cactus on a windowsill when I heard a boat. Quickly, I raised my head. I still had the strength then to stand, (today I am no longer able). Through the lifeboat’s rubberized floor, the ocean felt like moving sand, like a sack full of snakes. I began shouting. The men on the boat were also shouting in drunken glee, mescal or rum, the cumbia music loud and dripping with vulgarity:
tsak-tsaka tsak-tsaka tsak-tsaka-tsak
like jangling low-value pesos in a pocket. Smell of stale beer and stool-scraped floors. I screamed and screamed until a voice coming through the speakers sang:
♫ Sin una huella del pasado
ni el sordo porvenir
presente menos era su lugar ♫
Were they narco mules or just lost sailors like me?

Sometimes the ocean glows at night like stars on the roof of a modern glass building. I write letters with a finger, the water in afterglow a glowing scratch-image, reminding me of the patterned shells of turtles, the white channels between the gold-green hexagons on their backs are like my letters:
L-U-Z
     C-A-R-L-O-S
What else could I write? I am no curan­dero. I pull my hand out of the water, sea-leeches all over my fingers. Smell of purple and musty red. I have to eat them.

Daylight. The fish gather under my lifeboat like people at a union-meeting. I lurk, leering like a red-moustached policeman. My knife comes
from above
     from the side
My knife makes such a cumbia with its sea-splashing. When I scale the fish, I make it snow for the tropic of cancer.

Mi Richard

AA

Estoy en la ducha y pienso en mi querido amigo Richard: ayer tuvimos una pequeña discusión. Me enjabono las piernas mientras pienso que debería llamarlo, y pienso qué pasaría si no lo llamara. Entonces me imagino ante su tumba, dentro de sesenta años, diciendo lo siguiente: “Sé que los asombra que sea yo quien habla ante la tumba de quien fue mi enemigo declarado durante tantos años. Debo decir que yo mismo pedí hacerlo, y no como venganza sino porque tengo algo que decir sobre Richard. Y es una suerte que Richard no tuviera familiares, porque si no sin duda no me habrían dejado hablar, y sin embargo no creo que haya alguien más apropiado que yo para pronunciar este discurso fúnebre. Estoy triste. Lo digo ahora y se lo dije hace un rato a uno de los presentes, que me preguntó: ‘¿Cómo podés estar triste por la muerte de quien dedicó su vida a perjudicarte?’. Y yo le respondí: ‘Es cierto que Richard siempre buscó mi ruina, es cierto que él me perjudicaba con sus comentarios y escritos, pero hacía esto porque no creía en lo que yo hacía y pensaba que debía dejar de hacerlo; es decir, me cuidaba’. No se rían, por favor: estoy hablando con seriedad y justicia.
“Entendí, cuando Richard murió, que la larga relación que tuvimos me ponía a mí en una situación delicada. Porque por un lado me alegra que Richard haya muerto como le alegraría a cualquiera la muerte de quien dedicó su vida a perjudicarlo a uno. Ah, respirar de nuevo, ¡libre! Pero, por el otro, me siento en soledad: nadie, nunca, ni siquiera mis padres, pusieron tanta energía en intentar correrme de caminos que creían falsos o peligrosos. Richard analizaba todo lo que yo hacía con la minuciosidad inigualable de su inteligencia privilegiada. Y así me atacaba, es cierto, pero lo hacía para cuidarme. ¿Quién me dedicará tanto tiempo ahora que llegué a una vejez consagrada?
“Pero esto no es todo, es el momento de confesar algo que nadie sabe: con Richard fuimos amigos, casi amantes, en nuestra juventud. Nos divertíamos juntos, teníamos planes y proyectos. Y todo fue así hasta que un día, luego de una discusión, no volvimos a hablarnos: él no me llamó, yo no lo llamé y se terminó. Imagino, ahora, que tendrán dos preguntas: ¿a qué se debió la pelea? ¿cómo pasaron de no hablarse a ser enemigos?
“No es tan fácil contestar. La discusión fue por algo muy menor, tanto que me avergüenza decirlo. Y el pasaje fue sorprendente: no nos llamamos al día siguiente de la discusión, tampoco al otro, y a la semana ya parecía imposible llamar; de todos modos yo corría cada vez que el teléfono sonaba y varias veces al día me acercaba al teléfono y temblaba; al mes, ya parecía que nunca más nos cruzaríamos; y entonces él me hizo llegar, a los dos meses, una revista de arte y cultura en la que había escrito contra mí. Así empezó la segunda etapa de nuestra relación: la más duradera.
“Se preguntarán qué sentí al leer la crítica. Salí a caminar y pensaba: no es cierto lo que pasó. Pero era cierto, y curiosamente me producía, además de un malestar profundo y horrible, alivio. Alivio por saber que Richard seguía siendo parte de mi vida, y alivio porque finalmente alguien se animaba a decir sobre mí lo que yo misma pensaba: que era una farsante. Richard, en esa nota, decía: ‘Farsante es lo que es ella’. Una frase rara, es cierto, pero ¡tan verdadera para mí en ese momento! A partir de ese día me dediqué a intentar corregirme, pero Richard no me perdonaba nada: siempre descubría en qué medida y por qué motivo yo era una farsante, en qué sentido yo actuaba de mala fe. Y siempre tenía razón. Curiosamente, la existencia de Richard como crítico aislado de mi obra creó una ola de comentarios positivos. Empezaron ­defendiéndome de su primera crítica, y luego no pararon. Esto me hace pensar que quizá a él le debo todo: todo mi éxito, todo el dinero ganado con mi obra, todo lo hermoso que se dijo sobre mí, las hordas de jóvenes fans, los amantes que tuve, la gloria a la que me acerco, el monumento en la entrada de la Municipalidad... Todo, todo, todo. Y él, ¿qué logró? Nada, se sacrificó por mi éxito, se entregó a mi destino. ¿Qué amor más grande que ese puede imaginarse?
“Por eso fue que ninguno de mis amantes y novios duraron: porque siempre pensaba en el enorme amor de Richard, y al lado de ese amor todo era pálido. Y sé que tampoco él logró armar una pareja, que dedicó toda su vida a mí. ¡Ah, Richard!”
Salgo de la ducha, me visto, miro el teléfono. ¡Qué ridículo discurso fúnebre para mi amigo! ¡Siempre centrada en mí misma! Cuando terminé de hablar, bajaron el ataúd de Richard con unas sogas. Todos los presentes, que éramos pocos, tiramos un puñado de tierra al pozo que resonó como un... como un... como un bombo. Richard, mientras, dentro del cajón, estaba muerto. Y sin embargo... si ahora agarrara el teléfono y lo llamara, ahí estaría, vivo. Es decir que Richard, en el cajón, se mueve. ¡Qué estupidez! ¡Locura, fantasía! Me confundo, y al confundirme pierdo el rumbo. Me pongo un vestido verde, zapatos verdes y salgo a la calle. Camino y pienso: nada de esto es cierto. Pero lo ausente tampoco es cierto. Todo es normal y se ve normal. Pero... salí sin dinero, y si yo, por ejemplo, después de tomar un café en un bar, no tengo dinero para pagarlo, ¿qué debería decir? Debería decir: “Les pido disculpas, pero no tengo dinero”. ¿Y qué me dirían? Me dirían que lo tengo que pagar igual. Y yo les volvería a decir: “Les pido disculpas, pero no tengo dinero”. Y esto ya no sería normal. Me tratarían con desprecio y quizá llamarían a la policía.

Associations, Connotations, and a Cord

AA

Thirty-two years after his death, and after the city Trost am See inherit his house, i received an author’s scholarship from the selfsame city to live and write in the Alfred Bosch Haus. Herr Bosch’s former house, smack-dab on the Trost am See downtown, so i was told, would be at my disposal for free, as well as a sum of money transferred every month to me. The city of Trost am See and its inhabitants look forward very much to the enrichment of the cultural life in the city via my stay and writing in the Haus.
And so it was that i arrived at Trost am See on a beautiful tuesday in april. My friendly hostess, one Mrs. Hamelmann, waited for me on the station, and took me with her car to the Alfred Bosch Haus. On the way Mrs. Hamelmann told about all that Trost am See has to offer. The lake is clean and beautiful, in June i will be able to swim there. The canals crisscrossing the city give our Trost am See a romantic flair, our little Venice! And the beautiful middle-aged church, just opposite the Alfred Bosch Haus. How much she loved Mr. Bosch. I had the luck and honor to meet him personally! And the large Fleamarket every sunday, and the pretty city library, and the old firemen station, ach ja. We are so excited about your visit in Trost am See. The city will surely inspire you and you will inspire the city.
We drove down the streets as Mrs. Hamelmann talked about Trost am See, until we were there, the Authorial House. Mrs. Hamelmann parked the car and i took my handbag and trolley out of the trunk and rolled the trolley down the street. Mrs. Hamelmann stopped in front of a large old red wooden door. She found the house key in her handbag, unlocked the heavy squeaky door, and let me in. In the house she quickly, friendly, and lightly showed me where things are and gave me the key and also her phone number in case anything was missing for me. Then she took her leave of me. Ach ja, she said in going. There’s a school across the way. I hope the kids wont bother you.
When i was alone, i went through the building, checking out. The old wooden historically listed building had two floors. The ground floor had the bedroom, kitchen, and bathroom. I rolled my trolley into the bedroom, opened it, and hung and piled my clothing in the closet. Then i brought my handbag up to the office. In the office there were six or seven wide bookshelves with what seemed to me the Library of the Dead Author. One whole shelf contained Herr Bosch’s complete works. On another shelf i found a copy of Group Portrait with Lady. It was dedicated by Böll: “To my dear friend Alfred.” A first edition of The Thirtieth Year, dedicated by Bachmann. Then a fiendish fantasy shot through my skull: I was standing at a table in the middle of the Trost am See sunday Fleamarket, selling of the whole Bosch library.
I shook my head, put the books back on the shelve and went to the ample window. The room looked over a canal, a qiute bridge, and the middle-aged church and court. Three children were playing ball in the late afternoon light. I left the three or four books i brought with me on the desk, plugged my laptop into the electric, and went down and out to the street. I made a little walk to move after the long train trip. It was already late but i was able to find a Supermarket that was open and bought a few things, then i walked back to the ­Authorial House. I unloaded and sorted my purchases in the fridge and pantry. I opened a bottle of wine, cooked a pasta, and ate and drank in the kitchen. Then i went up to the office. Outside the sun went down the canal and the church. I read something, then sat at the table and started writing. After two or three hours of writing, i heard noises down below.
I stood up from my chair at the table. From a shelf I took a heavy lamp. I went down the stairs softly, nervously. I saw down the hall that the entrydoor was closed. I went carefully into the kitchen. A long grey tail dissappeared behind the ­refridgerator. Rats!
The next morning i looked for and found a home’s improvement store and bought seven or eight traps. I strewed the traps around the kitchen. The kitchen was old. The house was made of wood, it was right on the canal. I made myself something to eat and went upward to the office to write. I sat at my computer and wrote a short story that i have in my head since a long time. While i typed i heard the metallic sound of a snapclosing trap downstairs. Then, after a while, another one. And then another.
A few hours passed, i needed some movement again. I went down to the kitchen. In each trap, a rat was wildly struggling.
In the toolshed in the garden i found a sack and some cord. An old bike was lying there. I pumped new air into the tires, threw the squeaking rat-full traps into the sack, and rode the bike to the edge of the city, the sack rattling on my back. I threw the sack into a canal and drowned the rats. Then i took the sack out again with the cord, and threw the ratcadavers back in and took the empty traps back to the Authorial House. Before i went up to continue my short story, i lied bait in the traps. Then i went up and pursued my writing. From above i heard my traps clapping and snapping and trapping.

The Sanyasin and the Householder

AA

As authors become famous—but it is the same for any artist—their lives must become more cluttered, and the way back to the solitude of the work more difficult. How to find your way back to what called you then, when you were young? Youth calls to youth inside you: how to call yourself back?
I am never young enough, say that. I have never been young enough, say that. But doesn’t youth dream of itself in you? Doesn’t it call itself to itself, and spread the shore before you, in its spreading simplicity? And then you are young again. Then, and for the first time: young, when youth burned ardently inside you, and resolve was pure, adamantine.
But this is a youth that has to be won. The origin is difficult to reach; how to leap upstream? How to struggle your way back? I would like to speak, say that. Now, for the first time, I know what it is to speak, say that. Youth—at last. Youth—at the end of life, not the beginning.
How to train yourself to write at a stroke, at a single stroke, like a Zen calligrapher? How to live and die in the purity of an act that gathers all of you up, all your life, all experience, and sets it aflame by the light caught on the sword that flashes out in the dawn? Aflame—as if all that you lived was fuel for the fire by which you will burn.
The period of asceticism, in India, follows a life as a householder: you must have lived, married, and had children before you can wander out as a sanyasin. Shiva, the ascetic god, was accused by the other gods of never having lived in the world. How terrible never to have known ordinary life, its joys, its sadnesses. In an eyeblink, Shiva caused himself to be born; he grew up, married, reared his children and died. Then he opened his eyes to the gods, who bowed and asked for their blessing.
And writing, too, can only die to a life already lived. Isn’t this the meaning of writing from experience? You must have lived, but you must, too, be ready to sacrifice that life by writing, must be prepared to heap it up on the funerary pyre and leap into it as it burns.
Perhaps. But there is also the reality of that life, its substance, and of the living relationships that bind you to others. Did I really think, when I was young, I could sacrifice what I had not yet gathered—that there was a shortcut to the life of the writer, of the sanyasin? In truth, I was not yet sufficiently young—or I did not know as youth what could only be achieved if I lived in the world among others.
Perhaps it is necessary to think the sanyasin alongside the householder: that both lives are entwined together, and need one another. For of course, nothing is sacrificed by writing, not really. And isn’t it the greatest of joys to be with others, to meet one’s friends, to eat with them, as I did last night? And wasn’t that why this dark morning was so much the more alive for me, when, in lieu of writing—as I am always without writing—I could at least know and write of what is impossible?
Sometimes I wonder if it was only writing that Yukio Mishima sought by his coup, his seppuku. Writing, or youth—those young men he loved (he would receive young male prostitutes dressed in the uniform of the Peers’ School that he attended)—could be given only by death (seppuku was also a sexual fantasy, for him, performed each night, and—too weird!—drove his lovers to leave him).
Three times, in The Sea of Fertility, a young man is reborn. Three times, youth is to come to youth. The fourth volume of the tetralogy was sent to the publishers on the day of Mishima’s death. The fourth, The Decay of the Angel, where the youth did not die, but lives on, aging, in blindness. Unbearable! So Mishima, in whom, he said, words fell like rain, for whom writing was ease itself—Mishima who barely needed to revise his prose—had to give himself death in order to find youth.
What did the West mean for Mishima? Substantial life, his house furnished in a European style. And the East? Death, just that, and the vanished life of action (the sword, and not the chrysanthemum). But perhaps there is no action—not even writing—that does not rest upon substantial life. No flashing swordstroke whose sense is given immanently in action.
Shiva closed his eyes, and had lived a life by the time he opened them. The gods asked for his blessing, and retreated. But remember, too, Shiva had a consort—first Sati, unreal, ideal, who caused herself to be consumed by flames when she saw her husband snubbed by her father, and then, after a long period, Parvathi, who seemed, in the Amar Chita Katha comics I used to read, which retold stories from Indian mythology, so real a person.
My favorite scene, from my favorite comic (Sati and Shiva: on the cover, they are both garlanded, and riding Nanda the bull; an attendant blows a conch shell in celebration): Shiva after the death of his first wife, meditating alone on the mountain, purple-skinned, long-haired, the river Ganges flowing from his matted locks. But Shiva had already lived a life, and he meditates alone until his second consort will come to him.
How young you have to be to write! say that. How young so that you no longer get in your own way! But perhaps there is a youth that can only be achieved with age, and that a great clearing away is necessary so that the shore is revealed in its spreading simplicity. 

Guidance

AA

Today we were shooting a film in a Karl May-like landscape made out of sand and illusion – the area was somehow dangerous and the team was afraid that the ground could collapse underneath my feet. There was this super funny security guard, a dyke from Warsaw, talking to me all day. She was incredibly chatty; a poet surveying in order to survive.
Throughout the day – taking the chance of every break in the shooting – she gave me a mix of soliloquies and questions: mainly about my clitoris; always finishing exclaiming words. She told me these exclamations are part of her search for a new way of finding gaps to carry her poetry to an audience and – at the same time – challenge the lesbian bios she is exposed to. Well, these were many goals to achieve while working, I thought.
– When do you exactly start feeling the blood pulsating in your vulva, your clit growing? Volcano! Clit!
– Pufffff … Clit growing? I feel it rather as sharpening! Mmmmm … while this happens I am feeling it rather than describing it.
– Well, you should! If you start paying attention to it, you will grasp more a shiny, swollen future. Vulva! Cliff!
– Oh, yeah! I’ll hang on it!
– We are all bathing in hormones, unclear what these showers do to us. Vulture! Clit!
I changed the conversation. It was getting too much in the direction of someone defining the appetites and diets of my pussy. I started telling her about my thoughts on fashion, or rather the lack of it in contemporary clothing; that I feel being on a daily time travel to the 1950s in how extreme clothes need to show if one is a boy or a girl. It seems to me that girls’ clothes are reproducing their body to the outside and that boys’ clothes are projecting them into the future. Asset versus option. Stupid optionalism wins today. It’s time versus space.
– Fake Adversus!! Vulnerable! Clit! – she exclaimed, while moving her hand in the pockets of her gray uniform pants putting some pressure onto her vulva.
– Working in a theatre in Munich last fall during Oktoberfest, I found myself thinking of the modesty of those dirndls. Do you like them? I know they are part of a very traditional and conservative culture, but somehow all those tourists wearing them diluted that meaning and made me see for the first time how forgiving this costume can be to the body. No matter if those women are older with a big butt or very young with small breasts, they all look totally okay in it. They actually look dressed and not on display.
– I see your point but I just fucking hate those shitty lace edged tits! Vulva! Click!
– Yeah! Ok! I just wanted to give it a chance! But got you! … I agree … If you think of this army of cameltoe leggings drying up their owners’ pussies and amplifying cellulite to ungrateful heights never heard of … it is actually worse than the 1950s!
– Vulgar! Clit!
The director asked the team to play some fucked up country music the whole day; all our words and thoughts had to sneak through the conquering rhythms of his soundtrack. I felt I was wandering in sad, sublime and comical landscapes while engaging with my security shrink; healing and wounding. Her words made me quite hippie trippie. This desperation! This split mixed with poetic growing tissue! Loved it, loved her.
When I went to bed I had been transformed Orlandoesque into a man but will keep on looking like a woman. Cavernous Bodies. Bod I yes.
A hilarious day. We had a shoot in a pool with a five metre diving platform. At some point I stood high up on the platform facing a huge panoramic window, the team looking at me while I stared through the window at the entrance gate of the 9th German Rabbit Convention. Quite something if you think we were just a stone’s throw away from the German Literary Archive in Marbach. We ended up in this location because the spa was owned by the family of my boyfriend Ziggy Calnback. He explained to us that at this convention people meet to exchange the best rabbit recipes and have an elaborate cooking competition. Beside it is a side show with a rabbit petting zoo, where artists do performances with rabbits or show artworks about rabbits. Animal rights activists protest each convention. It is like a sort of bienniale but lasts three to five days only. For Ziggy’s family this is a great time, since the people attending the convention and the demonstrators come to their spa at the end of the day to relax.
The day after I got badly drunk. I went to this hipster bar in Berlin called the ­Dildo Deals. Once a week polyamorous people exchange there all kinds of sex toys. At some point we ended up in this hilarious conversation about contradictions. It started with two attendants articulating concerns about their rubber dildos being vegan. Someone else responded that they had better confront themselves with how vegan is the bloody coke that they so much enjoy snorting. This gave one of my favourite graffitos – I am vegan because my body is not a fucking graveyard – quite a spiced up meaning. Both enter body. Both are material. Turquoise dildo and white powder.
I was so bubbly drunk at some point in the discussion that I shared a dream from last night where I was flying with Emirates to Dubai. There were dozens of sheiks plus tons of kids in first class and drunken capitalists buckled up around a floating bar in business class counting the bolts of the flying aluminum tube heading towards Australia. Somebody peed in his pants.
Can we make a rule? For each bad thing we tell each other we should also share a story with some kind of beauty.

Running Late

AA

1. I was there when it happened. I saw it: this is not hearsay. To say that I’d had a hunch about it beforehand would be a lie, because it was truly by chance. I was running late when I left the Institute, because I was delayed by urgent last-minute items. At least I thought they were important, judging from the way my assistant handed me the papers. She unloaded them and then suddenly fell still, as if the push to bring them down the five flights of stairs to me had exhausted her. (The elevator has been out of order for the last six months, and it has been seven since the foreign guard’s tragic accident.) She doesn’t have very much energy in the first place, which is not just my opinion, but also that of the other staff who share an apartment with her. With almost impertinent curiosity, she waited for me to open the folder so she could get a substantiating look at what they had told her was so urgent. (This is, of course, my assumption, because she didn’t say.)
2. It took me only about ten minutes to confirm what I had suspected from the moment I saw her appear, breathless and flushed, in my hallway holding the folder: that there was actually nothing urgent about the documents. Nothing except the red folder and the strident seal stamped on its cover. Still, it took ten minutes. I don’t know how. I guess it was flipping through all of those papers and getting a general overview of what they contained. A lot of the time, I could get only a slippery hold of it from the titles that headed the pages in tiny letters, and an examination of the body text therefore became necessary. At least of the first and last lines, according to the ad-hoc procedure that our floor has popularized in order to get through the copious documentation that theoretically requires our scrupulous, meticulous attention without wasting too much time. This is obviously an abusive task, which we nevertheless would be unable to turn down, nor would we dare. The Institute’s prestige, and the status it enjoys, depend on the efficacy—compared to its peers—with which it resolves urgent questions. Our bosses never cease to remind us of this every chance they get at institutional gatherings.
3. To what extent can ten minutes be nothing and everything all at once? Today, I was surprised how the ten lost minutes proved this. They were lost, in the sense that they were robbed from the regular temporal routine which regulates my leaving the Institute as well as what could be called my life beyond the Institute. It matters little to what extent this exists outside of my own head. But at the same time I gained the ten minutes, in the sense that they were crucial to my seeing the event, which at the time was totally unexpected yet shortly thereafter would out of the blue turn me into a full-blown witness.
4. I ran as fast as I could to the tram stop, even though I knew that rushing would be no use, whether those ten minutes were gained or lost: My usual tram had already left. I reflexively looked at the station clock, which was a little silly. Was it at fault for my temporal upset? Just at that moment, the clock hand moved, marking the end of the old minute and the beginning of the next. It was doubtless a mere mechanical spasm, one repeated and ignored a million times, but it was just my luck to see it. Me and only me. I looked around and no one else had their eyes on the clock. That evening, what I had just seen struck me as portentous, a supernatural event. I had asked myself a million times what it would be like to see time, to see its very passage. I had never got an answer from doing the classic test, the one everyone has done at some point, where you watch the second hand without blinking. Suddenly—as suddenly as the way my assistant had come by that afternoon at the Institute seconds before I left for the night to hold me up with the infamous folder of falsely urgent papers—the station clock at the tram stop revealed it to me, ten minutes later than I should have been there. It showed me in a simple, obvious way, with the minute hand taking a lurching step. At first glance it seemed forced, like someone or something were pushing it towards the end of one thing and the beginning of another.
5. Then, having seen time, as it were, I got on the next tram. It was packed, like it always is during rush hour. I made my way as best I could through the mass of bodies, umbrellas, and briefcases until I was able to find a place in the back of the tram. It’s my favorite spot, the only reason I continue to prefer public transportation to my own two feet. From it, I could see the most exquisite, sad spectacle. The city was being left behind. It fell away, so to speak, while we went ahead.
6. Past the city library, the market, the old barracks, the lazarette, the lime trees, the old foundry building—then I felt something furtive against my body, the touch of an intruding hand. I came to my senses, and saw my wallet making its getaway in a stranger’s clutches. I jumped up after the pickpocket, who was already running down the street towards the port. It didn’t take long for him to disappear into its labyrinth. Leaving me suddenly in a square where preparations were being finished. One last carpet was being unfurled. People were getting settled in plastic chairs. A finger tapped the microphone to make sure it was on, and ten minutes later, while I was present, the massacre took place.

Marche arrière

AA

En passant j’ai vu la foule. Je l’avais attendue, on l’avait annoncée, mais pour midi, pas 15 heures. Et toujours aucune dispersion, impossible de passer ; j’ai donc pris la déviation prévue sans entendre les haut-parleurs dont on a parlé plus tard. En passant, j’ai quand même vu qu’on jetait des objets – déchets habituels laissés par toute manifestation ? Montagne de matériel au mauvais endroit, qui au final a manqué son but ? Plus tard, j’ai vu sur ce trajet la place avec les grues, les grues iraniennes auxquelles des gens sont pendus devant la foule. Elles attendaient encore et faisaient l’effet de simples objets d’un vague paysage architectural, scène secondaire et insignifiante dans le no man’s land urbain. En passant, je les ai vus creuser le trou qu’ils qualifieraient de nouvelle prison, pas une de ces prisons-secrètes-du-nouvel-âge-de-pierre pour les prétendus opposants au régime d’Assad, mais une très officielle. J’ai vu rouler dans la foule cette voiture qualifiée plus tard d’isolée, mais je fais un piètre invité français, je l’avais constaté, il n’empêche que j’ai redécouvert les convives qui, quelques heures plus tôt, dans un bar de Monaco, s’étaient qualifiés d’apolitiques, relations d’affaires sans pareilles, paraît-il, et qui ici aussi gardaient leurs distances. Ils ne se mêlaient neverever de politique, tout au plus faisaient-ils du conseil, coécrivaient une loi, partageaient leur know-how en affaires publiques. Ils ne sympathisaient avec aucun régime, et même s’ils n’approuvaient pas la politique d’asile de Merkel, tout n’était pour eux que froids rapports coûts-bénéfices. En passant, j’ai deviné que leur fête avait traîné en longueur, même l’alcool n’aidait plus, et ils continuaient, sans trouver de fin, déjà dans l’ombre de l’alcool ou d’autres drogues. Certains avaient disparu, jouaient dans des chambres d’hôtel à des jeux de clan, chattaient avec des enfants de 13 ans pendant que leurs petites amies, pas beaucoup plus âgées, s’en plaignaient dans un bar en contemplant leurs ongles.
En passant j’ai surveillé plusieurs fois mes doigts pour les contrôler, mais, roulant déjà à 60 km/h, je devais me concentrer sur l’extérieur, d’autant plus que nous allions gagner de l’allure, c’était à prévoir.
Contrairement à certaines affirmations, aucun enfant ne m’a croisé pour disparaître dans telle ou telle direction, en passant j’ai juste eu l’impression passagère que quelqu’un de petit se tiendrait dehors et attendrait. Tous avaient probablement déjà disparu dans les sweatshops, j’ai juste revu les apolitiques se bousculer autour du nouveau Premier ministre britannique, le « père du Brexit », ils ne perdaient plus de temps. Ils flairaient les opportunités derrière l’homme, et profitaient du vent qui de toute façon ne s’attardait que sur eux, déjà ils disparaissaient, et nous sommes repassés devant cette place gigantesque avec ses caméras de surveillance dont personne ne peut plus estimer le nombre – je suis sûr que nous sommes déjà venus trois fois ! Mais mon chauffeur s’est à peine retourné de tout le trajet, il n’échangeait avec moi que le strict nécessaire, il n’y avait rien à en tirer.
De toute façon, je ne crois pas pouvoir garder longtemps l’équilibre, je vais finir par tomber sur le côté et n’aurai rien prouvé par mon attitude. Ce numéro d’équilibriste entre perception et inaction est impossible à tenir sur la durée, il s’agit de reprendre des décisions qui ne peuvent valoir au-delà du véhicule. Je bascule sur le côté et cogne quelque chose, peut-être un voisin de banquette, même s’il ne doit plus y en avoir, c’est un trajet strictement individuel, nous a-t-on confié, seuls dans la voiture, seul le chauffeur est ici avec nous et établit les contacts nécessaires. Mais pas avec l’extérieur, j’ai vérifié. Il va pourtant bien falloir que je trouve ce qui pique ainsi, est-ce la faute au ralentissement éthique que tout le monde pratique dans cette voiture, absence de tout schéma réactionnel sur ce parcours où seul semble exister le futur antérieur. Il ne règne aucune ouverture à l’événement, seuls parfois des pissenlits, des scabieuses et des bleuets. Mais aucune plante n’a en réalité plus de nom, ça n’a juste pas encore été intégré ici, me corrige-t-on, personne ne peut plus croire à une quelconque biodiversité. Alors à quoi bon exiger un changement de cap de toute façon impossible à opérer ?
En passant j’ai vu des banderoles, les gens manquaient déjà, c’étaient des messages de temps révolus, probablement jamais lus et que plus personne ne pouvait recevoir. Le tableau complet de ce paysage s’est montré en toute véhémence, et un arrêt abrupt aurait été la conséquence logique, mais le théâtre-final-du-paysage avait déjà commencé avec ses conflits de théâtre-final-du-paysage dans le délire-des-conséquences-évaporées-vécues-encore-aujourd’hui, et nous avons encore attendu.
Que je sois ainsi projeté en avant et que tous les airbags s’ouvrent m’a quand même surpris, j’aurais pu m’en remettre, mais la fumée m’a achevé. Le chauffeur m’avait parlé de la poudre âcre qui s’échappe avec les airbags, je ne l’ai pas pris au sérieux. Ceux qui ont dû monter ont aussi été saisis. J’ignore s’ils étaient morts d’avance, en tout cas la voiture est soudain pleine de gens qui ne peuvent plus s’exprimer : « Qu’il en reste ainsi ! », « Nous voulons continuer coûte que coûte ! », « Encore un tour ! » ne crie personne à côté de moi, ni : « Juste un moment ! » « Impossible de faire des funérailles ici », entends-je à côté de moi, mais le chauffeur ne se retourne toujours pas. La multitude dans la voiture a beau me poser de nouvelles énigmes, je sais maintenant où nous allons. Je marmonne en guise d’adieu : « En d’autres circonstances, nous aurions pu faire connaissance. » Le jour disparaît, et le chauffeur passe enfin la marche arrière.

“Mum’s mental health“

AA

Ég vakna um nótt út af verkjum í þessum fjárans belg sem er á stærð við höfuð og langar að sparka í húsgögn – ég er að reyna að spara strigakjaftinn, en þarf framleiðsla þessa afkvæmis endilega að liggja í gegnum lifandi skrokk? Er algjörlega nauðsynlegt að þróun þess eigi sér stað innan í mér, yfir marga bloddí mánuði, eins og ég sé einhver hitakassi, eins og ég sé gulrótagarður, súrdeigsklumpur sem þarf að láta í friði svo hann pródúseri?
Heyrðu, segir þá einhver sem ég greini ekki (myrkur um nótt) – þessar líkingar eru dálítið héðan og þaðan, gastu ekki bara sagt útungunarstöð?
Jú, en það svarar samt ekki spurningunni!
Nei.
Nei. En klakabari, til dæmis, það er sá rabarbari sem er rifinn upp snemma, í hríðinni, í maí. Er hann nokkuð verri fyrir vikið?
Rabarbari er ekki barn.
En …
Rabarbari er étinn, barnið þarf að lifa, segir myrkrið. Og til þess að lífvera geti orðið órofa heild þarf hún að vaxa innan í líkama sem er órofa heild.
En það er einmitt meinið, þetta slítur svo margt innan í manni! Ég hef nefnilega gert þetta áður og ég man öll sárin. Órofa heild, minn rass! Fæðingarvegurinn er alveg í messi.
Hættu þá bara við, segir myrkrið, eða spegillinn, eða hvað þetta nú er (nóttin er svört).
Hætta við? Hvað áttu við?! (Finn háræ­ðarnar nötra.) Það er snöggtum verra að hætta við! Það vita allir sem þekkja gamlar vögguvísur – þær fjalla allar um dáin börn, verkefni sem hætt var við, sem fæddust andvana, sem höfundurinn megnaði ekki að koma til lífs, og það slítur miklu meira en full meðganga, get ég sagt þér … Það ætti bara að vera eitt viðfangsefni í vögguvísum heimsins: mum’s mental health.
Hmm. Þegar hér er komið sögu finnst myrkrinu skrýtið að ég segi línu á ensku, varla samt jafn skrýtið og mér finnst að myrkrið tali mitt eigið mál.
Nú, hvað er rangt við ensku? ítreka ég. Afkvæmið kviknar jú á einu tungumáli, en svo lærir það önnur, fer milli málsvæða og þar er enskan einmitt mjög …
En móðirin, mæðrið, sá sem býr barnið til?
Mæðrið?! Er nú allt í einu til pólitískt rétt og kynlaust meðgönguorð?
Já. Má mæðrið ekki líka læra mál?
Skiptir engu, enda óvíst að neinn hlusti á mæðrið eftir að barnið er komið á kreik. Sérstaklega ekki útaf, þú veist.
Hverju?
Nú, mum’s mental health.
(Ég veit ekki hvað ég er að gera hérna að rökræða við ósýnilega rödd og sletta ensku. Oh, well … Eða. Hvað heitir aftur þessi tilhneiging, að afskrifa höfundinn?)
Nú, kannski vill einhver spyrja mæðrið hvernig afkvæmið varð til. Veist þú hvernig það varð til?
Auðvitað, ég bara get ekki alveg …
Ólæknandi þörf, innri þrá?
Ha?
Sko, ef þú ætlar að segja að þú hafir fengið hugmynd, er það ekki nóg. Ef þú ætlar að segja frá sæðingu hjá stofnun, á háskólanámskeiði, er það ekki nóg, segir innmúraða röddin. Þetta er frekar eins og hjá Yahoounum, þeim sæla þjóðflokki, sem er fyrirmunað að setja barnsfæðingu í samhengi við eitthvað sem átti sér stað níu mánuðum fyrr, því þeir hafa ekkert minni. Fæðingin er ósjálfráð, loks þegar efninu hefur verið safnað. Og ennfremur: Afkvæmið ber keim af öllum í kring. Af móðurinni mest, jú, en líka öllu sem hent hefur alla á svæðinu, alla tíð …
Nú veit ég ekki hvort belgurinn er farinn að stela frá Borges, sem speglaði Swift, eða prjóna glæfralega við báða – kannski las ég einmitt líka eitthvað um Yahooa fyrir níu mánuðum, níu árum, ég veit það ekki, en mér finnst sárlega vanta í kenninguna að enginn nema móðirin dælir parti af lífi sínu í skepnuna sem vex …
Á meðan hvískrar myrkrið ísmeygilega að ég geti hætt að nöldra yfir andlegum háska því enginn sé eins hamingjusamur og foreldri vel heppnaðs texta.
Vel? Er þá eitthvað til sem er illa heppnað?
Ef það lifir er það heppnað.
Ég fussa, segist farin aftur að sofa, þetta sé týpísk afvegaleiðsla, þroski og meðganga sé súper persónulegt mál og hafi ekkert að gera með fortíð hinna í þjóðflokknum … 
Þetta er eins og elskhugi minn, hrópa ég, sem sefur stundum hérna hjá mér, og þegar það gengur vel segir hann: Þetta er guð.
Jájá, og grátur er lífsmerki, það er til fullt af svona einhverjum límmiðum …
Þetta eru ekki límmiðar, þetta er lí…
Ekki segja lífið, það kallar á dauðann, hættu bara að hugsa um þetta og farðu í meðgöngujóga eða göngutúr, þú berð ábyrgð á þessu flikki sem þú gengur með, hvort sem þér líkar betur eða verr, mæðri er bara fínt orð og svarið er alltaf já, skepnan þarf að fara í gegnum líkama með legi og himnu og útgönguleið og mjólkurkirtlum, það þarf að hlúa að henni í blábyrjun, og svo geturðu bara farið að gera eitthvað annað, ha, en ef þetta er of mikið geturðu alltaf líka bara ættleitt, segi ég við myrkrið, ég meina, myrkrið við mig.
Ættleitt?
Já, þá þarftu bara að muna að þakka þeim leggöngum, skrá það fremst. Annars = ritstuldur. Og eitt enn, ef þú ert ennþá óviss skaltu athuga að þú gætir vel eignast karakterslaust barn, eða feitan krakka, og þá þýðir ekki að koma skríðandi til mín, eða þjóðflokksins, það þýðir að þú tókst verkefninu of létt og gleymdir að …
Hlakka til?
Nei, gleymdir að hafa opinn hug, því feitt er ekkert verra en mjótt og – jæja, karkterslaust sleppur reyndar ekki, ég tek það til baka – en allt strit býr til eitthvað sem skiptir máli, munar um, og mér er alveg sama um þitt húðslit á lærum og hugþreytu á kvöldin, mér gæti ekki verið meira sama, svarið er alltaf já, og órofa heild er ekki annað en metafóra fyrir andstæðuna við athyglisbrest og hún er að sjálfsögðu gerð til að rofna, leka, kámast út, en það munar um það líka, það munar um allt sem ekki hefur áður verið, well … til, segi ég við þig, sorti, segir belgurinn við sortann í mér –

Identidad operativa

AA

Ingresé a la Escuela Militar en 1965 egresando como oficial de Ejército en 1970. Fui destinado a la Escuela de Artillería en 1971, tras haber realizado un curso en Panamá para oficiales de armas en La Escuela de las Américas. A fines de ese año fui destinado al regimiento de artillería “Dolores”, con guarnición en Iquique, en Chile. Éramos todos del mismo curso cuando nos conocimos.
A la pregunta del Tribunal, aclaro que el curso se proyectaba exclusivamente a la subversión y contra-subversión. Para el golpe militar me desempeñaba como oficial instructor en mi especialidad. En 1976 hice el curso avanzado de inteligencia del Ejército en la localidad de Nos. Tras unos meses como oficial instructor en la Escuela Militar en 1978, fui destinado por criptograma urgente a la Central Nacional de Informaciones para hacerme cargo de la unidad que combatía al MIR, el Movimiento Izquierdista Revolucionario.
Según lo que dice la prensa, llegué a tener 138 procesos, atribuidos a diferentes identidades operativas. Actualmente no me encuentro procesado por ninguna causa salvo la muerte de un dirigente sindical.
A la pregunta del Tribunal, Boccaccio se avergonzaba del Decameron y tampoco la incluyó en su lista de obras. Conforme a la pregunta que se me formula, de haber ocurrido lo que sugiere, pienso que no se comentaría por motivo alguno. Al menos yo, no lo haría. Por lo que sé mi unidad no colaboró con la búsqueda del autor y desconozco si otra unidad lo hizo. Nunca he escuchado que alguien del Ejército tuviera que ver con ello.
A la pregunta del Tribunal, tampoco he comentado sobre el caso en este recinto penal, salvo en estos últimos días. Mi intención hasta el momento ha sido conservar el secreto profesional que como soldado debo mantener. Sin embargo, mi honra de hombre, esposo y padre está siendo puesta en tela de juicio sin que nadie, ni siquiera en apariencia, salga en mi defensa. Siempre confié que sería la institución quien en definitiva resolvería este problema jurídico y se haría responsable de sus actos. Dicha seguridad tenía base en las palabras del Director en relación al hecho: “No te preocupes, si las cosas no salen bien te mando a Tanzania”.
A la pregunta del Tribunal, me imagino que el país era en sentido figurado. Como usted comprenderá, no he podido hacer una vida normal, profesional, privada ni militar, agobiado por permanentes órdenes y contra órdenes, indefiniciones y, lo peor, sintiéndome marginado. Vivo preso en este recinto hace veinte años condenado a firme presidio perpetuo por homicidio calificado. En este tiempo he podido leer bastante y he pensado mucho.
Mi intención no es crear problemas, pero al mismo tiempo deseo que, así como fui un leal ejecutor de órdenes superiores que se apartaban de la ley, ahora se materialicen acciones que permitan restituirme a la sociedad en forma lógica, razonable y prudente. Para lograrlo, sólo veo dos soluciones: a) La primera: apegarse a la ley, en cuyo caso el suscrito deberá, en su defensa, entregar todos los antecedentes del caso, con indicación de fechas, acciones y testigos que obran en mi poder; o b) La segunda: al suscrito junto a otros que participaron en este tipo de operaciones se les otorgan las facilidades a través de los conductos permitiendo no hacer públicas las situaciones ya referidas (Tanzania).
A mayor abundamiento, presento los hechos y variables en cuestión:
La orden de eliminar a ___(1)___ fue dada por ___(2)___, en ese entonces Director de ___(3)___. La orden la recibió el ___(4)___, de dotación de ___(5)___, quien la ejecutó personalmente. Inmediatamente cumplida la orden, el ___(6)___ fue destinado a ___(7)___. Por los antecedentes obtenidos en el momento, se tiene la certeza que ___(8)___ no tuvo conocimiento de esta operación hasta que ___(9)___ fue destinado a ___(10)___. Se requería encontrar un individuo que cumpliera ciertos requisitos o características para culparlo de la muerte de ___(1)___. Fue así como se llegó a la víctima, quien era alcohólico y vivía solo.
Debo señalar que lo conocía y que con el tiempo logramos tener cierto grado de amistad. Siempre me quedaba de los últimos tomando unas copas con él y otros compañeros. A principios de abril de 1985 estuve en comisión de servicios en Taipei, Taiwan, realizando un curso de guerra política hasta julio de ese mismo año. Antes de irme arrendé una casa en un condominio en Américo Vespucio con Colón, en la cual, al lado izquierdo, vivía su abuela. Esa es toda mi cercanía con el caso.
Lo delicado de la situación que atravieso influye directa y fuertemente en mi familia que no tiene por qué verse involucrada como consecuencia de hechos por mi cometidos en estricto cumplimiento de órdenes recibidas.
Debo insistir en que mi situación personal no es normal y necesita del apoyo de un servicio jurídico que se encuentre en antecedentes del caso. Se entra en una fase en que no se puede improvisar. Si a esto se agrega las reiteradas veces que mi nombre ha sido publicado en diferentes medios de prensa en relación al hecho –recortes que no se anexan por ser muy numerosos–, mi posición neutral no es viable.
A la pregunta del Tribunal, gracias a dios puedo dormir tranquilo. Fuera de mi conciencia hay una voz a quien le cedo la palabra. De otra manera no accede, no colabora. Puedo olvidarme algunos nombres pero soy un fisonomista implacable. Por lo demás, tengo un sueño recurrente. Cierro los ojos y puedo reconocerlos a todos. En el sueño, la noche se apropia de mi silencio y me hace hablar. Recibo golpe tras golpe, soy torturado de forma vívida. Me meten corriente hasta que se me derriten las tapaduras de las muelas. Hay noches en que me orino. A veces pienso, esto está pasando en otro lado, pero es en mitad del sueño, trato de gritar y no logro modular, el voltaje me desangra por dentro, han logrado quebrarme y mi lengua desbocada intenta huir gritando todo lo que ha callado hasta aquí.

City of the Dead

AA

Peter

The strange thing about the city of the dead, my companion was telling me, is that there is only one way into it – well, there are two ways, if you want to be exact, but there’s only one way to do it on your own power. Through the front gate. We walked through it now. I was distracted by the statuary, atop crypts which situated like row houses in a wealthy neighborhood, by the cobblestone streets which had street signs and rain gutters and lampposts and long orderly sightlines. So it truly is a city of the dead, I exclaimed, and then my companion explained that it really wasn’t impressive compared to the cemetery reserved for the rich, the one the guidebooks would suggest we really ought to be visiting, though it wasn’t so vast and intricate, it wasn’t, as this was, truly a city of the dead. Yet the statuary was inferior to that of the cemetery that every other visitor to the city was surely visiting right at this moment, leaving us nearly alone as I followed my companion’s rapid steps into what he assured me was the true city of the dead, into which was only one entrance, the one we had just used. I had no time to glance backward.

And when I thought I had at last arrived in the city of the dead it was among the endless tracts of overturned grass and fresh clods of earth, into which were inserted thin white wooden crosses everywhere delicately painted with the names of the departed and the dates of their stay in the city of the living, in plots into which bouquets and small cameo photographs had been planted to stand upright in the irregular, disrupted ground. Each of these tiny graves was so exquisitely intimate that it felt like an impropriety to glance at them. My companion stood to one side in the shade of a small tree drinking from the can of beer he’d drawn from his sweatshirt. When he’d pulled the tab, it made a small “chuff” sound which rose like a rude little mosquito in the glade-like silence of the scene. The day was hot. He’d drawn himself apart, perhaps in a spirit of discretion, or possibly disgust, as I considered the scene in detail. These private plots marked the passage of those known only by those who knew them, remembered only by those who remembered them, and, perhaps most essentially, only present in the city of the dead for a certain duration, a fixed financial duration, I understood, now that I saw the piles of uprooted crosses, with dates only slightly less recent than those still planted in the earth. This neighborhood, despite its first apparent placidity, was a scene of breakneck turnover, where diggers engaged in a daily action as remorseless as that of sheriffs with eviction notices. The word that had occurred to me, turnover, was too exact for my taste. My companion was just finishing his beer.
But I had not yet, it seemed, entirely arrived at my destination in the city of the dead, at least not until we came upon the rows of above-ground storage units, stone boxes like a vast filing cabinet designed to dwarf and intimidate the human spirit, a scene from the inhuman offices evoked in a story by Kafka. And behind each of these flat stone-fronted compartments were simple wooden boxes barely larger than two shoeboxes, into which were crammed a human skeleton. The reason I could know this was that robbers had been at work. For every twenty stone fronts that were intact, one was smashed, the interior revealed. The bones left behind were, invariably, the femurs, and feet; often, as well, the arms. What had been taken was the skull. Someone harvested these dead, in an action less rhythmic than that of the evictions from underground. In the acreage of stone cabinets, there must have been hundreds or thousands of such seizures—could the neighborhood surrounding the city of the dead consist of nothing but impoverished, starving medical students or heavy metal devotees? Or was this a kind of collective impulse, a revenge upon the dead by the living?
I knew for certain that I had walked in the city of the dead only when I began to leave it, but in order to do that I had to uncover what lay beneath my feet. My companion and I wandered, or perhaps I was led, to an opening in the ground, which as I grew nearer to it revealed itself to be a wide aperture, a deep-walled crevasse like that revealing an underground system which needs venting to the open air, as where workmen labor beneath a city, or like the vents above a station of an underground train, a subway. In fact, when I stood near enough to gaze down into this structure I discovered it was in fact a subway of the dead. The trains, stilled in the station for the time being, were a version of the stacked square cubicles above ground. Less decorated than the above-ground storage cubicles, they remained undesecrated as well. I felt the vibration of the engines of the trains as they waited for evening, in order to begin their passage. Here it was that I understood that what made it something other than a cemetery—no matter the splendor of its rival, the cemetery reserved for the rich, the one with the world-class statuary that put the statuary here to shame, the one with the tomb of the general—no matter, what made this a city of the dead was the presence of the underground train. And now I understood too, that though there is only one way to enter the city of the dead there was a second way to leave it. Do you want to jump the train? My companion asked. It actually stops near your hotel. I trusted him and said that I wanted to, yes.

La macchia

AA

In principio era solo una macchia. Però non come le voglie che hanno certe persone. Era un mucchio di pustole, tipo acne. Rotondo, preciso, delle dimensioni di un euro. L’ho scoperto sotto la doccia, prima di andare a letto. Ci ho passato sopra la mano e ho sentito quel ruvido sull’avambraccio. Cos’è ‘sta roba?
Al mattino me n’ero già dimenticato, poi ha iniziato a prudere. Era estate, un gran caldo, e io lavoro nella polvere, sono capocantiere di un’impresa edile. Mi sono grattato tutto il giorno, senza pensarci. La sera, vedo che le pustole sono diventate brufoletti, con la punta gialla in cima. Sono lì che affetto le verdure per cena e mi arriva una scarica di prurito micidiale. Siccome ho le mani impegnate, mi viene istintivo sfregarmela coi denti, e sento subito un sapore strano, tipo miele, però più profumato, come quando mia madre…
Non faccio in tempo a finire il pensiero che la testa mi prilla, le gambe s’ammosciano, acchiappo una sedia e mi ci butto, prima di cascare per terra. Chiudo gli occhi, la luce mi stordisce. Passa un secondo e sto già sognando, ma quel che provo è parecchio strano. In realtà, la situazione non ha nulla di anormale, c’è questa spiaggia di ciottoli, in riva a un fiume, dentro una gola tra montagne verdissime. Io prendo il sole di fianco a una ragazza, ci facciamo il bagno nell’acqua limpida, ci sbaciucchiamo. Niente di che, solo quel genere di pomeriggio che vorresti organizzare ogni tanto e invece il tempo non basta mai. Lo strano è che mi sento come teletrasportato, come se il fiume fosse davvero un fiume e non soltanto un sogno. E idem la ragazza. Tanto che quando mi sveglio penso che saranno passate le ore e fatico a riconoscere la mia cucina, le verdure, l’orologio sul muro sopra il tavolo. Dice che sono le sette e mezza, o le otto, non ricordo, comunque è chiaro, considerando che ho finito di lavorare alle sei, poi la macchina, il traffico, la doccia, i preparativi per la cena, è chiaro che il mio pomeriggio in riva al fiume è durato in realtà cinque minuti.
E per quanto io non sia esperto di certe cose, è chiaro che la macchia c’entra, con l’allucinazione, tanto che appena la lecco di nuovo, dopo averla irritata con le unghie, mi ritrovo in una partita di calcio, con la palla al piede, pronto a tirare in porta.
Nei giorni successivi, ho assaggiato la macchia diverse volte, anche sul lavoro, nella pausa caffè. Con la scusa che ho dormito male, mi sono messo in un angolo, una leccatina, ed ero già in sella a una ­Ducati Supersport, che piegavo sulle curve di una strada vuota, in mezzo alle Dolomiti.
Allora mi sono chiesto: se la gente paga per droghe che alleggeriscono i pensieri o sciolgono la lingua, quanto potrebbe spendere per viaggi come questo, dove fai per ore una roba che ti piace, e invece passa il tempo di una sigaretta?
Per prima cosa, ho cercato su Internet qualche notizia. Io di una sostanza del genere non ne avevo mai sentito parlare, ma appunto, non sono un esperto, giusto una canna ogni tanto e qualche pasticca quando andavano di moda. Nessun risultato. ­Allora penso che dovrei controllare se il mio pus agisce anche sugli altri e se ci sono effetti collaterali. Penso che potrei rifilarlo a Charlie, lui ogni tanto cala qualche trip, sa come comportarsi, in caso di problemi. E se ci lascia la buccia? Beh, voglio vedere come dimostrano che sono stato io, con la mia macchia, però al di là delle beghe legali, non mi piacerebbe uccidere un amico.
Alla fine, ho invitato Charlie a cena e gli ho servito un budino con dentro dello zucchero strofinato sulla macchia.
Cinque minuti dopo, m’ha raccontato di una scopata infinita con un travestito, e io l’ho pure invidiato, perché di chiavare non m’era mai successo. Effetti collaterali nessuno. Né secchezza delle fauci, né rimastanza né depre.
Quella sera, Charlie s’è messo in contatto con dei tipi che conosce e gli ha raccontato di questa nuova droga naturale, un’antica ricetta erboristica. Questa storia non se l’è inventata lui, è la balla che gli ho sparato per non tirar fuori la questione della macchia.
Ma le bugie hanno le gambe corte, e nel giro di qualche mese Charlie mi dice che la droga va di brutto e bisogna aumentare la produzione, comprare del terreno e coltivarlo con le piante della ricetta segreta.
Io rispondo scoprendo il braccio e mostrandogli la macchia, che a furia di grattarla è diventata grossa come dieci euro. Gli spiego che le ostie imbevute che quelli spacciano vengono tutte da lì, e che l’unico modo che conosco per produrne di più è grattarmi, ma ne ricavo massimo dieci dosi al giorno.
– Non basteranno mai – risponde lui e già mi snocciola un piano. – Tu produci più che puoi, mettiti in malattia e passa le giornate a grattarti. Con quel che guadagniamo, paghiamo un’analisi chimica di quelle serie, scopriamo la formula della sostanza, la brevettiamo, la produciamo in laboratorio e diventiamo ricchi. Ok?
Ok, dico io, ma intanto provo anche la strada del contagio. Se la macchia ce l’avessero anche altri, potremmo produrre di più, a patto di convincerli a non farci concorrenza. Comunque non va: tengo d’occhio le tipe che rimorchio, ma nessuna mi parla di chiazze sulla pelle. La macchia non si trasmette per via sessuale, non si trasmette per contatto e nemmeno mangiandola. Ce l’ho soltanto io, in tutto il mondo, e allora mi gratto.
Mi gratto e il prurito aumenta, la macchia aumenta, finché stamattina, quando ho visto che ormai mi aveva preso dal polso alla spalla, mi sono deciso a venire da lei.
Però se lei mi cura, io sono rovinato, capisce dottore?
Se la macchia sparisce, come pago le rate della Ducati Supersport?

Paraporno

AA

Parce qu’ici je peux faire ce que je veux. Personne ne peut me coincer. Parce qu’exceptionnellement mon Moi est libre – je croyais que c’était toujours le cas dans le texte, mais non, c’est surveillé : par moi, car c’est surveillé de l’extérieur, qui je suis, qui vous êtes, on ignore qui censure exactement, alors je dis : tout le monde – mais c’est enfin libre, et j’en fais quoi.
La couche la plus intime. Les vrais ­désirs. Le déchaînement total.
Du pur porno, sinon à quoi bon cette ­liberté ?
Mes lunettes sont sales. Je ne les nettoie pas maintenant. La crasse peut rester et même s’étaler en mots qui racontent des faits jamais commis, en tout cas pas par moi.
Alors quand même pas. Toujours, et finalement quand même pas !, ou alors comme l’idée d’un autre, de mon vis-à-vis, qui portera ainsi la responsabilité et la faute. Mon vis-à-vis ne veut pas non plus, alors rien n’est fait. Et maintenant ? Le dégueulasse. L’inouï. L’occulte.
Je suis transparent car je me surveille moi-même, ne supporte pas les secrets, même pas les miens.
C’est faux.
J’aime sentir quand je pue. Fais ma toilette comme un chat, me lèche moi-même, cire d’oreille piquante, crottes de nez sucrées. Le sang menstruel a le même goût que l’autre (mais avec des petits morceaux), et la merde, je la connais seulement par les traces qu’elle laisse sur le doigt sorti du côlon, je dirais qu’elle n’a pas de goût. Impossible, puisqu’elle sent. Elle sent ?
Je pleure mon odorat. Il baisse, personne ne m’a prévenu. Entendre moins bien, voir moins bien, on ne parle que de ça – pas de sentir moins bien. J’essaie de positiver. Je sens moins bien ce qui sent mauvais ! Je défaille moins vite aux toilettes, au supermarché, en présence de corps en décomposition, face à la perdition de la planète verte, aux poubelles, pendant le sexe. La liberté du bourrin ! Mais tu es toujours là. Tu sens comment ?
Tu es mon extérieur qui agit sur l’intérieur, me retient et me protège. De moi-même. De mes regrets. C’était toi, tu ne voulais pas, ne pouvais pas, pas le temps. Aucune idée, pas le cran. Ne m’as pas berné, pigeonné, forcé ; tu as le droit, pas moi, donc tu dois. Alors vas-y. Je ne peux pas, sinon tu risques de partir.
Et si tu pars, moi aussi, alors je fais bien de te retenir. Donc laisse-moi seul.
Ce que je ne peux te raconter, je ne peux le raconter à personne d’autre, y compris à moi-même. Pratique. Je me suis donné et abandonné, abandonné à toi pour la satisfaction du désir et la libération : mais comment donc !
Mais pourquoi devrais-tu. Quelqu’un voit que c’est du porno ?
Non. Alors que je pourrais enfin tout étaler !
Je m’ouvre, regarde en moi. Inconnu, inouï et beau, tout ici reste dans le noir, bain de chaleur, de germes, de mucus. Suit des principes soustraits à mon influence directe, je ne comprends pas ce que c’est, je crois que ça s’appelle « parasympathique ». Me voilà bien avancé. Depuis que j’ai appris ce mot en cours de biologie, il a toute ma sympathie, mais je ne veux pas pour autant le connaître de plus près, sinon je vais le dominer aussi. Et il doit faire son boulot, en paix, la nuit.
Il s’en passe des trucs la nuit. Aujourd’hui j’ai vu beaucoup de toi en rêve, enfin si c’était toi, ça pouvait aussi être W. – qui que soit W. – et c’était bien, ça allait tellement de soi, c’était si naturel que j’arrive encore à me le représenter de jour. Moi, bras dessus bras dessous avec le parasympathique, ta queue, mon côlon, et à la lumière. D’autres se préoccupent sans cesse d’organes, de substances, de propriétés. Moi, je suis principalement et avant tout en quête de mots, je me hâte de me devancer, me berce de la certitude qu’il s’est déjà passé plus qu’assez. Je m’arrête à ça. À tout ce que je n’ai pas compris toutes ces années, de toute façon je n’arrive déjà plus à suivre. À quoi bon encore plus ?
Parce qu’ici je peux enfin faire ce que je veux. Certes à la lumière, mais anonyme et donc quand même dans le noir, personne ne me démasque. Comme nous nous bousculons, prenons, cédons, assumons la responsabilité, la responsabilité et la faute. Je suis n’importe qui, donc tous les autres, gouverné par mes hormones et parasympathique. Qui il est ne joue plus aucun rôle ici.
Et si effectivement ça ne joue brièvement plus aucun rôle, alors bien sûr, je peux, je viens ! Entièrement de moi-même. Et avec moi-même.
On voit bien que c’est du porno, non ? À cause de « venir » et tout. Et se dissoudre.
Sinon je ne veux pas. Toi non plus.
Je veux quand même, au moins deux fois par semaine, et il le faut, paraît-il, sinon pourquoi sommes-nous là ?
Mais comment racler ensemble tout ce qui sort de moi ? Lui redonner sa forme, sa correspondance avec moi-même, avec celui que je dois être pour être encore là et de nouveau visible ? Je nettoie finalement mes lunettes, à l’eau courante et au liquide vaisselle ; quand on le fait comme les chats, la salive sèche sur la peau et se décompose en libérant des odeurs qui pourraient te déranger. Cher liquide vaisselle, cher gel douche, certes acide et sentant le savon, mais clairement plus moi. Ce n’est pas moi, n’était pas moi, non, pour la dernière fois : ce n’était pas moi, ce n’est pas mon texte, même si tu crois m’y reconnaître – je reste à l’intérieur, en sécurité, dans le noir, je ne livre rien de moi et ne suis même pas là.

Outcome Theory

AA

I was one of a handful of people who worked for a man named Calvert Howard. You wouldn’t have heard of him, and the Internet coughs up dust when you punch in his name. I am not trying to suggest that Cal was mysterious or even important. He was not. But people like Cal go unnoticed, maybe on purpose, although I’ve never found that I needed to try very hard to be ignored. Invisibility has come naturally to me.
I had been an engineer, doing risk assessment on national monuments and bridges. It was my job to think about the end. Sketch out scenarios. Provide some flesh to the various stories of how things might finally go down when we shit off into nothingness. Climate, cataclysm, the decimations of a lone wolf looking to put a nail in the world’s coffin. Or human beings acting in concert. Predators of humanity, connivers of the end times, looking to punch the clock on large cities and entire civilizations. In my office we put world leaders and their jelly-filled war whisperers through a chorus line of algorithms, gaming out calamity based on intent and capability and quasi-random factors that numbered in the hundreds. Political, economic, agricultural. Our computers were super wet and hot. We pulled from massive spoils of data and we didn’t crunch numbers so much as mortar them until we could puff the dust around into revealing shapes. We tracked weaponry and matched it to ­populations, allowing for hidden munitions and off-label killing materials, such as tools of the hearth and home, such as all the world’s otherwise harmless objects, many of which turn lethal when combined, leading to the death of us all. Or many of us, because there would always be survivors, unless we were talking about planetary death, and we weren’t. We couldn’t. Our work would be fully moot by then. We assessed skill and factored in luck, both kinds, considering typical and atypical culprits. Mostly though we narrated less nefarious outcomes. Failures of transportation, disasters of the water supply. Disease, of course, zooming in on the typical vectors: air, water, land. We surmised medical response times along with human error. We death-tolled days of the week ­going back three hundred years, after which the data collapsed, and the insights that flowed from such statistics formed the deep, sturdy body of our stories. Tuesday the easy winner, by a historical fucking mile. The day of the week, by far, that most people wound up dead. I myself tip-toe around on Tuesdays. I feel the risk in my body. It is real, and you too should look to yourself on those days. On most days.
We wrote it all up and we fired it off to management, who huddled pantsless in corners and masturbated to the deeply rich tragedies we concocted. Or so it was too easy to imagine. Once they were pelvically unburdened, they set about marrying financial consequences, bleating songlines of cost, doing a full tango actuarial risk ceremony on the large and difficult and ultimately ineffable problem of tomorrow and all the goddamn sorrows it was likely to bring.
Because that is essentially what we were—memoirists of tomorrow. Catastrophe narratives weren’t new, of course, but there was a steady, rising science to them. Science wasn’t really the word, unless science allowed for guess work and fear-based speculation, which we were paid to employ.
This all took place with Lewis and Corbin, on the Western Quad on the recessed hill of the campus. We didn’t get much sun, which didn’t fully explain how pale and desiccated we were. Dried up men in a bunker who dreamed of nothingness. The breeze rarely found us. In my downtime, I researched wind, and my findings were not uninteresting. It turns out there is a pre-historic wind still at large, not exactly circling the globe, but a small part of it, on a sort of endless if complicated loop, a wind that apparently originated over fifteen hundred years ago and has not ceased. There’s a form of tagging devised by meteorologists so they can track aspects of the air: currents and thermals and the like. And, not surprisingly, there are connoisseurs of this wind who follow it cultishly and try to put themselves naked in its path when they can. They do this to support an elaborate belief system which I won’t recount here, but it is surprisingly convincing. By which I mean, it has as much merit as better known belief systems, and one wonders about the pecking order for such things.
A few of the scrawnier birds swarmed our roof in the mornings, as if a body were trapped beneath the shingles, something sweet and rotten that drove them wild. They smelled something. They wanted it. Boy did they cry and cry. They showed so much feeling, those birds, so much bald need, that in a way it kept the rest of us cold. Emotionally frozen men of the corporate veld. I think there was an emotional quota in the area—a limit to the amount of feeling that can be experienced in a region—and the birds had left nothing for the rest of us. I didn’t mind. I’d had enough feeling for a lifetime. We laughed sometimes, maybe, but deeper feelings were not available. I shouldn’t speak for everyone, but when you looked at Lewis and Corbin, when you listened to them, an irrefutable sense of inner emptiness emerged. I loved them both, and I’m sorry they are dead.
Every event has, embedded within it, a forecast. If you know how to read time, to read a moment, you can learn what’s next. Soon you only see the future, ­ignoring whatever shell the present shows you, the disguise for what’s coming. There’s a ­story that goes around here. Corbin asked his five-year-old son if he could tell time, and the boy said: “Tell it what?”

Der Traum des Pferdes: Kavaliers­perspektive des Autors

AA

Oft habe ich den gleichen Traum: In meinem Wohnzimmer ist ein Pferd. Dieser Traum hat nichts von einem Albtraum an sich. Ich weiß nicht, wie das Pferd die Treppen hinauf in meine Wohnung im vierten Stockwerk hat nehmen können. Das ist auch unwichtig. Es befindet sich in der Mitte des Zimmers und kaut zwischen Sofa und ­Bücherregal in aller Ruhe sein Heu. Der Tisch und der ­Kronleuchter sind ­verschwunden – aber das hat schon seine Richtigkeit, schließlich musste ein wenig Platz geschaffen werden für das Tier. Es handelt sich übrigens um ein ziemlich schmuckes Tier: ein bis zum Widerrist mindestens ein Meter sechzig messender, athletischer Wallach, mit dem herrlichen Fell eines Apfe­lschimmels und prächtiger Mähne, starken Sprunggelenken, einem lebendigen, sanften Blick und glänzenden Nüstern. »Ein Steeplechase-Pferd«, erkläre ich manchmal meinen perplexen Nachbarn.
Und in der Tat, auch wenn der Traum zahlreiche Varianten hat, so bleiben doch zwei Gegebenheiten stets die gleichen: der Apfelschimmel und die Nachbarn, die sich über den Lärm der Hufe über ihren Köpfen beschweren. Ich habe die beiden, einen Mann und eine Frau um die sechzig, zwar in meinem Leben noch nicht getroffen, aber ihre Rolle als Nachbarn spielen sie hier ziemlich gut. Das Paar steht also in der Tür und gibt den wandelnden Vorwurf. Im Übrigen behandle ich sie mit ausgesuchter Höflichkeit, wenn ich auch der Ansicht bin, dass sie es ein wenig übertreiben: Schließlich ist es ja nur ein Pferd, und immerhin bin ich hier bei mir zuhause. Also wirklich, man kann heutzutage wohl gar nichts mehr tun, ohne dass einem gleich auf die Pelle gerückt wird. Doch wie dem auch sei, ich beeile mich sie zu fragen, ob auf den Stufen oder im Hausflur vielleicht Heu liegt, und ohne ihre Antwort abzuwarten, sage ich, dass ich jemand schicken werde, der das Treppenhaus reinigt. Fürwahr, ich verfüge in meiner Traumexistenz stets über ausreichend Mittel, und nicht eben selten setze ich Bedienstete ein, um gewisse Randprobleme zu regeln, die mich daran hindern, nach Lust und Laune zu träumen. Das ist wirklich praktisch, das kann ich Ihnen versichern. Doch dann kommt auf einmal der Moment, da sich das Pferd die Beine vertreten will und anfängt, im Zimmer hin und her zu gehen. Seine Hufeisen machen einen höllischen Lärm, das Parkett biegt sich bei jedem seiner Schritte. Das ist ein Problem, das kann ich nicht leugnen. Dann ist da auch noch die Streu, die sich in der Mitte des Zimmers ansammelt. Das ganze verdreckte Stroh wird irgendwann bei meinen lieben Nachbarn landen. Und schließlich der Geruch. Was soll ich sagen? Jemand, der nicht an Pferdeställe gewöhnt ist, mag sich daran stören. Ich verstehe das. Man kann sich darüber wundern.
Das Erstaunlichste an der ganzen Geschichte ist aber zweifellos die Rhetorik, die ich einsetzen muss, um mich aus diesem Sumpf zu ziehen. Welch Dreistigkeit! Was für eine Schlagfertigkeit! Ich, der ich im wirklichen Leben kaum zwei Wörter in einem Gespräch aneinanderreihen kann, der ich mich mit einer plumpen und unbeholfenen Sprechweise herumschlage, ich stürze mich auf einmal in zungenfertige Ansprachen, steigere mich in dramatische Effekte hinein. Ich lächle breit. Ich gestikuliere überschwenglich. Ich habe auf alles eine Antwort. Meine Worte sind wie Peitschenhiebe. Meine Heuchelei kennt keine Grenzen. Das Getrappel von Hufen? Der Marschall wird das Pferd mit Gummieisen beschlagen. Das sei gesundheitsschädlich, sagen Sie? Mild und herablassend erläutere ich, dass doch gar nichts vorgefallen sei, dass man sich für so eine Kleinigkeit doch keine grauen Haare wachsen lassen solle, dass Herkules schließlich nur eine einzige Stunde gebraucht habe, um zwei Flüsse umzuleiten und die Augiasställe auszumisten, die über dreißig Jahre lang nicht gereinigt worden waren (weit entfernt also von der hier vorliegenden Situation, wie Sie zugeben werden.)
Die Nachbarn kommen gar nicht zu Wort. Das Pferd hebt den Schweif und lässt eine Ladung dampfender Äpfel auf den Teppich fallen. Während sie die Nase rümpfen, breche ich in Gelächter aus: »Sie ertragen den Geruch nicht? Come on! You’re kidding me! That’s horseshit!« Die Hand auf der Kruppe des Tieres und sehr genau wissend, dass keiner meiner beiden Widersacher des Englischen mächtig ist, bilde ich mir auf das Wortspiel etwas ganz Besonderes ein.
Mehrere Male im Jahr befinde ich mich also mit diesem Pferd in meinem Wohnzimmer. Es ist mir völlig schnuppe zu wissen, was dieser Traum bedeutet. Ich mache mir keinen Reim darauf, auch wenn ich – ganz unter uns – durchaus die eine oder andere Idee dazu habe. Nein, mein eigentliches Vergnügen ziehe ich aus der funkelnden Eindringlichkeit der Traumbilder. Welch eine Freude, dieses unglaubliche Tier zwischen meinen Möbeln zu beobachten! Welch ein Glück, mein Über-Ich in Gestalt eines Rentnerehepaars an der Tür klingeln zu sehen! Welch ein Triumph, mit einer solchen Leichtigkeit daherreden zu können! Eine Deutung würde aus allem die Luft herauslassen, alles platt machen. Eine Deutung, und der Traum würde in sich zusammensinken.
Mir scheint, das Gleiche gilt für die Literatur. Was ist das bloß für eine Manie, in allen Büchern nach Deutungen zu suchen? Auf mich können Sie nicht zählen bei Ihrem reizenden kleinen Laster. Schauen Sie, was ich in Büchern suche, ist eine zusätzliche Dimension. Für die braucht es vor allem keine Deutung. Die Aufgabe des Schriftstellers ist sicher viel bescheidener, als man glauben möchte. Das Einfachste ist noch nicht gesagt worden. Zwischen den Zeilen lesen ist so erschöpfend, und ein Werk zu konstruieren – es zu errichten, es aufzustellen – ist so mühevoll. Deshalb schätze ich die Kavaliersperspektive so. Wenn diese auch nicht die Wirklichkeit darstellt (sie verformt den dargestellten Gegenstand vielmehr beträchtlich), so erlaubt sie doch, Gegenstände auf dem Papier darzustellen, die in drei Dimensionen existieren. Da sie keinen Fluchtpunkt hat, wird die Kavaliersperspektive vom menschlichen Auge als »falsch« wahrgenommen. Für den bildenden Künstler ist sie daher wenig interessant, für den Ingenieur jedoch umso nützlicher. Das nämlich ist es, wonach ich strebe: als Ingenieur zu schreiben und zu träumen. ­Alles liegt bereits in der Konzeption. Es muss gerade stehen. Ich habe nichts gegen Albträume, aber ich ertrage nicht, schlecht zu träumen. Es regt mich auf, und ich ­erwache.

Deckname

AA

Alban

Ich trat 1965 in die Militärschule ein und schloss sie 1970 als Offizier der Armee ab. 1971 wurde ich der Artillerieschule zugeteilt, nachdem ich in Panama einen Kurs für Armeeoffiziere an der School of the Americas besucht hatte. Ende des Jahres wurde ich dem Artillerieregiment »Dolores« zugeteilt, das in Iquique, Chile, stationiert war. Wir hatten uns alle im selben Kurs kennengelernt.
Zur Frage des Gerichts, ich möchte klarstellen, dass der Kurs ausschließlich auf die Subversion und Subversionsbekämpfung ausgerichtet war. Während des Militärputschs arbeitete ich als Ausbildungsoffizier in meinem Spezialgebiet. 1976 belegte ich in der Stadt Nos den Fortgeschrittenenkurs des Heeres-Nachrichtendiensts. Nach einigen Monaten als Ausbilder an der Militärschule im Jahr 1978 wurde ich durch ein Eil-Kryptogramm an das Nationale Informationszentrum überstellt, um die Einheit anzuführen, die die Bewegung der revolutionären Linken MIR bekämpfte.
Laut Presseberichten wurde in 138 sich auf unterschiedliche Decknamen beziehenden Verfahren gegen mich ermittelt. Gegenwärtig stehe ich in keinem dieser Fälle vor Gericht außer wegen des Todes eines Gewerkschaftsführers.
Zur Frage des Gerichts, Boccaccio schämte sich für das Dekameron und nahm es nicht in seine Werkliste auf. Hinsichtlich der mir gestellten Frage, ob das geschehen ist, was Sie andeuten, so ist dies meines Erachtens keinesfalls zu kommentieren. Jedenfalls werde ich es nicht tun. Meines Wissens war meine Einheit nicht an der Suche nach jenem Autor beteiligt, und ich weiß nicht, ob es eine andere Einheit war. Ich habe noch nie gehört, dass jemand von der Armee damit zu tun hatte.
Zur Frage des Gerichts, ich habe mich in diesem Gefängnis, außer in den letzten Tagen, nicht zu dem Fall geäußert. Bisher war es meine Absicht, das Berufsgeheimnis zu wahren, zu dem ich als Soldat verpflichtet bin. Meine Ehre als Mann, Ehemann und Vater wird jedoch in Zweifel gezogen, ohne dass sich irgendwer auch nur dem Anschein nach zu meiner Verteidigung äußert. Ich habe immer darauf vertraut, dass die Institution letztendlich dieses rechtliche Problem löst und die Verantwortung für die Aktionen übernimmt. Diese Gewissheit beruhte auf den Worten des Direktors in Bezug auf den Fall: »Keine Sorge, wenn die Dinge nicht gut laufen, schicke ich dich nach Tansania.«
Zur Frage des Gerichts, ich denke, dass das Land im übertragenen Sinne gemeint war. Wie Sie verstehen werden, war ich nicht in der Lage, ein normales berufliches, privates oder militärisches Leben zu führen, überfordert von ständigen Befehlen und Gegenbefehlen, Unklarheiten und, schlimmer noch, dem Gefühl der Ausgrenzung. Ich bin seit zwanzig Jahren in dieser Zelle gefangen und wurde wegen Mordes zu einer lebenslangen Haftstrafe verurteilt. In dieser Zeit konnte ich viel lesen und habe viel nachgedacht.
Ich will keine Probleme bereiten, wünsche ich mir aber, dass, genau wie ich ein treuer Vollstrecker höherer Befehle war, die vom Gesetz abwichen, jetzt Maß­nahmen ergriffen werden, die meine Wiedereingliederung in die Gesellschaft auf logische, vernünftige und umsichtige Weise ermöglichen. Um dies zu erreichen, sehe ich nur zwei Lösungen: a) Die erste: Dem Gesetz Folge zu leisten. In diesem Fall muss der Unterzeichnende zu seiner Verteidigung alle Hintergrundinformationen zum Fall liefern und Daten, Handlungen und Zeugen angeben, die sich in meinem ­Besitz befinden. Oder b) die zweite: Dem Unterzeichnenden und anderen, die an ­derartigen Operationen teilgenommen haben, ist freies Geleit gewähren und ihnen zu ermöglichen, die oben genannten Situationen nicht öffentlich zu machen (Tansania).
Für alle Fälle stelle ich die betreffenden Fakten und Variablen vor:
Der Befehl, ___ (1) ___ zu eliminieren, wurde von ___ (2) ___, damals Direktor von ___ (3)___ erteilt. Der Befehl erging am ___ (4) ___, zur Übermittlung an ___ (5) ___, der ihn persönlich ausgeführt hat. Unmittelbar nach Ausführung des Befehls wurde der ___ (6) ___ dem ___ (7) ___ zugewiesen. Aufgrund der zu diesem Zeitpunkt erhaltenen Informationen ist es sicher, dass ___ (8) ___ von diesem Vorgang nichts wusste, bis ___ (9) ___ ___ (10)___ zugewiesen wurde. Es war erforderlich, eine Person zu finden, die bestimmte Anforderungen oder Merkmale erfüllte, um sie für den Tod von ___ (1) ___ verantwortlich zu machen. So fand man das Opfer, das ­Alkoholiker war und allein lebte.
Ich muss darauf hinweisen, dass ich ihn kannte und wir mit der Zeit eine gewisse Freundschaft entwickelten. Ich war immer unter den letzten, wenn wir mit ihm und anderen Kollegen etwas tranken. Anfang April 1985 war ich im taiwanesischen Taipei im Dienst und gab bis Juli desselben Jahres einen Kurs über politische Kriegsführung. Bevor ich dorthin aufbrach, mietete ich ein Haus in einer Wohnanlage in Américo Vespucio Ecke Colón, links daneben wohnte seine Großmutter. Das ist meine ganze Nähe zu dem Fall.
Meine schwierige Lage hat einen direkten und großen Einfluss auf meine Familie, die sich hineingezogen sieht in die Konsequenzen von Handlungen, die ich unter strikter Erfüllung erhaltener Befehle begangen habe.
Ich muss hervorheben, dass meine persönliche Situation nicht normal ist und die Unterstützung eines Rechtsdienstes benötigt, der den Hintergrund des Falls kennt. Es beginnt eine Phase, in der man nicht improvisieren kann. Wenn man noch die wiederholten Male dazunimmt, in denen mein Name in den verschiedensten Medien in Bezug auf die Tat veröffentlicht wurde – Belege sind nicht beigefügt, weil sie sehr zahlreich sind – , kann ich keine neutrale Position einnehmen.
Zur Frage des Gerichts, Gott sei Dank kann ich ruhig schlafen. Außerhalb meines Bewusstseins ist da eine Stimme, der ich das Wort überlasse. Andernfalls willigt es nicht ein, es verweigert die Zusammenarbeit. Mir können einige Namen entfallen sein, aber ich bin ein unerbittlicher Physiognomiker. Ansonsten habe ich einen wiederkehrenden Traum. Ich schließe die Augen und kann sie alle erkennen. Im Traum eignet sich die Nacht mein Schweigen an und bringt mich zum Sprechen. Ich bekomme einen Hieb nach dem anderen, ich werde heftig gefoltert. Sie schließen mich an Strom an, bis meine Zahnkronen schmelzen. Es gibt Nächte, in denen ich einnässe. Manchmal denke ich, das passiert woanders, aber es ist mitten im Traum, ich versuche zu schreien und ich kann meine Stimme nicht modulieren, die Stromspannung verursacht innere Blutungen, sie haben es geschafft, mich zu brechen und meine rasende Zunge versucht wegzulaufen und alles herauszuschreien, was sie bisher verschwiegen hat.

Ein Zwischenfall

AA

Nikolai

 1. Ich war da, als es passierte. Ich sah es: Es hat mir niemand erzählt. Zu behaupten, ich hätte es vorausgeahnt, wäre eine Lüge, denn dass ich dabei war, war ein Zufall. Ich kam viel zu spät aus dem Institut, wo mich in letzter Minute Dinge aufgehalten hatten, dringende, nach der Art und Weise zu schließen, wie die Assistentin mir die Dokumente übergab, um dann zu verstummen, als habe die Dringlichkeit, sie mir auszuhändigen, die sie fünf Stockwerke die Treppe hinuntergetrieben hatte (der Aufzug war seit sechs Monaten außer Betrieb und seit sieben, nach dem tragischen Unfall des ausländischen Wachmanns, in Generalüberholung), ihre Energiereserven erschöpft, die per se nicht besonders groß waren, was übrigens nicht nur meine Meinung, sondern auch die der auf ihrer Etage arbeitenden Kollegen war, und wie sie mit beinah unverschämter Neugier abwartete, dass ich die Mappe öffnete und – so vermutete ich, denn aus ihrem Mund kam kein Wort – einen Blick hineinwarf, um die Dringlichkeit zu bestätigen, den die Dokumente, wie ihr gesagt worden war, angeblich hätten. 2. Ich brauchte keine zehn Minuten, um festzustellen, was ich vom ersten Augenblick an befürchtet hatte, als ich die Assistentin atemlos, mit geröteten Wangen und mit der Mappe im Flur unserer Etage auftauchen sah: Dass an den Dokumenten eigentlich gar nichts dringlich war, nichts, was über die rote Farbe der Mappe und den grellen Stempel auf dem Titelblatt hinausging. So oder so vergingen die zehn Minuten. Ich weiß nicht mehr wie. Wie ich jetzt vermute, gingen sie dabei drauf, die Papiere durchzublättern und ihren Inhalt zu überfliegen, der von der Überschrift, die in ­winzigen Buchstaben über jeder Seite thronte, oft nur trügerisch zusammengefasst wurde, was deswegen eine eingehende Prüfung des eigentlichen Textkörpers erforderte, wenn auch nur der ersten und der letzten Absätze, jener spontan entstandenen Methode folgend, die sich in unserer Etage verbreitet hatte, um sich ohne Zeitverlust Unterlagen zu entledigen, die uns a priori Aufmerksamkeit, Gewissenhaftigkeit und peinliche Genauigkeit abverlangen, ein in jeder Hinsicht übertriebener Einsatz, den zu verweigern wir jedoch nicht in der Lage wären oder die Forschheit haben würden, weshalb das Ansehen des Instituts und die Glaubwürdigkeit, die es genoss – woran uns die Leitung bei jeder sich bietenden Gelegenheit erinnerte –, letztlich von der Effizienz abhingen, mit der Fragen gelöst wurden, deren Dringlichkeit die Kompetenz der Kollegen überstieg. 3. Inwiefern zehn Minuten nichts und alles und beides zur selben Zeit sein können: Bis zum heutigen Tage erstaunt es mich, wie die zehn verlorenen Minuten dies beweisen, wobei verloren zu verstehen ist im Sinne von der zeitlichen Routine geraubt, die für gewöhnlich mein Verlassen des Instituts regelt und das, was man mein Leben außerhalb des Instituts nennen könnte – keine Rolle spielt jetzt, welche reale Existenz das außerhalb meines eigenen Kopfs haben mag –, und gleichzeitig gewonnen, im Sinne der entscheidenden Bedeutung, die sie zweifellos für ein damals für mich vollkommen unerwartbares Ereignis besaßen, dessen wahrhaftiger Zeuge ich wenig später aus heiterem Himmel werden sollte. 4. Im Laufschritt erreichte ich die Haltestelle, obwohl ich wusste, dass es sich – waren diese kostbaren zehn Minuten nun verloren oder gewonnen – nicht lohnte, sich zu beeilen: Meine Straßenbahn war schon abgefahren. Aus einem dummen Reflex heraus blickte ich auf die Uhr an der Station, als ob sie an meinem Zeitchaos schuld wäre, und genau in dem Moment, in dem ich auf den Minutenzeiger sah, rückte er vor und markierte das Ende der alten Minute und den Anfang der neuen. Es war ein einfaches mechanisches Zucken, zweifellos tausendfach wiederholt und tausendfach übersehen, aber ich sah es zum ersten Mal und ganz für mich alleine, denn sofort blickte ich mich um und da war sonst niemand, der seine Augen auf die Uhr gerichtet hätte, und mit der Kraft eines Wunders, eines übernatürlichen Ereignisses brach der Nachmittag über mich ein. Tausendfach hatte ich mich gefragt, wie es wäre, die Zeit zu sehen, das Voranschreiten der Zeit an sich zu sehen, und die Antwort, die ich nie erhalten hatte, wann immer ich den Versuch unternahm, den jeder einmal gemacht hat, ohne zu blinzeln und ohne sich ablenken zu lassen dem vorrückenden Sekundenzeiger zu folgen, schnell, so rasch, wie der Schritt der Assistentin gewesen war, die mich an jenem Nachmittag, Sekunden vor dem Verlassen des Instituts, mit der leidlich bekannten Mappe irrigerweise dringender Papiere aufgehalten hatte, wurde mir auf einmal, zehn Minuten nach dem Zeitpunkt, an dem ich eigentlich an der Haltestelle hätte sein sollen, von der Uhr an der Station gegeben, klar, deutlich und unverhohlen, mit dem Minutenzeiger, der einen schwerfälligen, auf den ersten Blick nicht völlig freiwilligen Ruck machte, als würde ihn jemand oder etwas drängen, ihn hin auf das Ende von etwas und auf den Beginn einer neuen Sache gerichtet zu machen. 5. Mit der sozusagen gesehenen Zeit stieg ich in die nächste Straßenbahn, die wie immer zu dieser Uhrzeit zum Brechen voll war. Ich bahnte mir, so gut es ging, einen Weg durch das Gewirr aus Körpern, Regenschirmen, Aktentaschen, bis ich mir ein wenig Platz im hinteren Teil des Waggons verschafft hatte, meinem Lieblingsort, der einzige Grund, weshalb ich darauf bestehe, den öffentlichen Nahverkehr meinen eigenen Beinen vorzuziehen, von dort aus konnte ich das schönste und traurigste Spektakel genießen, die Stadt, die hinter uns zurückblieb, die, um es so zu sagen, in dem Maße, wie wir vorankamen, verloren ging. 6. Zurück blieb die Stadtbibliothek, zurück der Markt, zurück die alten Baracken, das Lazarett, die Linden, das alte Gebäude der Gießerei — als ich am Körper etwas Flüchtiges spürte, die Berührung einer zudringlichen Hand, und mich umdrehte und meinen eigenen Geldbeutel in fremden Finger gefangen sah, die flohen, und ich sprang, auch ich sprang ab, hinter dem Taschendieb her, der schon die Straße hinunterlief, Richtung Hafen, in dessen Labyrinth er bald verschwand, und ich stand auf einmal auf einem Platz, wo­ ­Vorbereitungen abgeschlossen wurden, ein letzter ­Teppich auseinandergefaltet wurde, es sich die Leute, soweit es ging, auf Plastikstühlen bequem machten, ein Finger auf ein Standmikrofon klopfte, um zu überprüfen, ob es eingeschaltet war, und zehn Minuten später in meiner Anwesenheit das Gemetzel stattfinden würde.

Mein Richard

AA

Ich stehe unter der Dusche und denke an meinen lieben Freund Richard: Gestern hatten wir einen kleinen Streit. Beim Beine einseifen denke ich mir, ich sollte ihn anrufen, und was wohl passiert, wenn ich nicht anrufe. Ich stelle mir vor, wie ich in sechzig Jahren an seinem Grab Folgendes sage: »Sicherlich überrascht es euch, dass ich am Grabe dessen spreche, der viele Jahre lang mein erklärter Feind war. Offengestanden habe ich selbst darum gebeten, nicht aus Rache, sondern weil ich etwas über Richard zu sagen habe. Es ist ein Glück, dass Richard keine Angehörigen hat. Hätte er sie, würde man mich zweifellos nicht sprechen lassen. Trotzdem glaube ich, dass niemand besser geeignet ist als ich, diese Trauerrede zu halten. Ich bin traurig. Ich sage es jetzt und habe es vorher einem der Anwesenden gesagt, der mich fragte: ›Wie kannst du traurig sein über den Tod desjenigen, der dir sein Leben lang nur schaden wollte?‹ Ich antwortete: ›Zwar hat Richard immer versucht, mich in den Untergang zu treiben, zwar hat er mir mit seinen Kommentaren und Schriften geschadet, aber er tat es, weil er nicht an das glaubte, was ich machte, und weil er fand, ich sollte damit aufhören; irgendwie sorgte er sich um mich‹. Bitte lacht nicht: Ich spreche ernst und aufrichtig.
Als Richard starb, erkannte ich, dass unsere lange Beziehung mich in eine heikle Situation brachte. Einerseits freue ich mich, dass Richard gestorben ist, wie jeder sich über den Tod von jemandem freut, der einem das ganze Leben geschadet hat. Ah, endlich wieder frei atmen können! Andererseits fühle ich mich vereinsamt: Niemand sonst, nicht einmal meine Eltern, hat je so viel Kraft darauf verwendet, mich von Wegen abzubringen, die er für falsch oder gefährlich hielt. Alles, was ich tat, analysierte Richard mit der unvergleichlichen Gründlichkeit seiner überragenden Intelligenz. Und so griff er mich auch an, aber er tat dies, weil ihm an mir lag. Wer wird mir jetzt noch so viel Zeit widmen, da ich ein ehrwürdiges Alter erreicht habe?
Aber das ist noch nicht alles. Es ist Zeit, etwas zu beichten, was niemand weiß: als wir jung waren, waren Richard und ich Freunde, beinahe Liebhaber. Wir hatten Spaß, wir schmiedeten Pläne. Bis wir eines Tages nach einem Streit nicht mehr miteinander sprachen: Er rief mich nicht an, ich rief ihn nicht an, es war aus. Sie haben sicher zwei Fragen: Was war der Grund für den Streit? Wie kam es, dass sie erst nicht mehr miteinander redeten und dann auf einmal Feinde waren?
Das ist nicht so einfach zu sagen. Der Streit ging um eine derartige Kleinigkeit, dass es mir peinlich ist, es zu erzählen. Was dann passierte, war erstaunlich: Am Tag nach dem Streit riefen wir uns nicht an, auch am nächsten Tag nicht, und nach einer Woche schien es ganz unmöglich; trotzdem stürzte ich jedes Mal zum Telefon, wenn es klingelte, mehrmals täglich näherte ich mich ihm zitternd; nach einem Monat sah es aus, als würden wir uns nie wieder über den Weg laufen; nach zwei Monaten ließ er mir eine Kulturzeitschrift zukommen, in der er gegen mich schrieb. Die zweite Phase unserer Beziehung begann: die längere.
Sie werden sich fragen, was ich fühlte, als ich die Kritik las. Ich ging spazieren und dachte: Das ist doch nicht wahr. Aber das war es, und merkwürdigerweise führte es nicht nur zu schrecklicher, tiefer Verstimmung, sondern ich war erleichtert. Erleichtert, weil Richard Teil meines Lebens blieb, erleichtert, weil sich endlich jemand traute, über mich zu sagen, was ich selbst dachte: Dass ich eine Schwindlerin war. Richard schrieb: »Eine Schwindlerin, das ist sie.« Ein seltsamer Satz, ja, aber damals kam er mir so wahr vor! Von diesem Tag an versuchte ich, mich zu bessern, doch Richard ließ mir nichts durchgehen: Stets deckte er auf, inwieweit ich eine Schwindlerin war, wo ich in böser Absicht handelte und zu welchem Zweck. Immer hatte er recht. Seltsamerweise führte die Existenz Richards als einsamem Kritiker meines Werks zu einer Welle positiver Kommentare. Sie fingen an, mich gegen seine erste Kritik zu verteidigen, und so ging es weiter. Wer weiß, vielleicht habe ich alles ihm zu verdanken: meinen Erfolg, das Geld, das ich mit meinem Werk verdiene, alles Schöne, was über mich gesagt wurde, die Horden junger Fans, die Liebhaber, die ich hatte, den wachsenden Ruhm, das Denkmal vor dem Rathaus … alles, alles, alles. Und er, was hat er erreicht? Nichts. Er hat sich meinem Erfolg aufgeopfert, sich meinem Schicksal ausgeliefert. Kann man sich eine größere Liebe vor­stellen?
Aus diesem Grund blieben meine Liebhaber und Freunde nie lang: Immer dachte ich an Richards unermessliche Liebe, neben der alles andere verblasste. Ich weiß, dass es auch ihm, der sein ganzes Leben mir widmete, nicht gelang, eine Partnerin zu finden. Ach, Richard!«
Ich steige aus der Dusche, ziehe mich an, schaue aufs Telefon. Was für eine lächerliche Grabrede für meinen Freund! Die ganze Zeit geht es nur um mich. Als ich fertig war, ließen sie Richards Sarg an Seilen hinab. Alle Anwesenden, wir waren wenige, warfen etwas Erde in den Schacht, der widerhallte wie eine … wie eine … wie eine Pauke. Richard lag tot im Sarg. Und dennoch … wenn ich ihn jetzt anrufen würde, wäre er dort, am Leben. Will sagen, Richard würde sich im Sarg bewegen. Was für ein Blödsinn! Verrücktes Hirngespinst! Ich verheddere mich in meinen Gedanken, verliere den Faden. Ich ziehe ein grünes Kleid an, grüne Schuhe und gehe spazieren. Unterwegs denke ich: Nichts davon ist wahr. Aber was weg ist, auch nicht. Alles ist normal und sieht normal aus. Doch … ich bin ohne Geld aus dem Haus gegangen und, wenn ich in einer Bar einen Kaffee trinke und kein Geld habe, um zu bezahlen, was sollte ich sagen? Sollte ich sagen: »Entschuldigen Sie, ich habe kein Geld«? Was würden sie antworten? Sie würden antworten, dass ich trotzdem bezahlen müsse. Ich würde ihnen noch einmal sagen: »Entschuldigen Sie, ich habe kein Geld«. Und das wäre nicht mehr normal. Sie würden auf mich herabschauen, vielleicht die Polizei rufen.

Café Colonial

AA

Natascha

DAS ERSTE BILD, VON DEM ER MIR ERZÄHLTE, war eine Kamerafahrt auf einer französischen Allee, die mit dem Aufprall auf einem Baumstamm endete, gefolgt von einem Porträt Napoleons. Das, sagte er, sollte am Anfang seiner Geschichte stehen: der Zusammenstoß einer Kamera mit dem Gesicht dieses Mannes, der Kaiser über die Welt hatte werden wollen – wobei er unsicher war, ob der Aufprall die Zerstörung Napoleons bedeutete, oder aber ob er ihn nicht vielmehr auf diese Weise umarmen wollte.
Das zweite Bild war der Mitschnitt aus einem Super-8-Film. Man sah darauf seinen französischen Großvater, der mit einem alten einäugigen vietnamesischstämmigen Militärkameraden auf dem Balkon saß und Karten spielte. Seine deutsche Großmutter bediente die beiden Männer, mit einem gefälligen, anzüglichen Lächeln, das aber sofort erlosch, als sie sich ihren drei pubertierenden Töchtern zuwandte. Die vier Schwestern, darunter auch seine Mutter, saßen ebenfalls am Tisch und betrugen sich offenbar nicht manierlich genug. Sie selbst durfte Männern schöne Augen machen, ihre Töchter nicht.
Schon viele Male, sagte er mir, habe er versucht, diese beiden Szenen zusammenzubringen: den Größenwahn des großen Napoleon, das fehlende Auge des alten Viet­namesen und den autoritären Charakter seine Großmutter, den diese an seine Mutter vererbt hatte.
Er sagte, es sei eine Art soziales Gen, das die verschiedenen Generationen seiner Familie aneinanderkette, also auch unsere Kinder, jedenfalls der Potenz nach. Eine Art Stallgeruch, der sämtliche Piascos umgebe. Allein schon der Name, der wie »Picasso« klinge, ohne aber »Picasso« zu sein. Alle trügen sie etwas an sich, dass sie sich fremd in dieser Welt fühlen ließ, und dies bewirkte einen unbändigen Hass aufeinander. Das Gefühl der eigenen Fremdheit spiegele sich im Anblick des anderen bis ins Unendliche, wie in einem Kabinett, aus dem es kein Entrinnen gab, so oft auch Glas darin zerschlagen wurde.
Er sagte mir, nur eine Frau der Sprache, eine femme de lettres, könne die Geschichte seiner Familie erzählen, und nur eine Frau sei in der Lage, das Komödiantische in dieser Tragödie zu sehen. Die Männer, einschließlich er selbst, seien schuldlos schuldige Schurken und die Frauen ihre ohnmächtigen Komplizinnen. Das wirklich Tragische aber seien die Kinder, die als Fremde in diese Familie geboren würden. Als Untertanen in der Hand von Königen.
Er sagte, ich müsse die Geschichte seiner Familie im Ton eines Märchens erzählen. Seine Mutter würde so zwar vielleicht noch immer blind für seine Seele bleiben. Immerhin aber könnte sie so womöglich ihre eigene Blindheit sehen.

*

ALS ICH ACHT JAHRE ALT WAR, saß ich mit meinen französischen Cousinen auf einem Hügel aus Sand und baute eine Pyramide. Zu meiner Rechten spielte Josefine, meine liebste Gefährtin. Josefine war nur wenige Jahre älter als ich und streng genommen nicht meine Cousine, sondern die sehr viel jüngere Schwester meiner Mutter.
Neben dem Sandhügel erhob sich der goldbraune Caravan im Dunst der Abendsonne. Zikaden zirpten, Libellen segelten. Es roch nach Kräutern und Pferdemist.
Jedes Jahr fuhr ich mit meinen Eltern aus Süddeutschland nach La Rimade. Im Sommer traf sich hier die ganze Großfamilie. Meine Großeltern lebten in einem Ort ganz in der Nähe. Es war ein einfaches, entlegenes Stück Land, nur die Ruine eines alten Pferdestalls stand darauf. Die Erwachsenen nannten die Gegend ›Midi‹, was in meinen Ohren wie der Name eines sanften Kindermädchens klang. Ich liebte La ­Rimade, und Josefine liebte ich auch.
Hingebungsvoll strich ich die Seiten meiner Pyramide glatt, während sich die Mädchen unten im Fluss bereits den Sand aus den Haaren wuschen. Als sie zurückkamen, trugen sie Handtücher um ihre Köpfe und breiteten Bastmatten auf dem Boden aus. Dann knieten sie nieder und begannen bedächtig, ihre Oberkörper auf und ab zu senken, so tief, dass sie mit der Stirn den Boden berührten.
»Was soll das? Warum die turbanes
Von den Stufen des Caravans fiel ein langgezogener Schatten auf Stöckelschuhen.
»Wir beten«, blinzelte ich zurück.
»Nach Mekka«, sagte Josefine, und sofort stimmte eine der Cousinen einen monoton zitternden Gesang an.
Ich kniff die Augen zusammen und sah empor. Die goldenen Backenzähne meiner Mutter funkelten, trotz des Gegenlichtes.
»Schau mal, maman.« Ich deutete auf die Pyramide.
»Deine cousins spielen alle Fußball«, schallte es zurück.
Es stimmte. Die anderen Jungen jagten mit den erwachsenen Männern über ein Stück Rasen, das zum Spielfeld erklärt worden war.
Nur mein Vater, der einzige Deutsche, stolperte ständig über die eigenen Füße. Die Franzosen, allesamt ehemalige Soldaten, waren überlegen. Beschämt senkte ich den Blick. Selbst auf La Rimade trug mein Vater weiße Kleider und weiße Schuhe. Auch ich und meine Schwester mussten weiße Kleider tragen, und ständig fürchtete er, dass wir uns schmutzig machten.
»Ich will lieber beten.« Ich glättete noch einmal die Seiten meiner Pyramide.
»Ich kauf dir eine chocolat. Wenn du gewinnst.«
»Was sollst du gewinnen?« Josefine war wie schützend neben mich getreten.
Erst jetzt betrachtete ich das Gesicht meiner Mutter genauer. Sie musste mit meinem Vater gestritten haben, es wirkte verweint. Deshalb also sollte ich Fußball spielen. Ich sollte gegen meinen Vater gewinnen.
»Ich will nicht«, sagte ich leise.
»Komm. Ich geb’ dir auch Geld.«
Ich wusste, jetzt wurde es ernst. Geld war in meiner Familie ein Element wie Wasser oder Luft. Entweder die Erwachsenen sprachen davon, es auszugeben oder waren dabei, es zu beschaffen. Es schien, als gebe es, wenn man groß war, keinen anderen Zustand.
»Ich will kein Geld.«
Miene Mutter zog einen der hochhackigen Schuhe aus und ließ ihn wie einen Revolver um den Zeigefinger kreisen.
»Nur ein idiot sagt, dass er kein Geld will. Hast du gehört?«
Mit einem Mal hörte ich die Zikaden nicht mehr. Ich sah nur meine Mutter. Ihre violetten Augen funkelten, das Haar glänzte schwarz. Es war mir ein Rätsel, wie jemand, der so schön aussah, so böse sein konnte.
»Alors? Was ist jetzt?«
Der Schuh hatte aufgehört zu kreisen, die Hacke hing drohend über meiner Pyramide. Im Moment, in dem ich aufspringen wollte, stach meine Mutter zu.
Ein gleißender, heißer Pfeil rammte sich in meine Augenhöhle, und ich brüllte los, wie ich nie zuvor und nie mehr danach brüllen würde, es war ein Gebrüll, das selbst die Schreie meiner Mutter übertönte.

Das blaue Hühnchen

AA

Wenn die Osterzeit New Orleans überschwemmte, machten Eltern mit ihren kleinen Kindern einen Ausflug ins Zoogeschäft und kauften Küken, deren Federflaum gelb, rot oder blau eingefärbt worden war. In einem Jahr suchte ich mir ein blaues aus, obwohl mein Vater mich warnte. »Das ist in einer Woche hinüber. Die Farbe ist tödlich für sie.«
Wir wohnten damals in einem Straßenzug, der zwischen einer Pferderennbahn und einem Friedhof gelegen war. Hinter dem Friedhof wohnte mein Freund Randy. Das Haus von Bobby und Dickey, meinen anderen Freunden, lag auf der anderen Seite der Rennbahn. In beiden Fällen war es lästig, den weiteren Weg zu nehmen. Die Abkürzung über den Friedhof ersparte uns eine Menge Lauferei. In der Gluthitze der Sommermonate schloss die Rennbahn und öffnete erst zu Thanksgiving wieder. Ich und meine Freunde hatten also den Sommer über einen Spielplatz. Dutzende von leeren Ställen und Schuppen. Den ganzen Tag wurde Verstecken gespielt. Bei Einbruch der Dunkelheit trat eine Ausgangssperre in Kraft, am nächsten Tag ging es weiter. Mein Küken hatte inzwischen die Größe einer Junghenne, der blaue Flaum verblasste, und es folgte mir bei unseren Ausflügen auf Schritt und Tritt.
Durch ein Loch im Maschendrahtzaun gelangte man Tag und Nacht auf den Friedhof. Bei Tage zwängte ich mich hindurch und lief geradewegs zu Randys Haus. Als ich wieder einmal diese Abkürzung nahm, begegnete ich einem Friedhofswärter, der gerade Erde in ein offenes Grab schaufelte. Er wischte sich das Gesicht mit einem Tuch ab, stützte sich auf seine Schaufel und sagte: »Ständig pflanze ich neue, aber sie wollen einfach nicht wachsen… ’n prächtiges Huhn hast du da.«
Um über die Rennbahn zu Bobby und Dickey zu gelangen, musste ich mich unter einem hohen Holzzaun durchschlängeln und mich vor dem Wachmann vorsehen, der auf dem menschenleeren Gelände ein Mal pro Stunde auf dem Fahrrad seine Runde machte. Außerdem musste ich Acht geben, dass niemand sah, wie ich und mein Hühnchen die Rennbahn betraten.
Man hatte mir den Umgang mit Bobby und Dickey verboten. Ihre Mutter lebte mit einem gewissen Andrew zusammen, der im Stahlbau arbeitete, von Gebäuden zu fallen pflegte und Krankengeld bezog. Sie wohnten zur Miete in einer winzigen Bude neben einem der Ställe. Die einzigen Fenster der Wohnung führten auf dessen Betonmauer. Während des Rennbetriebs waren die anderen Apartments des schäbigen Gebäudes von Pferdeleuten bevölkert; Jockeys, Stallburschen, Trainer und dergleichen. Außerhalb der Saison standen die Wohnungen leer. Dickey und Bobby aber lebten das ganze Jahr dort. Ihre Möbel starrten vor Dreck und waren voller Brandlöcher, der Kühlschrank stand im Badezimmer und das Klo leckte. Das Mäuseproblem, verschärft durch das übriggebliebene Stroh und Korn in den Ställen, war gigantisch. Ständig krabbelten sie zwischen den löchrigen Möbeln umher, und es waren so viele, dass die beiden Katzen nie gefüttert wurden. Auf dem Speiseplan stand Maus oder gar nichts. Wenn mein Hühnchen mir bei meinen Besuchen folgte, hatte ich keinerlei Bedenken. Die Katzen hatten den Wanst voller Mäuse und würden ihm nichts tun.
Direkt vor der Haustür meiner Freunde erstreckte sich ein dreieinhalb Meter hoher Maschendrahtzaun mit Stacheldrahtbüscheln obendrauf, der das Rennbahngelände eingrenzte. Jeden Sommer war der Zaun überwuchert von Geißblatt und Klettertrompete, ein wimmelnder Lebensraum für Bienen und Krabbelgetier aller Art, Stachelraupen, Spinnen, Gottesanbeterinnen und Chamäleons.
An Karfreitagen, wenn wir schulfrei hatten, beging Randy den Anlass gerne feierlich, indem er ein Chamäleon mit Stecknadeln an ein Kreuz aus Eisstielen nagelte. Aus ihren grünen Händchen und Füßchen floss rotes Blut, genau solches wie bei Jesus, und sie starben unter Qualen. Eines Tages war Randy wieder mal mit diesem scheußlichen Tun beschäftigt, da schnappte sich mein Hühnchen die sterbende ­Echse vom Stock und vertilgte sie. Randy war stinksauer, aber bald darauf überkam ihn plötzliche Barmherzigkeit. Er stellte sein grausames Treiben ein und wurde später Priester. Echsen zu kreuzigen war für ihn eine Art jugendlicher Kitzel – der Schauer des Sakri­legs. Und ich zum Beispiel hatte meinen ersten nächtlichen Aussetzer, als ich gerade träumte, ich wäre Jesus am Kreuz, aber nicht Todesqualen erleidend, sondern im Zustand allerhöchster Erregung. Genau in dem Moment, als der Zenturio mich mit seiner Lanze stach, ejakulierte ich zum ersten Mal ausgiebig. Als ich mit klebrigen, nassen, nach Stärke riechenden Unterhosen aufwachte, neben mir im Bett das Huhn, wusste ich erst nicht, was passiert war. Meine Mutter aber wusste es, als sie auf die Laken hinabsah, und sie fühlte sich bemüßigt, mir die Dinge des Lebens zu enthüllen.
Es waren nur drei: »Das, was du untenrum hast, wird Penis genannt, nicht Pimmel, und wenn du was mit Mädchen hast, sind das hier Brüste, nicht Titten. Ach, und noch was… schlaf nie wieder mit deinem Huhn in einem Bett.«
Mein blaues Hühnchen unterdessen, dem ich nie einen Namen gegeben hatte, weil ich nie erfuhr, welchen Geschlechts es war, obwohl ich mal Bobbi in Betracht gezogen hatte, hing mit großer Zähigkeit am Leben und wuchs zu einem jungen Gockel von der Körpergröße eines Fußballs heran. Seine Blautönung war beinahe verschwunden. Mein Vater konnte es nicht leiden, wenn es einfach so ins Haus kam, wann immer die Tür offen stand, und Federn und Scheiße fallen ließ.
Gelegentlich drohte er, ihm den Hals umzudrehen und es zu kochen.
Doch das sollte nicht geschehen.
Mit der Zeit waren die verblassenden blauen Federn verschwunden, und ein kleiner roter Kamm begann auf seinem Kopf zu sprießen. Ob das Hühnchen ein Hahn war?
Ich sollte es nie erfahren.
Eines Nachmittags kam mein Vater im Vollrausch nach Hause getorkelt, mein Hühnchen kam ihm wie üblich durch die Eingangstür hinterher. Ohne sich umzudrehen, knallte er die Tür achtlos und betrunken hinter sich zu und brach dem armen Hühnchen den Hals.
Als mein Vater merkte, was passiert war, drehte er sich kurz um und sah, wie das tote Huhn die Stufen runterkullerte. Auf sein Gesicht trat ein versoffenes Grinsen, hellrotes Zahnfleisch bleckte. »Tut mir leid, Kleiner. Begrab das Ding besser, bevor es zu stinken anfängt.«
Ich begrub es erst am nächsten Tag. Grub ein Loch im Garten, legte es in einen Schuhkarton, sprach ein paar Worte und bettete es zur letzten Ruhe.

Stadt der Toten

AA

Das Merkwürdige an der Stadt der Toten, sagte mein Begleiter gerade, ist, dass es nur einen Weg hinein gibt – nun, streng genommen sind es zwei, aber es gibt nur einen Weg, aus eigener Kraft dorthin zu kommen. Durch die Pforte. Diese durchschritten wir jetzt. Die Statuen auf den Giebeln der Grabkapellen, die sich dahinzogen wie Reihenhäuser in einer vermögenden Wohngegend, das Kopfsteinpflaster der Straßen mit ihren Straßenschildern und Rinnsteinen und Laternenpfählen und den langen, planmäßig angelegten Sichtachsen, all das verwirrte mich. Das ist ja wirklich eine richtige Stadt der Toten, rief ich, und mein Begleiter erklärte, der Ort sei gar nicht so eindrucksvoll, verglichen mit dem Friedhof für die Reichen, dessen Besuch uns die Reiseführer ans Herz legten; andererseits sei jener nicht so ausgedehnt und verschachtelt wie dieser hier, eine echte Stadt der Toten. Hier wiederum seien die Statuen weniger kunstvoll ausgeführt als die Bildwerke auf dem Friedhof, welche in just diesem Moment vermutlich von all den anderen Besuchern der Stadt bestaunt wurden, weshalb wir nahezu allein waren, als ich seinen raschen Schritten folgend das betrat, was, wie mein Begleiter mir versicherte, die wahre Stadt der ­Toten war, durch den einzig möglichen Weg, jenen Eingang, den wir soeben genommen hatten. Mir blieb keine Zeit zurückzublicken.
Und als ich dachte, endlich bin ich angekommen in der Stadt der Toten, stand ich inmitten endlos aneinandergereihter Parzellen aus umgeklappter Grasnarbe und frisch aufgeworfener Erde, wo überall schlanke Holzkreuze steckten, zierlich beschriftet mit den Namen der Dahingeschiedenen und den Daten ihres Verweilens in der Stadt der Lebenden; stand zwischen Grabstellen, auf die man frische Blumengebinde und fotografische Miniaturen gepflanzt hatte, die auf dem zergliederten Gelände emporragten. Jedes der winzigen Gräber war auf eine derart exquisite Weise intim, dass es sich wie eine Ungehörigkeit ausnahm, einen Blick darauf zu werfen. Mein Begleiter stand abseits im Schatten eines kleinen Baumes und trank gerade einen Schluck Bier aus einer Dose, die er unter seinem Sweatshirt hervorgeholt hatte. Als er sie öffnete, machte der Dosenring leise »tschuff« und das Geräusch schwirrte auf wie eine freche kleine Mücke in der helllichten Stille der Szene. Es war ein heißer Tag. Er hatte sich von mir entfernt, vielleicht aus Gründen der Diskretion, womöglich aber auch aus Ekel, wenn ich mir die Szene genauer betrachtete. Diese privaten Gräber markierten die Passage derer, die nur bekannt waren bei denen, die sie einst gekannt hatten, nur von denen gedacht, die ihrer gedachten, und, vielleicht am wichtigsten, derer, die in der Stadt der Toten nur für die Dauer einer gewissen Frist verblieben, einer festgesetzten finanziellen Frist, wie ich beim Anblick der Stapel entwurzelter Kreuze sogleich begriff, auf denen das jeweilige Datum kaum weniger frisch war als bei denen, die noch in die Erde gepflanzt waren. Diese Gegend hier war, ungeachtet des beschaulichen ersten Anscheins, ein Schauplatz rasend schnellen Umsatzes, wo die Totengräber ihr Tagwerk so unerbittlich verrichteten wie ein Gerichtsvollzieher bei der Vollstreckung eines Räumungsbescheids. Das Wort, das mir da in den Sinn gekommen war, Umsatz, traf es für meinen Geschmack zu exakt. Mein Begleiter war dabei, sein Bier auszutrinken.
Ich war freilich, wie sich zeigte, noch nicht endgültig an meinen Bestimmungsort in der Stadt der Toten gekommen, zumindest nicht, solange wir nicht auf die Reihen oberirdisch angelegter Lagerregale gestoßen waren, Fächer aus Stein ähnlich großen Karteikästen zum Zwecke der Verzwergung und Einschüchterung des menschlichen Geistes, eine Szenerie wie aus den inhumanen Kanzleien einer Erzählung Kafkas. ­Hinter jedem dieser glatten, mit einer steinernen Front versehenen Abteile befand sich ein schlichter Holzkasten kaum größer als zwei Schuhkartons, in den ein menschliches Skelett gezwängt worden war. Ich wusste dies aus dem einfachen Grund, dass Räuber am Werk gewesen waren. Auf zwanzig unversehrte Steinfronten kam eine, die eingeschlagen worden und deren Inhalt den Blicken entblößt war. Zurückgelassen hatte man die immer gleichen Knochen, nämlich Oberschenkel und Füße; manchmal auch die Arme. Entnommen worden war stets der Schädel. Jemand beerntete diese Toten, doch ging diese Aktion nicht so rhythmisch vonstatten wie die Räumung des Untergrunds. Auf die Gesamtfläche der steinernen Gehäuse gesehen musste es hunderte oder tausender derartiger Entnahmen gegeben haben – war denn die Gegend rund um die Stadt der Toten von verarmten, am Hungertuch nagenden Medizinstudenten oder Heavy-Metal-Fans bevölkert? Oder steckte eine Art kollektiver Impuls dahinter, war es Rache der ­Lebenden an den Toten?
Dass ich in die Stadt der Toten hineingekommen war, wusste ich mit Sicherheit erst, als ich mich anschickte, sie wieder zu verlassen, und dafür musste ich aufdecken, was sich unter meinen Füßen befand. Mein Begleiter und ich wanderten, oder vielleicht führte man mich auch, in Richtung einer Öffnung im Boden, die sich, als ich näherkam, als ein klaffendes Loch entpuppte, ein tiefwandiger Spalt gleich jenen, die ein unterirdisches System anzeigen, das Entlüftung nach draußen erfordert, wo zum Beispiel Arbeiter unter einer Stadt sich abrackerten, oder wie die Luftschächte über einer unterirdischen Bahnstation. Und in der Tat, als ich nahe genug gekommen war, um in diese Struktur hinabzusehen, da entdeckte ich, dass sie wahrhaftig eine U-Bahn der Toten war. Die Züge, die sich bis auf weiteres in der Station im Stillstand befanden, waren eine weitere Spielart der quadratischen, übereinandergeschichteten Kästen über Tage. Sie waren jedoch schmuckloser als die Lagerfächer oben und zudem bislang ungeschändet geblieben. Ich spürte die Maschinen der Züge vibrieren, die da standen und auf den Abend warteten, um ihre Fahrt zu beginnen. Und da begriff ich. Das, was den Unterschied gegenüber jedem anderen Friedhof ausmachte – wie glanzvoll der Rivale auch sein mochte, jener den Reichen vorbehaltene Friedhof, der mit den künstlerisch so wertvollen Statuen, die die hiesigen Bildwerke in den Schatten stellten, der mit dem Ehrengrab des Generals – wie auch immer: das, was dies zu einer Stadt der Toten machte, war die Untergrundbahn. Und jetzt verstand ich auch, dass es zwar nur einen einzigen Weg gab, um in die Stadt der Toten hineinzukommen, aber einen zweiten, um sie zu verlassen. Nun, wollen Sie nicht den Zug nehmen?, fragte mein Begleiter. Er hält nämlich in der Nähe Ihres Hotels. Ich glaubte ihm und sagte, ich ­hätte nichts dagegen, ja, gerne.

Ergebnistheorie

AA

Ich zählte zu einer Handvoll Leute, die für einen Mann namens Calvert Howard arbeiteten. Sie werden kaum von ihm gehört haben, und das Internet fördert nur Schrott zutage, wenn man seinen Namen eingibt. Ich will damit nicht sagen, dass Cal irgendwie mysteriös war oder auch nur wichtig. Das war er nicht. Doch Typen wie Cal bleiben unterm Radar, vielleicht mit Vorsatz, obwohl ich nie fand, dass es besonderer Anstrengung bedürfe, nicht bemerkt zu werden. Unsichtbarkeit ist mir zur zweiten Natur geworden.
Früher war ich Ingenieur und mit der Risikobewertung nationaler Denkmäler und Brücken befasst. Mein Job war es, mir Gedanken über das Ende zu machen. Szenarien zu entwickeln. Den Storys Fleisch und Blut zu verleihen, wie alles letztendlich den Bach runtergeht, wenn wir im Nichts verzischen. Klimawandel, Naturkatastrophen, Dezimierungen durch einen einsamen Wolf, um der Welt einen weiteren Sargnagel zu verpassen. Oder Menschen in konzertierter Aktion. Menschheitsjäger, Endzeitverschwörer, die den großen Städten und ganzen Zivilisationen das Licht ausknipsen wollen. In meinem Büro konfrontierten wir Weltenlenker und ihre mit Grütze gefüllten Kriegsflüsterer mit Algorithmenparaden und spielten Untergangsszenarien durch, basierend auf Vorsatz, Potential und hunderten von quasi-randomisierten Faktoren. Politische, ökonomische, agrarische. Unsere Computer liefen heiß und trieften vor Geilheit. Wir zogen riesige Datenmengen und verarbeiteten bergeweise Zahlen, bis sie derart zermalmt waren, dass wir ihren Staub zu neuen Formen pusten konnten. Wir kartierten Möglichkeiten der Bewaffnung und ordneten sie Bevölkerungsgruppen zu, unter Berücksichtigung versteckter Munitionsvorräte und zweckentfremdet eingesetzten Tötungsmaterials, wie zum Beispiel Mittel für Haus und Hof, wie zum Beispiel alle nur denkbaren, normalerweise harmlosen Gegenstände, die in Kombination oft tödlich wirken, ja uns alle umbringen können. Oder viele von uns, denn Überlebende würde es immer geben, es sei denn, wir redeten vom Untergang des Planeten, und das taten wir nicht. Wir konnten nicht. In dem Fall wäre unsere Arbeit ohnehin komplett irrelevant gewesen. Wir betrieben Kompetenzeinschätzung und kalkulierten mit Pech und Glück, wir beschrieben typische und atypische Täter. Die meiste Zeit jedoch erzählten wir von weniger ruchlosen Vorgängen. Versagende Verkehrssysteme, Trinkwasserkatastrophen. Krankheiten natürlich, die an die üblichen Vektoren heranzoomten: Luft, Wasser, Land. Wir stellten Mutmaßungen an, wie lange es unter Berücksichtigung des menschlichen Irrtums braucht, bis Rettungsmaßnahmen anlaufen. Wir ordneten die Wochentage nach Todeszahlen mit Bezug auf die letzten dreihundert Jahre, wonach das Datenmaterial kollabierte, und die aus diesen Statistiken gewonnenen Einsichten bildeten den satten, robusten Körper unserer Berichte. Der überlegene Sieger, um eine scheiß-historische Meile, war der Dienstag. Der Wochentag, an dem weitaus die meisten Menschen ums Leben kamen. Ich selbst trippelte auf Zehenspitzen um die Dienstage herum. Ich spüre das Risiko in meinem Körper. Es ist real, und Sie sollten an diesen Tagen auf sich aufpassen. An den meisten Tagen.
Wir schrieben das alles zusammen und schmissen es der Geschäftsleitung hin, die hosenlos in eine Ecke gedrückt sich zu den zutiefst köstlichen Tragödien, die wir zusammengebraut hatten, einen runterholten. Jedenfalls war das allzu leicht vorstellbar. Hatten sie ihre Lenden erleichtert, machten sie sich daran, finanzielle Konsequenzen zu heiraten, das alte Lied von den Kosten zu blöken, einen waschechten Tango versicherungsmathematischer Risikozeremonie zu tanzen über das gewaltige und schwierige und letztendlich unaussprechliche Problem des morgigen Tages und all die gottverdammten Kümmernisse, die er mit sich bringen würde.
Denn genau das waren wir im Grunde – Memoirenschreiber des Morgen. Katastrophenerzählungen waren nichts Neues, schon klar, doch um sie herum hatte sich eine konstante, aufstrebende Wissenschaft gebildet. Wissenschaft war eigentlich nicht das richtige Wort, es sei denn, Wissenschaft bezog auch Kaffeesatzleserei und angstbasierte Spekulationen mit ein, die anzustellen man uns bezahlte.
All dies spielte sich bei Lewis and Corbin ab, im Westgebäude auf dem zurückgesetzten Hügel des Campus. Wir kriegten nicht viel Sonne ab, was unsere Blässe und Ausgezehrtheit nicht gänzlich rechtfertigte. Vertrocknete Männer in einem Bunker, die vom Nichts träumten. Zu uns drang kaum je ein Lüftchen. War nichts zu tun, erforschte ich den Wind, und meine Erkenntnisse waren nicht uninteressant. Es kam heraus, dass es einen immer noch aktiven prähistorischen Wind gibt, der nicht direkt den Globus, doch einen kleinen Teil davon auf einer Art endlosen, wenngleich komplizierten Schleife umkreist, ein Wind, der anscheinend vor über fünfhundert Jahren entstanden ist und nicht aufgehört hat. Es gibt eine Form der Kennzeichnung, die Meteorologen sich ausgedacht haben, um bestimmte Aspekte der Luft zu verfolgen: Strömungen und Thermiken und so was. Und es gibt, wen wundert’s, Connaisseure dieses Windes, die ihm kultisch hinterherreisen und versuchen, sich ihm nackt in den Weg zu stellen, wann immer sie können. Sie tun dies, um ein elaboriertes Glaubenssystem zu stützen, das ich hier nicht groß darstellen werde, aber es ist erstaunlich überzeugend. Damit meine ich, es hat genau solche Verdienste wie bekanntere Glaubenssysteme, und man muss sich schon über die Hackordnung wundern, wenn es um solche Sachen geht.
Morgens versammelten sich einige gerupft wirkende Vögel auf unserem Dach, als wäre eine Leiche unter den Dachziegeln eingesperrt, irgendwas Süßduftendes, Verwesendes, das sie verrückt machte. Sie rochen was. Sie wollten es. Mann, die kreischten vielleicht. So viel Gefühl sprach aus diesen Vögeln, so viel nacktes Verlangen, dass es uns im Gegenzug kalt ließ. Emotional erstarrte Männer aus der Einöde des Konzernwesens. Ich denke, es gab in der Umgebung ein emotionales Soll – eine Obergrenze des Ausmaßes an Gefühl, das in einem Gebiet empfunden werden kann – und die Vögel hatten uns nichts übriggelassen. Mir war es egal. Ich hatte auf Lebenszeit genug Gefühle gehabt. Es kam vor, dass wir vielleicht mal lachten, aber tiefere Empfindungen waren nicht verfügbar. Ich sollte nicht für jeden hier sprechen, aber wenn man Lewis und Corbin ansah, ihnen zuhörte, entstand ein unabweisbares Gefühl innerer Leere. Ich liebte sie beide, und es tut mir leid, dass sie tot sind.
Jedes Ereignis besitzt, tief eingelassen, eine Prognose. Wenn man die Zeit zu lesen, einen Augenblick zu lesen versteht, kann man erfahren, was als nächstes kommt. Bald siehst du nur noch die Zukunft und übersiehst, welches Gehäuse die Gegenwart dir zeigt, die Verkleidung dessen, was kommt. Man erzählt sich hier eine Anekdote. Corbin fragte seinen fünfjährigen Sohn, ob er die Uhr lesen könne, und der Junge entgegnete: »Welche Geschichte?«

Sexity

AA

Ich werde am Zeitsteig abgefertigt und quartiere mich im Hotel ein. Es gibt nur noch Hotels. Niemand wohnt mehr, jeder reist nur noch. Die Lebensweise in dieser Stadt erinnert mich an ein verwackeltes Foto: unscharf, unkenntlich, verschwommen. Ich war schon einmal hier, aber zu einer anderen Zeit. Sexity hieß ursprünglich Sec-City, im Sinne von »Sekundenstadt«. Das bezog sich auf die Schnelligkeit, mit der man die Kontinente überspannende Metropole durchfahren konnte. Die Citygens, wie man Einwohner hier nennt, haben sich an die allgemeine Bewegung angepasst. Sie feiern nicht mehr Geburtstage, sondern »Biophasen«. Sie gratulieren sich andauernd zu irgendetwas. Sie paraphrasieren, was sie sagen wollen, anstatt es zu sagen. Sie kommunizieren mit Sexicons, zelebrieren das sozial Unbewusste. Sie strahlen aus, ohne absorbieren zu können. Nichts dauert, alles dauert an. Was früher Regierung war, nennt man Die Büros. Das sind mobile Einheiten, deren Computeralgorithmen auf Utilitarismus getrimmt sind. Sie treffen die besten Entscheidungen aller Zeiten. Auch Wahlen finden laufend statt: Erhebungen von neuronalen Stimmungsparametern, die von Nanosonden übertragen werden. Die Macht fließt in der Blutbahn jedes Citygenen.
Doch mich betrifft das alles nicht.
»Ich bin Zeitnomade«, verrate ich einem Botmaster aus dem Sonny-Center. »Tempographie ist mein Job: Ich springe aus einer Zeit in die andere und versuche, mich dort zurecht zu finden. Dann schreibe ich auf, was ich erlebt habe. Wenn mich die Zeit nicht mehr inspiriert, ziehe ich weiter.«
»Man kann seiner Stammzeit nicht entkommen«, gibt der Weise, der sich Tau nennt, zu bedenken. »Man trägt sie wie ein Muttermal an sich.«
»Ich leugne Herkunft nicht, ich verlege sie nur ins Ungewisse. Ich bin ein surrealer Chronist«, versuche ich zu erklären.
»Zeit ist nicht alles«, hält Tau dagegen. »Investition ist grundlegender: Zeit vergeht, Investition reproduziert sie. Das Leben trägt das Investorische in sich.«
Mein kurzer Austausch mit dem androiden Weisen kostet mich ein Vermögen. Analyse ist preiswert, Synthese teuer. Ich lasse Tau in seinem Consulting-Booth zurück und trete aus dem Bankgebäude. Gigantische Hologramme prägen das Stadtbild. Es sind Wolkenkratzer, die im Originalmaßstab über Brachland projiziert sind. Holomenschen bewegen sich fröhlich darin, schlafen, lieben, vermehren sich. Die Büros werben damit, dass Millionen Hologens bezahlbare Holohotels gefunden haben. Für die Büros ist es einerlei, ob Einwohner aus Fleisch und Blut oder aus Licht bestehen. Ab dem 40. Lebensjahr muss sich ohnehin jeder Citygen holifizieren lassen. Vom privaten Finanzplan hängt es dann ab, ob man als Lichtfigur im Hotel residiert oder Billboards erstrahlen lässt. Überall, wo in Sexity etwas aufleuchtet, ist ewiges Leben zugange.
Am nächsten Tag begebe ich mich in den Stadtteil Diotima. Wenn man hier seinen Cash-Daumen an eine ­Wertsäule hält, ertönt ein kurzes Stöhnen. Über ­Orgasmusinduktoren kann man dann im Glücksschwall verbleiben und den Höhepunkt beliebig verlängern, sofern man es sich leisten kann. Manche Bioconnects hängen den ganzen Tag an den Säulen. Im anliegenden No-Park planschen Verliebte in Quellwasser und zelebrieren langjährige Beziehungen, ohne sich jemals persönlich begegnet zu sein. Alle Feuchtigkeit ist das Verdienst der Naturellen. So nennt man die einflussreichste Biosekte der Stadt. Deren Emotiokraten laufen in weiten Gewändern durch die Straßen und befriedigen sich dabei selbst. Abends sammeln sie sich in Zaubergärten und züchten Welyu, eine Art leuchtend-geistige Substanz, die bläulich aus Fruchtbecken wächst und sich um die Hälse der Naturellen legt. Wer sich mit den Naturellen connected, kann organoi werden. Nur einmal ist es mir gelungen, mich an einen Welyu-Strang zu knüpfen. Ich war überwältigt vor Sinnlosigkeit.
Wie die Büros sind auch die Naturellen aus nachbürgerlichen Revolutionen als deren Oberschicht hervorgegangen. Nun stehen sie anderen revolutionären Oberschichten entgegen, die sich in den reichen Arbeitervierteln tummeln. Jede revolutionäre Oberschicht hält sich für etwas Besonderes und glaubt, die Revolution für sich beanspruchen zu können. Zu einer Sexykarriere gehört es, mindestens einmal an einer Revolution mitgewirkt zu haben. Die Revolution, sagt man, sei die Vorstufe zur Investition. In den Businesszonen grinsen Busygens revolutionär und signalisieren dadurch, dass sie offen für Investition sind. Wird ein Grinsen nicht erwidert, drohen Verstimmung und Konterrevolution. Als ich auf dem abendlichen Weg zurück ins Hotel ermattet durchs Goolviertel schreite, bildet sich eine Traube von Grinsern um mich. Ich ignoriere sie erst, doch als ich ausgerissene Münder auf dem Asphalt liegen sehe, gerate ich in Panik. Ich aktiviere Second Face, das mein Gesicht mit einer Speziallegierung überzieht. Die Busygens verziehen sich, weiterhin grinsend. Was auch immer geschieht: Es soll keine Verstimmung aufkommen, die das Sexy-Kontinuum zerstören könnte. Es gibt zwar die sogenannten Zonen der Verstimmten außerhalb der Stadt, aber niemand weiß, was sich dort abspielt. Eines ist aber gewiss: Die Verstimmten sind nicht holifizierbar, sie verstehen das Glück des Lichts nicht.
Auf dem Weg zum Hotel kaufe ich mir ein eDing. Ich weiß nicht, wozu ein eDing gut ist, es wird wohl zu etwas gut sein – wer allzu bewusst einkauft, kann den Nano-Cashcode nicht aktivieren. An der nächsten Straßenecke bietet ein Verkäufer einen bionischen Intelligenzdrink an. Man könne damit aus dem Stand zwei Meter in die Höhe springen. Ich begreife nicht, was das mit Intelligenz zu tun hat. Der Verkäufer behauptet, dass man das nicht verstehen könne, wenn man nicht davon getrunken habe. Ich trinke, schaffe aber nur 1,20. Der Verkäufer und die umstehenden Kunden starren mich an. Ich grinse, aber keiner grinst zurück. Was habe ich falsch gemacht? Ich verlasse den Laden und verziehe mich ins Hotelzimmer. Ich drücke das eDing an meine Brust. Nun habe ich verstanden, wozu es gut ist. Nicht nur die Fremde, auch die vertrauteste Umgebung irritiert mich manchmal. Dann weiß ich nicht, welche Zeit ich meine eigene nennen kann. Ich weiß dann nur, dass ich die jetzige Zeit verlassen muss – das Glück und Schicksal des Zeitnomaden.
Am letzten Tag meines Aufenthaltes spaziere ich am Stadtufer entlang. Ich halte inne und blicke auf die gegenüberliegende Flussseite. Ein Flugblatt flattert mir entgegen. Es stammt offenbar aus der Zone der Verstimmten. Eine Zahlenkombination ist darauf abgebildet. Ich weiß nicht, was sie bedeuten soll, sie bleibt mir aber im Gedächtnis, als ich die Pforten zu meiner alten Gegenwart durchschreite. Es ist genau 16:30:59.

»Mom’s mental health«

AA

Diese verdammten Schmerzen wecken mich mitten in der Nacht. Mein Bauch ist so groß wie ein Kopf, am liebsten würde ich die Möbel zertreten. Ich will nicht so viel fluchen, aber muss die Produktion von Nachwuchs wirklich durch einen lebenden Körper gehen? Muss dessen Entwicklung in mir stattfinden, über viele verschissene Monate hinweg, als ob ich eine Art Brutkasten wäre? Ich bin doch kein Gemüsebeet, kein Sauerteigklumpen, den man ruhen lassen muss, damit etwas passiert.
– Also wirklich, sagt da jemand, den ich nicht erkennen kann (dunkel in der Nacht). – … diese Metaphern sind weit hergeholt, kannst du nicht einfach sagen »Aufzuchtsgebiet«?
– Doch, aber das beantwortet nicht die Frage!
– Nein.
– Nein. Rhabarber, zum Beispiel, den man früh erntet, also wenn noch Schnee liegt. Der ist nicht schlechter als der normale.
– Ein Rhabarber ist kein Kind.
– Aber …
– Rhabarber wird gegessen, ein Kind muss leben, sagt die Dunkelheit.
– Ein intaktes Lebewesen wächst nur in einem intakten Körper.
– Aber da geht alles kaputt, das ist das Problem! Ich habe das schon mal gemacht und erinnere mich noch heute an die Schmerzen. Intakter Körper, my ass! Mein Geburtskanal ist total hinüber.
– Dann lass es doch, sagt die Dunkelheit oder der Spiegel und was das auch ist (die Nacht ist schwarz).
– Es lassen? Wie meinst du das?! (Ich bebe bis in die feinsten Kapillaren.) Das ist noch viel schlimmer! Das weiß man aus alten Kinderliedern – da geht es um tote Kinder, abgebrochene, tot geborene Projekte, die ihr Autor nicht zum Leben erwecken konnte. Das macht viel mehr kaputt als eine volle Schwangerschaft. Es sollte nur ein Thema geben, in allen Kinderliedern der Welt: mom’s mental health.
Hm. Zu diesem Zeitpunkt in der Geschichte wundert sich die Dunkelheit darüber, dass ich etwas auf Englisch sage, ­allerdings nicht so sehr wie ich mich darüber wundere, dass die Dunkelheit meine Sprache spricht.
– Was ist am Englischen falsch?, frage ich.
– Der Nachkomme kommt auf einer Sprache ins Leben, dann lernt er eine andere, bewegt sich zwischen den Sprachen. Da ist das Englische sehr …
– Und die Mutter, das Mutternde, das das Kind produziert?
– Das Mutternde?! Gibt es jetzt ein politisch korrektes, genderneutrales Wort für Schwangerschaft?
– Ja. Und darf dieses Mutternde keine Sprachen lernen?
– Ist doch egal, man weiß eh nicht, ob dem Mutternden noch jemand zuhört, sobald das Kind auf eigenen Füßen steht. Besonders wegen der, du weißt schon.
– Wegen der was?
– Wegen mom’s mental health.
(Warum streite ich mich hier mit einer unsichtbaren Stimme und falle immer wieder ins Englische? Oh, well … Oder. Wie heißt nochmal diese Neigung, den Autor zu negieren?)
– Vielleicht fragt jemand das Mutternde, wie ihr Nachkomme entstanden ist.
– Weißt du das denn?
– Natürlich. Ich kann es nur nicht …
– Schaffensdrang, innerer Zwang?
– Was?
– Man kann ja nicht einfach sagen, man hatte eine Idee. Es reicht nicht, von irgendeiner Befruchtung in einer Praxis oder einem Uni-Kurs zu erzählen, sagt die eingemauerte Stimme.
– Das ist eher so wie bei den Yahoos, diesen glücklichen Wesen, die die Kindesgeburt nicht mit etwas in Zusammenhang bringen können, das neun Monate vorher passiert ist, weil sie kein Gedächtnis haben. Die Geburt kommt automatisch, wenn genug Stoff zusammengekommen ist. Und: Der Nachwuchs sieht allem ein bisschen ähnlich. Am meisten natürlich der Mutter, aber eben auch geprägt von allem, was jemals in ihrem Reich passiert ist …
Plötzlich weiß ich nicht, ob mein Bauch bei Borges geklaut hat, der wiederum bei Swift geklaut hat, oder ob er zu beiden etwas hinzudichtet – vielleicht habe ich auch vor neun Monaten etwas über die Yahoos gelesen oder vor neun Jahren, keine Ahnung, aber in dieser Theorie fehlt völlig der Gedanke, dass niemand außer der Mutter dieses heranwachsende Lebewesen mit etwas aus ihrem Leben erfüllt …
Die Dunkelheit flüstert freundlich, ich solle mich nicht über solche Seelenqualen beschweren – niemand sei so glücklich wie das Elternteil eines gut gelungenen Textes.
– Gut? Gibt es etwas, das schlecht gelungen ist?
– Wenn es lebt, ist es gelungen.
Ich schnaube und sage, ich gehe wieder schlafen. Immer diese blöden Abschweifungen. Wachstum und Schwangerschaft seien super persönliche Sachen, die nichts zu tun haben mit der Vergangenheit ­anderer Wesen … 
– Das ist wie mein Liebhaber, der ­manchmal hier mit mir schläft und wenn es gut läuft, sagt er: Das ist Gott.
– Tja, und Weinen ist ein Lebenszeichen. Es gibt haufenweise solche klugen Sprüche …
– Das sind keine Sprüche, das ist das Le …
– Sag nicht Leben. Das ruft den Tod auf den Plan. Denk nicht mehr darüber nach. Geh zum Schwangerschaftsjoga oder spazieren, du hast die Verantwortung für dieses Ding, das du mit dir rumschleppst, ob es dir gefällt oder nicht, das Mutternde ist ein super Wort und die Antwort ist immer ja, ein Lebewesen muss durch einen Körper mit Gebärmutter und Gewebe und Ausgang und Milchdrüsen hindurch, am Anfang muss man es gut behandeln, danach kannst du etwas anderes machen, und wenn dir das zu viel ist, bleibt dir immer noch ­Adoption, sage ich der Dunkelheit, ich meine, sagt die Dunkelheit zu mir.
– Adoptieren?
– Du musst nur der anderen Vagina danken, gleich zu Anfang. Sonst = Plagiat. Und wenn du jetzt immer noch zögerst, denk daran, dass du auch ein charakterloses Kind bekommen könntest, oder ein dickes – dann bringt es auch nichts, bei mir angekrochen zu kommen oder bei den Yahoos, das bedeutet, dass du das Projekt nicht ernst genommen hast und dass …
– … ich mich nicht genug darauf gefreut habe?
– Nein, dass du nicht offen genug warst. Denn dick ist nicht schlimmer als dünn. Okay, charakterlos geht natürlich nicht, ich nehme das zurück – aber aus jedem Kampf erwächst etwas, das eine Bedeutung hat, relevant ist, da ist es mir egal, ob deine Haut reißt oder du abends müde bist, nichts könnte mir egaler sein, die Antwort ist immer ja und intakt nur eine Metapher für das Gegenteil von Konzentrationsschwäche und die kann unstimmig sein, undicht, unscharf, aber auch das ist relevant, alles ist relevant, das vorher noch nicht da, well … war, sage ich zu dir, Dunkelheit, sagt der Bauch zu der Dunkelheit in mir –

Das Prinzip der Eule

AA

Jedes Mal, wenn der Finanzdirektor in seinem Büro die Augen aufschlägt, begegnet sein Blick dem an der Wand hängenden Bildnis der Eule, das Yuka ihm zum ersten Hochzeitstag geschenkt hat; und jedes Mal korrigiert er sich lächelnd in Gedanken mit dem Satz seiner Frau: Dies ist keine Eule, sondern eine weiße Dame. Seinen Blick auf diese Fotografie zu richten ist ihm zu einer Gewohnheit, vielleicht gar zu einem Ritual geworden: Ob gegen vier Uhr morgens, wenn er, von Schlaflosigkeit erfasst, seine überfälligen Akten durchgeht, oder mitten während der Arbeit in seinem Büro im ersten Stock der Bank von Frankreich, nie vergisst der Finanzdirektor, den Kopf in Richtung der Schwarzweißfotografie zu heben. Im Lauf der Jahre ist die Konfusion zwischen den wolkigen Zügen seiner Frau und dem lunaren Gefieder des Vogels immer stärker hervorgetreten; Yukas schwere Augenlider, ihr pudriger Teint, die extreme Gleichgültigkeit ihres Lächelns haben die Parallele allmählich bestätigt, so dass es ihm heute unbestreitbar zu sein scheint, dass das Bildnis an der Wand das seiner Frau ist. Wenn dies aber die weiße Dame ist, so fragt er sich, wer bin dann ich?

Die Bank ist einer der geheimen Namen für das Obsessive. In den Augen des Finanzdirektors besaß das Antlitz seiner Frau die Weiße jener Kassetten, in welchen sich auf den Wasserzeichen der Banknoten ein Gesicht abzeichnet. Stets sah er darin etwas aus Porzellan, dachte an einen perlmuttenen Spiegel, dachte an jenes milchige Wallen der blauen Venen, welche ihrem Busen seine außerordentliche Blässe verlieh. So wie es der Finanzdirektor häufig tut, schließe auch ich die Augen, während ich diese Sätze schreibe: Die Nacktheit von Madame Yuka bildet sich im Traum, als ließe ich ihren Körper aus dem schlafenden Tuch meiner Augenlider kommen, aus diesem zarten und rohen See, aus dessen siedendem Schaum, aus dessen Wogen ein Universum entsteht, überlaufend von Visionen, wie von Creme, wie von Wichse triefend. Es scheint mir nun, dass ich die Steigung erklimme, die zum Tempel führt, an die Grundlinien aus violetten Blitzen gelange, und sich der Weg an seiner Rückseite erhellt: Es ist das Auge der Eule, das sich hier an die Spitze setzt.

Georges Bataille bezeichnet in einem seiner letzten Briefe (an Dionys Mascolo, dem Lebensgefährten von Marguerite Duras) die Philosophie ironisch als das »Prinzip der Eule«: Was Hegel als das absolute Wissen bezeichne, laufe schließlich auf nichts anderes hinaus, als offenen Auges in die Nacht zu blicken. Gibt es eine andere Art und Weise zu sehen als jene, Lichtstrahlen in die Dunkelheit zu entsenden? (Ich beziehe mich hier auf jene Falte eines auf sich selbst hin öffnenden Stoffs, wie die mandelartige Kontur der Augen, wie die Vulva der Frau). Es kommt vor, dass der Finanzdirektor des Nachts das andere in seinem Besitz befindliche Bildnis der Eule (der weißen Dame) (seiner Frau), betrachten will. Das hat er nämlich nicht in seinem Büro aufgehängt, er hält es lieber vor den Blicken der anderen verborgen. Wenn ihn das Verlangen ergreift, es zu betrachten, fährt er in den Tunnel ein. Dieses Verlangen ergreift ihn nur während gewisser Nachtstunden, jenen Stunden, da uns die Melancholie selbstmörderische Taten aufzwingt. Niemals hat der Finanzdirektor wirklich einen Selbstmord in Betracht gezogen; man könnte durchaus sagen, er mache sich darüber lustig. Und so reagiert er auf die melancholische Einladung, indem er zur Betrachtung seines geheimen Porträts schreitet.

Wenn er den Schlüssel in das Schloss der Eisentür zum Keller seines Hauses steckt, muss er nur ans Ende des langen zementierten Ganges gehen, von dem die Abteile, die Waschküche und der Fahrradkeller abzweigen, um an jene Biegung zu gelangen, wo der Tunnel beginnt. Dort versperrt eine weitere Eisentür den Zutritt. Der Finanzdirektor nimmt den einzigen Schlüssel heraus, den er zum Tunnel besitzt. Dieser ist rot. Sorgsam vermeidet er, ihn an seinem Schlüsselbund zu tragen, sondern hat ihm einen Platz in seiner Brieftasche an einer ledernen Schlaufe neben seinem Personalausweis vorbehalten. In den Tunnel einzutreten erfordert Handgriffe, die über eine simple Mechanik des Nützlichen hinausgehen: Das Anschalten der Neonröhrenkette, die ein fahles Licht auf eine Art Loch dort hinten am Boden wirft, enthüllt Handlungen, denen man nur begegnen kann, indem man irgendeine exorzistische Formel ausspricht. Der Finanzdirektor verlässt den Tunnel, dreht sich um und sperrt mit dem roten Schlüssel, den er wieder vorsichtig an der Lederschlaufe in seiner Brieftasche befestigt, die Tür hinter sich ab. Er steht im Finstern, er hätte an diesem unterirdischen Ort der Bank auch ein Licht installieren können, doch die Nachbarschaft zum Tresorraum hätte ein Risiko bedeutet. Niemand weiß, niemand darf wissen, dass es möglich ist, über einen Tunnel in die Bank zu gelangen. Nicht nur würde eine solche Information die Bank der Gefahr eines Einbruchs aussetzen, es würde auch das Leben des Finanzdirektors erschüttern: Man würde ihm seine Privilegien streichen. Im Untergeschoss der Bank, hinter den Wänden des Archivs gibt es also einen Raum, in dem der Finanzdirektor nur für sich selbst sein Kultobjekt ausstellt. Doch was ist das für ein Kult? An einer der Wände hängt ein Bildnis einer Eule; es unterscheidet sich von jenem, das ihm seine Frau geschenkt hat, darin, dass es wirklich eine Eule darstellt und keine weiße Dame; und vor allen Dingen handelt es sich um einen toten Vogel. Genauer, um einen überfahrenen, vertrockneten, plattgedrückten Vogel. Es ist schwierig in solchen Fällen, das richtige Wort zu finden. Es wird wohl in keiner Sprache existieren. Wenn das Wasser aus dem zermalmten Schnabel eines Tieres fließt, dann ist es platt. Er hatte die Fotografie in Paris gefunden, in einer Galerie im Marais, und hatte sie an einem Nachmittag gekauft, als die Künstlerin selbst, eine etwa dreißigjährige Frau, bei ihrer Ausstellung anwesend war. Angesichts der verendeten Eule war sie verstummt. Schließlich hatte sie sich dazu hinreißen lassen, den Akt des Fotografierens eines Eulenkadavers mit dem zu vergleichen, von dem die berühmte Fotografie jenes großen Zehs ein Zeugnis darstellt, über die Georges Bataille einmal geschrieben hat: Es gehe hier, hatte sie gesagt, um unseren Widerwillen, das Schlimmste ins Auge zu fassen. Der Tod, hatte sie hinzugefügt, der Tod ist ein Brei anstelle eines Gesichts.

Konter

AA

Gesenkten Kopfes, mit brennenden Lenden, dampfenden Nüstern, schäumend und gischtend wie eine brandende Welle und mehr Staub aufwirbelnd als eine ganze Schafherde bin ich hinunter in die Arena gestürzt, habe mich spornstreichs an meinen Schreibtisch begeben und mich hingesetzt, um zu schreiben. Man hätte mich für einen eifrigen Schuljungen halten können. Angesichts meines Stuhls ist man versucht zu glauben, ich sei Notar. In der Schule war ich stets fleißig. Sprachen habe ich bereitwillig gelernt. Ich bin zu einem eifrigen Handlanger der Syntax geworden. Ihren Anordnungen leiste ich Folge. Ich kenne fast jedes Wort. Das herrschende System hat keinerlei Grund, an mir zu zweifeln. Ich wache über den richtigen Gebrauch der es stützenden und erhaltenden Sprache, eine hölzerne Sprache, aus einem Holz, das ebenso hart wie erlesen ist: Ich schnitze Figürchen, kleine Intarsien daraus. Ich festoniere, ich ziseliere. Mit der Keckheit eines Tischlers.

Zumindest scheint es so.

Denn der Stier ist in mir.   

Ich halte ihn in Schach. Seine Gegengewalt wächst unaufhörlich, sie nimmt mich in Besitz. Alle meine Muskeln sind durchsetzt von ihr. Und doch bewege ich mich kaum, nur zwei Finger auf meinem Blatt.

Der Stier scharrt und schlägt aus. Mit einem Lächeln auf dem Gesicht begegne ich der Welt.

Manchmal aber, da kann ich nicht mehr, dann gebe ich nach, dann lasse ich meinen Stier los. Dann greift er an. Dann verteilt er seine Kopfstöße. Dann trommelt er mit den Hufen gegen die Wände. Dann nimmt er zwei, drei Vogelscheuchen auf die Hörner. Doch ganz schnell rufe ich ihn dann zurück. Da draußen vergeudet er seinen Furor, die Wirkung verpufft. Zu weit ist die Welt.

Ich schlucke ihn hinunter, meinen Stier.

Innen nützt er mir mehr.

Ich lege ihm die Zügel an, wie einem Ochsen. Er soll mir meinen Munitionszug ziehen.

Ich setze seine Wut ein. Ich lehre sie Geduld und List.

Oft ragen hinter meinem Gelächter seine Hörner auf ?

Und doch habe ich fünf Finger an jeder Hand, aus denen ich an den Enden meiner mageren Arme zwei Kugeln formen kann wie Cassius Clay. Mein Blut gerät in Wallung, es schießt dahin, den Tank von vier schäumenden Pferden gezogen. Ich erstarke. Der Gebrauch formt das Organ: es schwellen mir die Muskeln. Von nun an laufen Sie jederzeit Gefahr, einen meiner Hemdknöpfe ins Auge zu kriegen.

Hören Sie diesen Galopp? Sind das jetzt Bisons? Nein, meine vor Ungeduld trommelnden Finger. Alle meine Nerven richten sich auf und feuern los. Jeder einzelne Nerv will zubeißen, den tödlichen Stich versetzen. Diese Zeilen lechzen nach einem Kadaver. Nun, der dürfte sich finden lassen. Ich bin schon auf der einen oder anderen ernsthaften Spur.

Haben Sie etwa haben Sie etwa dieses Geschöpf da gesehen, diese schwellende Schnute, von diesem Mäulchen würde ich gern mal kosten, ich habe Messer und Gabel, Salz und Pfeffer, alles ist bereitet für ein schnelles Festmahl an der Straßenecke. So viele Laute wie Kiefergelenke habe ich gar nicht. Mir entkommen Sie nicht, Sie krankmachender Käse, man wird sie auch dort noch drankriegen, wohin wegen Ihres außerordentlichen Gestanks keine Herrlichkeit gelangt.

Oh, stimmt natürlich, während ich mich so verrenke, geht mein Stuhl in die Brüche! Es stimmt, die auf der Theke zerschlagene Flasche wird zu einem weit aufgerissenen Krokodilmaul und mir gegenüber ist auf einmal eine Herde Gnus auf der Flucht. Der gedämpfte Schein der Lampe lädt dazu ein, dass ich ihren stumpfen Fuß ergreife.

Welch armseligen Gebrauch habe ich heute von meinen Knochen gemacht! Eigentlich habe ich sie überhaupt noch nicht gebraucht. Schultern, Ellenbogen, Knie, habe ich mich je derart schwer bewaffnet? Sehen Sie, wie diese Ferse quetscht, drückt, rammt, nichts hält ihr stand!

Endlich hat mein Gelächter seine Ketten gesprengt! Nicht wie das Trällern der Nachtigall im heiteren Azur, nicht die Glöckchen der Zicklein auf der Alm, vielmehr wie das typische Stakkato eines menschlichen Rückgrats, das wie ein außer Kontrolle geratenes Zahnradbähnchen die Treppen abwärts rauscht. Mein Gelächter läutet: Nehmen Sie ab. Hören Sie zu, was es zu sagen hat. All das Glas bleibt nicht ewig auf einem Bein stehen.

Und kein Baum bleibt einfach so in der Erde und wartet: So, ich weiß, wie man Zündholzer macht. Ich weiß, wie man Gänse stopft. Genauso führe ich mein Gelächter zwischen Ihre gepressten Lippen ein. Es ist ein breites, volltönendes Gelächter. Alles ist macht ihm Platz, es durchdringt noch den dichtesten Fels und bringt ihn zum Bersten, wann immer ich es will.

Es wird nicht mehr lange dauern. Meine Geduld, meine Nachsicht, mein Entgegenkommen sind erschöpft bis auf den letzten Rest. Ich habe keine Tränen mehr. Da muss ich wohl an eine andere Wasserstelle ziehen, um sie wieder zum Sprudeln zu bringen. Was ich gerade sage, ist eine Drohung. Soll ich sie schreiend wiederholen? Ich habe schon zu viele Sandsäcke aufgeschlitzt: Nun herrscht Wüste in mir. Artig geleitet der Skorpion den verirrten Besucher durch die Dünen. Zu den Gattungsverwandten der riesigen Familie der Kakteen zählen auch das Gänseblümchen und die Butterblume.

Frühstücken wir im Grünen?

Ich habe mich schon viel zu lange im Zaum gehalten. Unter immer größeren Schwierigkeiten und mit Schwächephasen allerdings. Ein Gähnen würde mich verraten, nicht immer falle ich auf die Füße, jedes Mal muss ich mir meine Ellenbogen abputzen. Warum solch eine Gestalt annehmen? Der Porzellanelefant hat wohlweislich genug von seinem Laden. Endlich außer mir finde ich Lösungen. Ich könnte explodieren, gleich wann, gleich wo.

Einstweilen bin ich im Einsatz. Nicht das kleinste Flackern der fahlgelben, schmiegsamen Flamme hier vor mir, in dieser Abendschule, an der auch die Kobra teilnimmt. Ich wecke den über seinen alten Reflexen eingeschlafenen Tiger, als würde es noch ausreichen aufzuspringen und zu brüllen, um Genugtuung zu erfahren. Wir bereiten seine große Rückkehr vor. Er wird Staunen machen. Hier mein Ratschlag für den Haifisch: Lass dich durch Leuchtfeuer und Baken leiten. Selbst die Vogelspinne, die Ärmste, hatte sich in ihrem dunklen Regenwald verirrt: Ich bahne ihr einen Weg bis in unsere hellen Zimmer.

Das also ist mein Geheimnis: Tanzend zerstreue ich die Aufmerksamkeit von jenem, auf dem ich herumtrample, der sich selber ohrfeigt, in dem er mir applaudiert.

我輩も馬鹿
(Auch ich bin dumm)

AA

Ist das nicht die Essenz aller Romane? Eine Art, sich zur Menschheit zu zählen?

Theorie ist auch nur Mimesis – Das Geschick eines Rehs auf der Theorie-Ebene, Bambis Papa-mäßig.

喬の小さな鼻

Takashis Näschen

Takashis Näschen

Takashis Näschen

Mehr will ich doch gar nicht.

Ich bin jemand ich brauche einen Zweck. Einen McGuffin. Sonst werde ich verrückt. Immer wieder einen neuen, sonst wird mir langweilig, das heißt, ich kann die Spannung der Anziehung nicht halten, das Leben wird schlaff.

Durch die rasche Aufeinanderfolge von McGuffins entsteht der Eindruck von Ideenflucht.

Du ruhst nicht in dir. Nein, ich ruhe nicht in mir. Will ich gar nicht. Ist dunkel und primitiv da drin.

Ich habe mir vorgenommen, mehr aufzuschauen, den Leuten aufs Gesicht, in die Augen, wenn ich mit ihnen rede. Immer wenn ich das mache, bin ich überrascht, es ist plötzlich alles viel besser. Warum meide ich es so automatisiert? Ich glaube, der Kapitalismus, in dem ich lebe, ist daran schuld, die Verdinglichung, wie die Frankfurter so gerne sagen, womit Entfremdung gemeint ist. Ich mag Entfremdung prinzipiell, vielleicht ist das mein Problem. Ich möchte mir immer noch aussuchen können, ich fühle mich dazu berechtigt, mir auszusuchen, womit ich mich beschäftige und womit nicht.

Ich habe mir vorgenommen, größere Distanz zu haben – und auch zu genießen – zwischen mir und meinem Werk, zum Beispiel.

Werk auch im Sinn schlichter Alltagstätigkeiten. Im Sinn von normcore, es gibt für alles Anleitungen auf Youtube, ich muss nicht individuell eine Lösung, die für mich genau passt, aus mir heraus gebären, das ist für so Banalitäten wie Reinigungstätigkeiten oder Kochen, aber auch für das Formulieren an sich nicht so komplizierter Dinge, unverhältnismäßig anstrengend.

– Du hasstest mal das Wort »genießen«.

– Es wäre mir peinlich gewesen, dabei ertappt zu werden. (Warum? Ähnelt weißem Bauch?) Ich sah bei dem Wort deutsche oder steirische Pensionisten vor mir. Ich ahnte damals nicht, was sie für arbeitsreiche, funktionalistisch gedrillte Leben sie hinter sich haben. Immer noch begehre ich den Funktionalismus, und schwimme damit gegen den Strom derer, die ihm entfliehen.

– Ich habe –

– Der Problem-Aufsatz – Das problemorientierte Denken – ist es universell?

– Wo läutest du denn an, wenn du eine Antwort auf eine Frage willst?

– Bei der thailändischen Prinzessin.

– ?

– Ich meine das ernst.

– Wo suchst du deine Antworten, ich meine, mit was für einer Sache wärst du zufrieden, als Antwort, welche Art von Satz oder Geste oder Situation würde für dich das befriedigte Gefühl wecken, eine Antwort erhalten zu haben?

– Die thailändische Prinzessin. Es ist eine Figur in einem Buch von Mishima, das ich abgebrochen habe, als ich aus Nagoya zurückkam. Die Hauptfigur, ein Handelsreisender, ist überzeugt, dass sein Ex-Freund in ihr wiedergeboren ist. Das lese ich allerdings nur als eine metaphorische Beschreibung des Effekts, dass Wiedererkennung in einem neuen Bereich das Gefühl einer Antwort erweckt. Das Gefühl von Sinn. Hairpin. Mein Schicksal wartet in Nagoya auf mich, und ich schweife herum und komme nicht wieder, mit dem Gefühl eines Aufschubs, einer hinauszögernden melismatischen Mäanderei, bevor der Schlussakkord mich irgendwo erwischen und mir die Beine brechen wird.

– Deine Geschichte kann man auch anders erzählen. Schlichter. Du kommst aus Ignoranz und Schuld. Bei jedem verfluchten Thai-Imbiss kriegst du Sehnsucht nach Unschuld und Wissen, nach Wissen der Hand. Du musst auf die Meta-Ebene gehen, um es zu erzählen, und bist dann erst wieder ein chauvinistischer Matrose, der auf dem Dach hockt und sich eine Kippe dreht, als ginge einen alles nichts an, wenn man nur ein keckes gestreiftes T-Shirt und weiße Hosen trägt.

– Ich bin, was mich interessiert. Ich bin glücklich, wenn ich verschwunden bin.

– Takashis erwähntes Näschen. Ist doch auch nichts ohne Takashi.

– Und die Art, wie er mit offenem Mund schläft. Wie er im Maß des Umfallens torkelt und doch immer weiter findet, immer fein und derb ist. Eine eigene Kunst, sich durchs Leben zu weben.

– Also was ist das für dich?–- Der Problemaufsatz...

– Du verschwindest im Grill.

– In den Problemstellungen.

– Doriru. Gorillakostüm. Du verschwindest oder meinst es zu tun, bleibst aber Elefant im Raum: neben dem Näschen von 喬, neben dem Teufel der Bravheit 智博, in seinem Haus, in deiner Wohnung, in deiner Arbeit. Kaum erwischt man dich für ein Gespräch. Bei Interviews tauchst du kaum je aus der Anstrengung hervor, vollständige, verständliche Sätze zu formulieren. Gingerly, wie ein Breakdancer-Fakir-Eierschaukler. 喬weiß mehr über deine Bekannten als du, dein Ex in Berlin ebenfalls, ständig Kontaktpflegerettungsdienst, ein einziges Blaulicht sein Mailprogramm, neben dem du Vokabeln büffelst und schweigst. Er ist dein Netzwerking-Sklave. Dein Leben ist so unnötig anstrengend. Steig doch einfach vom Nagelbrett runter! Warum so kompliziert?

– Diese Erzählung sollte in der Ich-Form sein. Das heißt ein Bekenntnis, nicht eine Anklage.

– Aber wenn man es dir überlässt, passiert kein Bekenntnis. Du hast null Motivation, du willst ja gar nichts erzählen.

– Takashis Näschen.

Ein liegender Buddha auf Miyajima.

Ein populärer thailändischer Sänger, geschult wie eine Puppe, im Thai-Imbiss »Rice Mama« auf der Brunnenstraße. Enttäuschend, aber auch wieder sleek: Die visuals sind besser als die Mangosauce. Angenehm ist, dass sich der Leiter des Imbisses nicht sonderlich die Haxen ausreißt. Somit herrscht eine gelassene Atmosphäre.

– Ich möchte unterrichten wie As künstliches Lachen, wie eine Orchidee aus gesteiftem Stoff, regelmäßig gereinigt, lang und sinnvoll.

– Dein Blick ist immer an den Horizont gerichtet. Und das scheint dich doch zu stressen.

– Es entspannt mich. Diese Art von Stress ist doch wie ein Seil, auf dem ich das Leben hoffentlich überqueren kann.

– Immer Flucht nach vorne.

– Takashis Näschen.

– Hör halt auf zu fliehen.

– Wenn 喬 Gitarre spielt, geht das. Wenn der Wind aufhört.

– Wallace Stevens: When the wind stops and, over the heavens, / The clouds go

– Nie hast du die Idee abgeschüttelt, dass ohne dich alles in Ordnung wäre.

– Das ist exotistisch. Das ist nicht zulässig.

La Cité des morts

AA

La cité des morts a ceci d’étrange, me disait mon compagnon, qu’on ne peut y entrer que d’une seule façon. Enfin, deux si on veut vraiment être précis, mais une seule si on veut entrer par ses propres moyens. Par la porte de devant. À présent nous la franchissions. J’étais frappé par la statuaire, surmontant des cryptes disposées comme les rangées de maisons d’un quartier aisé, par les rues pavées dotées de plaques, de caniveaux, de réverbères, de longues perspectives ordonnées. C’est donc vraiment une cité des morts, m’exclamai-je, et mon compagnon expliqua qu’elle n’était pas vraiment impressionnante comparée au cimetière réservé aux riches, celui que, selon les guides, nous aurions dû visiter, même s’il n’était pas aussi vaste et labyrinthique, pas, comme celui-ci, vraiment une cité des morts. Pourtant la statuaire était inférieure à celle du cimetière où la moitié des visiteurs de la ville devait se trouver à ce moment précis, nous laissant presque seuls comme je suivais les pas rapides de mon compagnon dans ce qui était, assura-t-il, la vraie cité des morts, dont nous venions de franchir l’unique entrée. Je n’eus pas le temps de regarder en arrière.

Et lorsque je pensai que j’étais enfin arrivé dans la cité des morts, ce fut parmi les étendues interminables d’herbe retournée, de mottes de terre fraîche, semées de minces et blanches croix de bois sur toutes lesquelles étaient délicatement peints les noms des trépassés, avec les dates de leur séjour dans la cité des vivants, dans des lots où on avait planté des bouquets et de petites photographies de profil pour qu’elles se dressent à la verticale sur ce sol inégal et troublé. Ces minuscules tombes étaient si exquisément intimes qu’il semblait inconvenant de les regarder. Mon compagnon se tenait d’un côté, à l’ombre d’un petit arbre, buvant à la canette de bière qu’il avait extraite de son sweatshirt. Lorsqu’il avait retiré l’opercule, celui-ci avait fait un petit pschitt qui s’élevait tel un moustique impertinent dans ce silence de clairière. La journée était chaude. Il se tenait à l’écart, peut-être par discrétion, ou par dégoût, qui sait, tandis que je considérais la scène en détail. Ces lots privés marquaient le passage de ceux que seul connaissait qui les connaissait, dont seul se souvenait qui s’en souvenait, et – l’essentiel, peut-être – qui étaient dans la cité des morts pour une certaine durée seulement, une durée financièrement déterminée, compris-je en voyant les piles de croix déplantées aux dates légèrement moins récentes que celles encore en terre. Ce quartier, malgré son abord placide, était soumis à une rotation effrénée, et les fossoyeurs s’y activaient chaque jour aussi implacablement que des sergents munis d’arrêtés d’expulsion. Le mot qui m’était venu, rotation, était trop exact à mon goût. Mon compagnon finissait sa bière.

Mais je n’étais, semblait-il, pas entièrement arrivé à ma destination dans la cité des morts, du moins pas avant d’avoir découvert les unités de stockage alignées en surface, des boîtes de pierre constituant un vaste dispositif d’archivage destiné à écraser et à intimider l’esprit humain, une scène digne des bureaucraties inhumaines de Kafka. Et derrière chacun de ces compartiments plats à la façade de pierre, de simples boîtes en bois, à peine plus grandes que deux boîtes à chaussures, où était entassé un squelette humain. Si je le savais, c’était que des voleurs étaient passés par là. Pour vingt façades de pierre qui étaient intactes, il y en avait une de fracturée, dont l’intérieur était visible. Invariablement, les os qui restaient étaient les fémurs, et les pieds ; souvent, aussi, les bras. C’était le crâne qu’on avait emporté. Quelqu’un moissonnait ces morts, à un rythme moins soutenu que celui des évictions souterraines. Sur tous ces hectares de cabinets de pierre, il y avait dû avoir des centaines, des milliers de saisies – se pouvait-il que le quartier entourant la cité des morts n’abritât que de pauvres carabins affamés, ou des fanatiques de heavy metal ? Ou bien s’agissait-il d’une espèce de pulsion collective, d’une revanche des vivants sur les morts ?

Je ne fus certain d’avoir marché dans la cité des morts qu’en commençant de la quitter, mais pour cela je dus mettre au jour ce qui gisait sous mes pieds. Mon compagnon et moi errâmes, ou peut-être fus-je conduit, jusqu’à une ouverture dans le sol qui, en m’approchant, se révéla être une large crevasse, aux parois profondes, telles celles qui révèlent un système souterrain requérant l’air de l’extérieur, comme là où des ouvriers travaillent sous une ville, ou comme les bouches d’aération d’une station de métro. En fait, quand je fus assez près pour y plonger le regard, je découvris qu’il s’agissait d’un métro pour les morts. Les trains, immobilisés dans la station pour le moment, étaient une autre version des cubes amoncelés en surface. Moins ornés que ces unités de stockage, ils étaient aussi épargnés par les profanations. Je sentais vibrer les moteurs des trains, qui attendaient le soir pour commencer leur trajet. C’est alors que je compris que ce qui en faisait autre chose qu’un cimetière – peu importait la splendeur de son rival, le cimetière réservé aux riches, celui dont la statuaire de classe mondiale rendait celle-ci insignifiante en comparaison, celui avec la tombe du général – peu importe, ce qui faisait de celle-ci une cité des morts, c’était ce métro souterrain. Et je compris aussi, à ce moment-là, que bien qu’il n’y eût qu’une seule façon d’entrer dans la cité des morts, il y avait une seconde manière d’en sortir. Voulez-vous sauter du train ? demanda mon compagnon. Il s’arrête près de votre hôtel, au fait. Je lui fis confiance et je lui dis que je voulais bien, oui.             

Der dreizehnte Gast

AA

Natascha

Mitte Dezember machte ich Nägel mit Köpfen. Unterschrieb das Haus am Zeuthener See und zog ein. Doppelt gebrannter Klinker hält ewig, hat der Verkäufer behauptet. Die erste Nacht verbrachte ich schlaflos und barfuß. Stand die Dunkelheit durch, bis es hell wurde. Lauschte auf unbekannte Geräusche, sah Wanderlichter hinter der Eiche, Lichter von Schiffen wahrscheinlich, alle mit Wanderschätzen beladen. An dieser Eiche hat Napoleon sein Pferd angebunden. Hat der Verkäufer behauptet. Ob er dem Tier auch zu trinken gab? Aber was gehen mich Pferde und Schiffe an. Ich habe beschlossen, sesshaft zu werden, ich ergreife Besitz.

In Wahrheit ist es natürlich umgekehrt. Das Haus hat Besitz von mir ergriffen. Wie schnell man sich in neue Schulden stürzt, um seine alten zu begleichen. Denkt sich nichts, hält sich für reich, unterschreibt Verträge, hängt Nullen an Ziffern, packt Kisten, nimmt Abschied. Alles unter dem Vorwand anzukommen. Aber ich habe das Haus nicht für mich gekauft, ich habe es für meine Freunde gekauft. Was mich betrifft: Ich pfeife auf Häuser, ich habe alle Häuser der Welt bewohnt. Besessen habe ich keins davon, ich kenne den Unterschied zwischen Haben und Hüten.

 Ich bin Wärter von Doppelbahnwärterhäusern gewesen, ich habe im Halbschlaf gelernt, dass Schranken sich von alleine heben und Weichen sich ohne mein Zutun stellen. Ich habe Villen am Pazifik und Bauernhäuser hinter Deichen bewohnt, ich habe meine Stirn gegen den friedlichen Ozean und gegen die feindliche Nordsee gedrückt, richtig hell wurde es dabei nie. Also bin ich auf viertausend Meter gestiegen, um Einsiedler auf einem Gipfel zu werden, den andere lange vor mir erreichten.

Aber die Sehnsucht nach Ausblick und Überblick bezahlt man immer mit Kälte, in den Alpen gehört uns nur noch das Fernrohr, durch das man auf die Inseln des Südens sieht, wo sich die letzte Anstalt befindet, ein Seemannsheim, auf dessen Terrasse Kapitäne aus aller Welt den Ruhestand proben. Schaut genau hin, verliert alle Hoffnung, denn ruhig wird es nie. Es quält sie das Heimweh, weil sie viel zu weit weg sind, viel zu spät dran, um jemals sesshaft zu werden. Sie müssen bis an ihr Ende reisen, weil sie keinen Sinn für stehendes Wasser haben. Nur bei gutem Wetter und günstigem Wind hört, wer ein Ohr für den Unterschied hat, sie plötzlich singen. Lieder von Gefahren und Frauen, die angeblich zurückbleiben mussten. Aber schon mittags tauchen diese Frauen wieder im Esssaal auf, in frisch gebügelten weißen Kitteln, um die Kapitäne auf die Terrasse zu schieben und wieder ins rechte Licht zu rücken.

Wie freundlich dagegen der Blick auf den See, auf das gebändigte Umland. Lauter Nachbarn statt Kapitäne, fleißige Leute, die mich schon morgens daran erinnern, dass es noch jede Menge zu tun gibt. Keine Fernrohre, keine Gedichte, stattdessen Vorratshaltung, Listen und Pläne, Umbau, Projekte. Weshalb ich die Führung immer unten im Keller beginne, vollkommen trocken, keine Ahnung von Schimmel. Hat der Verkäufer behauptet. Und genau hier, liebe Gäste, werden wir das Museum der Zukunft einrichten, ein Museum, das von glücklichen Menschen erzählt, die die meiste Zeit mit ihren Hobbies verbrachten.

Hobbies, die wieder in Mode kommen: Köpfe abschlagen, Häuser kaufen, nach Schätzen graben, um sie später in Flüssen und Seen zu versenken, wo man sie nie wieder findet. Während die Treppe hinauf im Erdgeschoss in der Küche am Herd die letzte Wirtin steht, die tatsächlich kochen und lesen gleichzeitig kann, während von euch keiner über mein Vorwort hinauskommt. Warum gebt ihr nicht zu, dass ihr einfach nur essen und trinken wollt? Warum steht ihr so verlegen zwischen Fenster und Tür? Warum streichelt ihr heimlich den alten Ofen von früher, während ihr beiläufig mit den Zeigefingern über die von innen beschlagenen Scheiben fahrt, um dort Botschaften zu hinterlassen, die, wenn man sie nicht schnell genug liest, für immer verdunsten? Aber sobald man sich der Botschaft zuwendet, verkocht die Suppe, und wendet man sich der Suppe zu, verdunstet die Botschaft.

Weshalb die Wirtin entschlossen zur Kelle greift und meine Gäste zum runden Neujahrstisch führt, der wie jedes Jahr für dreizehn gedeckt ist, obwohl es nur zwölf Geladene gibt: Hauptstadtglas, weißes Tuch, frisches Silber. Brennende Kerzen und leise Musik. Die Wirtin hat an alles gedacht. Aber Gäste haben wenig Sinn für Details. Sobald die erste Flasche geöffnet ist, hört man nur noch das Klappern der Messer, das Klirren der Gläser, das leise Klingeln der Telefone, Schmatzen, Gerede, während es draußen kalt und drinnen schön warm ist, drinnen licht und draußen stockdunkel, drinnen Museum und draußen totstill, niemand mehr unterwegs. In der Silvesternacht sind wir ganz unter uns.

Was für ein Irrtum! Denn immer ist da draußen irgendwer unterwegs, immer geht einer um, der sich nach unserer verflossenen Gesellschaft sehnt, obwohl er uns das ganze Jahr über meidet. Er meidet uns, und wir meiden ihn, weil wir mit ihm nicht rechnen wollen, obwohl wir die ganze Zeit auf ihn warten, weil wir ahnen, dass er irgendwann anklopfen wird, kurz vor Mitternacht wahrscheinlich, um das Tischfeuerwerk nicht zu verpassen. Blei will er gießen, uns die Karten legen, unsere Schicksale deuten, uns eine gründliche Neujahrsbotschaft verpassen.

So angezogen vom warmen weiche  Licht unserer unzuverlässigen Gemeinschaft ist er wahrscheinlich gerade eben, ohne jede Vorwarnung schwungvoll über den Zaun in den Vorgarten meines neuen Hauses geklettert, im fliegenden Frack durch den Garten gelaufen, hat mit der Hand an der Mütze die Schiffe gegrüßt, küsst flüchtig den Stamm der Napoleoneiche, gibt dem Pferd eine Hand voll Schnee zu trinken und taumelt betrunken weiter nach oben, um durch das Baumbetrachtungsfenster auf unseren erleuchteten Tisch zu blicken.

Da sitzen wir. Scheinbar vertieft in die Zeit und das Kartenspiel. Doch in Wahrheit warten wir nur darauf, dass die Tür aufgeht, damit uns endlich der Dreizehnte Gast erscheint. Aber der Dreizehnte Gast lässt sich gern bitten. Und bittet man ihn, kommt er immer zu spät, wenn die Töpfe längst leer sind und die Köpfe schon auf der Tischplatte liegen. Denn der Dreizehnte Gast hat seinen eigenen Kopf,  sein eigenes Hobby, er kennt die Ungunst der vollen Stunde und lässt sein Feuerwerk über dem See grundsätzlich erst nach Mitternacht steigen.

Sordide en mai

AA

La lumière est traumatique. Tout est confus. Tout retombe. Tu es à bout, de forces et de mots. Tu essayes, péniblement, de recouvrer tes esprits. Ces tentatives t’exténuent. Une foudre des tréfonds t’a atteinte. Elle t’a disloquée. Ton système nerveux : un marécage vertébral. Tu n’articules plus. Tu n’arrives plus à marcher. Tu es incapable de te tenir droite. Tes muscles meurtris. Ta bouche hagarde. Tes tempes blanchies. Tu ne peux même pas tenir un stylo. Depuis quarante huit heures tu as trop parlé, trop pleuré, trop convulsé, trop bu. Tu as trop oeuvré. Tombée dans tes propres abîmes, tu t’es trop révélée. Affrontement perséphonesque ; épreuve épuisante ; la tragédie exténue. Tu ne peux pas penser. Tu ne peux pas écrire. Tu ne peux rien voir. Tu rien. Il va pourtant falloir, et le plus justement possible. Tu dois raconter.  Assassiner la pureté de l’horreur. Transformer la blancheur de l’effroi. La déchirer, la plier, la teindre. Colorer le néant, c’est là ta volonté. Noircir la vierge pour la couleur. Quartz rose, Lapis Lazuli. Relater ; revivre ; revoir, pour survivre puis, peut-être, surexister - tu voudrais être de nouveau apte au péché. Tu n’as jamais été si proche de l’immatérialité. Le vide est sensible. Tu incarnes ses nuées.

Tu as encore frôlé les enfers. Enfers qui sont les tiens, que tu refuses de reconnaître. Leur faute est la tienne. Il n’est d’universel que la damnation. Tu ne peux leur pardonner ce que tu ne te pardonnes à toi-même. Que dis-tu ?  Tu cherches à comprendre. Tu as été profanée. Ta dignité, ton honneur ont été violés. Il t’a violée. Broyée, tu te croyais infracassable. Tu te mentais. Ton corps te fait souffrir. Il te dit qu’on l’a roué de coups. Tabassée. Encore une fois. Mais un passage à tabac mental sans précédent. Une souffrance sans équivalent. Tu as rencontré l’inimaginable ; une tristesse aveuglante t’a fendue. Cette Joconde c’est la perte. Tu l’as entrevue, la perte du possible. La finitude de ta raison de vivre. La Joie crevée. Et ta candeur, ta chaleur, foutues pour de bon.

« La violence est ce qui ne parle pas. » Il faut la dire, ou du moins, puisque c’est impossible, l’évoquer. La musique de la parole est la seule catharsis dont tu aies jamais fait l’expérience durable. Infinitise. Referme ta syncope. Tisse toi une étoffe à partir des fibres du chaos, brocarde la de douleur. Interroge. Il faut toujours se refaire. Il faut toujours tout refaire. Tout revoir, à nouveau frais. L’unique programme qui vaille. Cicatriser, c’est à dire comprendre, conserver. Respecter. Ceux qui se régénèrent sont des lâches. (Cicatrisme.) Rendre hommage à l’inacceptable. Formuler l’intolérable. Voilà le courage de la vérité : la reconnaissance sévère de l’atroce. La seule authentique voie d’accès.

Tu avais offert ton existence à un non-vivant. Cela te rassurait presque. Cela te le rendait immortel. C’était un des derniers grands témoins de l’inadmissible. L’un des derniers guerriers à ne pas céder aux « stratégies effroyables ». Mais un guerrier désespéré. Fourbu.

Maudit ?

On ne peut se mettre à la place de personne, pourtant l’empathie existe. Ce paradoxe te lancine. L’angoisse te lancine. L’amour te lancine. Tu te reconnaissais, dans sa misère aristocratique ; son intuition, son intelligence dialectique, sa sensibilité, instinctivement virtuoses ; ses contradictions télescopées ; son audace rimbaldienne ; son adhérence sanguine à la vérité ; son aversion pour l’hypocrisie ; son don pour l’expérimentation ; son enfance intacte ; et, bien sûr, cette fureur, ce refus maximal des contraintes tragiques, ce dégoût amoureux de l’humanité, adolescence antédiluvienne, pensée sauvage, se destitue et s’affirme, souveraine, dans un même éclat de rire. Forces qu’il ne pouvait que retourner contre lui-même, en fin de compte – comme toi –. Deux stéréotypes extraordinaires ; paire d’anomalies innommables ; incongrus inséparables ; phares intriqués. Certains vous voulaient morts. Vous vous étiez rencontrés dans le sas de vos ambiguïtés. Tu étais alors maladive. Tu te croyais seule. Condamnée, rien ne serait pour toi. Tu t’avais jamais vu de mains, avant de voir les siennes. Rencontre cruciale, tu n’avais jamais cru au destin, puisque tu n’en avais jamais vu le moindre signe. Seulement, peut-être, à quelques occasions manquées.

Manquer, tu n’avais jamais su faire que ça. Tu commençais à t’y faire. Ça allait de soi. Et puis tu l’avais rencontré. Il t’avait dit alors : « on devrait te remercier d’exister ». Reconnaissance : axiome de gaieté. Tu pourrais être guérie, enlevée, mais ton antidote t’était interdit, et tu le savais, et tu y avais renoncé. Tu avais déjà tout vu. Intuition féminine. Quelque chose de rare pourrait naître de vos pouvoirs respectifs. Toi qui te méfie de la grandeur ; tu la désirais, pour toi, avec lui, pour la première fois. Ça en valait la peine. Le risque devait être pris. Tu te voulais enfin maximale. Et pourtant, il fallait que tu te résignes, il te l’avait bien fait comprendre. Il jouait déjà avec toi. Il te ferait attendre. Le moment était mal choisi. Il l’avait dit à Quelqu’un : pour t’avoir, il n’aurait qu’à claquer des doigts. Claquement mathématique, mais que tu n’aurais jamais cru voir se produire.

Tu étais tombée amoureuse de ses visions, puis tu étais tombée amoureuse de lui. Ou était-ce en même temps  ? Ou était-ce l’inverse ? Les visions ou l’homme ? L’homme ou les visions ? Tu ne sais plus. Amoureuse transie. Il était ton frère et ta soeur, ton homme et ta femme. Hors de tout soupçon. Le corps de ta volonté. Ton semblable impossible. À ce non-vivant, tu avais donné ta confiance : une confiance inespérée. C’était un mystère et une évidence. Démesure. Ça ne pouvait pas bien finir, mais ça ne pouvait que bien se passer. Il était tout ce dont tu te souviendrais, à la fin. Tout ce pourquoi tu serais reconnaissante. Tu le savais.

Vous ne saviez pas comment survivre.

Kelvin

AA

Ignacio

Time slows in Winter. The lower the temperature, the longer seconds stretch.

At Absolute Zero time stops, and we are immortal.

Lord Kelvin

0.10K — The sun is my enemy. It’s trying to kill me.

0.05K — I look at people in old photos and see that half a century ago they were more warmly dressed than the people of today and in the air there’s a white, pristine ether that shines at times in the cold, then I think I want to be in that air, at that temperature, a part of the time when icebergs still crowned the poles, glaciers still clung to the mountains, when leaves at dawn were covered in frost and the world was momentarily covered by a thin white layer, when you could feel your breath in your mouth and lungs, sharp, beautiful air, feeling how the cold gathers in the tip of your nose, the body’s internal climate in relief against the outside air, and you’re cut down to the skin because temperatures don’t mix like that; in the cold you don’t get muddled with environment, the body doesn’t dissolve, and one’s limit is the limit of one’s own body; the cold blankets the warmth of the blood flowing beneath my skin, I allow myself to be embraced by the freezing air, and I no longer feel alone.

0.03K — Last night a friend texted me at 3AM, I was awake, sleepless; she said she’d had a dream about me which was actually a nightmare and that she needed to tell me right then so she wouldn’t forget it; she was upset and said that in the dream, she was with her sister and father in an abandoned house in a secluded wasteland where everything was frozen, there was a curving staircase in the large house, and she saw me coming down the steps; I was pale, horribly pale, and an old man was following behind me; he was tall and thin, had long hair and a long, snow-white beard—those were her words; the old man followed close behind me and they watched us come down the staircase, shivering in the cold, afraid, wanting only for the old man to disappear; then she said a few things that were vague, how there was blood and it spelled the words vampire and ghost, that something bad happened in that cold place; I told her I felt bad for scaring her in the nightmare, she said nothing; this morning I wrote her again, saying that the description of the old man made me think of an old Italian who came to Buenos Aires at the beginning of the 20th century, my grandfather took him in and he stayed with my grandparents until his death, a very thin man with long hair and a beard that was as white as snow, I went looking for a photo, it took me a while, I knew my Mom had sent me one of the old man who they called Vecchio; I found the photo, he was standing in front of a house, wearing worn-out clothes that were either to big, or had once fit him until his flesh had shrunk to mere bones with the passing years, his gray vest hung over his ribs, but couldn’t find purchase, his long legs barely a pair of rods hidden inside his baggy pants, a languid sun casting shadows from the naked branches on the wall of the house, dead leaves on the ground, black and atrophied; an icy wind must have been blowing through the frame because his beard was blowing and a few of the fallen leaves came out blurry, as if in movement, and he was frowning like he was cold; the air in the scene was also made strange by the filtration of light onto the negative which left a yellowy aura that eats the left side of the picture; I send the photo to my friend, and she tells me that it looks exactly like the man, I feel cold and we don’t talk about it anymore.

0.01K — Today I thought about how Hunters in the Snow by Brueghel is beautiful—look it up—it’s cold in that landscape, but not in the way we’re accustomed to today, today’s cold isn’t like it used to be, there’s something domesticated about the way we experience low temperatures, as if there were a spectrum to winter; or maybe we’re just bad at feeling cold, just like we’re bad at seeing a polar bear in the zoo, and I don’t know if you know what I mean, but every winter I feel like the cold is an anomaly, that it’s an endangered temperature, well yeah, I know that you badmouth the cold, I remember when we went to Tierra del Fuego and all you wanted to do was be near the fire, I wanted to be in the snow, in that luminous, diamond-filled air, feeling it flow inside of me, how the cold crystalized in my bones; that’s why I left you alone, and I think it was better that way, you want what’s coming—I don’t, I want whiteness to return to the mountain ranges, I want to see steam when I breath, and now I don’t even think about you, I think about wind and ice, about the snow’s fractal shards, I want to live in Brueghel’s painting—look at it—in the middle, far-off, you can barely make out a couple of dots walking towards a curving bridge that crosses the river—the silhouettes of a man and his little child; that’s what I’d like to think about, them making their way through a snowy landscape, they stumble, feeling the cold, the kid is struggling, the snow comes up to his knees, but they don’t stop, they keep moving towards the bridge, determined; I want to be that man in that wintery moment, showing the road to his son, far away from here, far away from you.

Guidance

AA

Today we were shooting a film in a Karl May-like landscape made out of sand and illusion – the area was somehow dangerous and the team was afraid that the ground could collapse underneath my feet. There was this super funny security guard, a dyke from Warsaw, talking to me all day. She was incredibly chatty; a poet surveying in order to survive.

Throughout the day – taking the chance of every break in the shooting – she gave me a mix of soliloquies and questions: mainly about my clitoris; always finishing exclaiming words. She told me these exclamations are part of her search for a new way of finding gaps to carry her poetry to an audience and – at the same time – challenge the lesbian bios she is exposed to. Well, these were many goals to achieve while working, I thought.

– When do you exactly start feeling the blood pulsating in your vulva, your clit growing? Volcano! Clit!

– Pufffff … Clit growing? I feel it rather as sharpening! Mmmmm … while this happens I am feeling it rather than describing it.

– Well, you should! If you start paying attention to it, you will grasp more a shiny, swollen future. Vulva! Cliff!

– Oh, yeah! I’ll hang on it!

– We are all bathing in hormones, unclear what these showers do to us. Vulture! Clit!

I changed the conversation. It was getting too much in the direction of someone defining the appetites and diets of my pussy. I started telling her about my thoughts on fashion, or rather the lack of it in contemporary clothing; that I feel being on a daily time travel to the 1950s in how extreme clothes need to show if one is a boy or a girl. It seems to me that girls’ clothes are reproducing their body to the outside and that boys’ clothes are projecting them into the future. Asset versus option. Stupid optionalism wins today. It’s time versus space.

– Fake Adversus!! Vulnerable! Clit! – she exclaimed, while moving her hand in the pockets of her gray uniform pants putting some pressure onto her vulva.

– Working in a theatre in Munich last fall during Oktoberfest, I found myself thinking of the modesty of those dirndls. Do you like them? I know they are part of a very traditional and conservative culture, but somehow all those tourists wearing them diluted that meaning and made me see for the first time how forgiving this costume can be to the body. No matter if those women are older with a big butt or very young with small breasts, they all look totally okay in it. They actually look dressed and not on display.

– I see your point but I just fucking hate those shitty lace edged tits! Vulva! Click!

– Yeah! Ok! I just wanted to give it a chance! But got you! … I agree … If you think of this army of cameltoe leggings drying up their owners’ pussies and amplifying cellulite to ungrateful heights never heard of … it is actually worse than the 1950s!

– Vulgar! Clit!

The director asked the team to play some fucked up country music the whole day; all our words and thoughts had to sneak through the conquering rhythms of his soundtrack. I felt I was wandering in sad, sublime and comical landscapes while engaging with my security shrink; healing and wounding.  Her words made me quite hippie trippie. This desperation! This split mixed with poetic growing tissue! Loved it, loved her.

When I went to bed I had been transformed Orlandoesque into a man but will keep on looking like a woman. Cavernous Bodies. Bod I yes.

A hilarious day. We had a shoot in a pool with a five metre diving platform. At some point I stood high up on the platform facing a huge panoramic window, the team looking at me while I stared through the window at the entrance gate of the 9th German Rabbit Convention. Quite something if you think we were just a stone’s throw away from the German Literary Archive in Marbach. We ended up in this location because the spa was owned by the family of my boyfriend Ziggy Calnback. He explained to us that at this convention people meet to exchange the best rabbit recipes and have an elaborate cooking competition. Beside it is a side show with a rabbit petting zoo, where artists do performances with rabbits or show artworks about rabbits. Animal rights activists protest each convention. It is like a sort of bienniale but lasts three to five days only. For Ziggy’s family this is a great time, since the people attending the convention and the demonstrators come to their spa at the end of the day to relax.

The day after I got badly drunk. I went to this hipster bar in Berlin called the Dildo Deals. Once a week polyamorous people exchange there all kinds of sex toys. At some point we ended up in this hilarious conversation about contradictions. It started with two attendants articulating concerns about their rubber dildos being vegan. Someone else responded that they had better confront themselves with how vegan is the bloody coke that they so much enjoy snorting. This gave one of my favourite graffitos – I am vegan because my body is not a fucking graveyard – quite a spiced up meaning. Both enter body. Both are material. Turquoise dildo and white powder.

I was so bubbly drunk at some point in the discussion that I shared a dream from last night where I was flying with Emirates to Dubai. There were dozens of sheiks plus tons of kids in first class and drunken capitalists buckled up around a floating bar in business class counting the bolts of the flying aluminum tube heading towards Australia. Somebody peed in his pants.

Can we make a rule? For each bad thing we tell each other we should also share a story with some kind of beauty.

Qui ?

AA

– Qui êtes-vous ?

– Je suis moi.

C’est ce que j’ai tout de suite répondu quand on m’a posé la question.

– En êtes-vous sûr ?

Je ne crois pas que le doute soit venu à cet instant-là.  Je prenais cette conversation comme un jeu. Bien qu’elle ait davantage ressemblé à un interrogatoire. Mais ce pouvait être une sorte de distribution des rôles, une pièce de théâtre à deux personnages, à deux voix, l’une posant des questions, et l’autre y répondant.

– En êtes-vous sûr ?

– Oui… Je crois.

C’est ce temps d’arrêt qui m’a été fatal. Et cette atténuation venue ensuite. Il l’a compris comme un revirement alors que ce n’était qu’un simple signe de politesse.

– Vous croyez ? Vous n’en êtes donc pas sûr ?

Après, il avait beau jeu de me pousser dans mes retranchements.

– Alors, dites-moi, qui êtes-vous ?

 La façon dont il répétait sa question avec les mêmes mots mais sur un ton différent, avec une urgence que je n’avais pas sentie la première fois, urgence qui m’obligeait à donner une autre réponse, la façon dont il répétait sa question me déstabilisa. J’aurais pu donner mon nom, je n’y ai pensé qu’après, dire, je m’appelle un tel, j’aurais gagné du temps ou, qui sait, il aurait peut-être cessé ce jeu qui ressemblait de moins en moins à un jeu. Mais sur le moment, j’étais trop investi par la scène, trop surpris par le tour qu’elle prenait pour pouvoir m’en détacher, pour faire un écart, un pas de côté.

– Qui suis-je ?

Je cherchais à gagner du temps mais il devait sentir que ma réponse manquerait d’assurance cette fois.

– Je suis moi.

Pourquoi ai-je fini par répéter la même chose et qui plus est, d’un ton si peu convaincu? Tout à coup les certitudes, tout à coup le savoir se dérobait, tout à coup j’avais glissé hors du monde, dans un gouffre où rien n’existait plus ou plutôt, les mots avaient disparu, le langage, et le nom que j’aurais pu prononcer avec détachement la minute d’avant, en répondant avec simplicité à sa question, je ne le retrouvais plus. Comme un objet égaré qu’on est sûr d’avoir rangé quelque part et qui n’est plus à sa place, et dont on a le sentiment pourtant qu’il ne peut pas être à une autre place. On aurait pu penser qu’impressionné par la situation,  j’avais oublié mon nom sur le moment, fugitivement, mais dans cet oubli, il y avait quelque chose de plus définitif qui ressemblait un peu à ce qu’on nomme, en astrophysique, un trou noir.

Je ne crois pas avoir encore dit que cette conversation avait lieu par téléphone, j’entendais sa voix comme il entendait la mienne mais la voix, lorsqu’elle est seule présente, lorsque le corps ne vient pas en distraire, ni le visage, ou un sourire, une expression des yeux, la voix révèle la moindre émotion. Il se taisait ou plutôt, j’entendais nettement son silence, son silence prenait corps, se tenait solidement entre nous, et j’en voyais la forme, une sorte d’objet oblong et noir. Le dernier mot s’était éteint depuis longtemps et c’est moi qui l’avais prononcé, et ce mot, c’était le mot moi, ilot fragile et précaire, menacé par la tempête, les vagues de la mer.

– Vous croyez que je suis dupe ?

Cela dit sur un ton légèrement menaçant, légèrement seulement, juste assez pour se demander si la menace était réelle ou imaginée. Dupe de quoi ? Je fis une tentative pour essayer de remonter de l’abîme.

– Je ne comprends pas.

Puis  j’ajoutai :

– Je ne vous comprends pas.

Cette fois les rôles étaient définitivement distribués. Il y avait l’attaque et il y avait la défense, ou plutôt, il y avait l’accusation et la défense. Une défense qui laissait à désirer. Comme toutes les défenses, bien sûr. Quand on est dans son droit, quand on prend l’accusation en compte, on lui prête une existence, on laisse entendre qu’elle aurait une raison d’être.

– Vous savez très bien de quoi je parle.

J’aurais pu répondre à sa place, tant je m’attendais à cette phrase. Durant un bref moment, je me demandai même si ce n’était pas ma propre pensée qui l’aurait provoquée, et le moment d’après, je n’étais plus sûr de ne pas l’avoir moi-même prononcée. Pourtant, c’était bien sa voix, en tout cas, ce n’était pas la mienne.

– Non, je ne sais pas, je ne vous connais pas.

Je disais enfin la vérité, je disais enfin des choses dont j’étais sûr.

– Moi, je vous connais.

– Je n’en doute pas.

– Alors comment expliquez-vous que vous ne me connaissiez pas ?

– Je n’explique rien.

– C’est vous qui m’avez donné votre numéro de téléphone.

– Je ne m’en souviens pas.

Si c’est le cas, pourquoi m’avez-vous demandé qui j’étais ? Voilà ce que j’aurais dû dire.

– Autrement comment l’aurais-je eu ?

– Je ne sais pas.

Et puis j’y pensai enfin.

– Pourquoi m’avez-vous demandé qui j’étais si vous me connaissiez ?

– On ne connaît jamais vraiment quelqu’un.

Je regagnai un peu confiance en moi, puisqu’il répondait à ma question, cela signifiait que j’existais, que je pouvais initier quelque chose, influencer quelqu’un, en tout cas faire en sorte qu’il réponde à mes questions.

– Et vous, qui êtes-vous ?

Plus sûr de moi, je poussai mon avantage au maximum, oui, c’est à ce moment-là que je sentis que je l’avais en mon pouvoir.

– Qui je suis ?

Il usait des mêmes subterfuges que moi mais cette fois, c’était à son tour de chercher à gagner du temps.

– Je suis vous.

Riposte

AA

J’ai déboulé du fond de l’arène, tête baissée, le feu aux reins, la fumée aux naseaux, crachant plus d’écume qu’une vague déferlante et soulevant plus de poussière qu’un troupeau, ainsi sans traîner j’ai gagné ma table de travail à laquelle je me suis assis pour écrire. On pourrait me prendre pour un garçon studieux. Ma chaise croit que je suis notaire. J’ai bien travaillé à l’école. J’ai appris la langue docilement. Je suis devenu un pion de la syntaxe. Je suis à ses ordres. Je connais presque tous les mots. Le système en vigueur n’a rien à redouter de moi. Je veille au bon usage de la langue qui le supporte et le soutient, une langue de bois, un bois dur et précieux : je sculpte là-dedans des petites figures, des petits reliefs. Je festonne. Audaces d’ébéniste.

Du moins semble-t-il.

Car le taureau est en moi.

Je le contiens. Sa violence contrariée ne cesse de croître, elle m’habite. Tous mes muscles en sont pleins. Je bouge à peine, deux doigts sur ma feuille.

Le taureau rue et piaffe. J’oppose au monde un visage souriant.

Parfois pourtant, je n’en puis plus, je cède, je lâche mon taureau. Il charge. Il distribue des coups de tête. Il balance ses sabots dans les murs. Il encorne deux ou trois épouvantails. Mais bien vite, je le rappelle. Sa fureur se dilapide au-dehors, elle est presque sans effet. Le monde est trop vaste.

Je ravale mon taureau.

Il m’est plus utile dedans.

Je le bride, comme un bœuf. Il va tirer mon train de munitions.

Je mets sa colère au travail. J’apprends à celle-ci la patience et la ruse.

Souvent, il y a sa corne dans mon rire.

Cependant, j’ai cinq doigts à chaque main dont je peux faire deux boules comme Cassius Clay, au bout de mes bras maigres. Mon sang s’affole, se précipite, citerne tirée par quatre chevaux écumants. Je grandis. La fonction crée l’organe : il me pousse des muscles. À partir de maintenant, vous risquez à tout moment de recevoir dans l’œil un bouton de ma chemisette.

             Vous entendez ce galop ? Des bisons, cette fois ? Ce sont mes doigts impatients qui tambourinent. Tous mes nerfs se hérissent et dardent. Chacun veut mordre ou foudroyer. Ces vers ont faim d’un cadavre : ça devrait se trouver. Je suis sur une ou deux pistes sérieuses.

            Et, par exemple, vous avez vu cette tête, ce mufle épanoui, je veux y goûter, moi, à ce museau, j’ai le couteau, le vinaigre, tout est prêt pour un rapide festin au coin de la rue. Je n’ai plus d’articulations que mâchoires. Vous ne m’échapperez pas, nuisibles fromages, on vous connaît encore là où la gloire ne parvient pas, grâce au rayonnement extraordinaire de votre puanteur.

Oh mais il est bien vrai que la chaise disloque en se disloquant ! Il est vrai que la bouteille fracassée sur le comptoir devient une gueule béante de crocodile : face à moi, soudain, un troupeau de gnous en débandade. La lumière tamisée de la lampe m’invite à saisir son pied contondant.

            Quel piètre usage ai-je fait de mes os jusqu’à aujourd’hui ! C’est bien simple, je ne m’en suis pas servi. L’épaule, le coude, le genou, je ne me savais pas si lourdement armé. Voyez comme le talon écrase, enfonce, défonce, rien ne lui résiste !

Enfin mon rire a brisé ses chaînes ! Ni trilles de rossignol dans l’azur réjoui, ni sonnailles de chevrette dans les alpages, mais le staccato caractéristique de l’épine dorsale de l’homme dévalant son escalier tel un petit train à crémaillère incontrôlable. Mon rire sonne : décrochez. Ecoutez ce qu’il a à dire. Tout ce verre ne pouvait éternellement tenir debout sur un pied.

Ni l’arbre rester planté là à attendre : ça y est, je sais fabriquer les allumettes. Je sais gaver les oies avec un entonnoir. Ainsi s’introduira mon rire entre vos lèvres pincées. C’est un rire large et sonore. Tout est creux pour lui, il entre dans le rocher le plus compact, il le fera éclater quand je le déciderai.

Cela ne tardera plus. J’ai épuisé jusqu’à la dernière goutte mes réserves de patience, d’indulgence, de complaisance. Je n’ai plus de larmes. Il va bien falloir que je migre vers un autre point d’eau. Et qu’elles jaillissent ailleurs. C’est une menace que je formule. Dois-je la répéter en hurlant ? J’ai crevé trop de sacs de sable : c’est maintenant le désert chez moi. Le scorpion aiguille gentiment le visiteur égaré dans les dunes. La vaste famille des cactus compte dans le nombre des espèces voisines de la pâquerette et du bouton d’or.

Pique-niquons sur l’herbe ?

Je me suis trop longtemps contenu. Avec de plus en plus de difficultés cependant et de défaillances. Bâiller me trahissait, je ne retombais pas toujours sur mes pieds, je devais à chaque fois ravaler mes coudes. Pourquoi faire corps ainsi ? L’éléphant de porcelaine prudemment revend son petit magasin. Hors de moi enfin, je trouverai des solutions. Je peux exploser à tout moment, n’importe où.

En attendant, je milite. Pas une ondulation fauve et souple de la flamme qu’elle ne m’ait vu d’abord exécuter devant elle dans ce cours du soir auquel assiste aussi le cobra. Je réveille le tigre endormi sur ses vieux réflexes, comme s’il suffisait encore de rugir et bondir pour obtenir satisfaction. Nous préparons son grand retour : il va surprendre. J’ai ce conseil pour le requin : laisse-toi guider par les phares et les balises. La mygale aussi s’était perdue, pauvrette, dans la sombre forêt amazonienne : je fraye pour elle un chemin jusqu’à nos chambres claires.

Voilà mon secret : je distrais en dansant l’attention de celui que je piétine, qui se gifle en m’applaudissant.

Insomnie

AA

J’ai perdu le sommeil. Je me suis retournée sur mes pas et il ne me suivait plus. Il s’était détaché de moi, et j’errai sans lui dans la nuit.

Autrefois, mon sommeil allait de soi. Ce tiers de ma vie, ce repos si simple, était précisément ce qui n’était pas à penser. J’avais trente ans et je dormais comme une adolescente. Tenue par rien, sans horaire, sans enfants. Certes, l’angoisse frappait presque dès le réveil. Le vide. La tentation de me rendormir. J’écrivais tard dans la nuit, à ma guise, à mon possible. À mon seul désir, comme dit la Dame à la Licorne, qui est aussi accompagnée d’un lion.

Quel fauve a mangé mon sommeil ? Je le traque dans l’ombre. J’ai des pistes. Le tueur a laissé des indices.

Dans la Fin des temps, le meilleur livre de Murakami, il faut être amputé de son ombre pour pénétrer aux confins du monde. Le narrateur lit des rêves dans des crânes de licornes. Une image s’est implantée dans mon propre crâne – un effroyable enclos où les ombres parquées, tranchées au pied des arrivants, pleurent la perte de leur moitié. Et ceux qui vivent sans leur ombre, je me souviens d’eux comme errants. Cette errance, je l’ai associée à l’insomnie.

Errer sans ombre : ne pas dormir.

Le sommeil est notre moitié. Il est nous pendant notre absence. Il est notre moi de refuge, notre moi de secours. Sans lui nous sommes seuls sans cesse avec nous-mêmes, et c’est une souffrance que ne soupçonnent pas les dormeurs.

Mes compagnons d’insomnie sont très nombreux. La moitié de la littérature, et du cinéma, parle d’insomnie. Et la moitié des gens que je connais sont insomniaques. J’écoute avec envie les témoignages de mes amis dormeurs. Eux m’écoutent comme les marmottes écoutent les lièvres. Une comptine de mon pays dit que les lièvres dorment les yeux ouverts. La marmotte hiberne huit mois sur douze, et le reste du temps elle fait la sieste.

Le dormeur peine à imaginer une vie sans sommeil. L’insomniaque dort par lambeaux qui lui permettent d’imaginer ce que serait une nuit complète. Les meilleurs jours, il se persuade qu’il a « plus de temps » que le dormeur béat. Au bout du désespoir, rendu idiot de fatigue, « l’ultime refuge de l’insomniaque est de se penser supérieur à ceux qui dorment » : ainsi parlait Leonard Cohen, qui a passé sa vie à ne pas dormir.

Un ami me dit qu’il ne se suicide pas parce qu’il dort. Il pose sa tête sur l’oreiller, et clic. Un interrupteur. Il se sépare de lui-même.

« 30 mars. Nuit affreuse. Après certaines veilles, nous n’avons plus le choix qu’entre commencer une vie nouvelle, ou en finir ». C’est Cioran qui écrit ça. Les gens se suicident, disait-il, parce qu’ils ne dorment pas. Le jeune Cioran marchait toute la nuit. C’était à Sibiu, en Transylvanie. Être avec soi sans cesse, voilà la damnation. L’insomnie est le démon qui tient Cioran par la main. Il n’y a qu’eux dans le brouillard de la petite ville roumaine, eux et quelques vampires en éveil. Se quitter, s’interrompre, se laisser quelques heures est un rêve impossible. Le couple de soi à soi, c’est l’enfer. Se tuer pour dormir enfin.

Le livre de Cioran s’intitule Sur les cimes du désespoir, rien que ça. Cioran est le saint patron de l’insomnie. Mais il y a Proust aussi, et Pessoa, et Duras, et Kafka, et tant d’autres champions de la fatigue… Livres chéris, je vous lis la nuit. Je bois le lait de votre tendresse. Je me souviens de vous comme des halos laiteux. Ma mémoire n’est pas bonne, l’insomnie enraye la mémoire courte, et puis j’aime le présent, et à mon âge j’attends toujours incorrigiblement le futur. Alors je vous cite ici en vous réinventant.

« Elle a déjà appris à dormir. » C’est une des phrases les plus terrifiantes que je connaisse. Sur la planète Solaris, l’océan, d’une matière inconnue – un plasma, une sorte de gelée – envoie aux explorateurs ce qui lui manque le plus. Et ce qui manque à Kelvin, c’est sa femme. Il est veuf. Elle revient. La voici. C’est elle. Il l’aime. Ils font l’amour. Sa peau est chaude. Son cœur bat. « Elle a déjà appris à dormir ».

J’ai longtemps cru que c’était une phrase de Stanislaw Lem dans son roman Solaris. Kelvin tente inlassablement de se débarrasser de ce monstre si attirant, sa femme qui n’est pas sa femme et qui est pourtant sa femme. Elle dort mais elle ne meurt jamais. Explosion, satellisation dans l’espace, égorgement... Cela pourrait être comique, façon dessin animé, mais c’est effroyable. Son sang est rouge mais au microscope aucun de ses atomes n’a de noyau. Elle est un vide. Elle est la revenante absolue.

Kelvin, on le comprend, en perd le sommeil. D’ailleurs – c’est un topos des films d’horreur – le monstre vient quand nous dormons. Il profite de notre absence pour apparaître. Dans la chambre. Dans la cabine spatiale. Dans nos rêves. De quoi garder les yeux ouverts. Tout insomniaque est un guetteur.

Le kelvin est l’unité de température de base. Zéro kelvin c’est le froid absolu :- 273 degrés centigrade. Dans un livre, qu’on le lise ou qu’on l’écrive, on espère toujours que tout ait rapport avec tout… Mais je viens de relire Solaris en entier, et je ne trouve nulle part la phrase : « elle a déjà appris à dormir ». C’est un ajout du réalisateur de la première adaptation au cinéma, le génial Tarkovski. Cet ajout condense tout le roman. Il l’améliore.

Chacun invente un roman dans le roman.

Near Death Experience

AA

Allez hop du cran bon sang avant l’heure c’est pas l’heure après l’heure etc. le moment a été fixé se fixait de lui-même ce moment que tu as attendu depuis trois mois voire toute ta vie ce moment que tous désirent sans se l’avouer la mort est un acte de foi sans lui comment pourriez-vous supporter tout ce que vous supportez chaque jour « éperdument » depuis trois mois idée fixe en lieu et place de l’obsession

Oui j’arrive Gérard Unika Ernest Walter Virginia William Ingeborg Cesare Sophie Sylvia et pourquoi pas vous Cicéron Sénèque Lucrèce moi aussi ai bu le filtre jusqu’à la lie l’hallali comme toi non morir Seneca non moriiiiir hahahahahaha eh ben si bien fait pour vos gueules nah

J’ai depuis toujours été dicté comme un somnambule réservez-moi une place d’honneur parmi vous j’arrive au plus près de toi Paul oui toi surtout au même endroit ici même toi qui en deux phrases a démoli M.H. oui la métaphysique c’est au four crématoire qu’elle s’est accomplie les âmes incinérées volent en haut on n’y est pas hébergés à l’étroit comme un somnambule dicté

C’est ça le fil de la vie mon vieux c’est l’amour c’est la femme mais c’est aussi le whisky le filtre d’amour fou l’amour de deux fous furieux détraqués de cap en pied somnifères whisky programme précis arrêté depuis trois mois pour que cesse enfin l’obsession l’obnubilation démentielle absurde de penser à deux une installation de Kusama voilà ce que c’était miroirs en abyme de nos deux folies Dostoïoevski sous LSD version x

La parole soufflée la vie dans la citation dans le name-dropping nous ne sommes au mieux que l’émulsion d’un soliloque immémorial la voix à grand-peine d’un oratorio fractal une phrase arrachée à la limite toujours la même jamais elle-même revenant de loin nombreuse saccadée cette folie insensée d’écrire s’ils savaient quelle paraphrase incessante est ta pensée à quoi pensez-vous à l’impossibilité de ne pas penser un flux continu impossible à endiguer de ré-citation avoir de la suite dans les idées même pas peur s’en fout la mort nos âmes avant incinération directement numérisées Dieu existe mais il ne prend jamais rendez-vous avant on mourait pour rejoindre Dieu désormais c’est pour s’en débarrasser le seul acte qui ne puisse rater pour ne pas le rejoindre la seule question philosophique sérieuse allez il est temps plouf

qu’est-ce que je fous là tuyaux perfusions bruits où ne faut-il pas en venir pour renaître mon bon monsieur j’ai l’air malin avec ce tuyau dans le méat urinaire et l’infirmière inhumaine de service qui vous traite comme un chien vous aussi madame vous serez malade un jour avec tout le respect que je dois aux animaux les rats de laboratoire les poulets en batterie les veaux éviscérés vifs

Me suis toujours senti comme un cobaye il y a huit mois le bip de la puce électronique dans ma tête je l’entendais je suis une citation de ton roman ils téléchargent en direct toutes « mes » pensées horreur de ma bêtise périphrasée l’âge nouveau où de Dieu seule la mort nous délivrerait

Oui cobaye les électrodes ont toujours été là la vivisection la cervelle à crâne ouvert les synapses offertes à disposition du premier passant j’avais envie de tuer quelqu’un la jouer « à balles réelles » c’est ce que j’avais dit à toi mon meilleur ami il y a déjà plus d’un an quand les carottes ont commencé à sentir le roussi les ennuis à trois kilomètres la catastrophe en bande-annonce chronique d’une mort annoncée

Le canon dans ta bouche mec the dick in your mouth bitch ça sera toi ou moi crevure je te ferai sauter la cervelle ducon il ne doit en rester et finalement j’ai fait sauter la mienne d’une autre façon la littérature et le droit à la mort je voulais que ce soit indolore vivement le droit à tous à la pilule gratos de la mort la vie n’est pas un jeu la mort non plus la vie est un jeu la mort aussi l’amour j’ai joué j’ai perdu

Mort : immortel mort à nouveau immortel à nouveau vivant quoi humain tout simplement est humain tout ce qui est capable de jouer avec la mort la vie n’est pas ce qui s’effraye etc. garde ton baratin pour toi G.H. tout le monde le sait que t’es mort de trouille en ayant vent de l’approche du choléra à ta porte tu chiais dans ton froc de professeur moisi en posant à la Sapience infuse Arthur lui est mort dignement dans l’extase même ainsi ai-je failli finir

Pour en finir encore et encore je ne peux pas continuer je vais continuer tu es comme un chat sept vies t’ont été données plus qu’une ou deux à en tirer et enfin ce sera fini pour de bon la pulsion de mort est l’envie de revenir à l’inanimé comme on sait dès tout petit j’ai joué littéralement avec le feu me suis brûlé les doigts dès l’âge de deux ans téméraire pas courageux on ne me refera pas je vis tout aveuglément je suis pas réfléchi je pense sans cesse à en crever mon cerveau toujours en passe d’exploser farcie d’idées les leurs les miennes c’est tout comme je subis la pensée elle m’insémine m’encule à sec me viole pendant mon sommeil ça me pense je suis pensé je pense oui mais je ne réfléchis pas

Et je suis là comme un benêt pour la énième fois interné Lenze Gérard les deux Friedrich Antonin  Philippe et drechef Unika Sophie Sylvia Nelly Ingeborg venez tous à moi à mon aide tous pour un l’absence présent de Dieu pour tous la vérité est qu’il n’est pas mort du tout il n’a jamais été aussi vivant

Tiens c’est qui celle-là elle est nouvelle ou quoi elle vient d’arriver les yeux vers pers moi pervers le flair à l’affût l’instinct primal nutz on ya chains mince alors elle fonce droit vers moi elle

Le rêve du cheval : perspective cavalière de l’auteur

AA

Je fais souvent le même rêve : un cheval se trouve dans mon salon. Ce rêve n’a rien d’un cauchemar. Je ne sais pas comment l’animal a fait pour monter les quatre étages qui mènent à mon appartement. Peu importe. Il se tient debout au milieu de la pièce et mange tranquillement son foin entre le canapé et la bibliothèque. La table et le lustre ont disparu — c’est normal, il fallait bien faire un peu de place pour la bête. Il s’agit d’ailleurs d’une fort jolie bête : un hongre mesurant au moins un mètre soixante-dix au garrot, athlétique, arborant une magnifique robe gris pommelé, une crinière abondante, de puissants jarrets, un œil vif et doux, des naseaux luisants. « Un cheval de steeple-chase », expliqué-je parfois à mes voisins perplexes.

En effet, si le rêve comporte plusieurs variantes, deux données sont immuables : le cheval gris et les voisins qui viennent se plaindre du bruit que font ses sabots au-dessus de leurs têtes. Il s’agit d’un homme et d’une femme d’une soixantaine d’années que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, mais qui remplissent ici très bien le rôle de voisins. Le couple se tient dans l’embrasure de la porte tel un reproche vivant. Je fais d’ailleurs preuve d’une rare déférence à leur égard même si je trouve qu’ils exagèrent un peu : ce n’est qu’un cheval et je suis chez moi après tout. Décidément, on ne peut plus rien faire de nos jours sans avoir tout le monde sur le dos. Quoi qu’il en soit, je m’empresse de leur demander s’il y a du foin dans les marches ou dans l’entrée et, sans attendre leur réponse, je leur dis que j’enverrai quelqu’un nettoyer l’escalier. Il est vrai que je dispose toujours de beaucoup de moyens dans ma vie onirique et il n’est pas rare que je diligente des domestiques pour régler certains problèmes secondaires qui m’empêchent de rêver à mon aise. Voilà qui est bien pratique, je vous assure. Mais très vite arrive le moment où le cheval veut se dégourdir les jambes et commence à se déplacer dans la pièce. Ses fers font un bruit infernal et le parquet ploie à chacun de ses pas. C’est un problème, je ne peux plus le nier. Il y a aussi la litière qui s’accumule au milieu de la pièce. Toute cette paille souillée finira bien par s’écouler chez mes braves voisins. Puis il y a l’odeur. Que dire ? Ceux qui n’ont pas l’habitude des écuries peuvent être indisposés. Je le conçois bien. Cela peut surprendre.

Or, le plus étonnant dans cette histoire est sans aucun doute la rhétorique dont j’use pour me dépêtrer de ce bourbier. Quel aplomb ! Quelle répartie ! Moi qui dans la vie réelle n’arrive pas à placer deux mots au cours d’une conversation, qui me bats avec une langue lourde et maladroite, me voilà qui me lance dans des explications volubiles et qui multiplie les effets de manches. Je souris largement. Je fais de grands gestes. J’ai réponse à tout. Mes mots claquent comme un fouet. Ma mauvaise foi est sans bornes. Le bruit des sabots ? Le maréchal viendra mettre des fers en caoutchouc aux pieds du cheval. Insalubrité, vous dites ? J’explique avec douceur et condescendance que ce n’est rien, qu’il ne faut pas s’en faire pour si peu, qu’après tout il a suffi d’une toute petite heure à Hercule pour détourner les eaux de deux fleuves et nettoyer les écuries d’Augias qui n’avaient pas été curées depuis trente ans (ce qui est loin d’être le cas ici, vous en conviendrez). Les voisins n’ont pas le temps de parler. Le cheval soulève la queue et laisse tomber sur le tapis une fournée de brioches fumantes. Je m’esclaffe en les voyant froncer les sourcils : « Vous ne supportez pas l’odeur ? Come on ! You’re kidding me ! That’s horseshit ! » La main posée sur la croupe de l’animal, je suis particulièrement fière de ce jeu de mots, même si je sais pertinemment que ni l’un ni l’autre de mes détracteurs ne parle anglais. 

Donc voilà, plusieurs fois par an, je me retrouve avec ce cheval dans mon salon. Je me fiche éperdument de savoir ce que signifie ce rêve. Je ne me l’explique pas, même si — entre vous et moi — j’ai ma petite idée sur le sujet. Non, mon véritable plaisir réside dans la fulgurance des images. Quelle joie d’observer cet incroyable animal parmi mes meubles ! Quel bonheur de voir mon sur-moi sonner à la porte sous les traits d’un couple de retraités ! Quel triomphe de discourir avec autant d’aisance ! Une explication viendrait tout dégonfler, tout mettre à plat. Une explication et c’est l’affaissement du rêve.

Il me semble qu’il en va de même pour la littérature. Qu’est-ce que cette manie de chercher des explications dans les livres ? Ne comptez pas sur moi pour entretenir ce charmant petit vice. Voyez-vous, ce que je recherche dans les livres, c’est une dimension supplémentaire. Pour cela, il ne faut surtout rien expliquer. La tâche du romancier est sans doute beaucoup plus modeste qu’il ne veut le croire. Le plus simple n’a pas encore été dit. Or lire entre les lignes est si épuisant et construire — bâtir, échafauder — une œuvre est si pénible. Voilà pourquoi j’affectionne tant la perspective cavalière. Si celle-ci ne représente pas la réalité (elle déforme sensiblement l’objet représenté), elle permet tout de même de représenter sur papier des objets qui existent en trois dimensions. Sans point de fuite, la perspective cavalière est jugée « incorrecte » pour l’œil humain. Elle présente donc peu d’intérêt pour l’artiste plasticien, mais se veut fort utile pour l’ingénieur. C’est d’ailleurs en ingénieur que je m’efforce d’écrire et de rêver. Tout est dans la conception. Il faut que ça tienne debout. Je n’ai rien contre les cauchemars, mais je ne supporte pas de mal rêver. Cela m’exaspère et je me réveille. 

La plaque en métal émaillé

AA

C'était un mardi d'avril. Nous sommes entrés dans le cimetière. Il y a eu des retrouvailles, des présentations, des embrassades, des paroles attristées, quelques larmes même. Nous avons marché assez longtemps dans des allées rectilignes. Il y a eu des mots, de la musique, des pétales de roses, des condoléances, et nous sommes repartis par d'autres allées, parallèles et perpendiculaires, en suivant le mur. Presque à la sortie, j'ai vu la plaque émaillée. Je me suis arrêtée, j'ai regardé la pierre, toutes les plaques de fonte qui y sont vissées, et, fixés verticalement aux montants métalliques, les panneaux de pierre en forme de tables de la loi – nous étions dans le carré juif. J'ai lu les noms, Rosenblatt, Breytmann, Hirsch, Horviller, Goldenstein, Weisler, Samey, tant de noms différents sur une seule tombe, tous des noms de morts en 1898, presque tous en mai, ce n'est pas une sépulture de famille, c'est une fosse commune. La plaque en métal émaillé, verticale, est, simplement, rectangulaire, elle porte le nom d'une femme, décédée le 2 mai 1898 à l'âge de 20 ans, regrettée de son fils et de sa famille et c'est cette formulation qui a attiré mon attention, comme si le fils ne faisait pas partie de la famille, priez pour elle, dit encore la plaque.

            Je ne prie pas.

            Mais j'écris.

            Nous sommes rentrés chez nous. Je l'ai trouvée dans l'état civil du dix-neuvième arrondissement de Paris, que j'avais choisi parce qu'y vivaient et y mouraient des pauvres et des juifs. Une maroquinière, fille d'un mécanicien et d'une mère sans profession, née à Mulhouse, une famille d'ouvriers qui vivait impasse du Montferrat, comme s'est appelée la rue de Chaumont, aujourd'hui près du métro Jaurès, et c'est là qu'elle est morte, chez ses parents. Pourtant elle avait un mari, c'est même lui qui a déclaré le décès, ainsi j'ai appris qu'ils vivaient dans le dixième et j'ai pu trouver leur fils, qui est né chez ses parents et qui la regrettait sans l'avoir vraiment connue puisqu'il n'avait que cinquante-cinq jours quand elle est morte. Le garçon s'appelait Fernand Dreyfus et je me suis demandé si ce n'était pas un nom difficile à porter, à Paris, ces années-là. Je n'ai pas pu m'empêcher de compter qu'il était né cinquante-six jours après la parution de « J'accuse ». Il me semble que la formule « Regrettée de son fils et de sa famille » excluait le père. J'ai appris qu'il s'était remarié deux ans après. Sans doute n'est-ce pas sa nouvelle épouse, mais les grands-parents maternels qui se sont occupés du petit Fernand.

            C'est un vendredi de mai. Je marche vers le cimetière. Ils sont venus à pied par la rue de Flandre, suivant Benjamin et Josephine. À l'entrée, par respect pour les morts, Lucien dépose le garçon, qui était sur ses épaules, et le prend par la main. Ils avancent dans les allées rectilignes. La grand-mère dit c'est ici, tous s'arrêtent, un cœur de mère ne peut pas se tromper. Elle étale son mouchoir par terre pour le petit Fernand. Assieds-toi, mon chéri. Et le chéri s'assied précautionneusement. Elle sort de son sac un morceau de galette, que le garçon s'empresse de dévorer. On croirait qu'il n'a rien mangé depuis trois jours, dit l'oncle Lucien en souriant dans sa barbe -- parce qu'on ne rit pas dans un cimetière. L'enfant n'a que quatre ans et pas tout à fait deux mois, il ne sait pas lire. Il n'épèle pas les noms ni les âges des morts, il ne sait pas que la petite Berthe Rosenblatt n'avait que dix mois quand elle est morte. Il n'a pas conscience des inégalités sociales que pourtant il subit et qui ont fait que tous ces gens ont vu leurs corps réunis dans cette tombe. Il se contente de manger le morceau de hareng et le deuxième morceau de galette que lui a donnés sa grand-mère. Le grand-père sort de son sac le grand rectangle de métal émaillé, plutôt encombrant que vraiment lourd, et sa boîte à outils de mécanicien. Pendant qu'il travaille, l'oncle Lucien dit au garçon, Fernand, regarde bien, ta maman est là. Comment ça ? Elle est enfermée, derrière cette grille métallique et sous cette pierre ? Les outils que le grand-père a apportés, c'est pour la délivrer ? Et quand elle sera sortie, papa viendra vivre avec nous impasse du Montferrat ? Elle ne se montre pas. Il se demande s'il l'a ratée, peut-être parce qu'il clignait des yeux, ou tournait la tête ? Le grand-père finit de visser les quatre vis qui fixent la plaque et son support à deux des barreaux. Was denkst du, Josephine ? demande-t-il à la grand-mère, l'allemand est une de leurs langues maternelles. Le français est celle qu'ils ont choisie, quand ils ont quitté Mulhouse pour Paris, après la naissance de leur fille chérie, en y laissant les restes de leurs ancêtres, aussi elle lui répond très bien, Benjamin, elle prononce Benyamine, et Lucien approuve, lui aussi, cela va durer plus longtemps que ces pierres gravées. Josephine fait lever son petit-fils, toute la famille reste debout un moment en silence, cela s'appelle du recueillement, mais le garçon ne le sait pas.

            Sur la plaque émaillée, quand il aura appris à lire, s'il revient, le petit Fernand lira Ici repose Mme Irma Dreyfus, Née Irma Haas, décédée le 2 mai 1898 à l'âge de 20 ans Regrettée de son fils et de sa famille Priez pour elle.

            Mais aujourd'hui, 2 mai 1902, il est temps de rentrer. Je les suis. Dans la rue, Lucien reprendra Fernand sur ses épaules. Je les abandonnerai quand j'arriverai au métro.

Le principe du hibou

AA

Chaque fois que le Trésorier-payeur lève les yeux de son bureau, il croise, accroché au mur, le portrait du hibou que Yuka lui a offert pour leur premier anniversaire de mariage ; et à chaque fois, en souriant, il rectifie, répétant la phrase de sa femme : ce n’est pas un hibou mais une dame blanche. Porter son regard vers cette photographie est devenu chez lui une habitude, peut-être même un rite : que ce soit vers quatre heures du matin, lorsque pris d’insomnie il explore ses dossiers en retard, ou en plein service, dans son bureau du premier étage de la Banque de France, le Trésorier-payeur n’oublie jamais de lever la tête vers la photographie en noir et blanc. Au fil des années, la confusion entre les traits nuageux de sa femme et le duvet lunaire de l’oiseau s’est précisée ; les paupières lourdes de Yuka, son teint de poudre, l’extrême indifférence de son sourire ont peu à peu confirmé le rapprochement, au point qu’il lui semble aujourd’hui incontestable que le portrait accroché au mur soit celui de sa femme. Mais alors, si elle est la dame blanche, se demande-t-il, moi, qui suis-je ? La banque est l'un des noms secrets de l'obsession : aux yeux du Trésorier-payeur, le visage de sa femme possédait la blancheur de ces cartouches où sur les billets de banque un visage apparaît en filigrane. Il y voyait aussi à de la porcelaine ; il pensait à un miroir de nacre ; il pensait à ce flottement laiteux veiné de bleu qui donne son extraordinaire pâleur aux seins. En écrivant ces phrases, souvent, comme le Trésorier-payeur, je ferme les yeux : la nudité de Madame Yuka se compose en rêve, comme si je faisais venir son corps depuis la nappe endormie de mes paupières, depuis ce lac tendre et cru où naissent par bouillons des écumes, des vagues, un univers débordant de visions qui ruissellent comme de la crème, comme du foutre. Il me semble alors que je gravis la pente qui mène au temple, à ses linéaments de foudre violets, et la route s’éclaire à l’envers : c’est l’oeil du hibou qui ouvre ici la marche. Georges Bataille ironise dans une de ses dernières lettres (adressée à Dionys Mascolo, le compagnon de Marguerite Duras), sur la philosophie, qu’il nomme « le principe du hibou » : ouvrir ses yeux la nuit accomplirait à la fin ce que Hegel nomme le savoir absolu ; existe-il une autre façon de voir que de lancer des rayons dans la nuit ? (Je m’adresse à ce pli dans la matière qui s’ouvre sur lui-même, comme le contour en amande des yeux, comme la vulve des femmes). Il arrive que la nuit, le Trésorier-payeur veuille contempler l'autre portrait qu'il possède du hibou (de la dame blanche), (de sa femme). Celui-ci, il ne l’a pas disposé dans son bureau, il préfère le soustraire aux regards des autres. Lorsque le désir lui prend de le contempler, il s’engage dans le tunnel. Ce désir ne lui vient qu’à certaines heures de la nuit, ces heures où la mélancolie nous dicte des actes suicidaires. Le Trésorier-payeur n’a jamais considéré très sérieusement le suicide ; on peut dire qu’il s’en moque. Ainsi répond-t-il à l’invitation mélancolique en allant regarder son portrait secret. Lorsqu’il enclenche la clef dans la porte en fer qui, au sous-sol de sa maison, communique avec la cave, il lui suffit de parcourir jusqu’au bout le long couloir cimenté qui distribue cellier, sèche-linge, local à vélo, pour arriver à ce coude où commence le tunnel. Là encore, une porte en fer bloque l’accès. Le Trésorier-payeur sort l’unique clef qu’il possède du tunnel : elle est rouge, il a pris soin de l’isoler du trousseau en lui trouvant une place dans son portefeuille, dans la glissière de cuir à côté de la carte d’identité. Entrer dans le tunnel implique des gestes qui échappent à la simple mécanique de l’utilité : allumer la rampe des néons qui jettent une lumière blafarde sur l’espèce de trou qui s’ouvre au fond là-bas relève de ces actes qu’on n’accomplit qu’en prononçant quelque formule d’exorcisme. Le Trésorier-payeur sort du tunnel, il se retourne et ferme derrière lui la porte avec cette clef rouge qu’il remet avec précaution dans la glissière de son portefeuille. Il est dans le noir, il aurait pu installer la lumière dans cette partie souterraine de la banque, mais le voisinage de la salle des coffres rendait l’opération risquée. Personne ne sait, personne ne doit savoir qu’il est possible d’entrer dans la banque par un tunnel. Non seulement une telle information exposerait la banque au danger du cambriolage, mais la vie du Trésorier-payeur en serait bouleversée : ses prérogatives lui seraient soustraites. Il existe une pièce dans le sous-sol de la banque, derrière les murs d’archives, où le Trésorier-payeur expose pour lui seul les objets de son culte. Mais quel culte ? Un portrait de hibou est accroché à l’un des murs ; il diffère de celui que sa femme lui a offert en ce sens que l’oiseau est vraiment un hibou, pas une chouette, encore moins une dame blanche ; et surtout, cet oiseau est mort. Plus précisément écrasé. Desséché. Aplati. Dans ces cas-là, il est difficile de trouver le mot. On dit même qu’il n’existe dans aucune langue. Lorsque l’eau s’échappe de la gueule crevée d’un animal, celle-ci se dégonfle. Il avait trouvé la photographie à Paris, dans une galerie d’art du Marais, et l’avait achetée un après-midi que l’artiste, une femme d’une trentaine d’années, faisait visiter elle-même son exposition. Face au portrait du hibou crevé, elle s’était tué. Puis elle s’était laissée aller à comparer le geste de photographier un cadavre de hibou à celui qui documente la célèbre photographie du gros orteil que Georges Bataille a commentée : il s’agissait, dit-elle, de conjurer notre répugnance à envisager le pire. La mort, avait-elle ajouté, c’est ça : une bouillie à la place d’un visage.

Terra franca

AA

suot meis peis. Finalmaing darcheu. Las ultimas quarantot uras sun stattas üna cruschada fiacca tras quai cha Duonn’Antje nomna: la s-chima dal cappuccino. Scha nu vezzast cler, stoust s-chimar il cappuccino, stoust passar la vetta cafelat, per rivar giosom ta tazza, là ingiò chi dà adüna ün rest spür cafè. Là es l’essenza. Uschè ha dit Duonn’Antje e m’ha cusglià d’activar la notizcha d’absenza da mia chartera d’e-mails. Fetsch ün viadi in cruschada n’haja scrit e stüz il laptop. Na, quai nun es vaira, eu nu til n’ha stüz, eu til n’ha tut cun mai in let. N’ha chargià giò ils films da la glista «Ils desch films ils plü trists daspö chi dà film».

Cul laptop sülla plüma sun ils prüms duos films passats sainza am commover zist rabigl. N’ha be stuvü star sü üna jada a tour il cabel per chargiar il laptop. Dat ün sguard sül natel. Ningüns sms. Dürant il terz film n’haja scrit üna glista da to-do’s pels prossems dis. La ventilaziun dal laptop ha cumanzà a schuschurar dadot ed il metal da la vart suot dal laptop es stat bugliaint. Uschea ch’eu til n’ha stüz, til n’ha miss sül vainter sco s-chodalet e n’ha durmi üna pezzina. Darcheu sdasdada suna ida sün secret. Da là in chadafö per cafè e spagnolettas insaladas. Tuornada in let n’haja cumanzà il quart film, ma impustüt ruslignà spagnolettas e lichà grass e sal da las piclas. E darcheu spalà ün puogn plain spagnolettas aint da bocca. Sco ün trax. Trax da spagnolettas. Sun ida in chadafö per daplü spagnolettas. N’ha cuntinuà il quart film. Ma lura m’haja magunada. Üna spagnoletta s’ha missa a travers meis schilöz. N’ha dat ün pêr tuossins. Cret da stendscher. Tuossi e tuossi. Ma la spagnoletta es restada. N’ha tut il natel pel clom d’agüd, vis ch’Annette m’ha tramiss ün linc per ün filmin. Travus subit la spagnoletta e cliccà sül linc:

Ün ippopotam immez ün puoz. El as mouva ün pa stantus am para. Uei! El giascha sün ün oter. Meglder dit: sün üna otra. Duos ippopotams chi’s reprodüan. Il tor cun seis pais schmacha suot aua a la femna e’s schaschina sün ella. Be minchatant sglischa’l inavo ün pa, uschea cha sia amanta po gnir sü ad ajer. Ella respira, implischa ils pulmuns, tanca ajer per la prosma palombada. Fin cha’l tor tilla morda per ch’ella giaja darcheu a fuond. L’ippopotama nu’s defenda e sfuondra. Il tor cuntantà soffla our da las fouras d’nas cha l’aua sbuorfla. E la femna til respuonda fond vaschias d’ajer suot aua, chi sbuorflan sü a la surfatscha. Cul puoz impli da lur sbuorflöz es il filmin a fin.

Eu n’ha ruslignà ün pêr spagnolettas. Guardà amo la seguonda part dal quart film da la glista «Ils desch films ils plü trists daspö chi dà film». Ma propi trist nu’m paraiva’l. Sun ida in chadafö a fümar üna cigaretta our da fanestra, n’ha tut üna cröa aua e darcheu impli la tazza cun spagnolettas. Tuornada in meis cuvel pro’l laptop, meis föcler. Guardà amo duos films sainza am mouver. Tanteraint ün sms da mia mamma. Tilla n’ha respus, ch’eu saja güsta ferm occupada, m’annunzcha però subit cur ch’eu n’haja ün mumaintin. Il settavel ed il ottavel film n’haja guardà ün davo tschel sainza interrumper. Mez indurmanzada. Ils ögls chi tachan. Mal il cheu. Martellar davo il frunt. Minchatant üna spagnoletta. Minchatant ün süerv aua. N’ha ingnorà il sfuollar da la ventilaziun dal laptop. Dürant il novavel n’haja cridà, l’inter film n’haja cridà tras. Stüz il laptop. Durmi.

N’ha insömgià da teis umblin fop cun lö per üna mezza spagnoletta, ch’eu poz l’aint cun la pivatella e picl oura culs daints. Eu lasch cular ün païn spüda aint illa foppa da teis umblin per tilla lappar oura e laschar cular l’aint darcheu. Aint in teis umblin es ün guot da ruschè. Tü riast ed il ruschè es ün coral chi cula giò da tia flanca e sül süaintamans. Strupchats da la chalur, giaschaina süls süaintamans illa sumbriva da l’abitacul da betun, spettain cha’ls dis chanins passan. S’imaginain la riva d’ün aual alpin. I savura d’aua frais-cha, da crappa bletscha, da sablun ümid e da müs-chel. Crappuns schmuottats da l’aua lung las rivas fan il let da l’aual. Tanter lur flancas glischas ün pêr bollers. Mantunats ün sün tschel ed inchastrats. Crappa obediainta. L’aua percuorra la crappa e sbocca fond s-chima in üna foppa. Cun peis e vantrigls illa s-chima, sezzaina a la riva. L’aual schuschura. Schuschuri. Schuschuri. Stanglantüm crescha sü dal vainter aint il cheu. Schuschuri. Schuschuri. Schuschuri. Stanglantüm crescha tras il pet our da la bratscha fin illa pivatella. Schuschuri. Schuschuri. Stanglantüm cresch’aint il cheu. Schuschurond passa l’aual.

Cur ch’eu sun sdadsada d’eira la tazza cun las spagnolettas cupichada. Spagnolettas, grass e sal sparpaglià dapertuot. Ed il let sbaluonzchaiva. Sturnizi. Tuottüna n’haja impizzà il laptop per verer il deschavel film. Meis ögls süts. Tils n’ha struschà. N’ha schmuantà las pupillas in ün otter da tuottas duos varts. Badà mal la rain. Schlockià spadlas e totona. Fat mez rinchs cun bratscha e batschigl. Stendü las chommas sü vers ils tschêlsura. Pedalà in l’ajer. Pedalà quarantot jadas. Lura n’haja googlà «spagnoletta» e cliccà tras purtrets da la planta simila al trafögl cun fluorinas gelguas e quista fava vi da las ragischs, cha no nomnain «spagnoletta». Il deschavel film nun haja lura plü guardà. N’ha stüz il laptop, drivi la fanestra sper il let. Respirà ajer frais-ch. Sun ida a far la duscha. N’ha laschà cular l’aua choda sur meis chavels. N’ha badà la cascada sülla pel da meis cheu. N’ha fat blera s-chima cul schampo. Ün pa stutta n’haja constatà il charezzar da la s-chima sün mia pel, cur ch’ella cula giò dal corp per svanir i’l scul. N’ha fat daplü s-chima. Sfruschà ferm. Quai m’ha trat adimaint cha mia pel nu lascha tras aua. Eu sun impermeabla. Nu dvaint s-chima. Nu’m dissolv. Lura il sentimaint familiar d’avair chommas stabilas, peis ferms e suot mai terra franca.

 

Come nell’ultimo atto di Moliere

AA

Sabrina

Sono vecchio. Ho sempre freddo, come se vivessi imprigionato in un pozzo, sospeso su un'invisibile acqua morta. Sciarpa, sciarpina e sciarpone non sono mai abbastanza; nemmeno la coperta di lana ereditata da mia madre può riscaldarmi. Il mio petto trema, squassato dai colpi di tosse, che si perdono lontano, si rincorrono nelle stanze, scendono le scale, s'arrestano sul portone del palazzo, dove mi attendono come prezzolate, gementi prefiche. Sono a mio agio soltanto con i gatti: grigi, soriani, gatti a tre colori.

Stamattina appena desto ho pensato che ognuno è proprio l'assassino di se stesso, lo abbatte a metà della vita senza saperlo, per mezzo delle cose che gli fa, delle cose che gli dice, e di tutte le cose che dovrebbe dire e non gli dice. Io non voglio proprio dirmi niente. Ognuno si sceglie il proprio destino, anche se ogni minuscolo corso d'acqua brama farsi maestoso estuario. Ieri, oggi e domani formano un solo lungo cappio spiritato, che per me contiene anche le notti. E' la strana condizione umana, la stessa natura della nostra povera esistenza, in cui tutto fluisce come acqua che scorre, finchè un giorno, che nessuno di noi vedrà scritto sul calendario, solo i fatti che hanno contato veramente, invece di depositarsi per pietà sul fondo, alla fine di questa vita, emergono alla superficie e raggiungono con noi il mare. Oggi pioverà. Da molti anni non lavoro più, pertanto complice la pioggia, andrò come sempre al cimitero. Da giovane sono stato un pittore. Il blu di Yves Klein mi ha nutrito, invece del latte della madre che non ho mai conosciuto, perchè mia madre è morta prima di partorirmi. Quando sarà il momento, potrò finalmente ricongiungermi a loro: il maestro Sironi, Pesce, De Chirico, Boetti e Ferro. Mentre viaggio a bordo dell'autobus giallo, uso l'intenzione cosciente per manifestare i miei sogni. Temo di rotolare sul pianale, per una frenata improvvisa, ovvero per un giramento di testa, un'appannarsi della vista. Sono vecchio ormai, ma so che questo non accadrà, almeno in questo giorno. Il cimitero è circondato dai cipressi, che sfiorano il viadotto dell'autostrada, dove corrono i tir. Visitare le tombe dei defunti, conosciuti o meno, a mio avviso sono da prediligere i morti ignoti, reca conforto all'animo del vivente, incline alla compassione. Restituisce dignità e bellezza al mestiere di sopravvivere, agli altri e alla propria storia. Non saprei spiegare perchè i morti fra cui cammino, si impongano al mio spirito, occupino la mia immaginazione, a volte mi divorino il cuore, prima di rivelarsi per quel che sono: fantasmi dei nomi che non ho avuto, delle case dove non ho abitato. Non sono mai stato un uomo triste io. Sono rimasto il bambino sorridente che sul finire dell'inverno, raccoglieva le prime violette, da regalare alla mamma morta, alla nonna, alle zie e alla governante. Il sorriso delle figure femminili della mia infanzia ancora oggi colma il mio cuore di felicità. Anche il ricordo di chi sono stato, ormai confuso con il desiderio di chi avrei voluto essere mi fa lo stesso effetto. Mentre m'incamminavo fra le tombe, campo 1 e campo 2, fra le sepolture a terra con concessione trentennale, ho seguitato ad usare l'intenzione cosciente per far coincidere il battito del mio cuore con la pace di questo luogo, ma anche al canto degli usignoli. Il cielo si è fatto sempre più nero, il vento di scirocco fischiava fra i rami degli alberi, accarezzando le lapidi. Alcune sono sprofondate nella terra, da cui si levano delle gobbe e dei tumuli, più o meno evidenti. Sospetto che siano tane di talpe. Un gatto rosso tigrato è sbucato all'improvviso dal nulla, con un miagolio quasi impercettibile mi ha invitato ad andare con lui. Avanzava sbieco tagliando il campo 2, la coda a mezz'asta. Ho deciso di seguirlo. Perchè la vita scorre per scali imperscrutabili, accede gorghi, fugge sotterranea, si fa ricordo, si confonde nel desiderio. Talora lascia dietro di sé un sospiro, destinato alla memoria di quelli che non ci sono più, che non ci sono mai stati, per quelli che sono sopravvissuti, come me. Il gatto rosso mi ha guidato alla galleria principale, dove sarei stato protetto dal vento e dalla pioggia che cominciava a cadere. Il gatto si è seduto su una lapide a terra, non sono riuscito a decifrare l'iscrizione, sbiadita e consumata da tanti passi, ho potuto leggere soltanto una data: 24 luglio 1864. Non so cosa potesse significare, comunque la data era incisa sul marmo e il gatto, standoci ostinatamente sopra sembrava indicarne l'importanza. Quando sono arrivato vicino, ma non troppo alla Tomba Appiani, l'ho vista. Era lì, piccola e solitaria, una donna qualsiasi, fasciata in un impermeabile di un color rosso senza eguali. Ho capito all'istante che nella vita ormai trascorsa, avremmo meritato di meglio tutti e due. Mi sono fermato, il gatto era sempre accomodato sulla lapide, sembrava non essersi accorto della signora con l'impermeabile. La donna non mi ha guardato, era soggiogata dalle statue della Tomba Appiani. Incredibile quanto la donna somigliasse alla figura femminile con il velo che guarda in cielo, mentre tiene la destra sulla spalla dal giovane che la precede e stringe forte la sua mano nelle sue, affinchè possano insieme affrontare la Morte. E' trascorso un tempo che non so definire, potevano essere secoli, o minuti, finchè la figura con l'impermeabile ha sussurrato: “Abbiamo ancora Tempo“, mentre due lacrime le rigavano le gote. Ho pensato allora: questa donna sa volere; forse non sa sempre quello che vuole, ma quando lo sa, lo porta a compimento. Questo è un dono di natura, è una riserva di coraggio e forza che va ricostituita ogni giorno. Eravamo destinati a diventare amanti, fu naturale e dovuto come nel Paradiso Terrestre. Sono ritornato sui miei passi, di nuovo sul campo 2, e nell'allontanarmi ho capito che la vita può, come la morte, arrivare così all'improvviso e mettere ogni cosa al suo posto, come il messaggero del Re nell'ultimo atto di Moliere.

Autofiction

AA

Claire

J’ai été écrivain à une certaine époque de ma vie. Maintenant, c’est fini. Du moins, je l’espère. Pendant des années, tout a tourné autour de ça. Ma première pensée, au réveil, allait à l’écriture qui se confondait avec, selon les heures de la journée, mon foie, ma cervelle, mes tibias ou plus ordinairement avec la main droite. Dans l’enfance, j’avais l’écriture dans mon côté gauche. Je ne savais encore ni écrire ni lire. Mes deux mains étaient alors équivalentes. C’était l’âge du dessin mais je sentais l’écriture remuer dans mon côté gauche. Un jour, elle est passée à droite. Je crois que c’est quand j’ai décidé de formuler quelques phrases sur les premières pages d’un gros cahier. C’était un gros cahier vert où j’étais censée noter l’essentiel du cours d’histoire et géographie. La professeure piétinait devant le tableau où, de temps à autre, elle inscrivait un nom propre, une date. Le plus souvent une année. Le temps primait sur l’espace dans notre enseignement ; on nous disait plus de choses sur le déroulement que sur le lieu des crimes. A mes débuts, j’écrivais au stylo-plume. C’est l’instrument qui forge la graphie.

Depuis que je ne suis plus écrivain, je ressens davantage la pression de l’air et les minutes. J’ai des accès d’avarice et je veille à ne pas gaspiller mon temps. Mon temps, je le garde pour l’écriture. Même si je n’écris pas. C’est ma fidélité. Par habitude, peut-être plus que par vertu, je m’octroie une durée où je me consacre à quelque chose que je ne fais pas. J’attends la fin. Il m’arrive aussi de faire autre chose dans la durée impartie à l’écriture. Des dessins, de la couture, parfois l’amour, ou bien j’écoute de la musique ; j’éprouve mon existence dans ces moments réservés à l’écriture. Sans rien produire, elle est cependant là. Que je ne sois plus écrivain ne change rien à cela. A cela, rien. Les modifications sont matérielles. J’écris dorénavant au crayon des phrases qui s’effacent. Et j’ai le souci de mon emploi du temps. J’étudie le temps qu’il me reste. Je compte les heures avant d’aller au lit, avant le prochain repas, avant la cigarette. Cette abstention m’englue dans la vie matérielle. Comme on compte ses sous, j’observe le temps qu’il me reste. Cette durée incertaine est devenu l’objet de ma contemplation. Contemplation, carrément. Oui, on peut dire ça. Parce qu’en réalité, je suis au-delà de l’attente et de l’inquiétude. Peut-être que la manie du temps dont je suis désormais affectée est due à l’écriture au crayon ; on le voit raccourcir.

Mon abstention me rend le monde insupportable. Les gens sont horribles. Je suis privée dorénavant de la satisfaction de le dire. Je n’ai plus aucune perspective, plus de but esthétique. Je n’ai plus aucune raison de prendre le bus sinon pour me rendre quelque part. Quand j’étais écrivain mon seul but était d’écrire. Tout était faussé par la démarche littéraire. Tout était sublimé. Que je fusse dans le monde ou, au contraire, à l’écart, la moindre expérience, était reversée à l’écriture. C’était une façon de vivre ; plutôt une stratégie de survie.

Aucune position ne me plaisait plus qu’une autre pour écrire ; car c’était un état permanent bien plus qu’une activité. Mais il m’était difficile d’écrire debout. C’était possible toutefois. Alors qu’en mouvement, non. A vélo, ou marchant, je ne parvenais pas à écrire. En mouvement, je me retrouvais au stade de l’imagination désoeuvrée. C’est-à-dire que je jouissais purement et simplement. Le contact, à un certain rythme, de l’air et des parties que je lui offre, ça fait venir le plaisir de vivre qui ne produit rien. Frotter mon visage à mon bras gauche me soulève aussi bien.

Tout a été gâché à partir du moment où l’on m’a fait passer dans la catégorie d’écrivain professionnel. On m’a réclamé des cotisations pour ma retraite d’écrivain ; je ne voulais pas payer ces cotisations. J’ai répondu à l’administration fiscale par une lettre où j’annonce que je ne suis plus écrivain. Je le suis, mais au noir. Pour qu’elle me sorte de cette liste, je déclare donc à l’administration fiscale : je ne suis plus écrivain. A peine ai-je écrit cette phrase que me vient l’idée d’un texte, sa tonalité, l’idée d’un texte de fiction. Mais, un peu plus tard, alors que j’entre dans un ascenseur qui ne m’inspire pas confiance j’ai soudain peur de ma phrase, de son efficacité. Peur de ne plus être écrivain et de n’être rien d’autre à la place. D’être misérable, d’être à la dérive, d’être à jamais en déréliction. Alors que ce serait beau à raconter, beau en récit.

Il me semble difficile, au contraire, de faire voir ce qui se satisfait de juste être. Ni s’en glorifier ni le déplorer – mais persévérer dans son être sans se soucier qu’il produise rien.  Ce genre de folie.

Un jour, quelqu’un m’a embauchée à l’essai pour enseigner mon soi-disant métier. J’avais devant moi des dizaines d’oisillons le bec grand ouvert. Les premiers instants furent de regards. En silence, j’examinais ces visages aux yeux braqués sur moi. Nous ne nous disions rien. Puis j’ai engagé un monologue que certains ont pris en notes. Pendant plusieurs mois, j’ai fait mon travail qui consistait alors à parler, à expliquer, à instruire, à enseigner et à évaluer. Auparavant, j’avais enseigné le backgammon à bord d’un bateau. Malgré le mal de mer, ce travail-là m’était moins pénible que l’enseignement de l’écriture littéraire. Quant à transmettre mon art, c’est impossible.  Pour le cours de backgammon, la méthode était simple. Il s’agissait de jouer avec des partenaires jusqu’à ce qu’ils gagnent la partie ; ce qui signifiait qu’ils avaient compris les règles, les enjeux et savaient articuler le hasard et la stratégie. Ce mélange de hasard et de stratagème, c’est précisément ce qui conduit l’art d’écrire. Et tout art.

Depuis que je ne suis plus écrivain, j’envisage de me mettre à parler avec mes contemporains. A un moment, j’aurai le cran de sortir de mon trou.

I wished

AA

Clara

When I was 10 years old, some friends and I were playing in some bushes on an edge of my front yard that very roughly brought to mind a pint-sized forest. One of them was using an old rusted axe to chop depressions in the ground for some forgotten reason, and I was crawling wildly through the shrubbery below, I don’t know why. My friend chopped. The axe blade split my skull. If he hadn’t semi-seen me and let up slightly on the handle, I would be dead.

I was squashed onto the ground, out cold with a volcanic vent-like wound erupting in my budding hippie hair. My friends freaked out and ran away, leaving me to die or live somehow or other. When I woke back up at some convenient point, my head was firing blood in all directions, so I struggled to my feet and ran screaming up the driveway.

I was salvaged and then out of school for months, recovering in bed. For the first few weeks, the pain was unbelievable. They couldn't anesthetize my head because my brain was trapped inside so there was nothing anyone could do. I kept wishing I was dead. I turned my thoughts into a beacon that sent a nonstop SOS, or the opposite, I guess, to God or whoever, and I absolutely meant it, but I also knew it wouldn’t happen.

When the pain eventually waned a bit, and I could think of things I would be doing were I not in bed or incapable of moving even an inch without a pounding headache, it began to interest me that I had wanted to die even though I knew I wouldn’t, no matter how passionately I'd wished to be dead and how much death was the only thing that could have helped me. 

I felt as though my wish for death contained a kind of logic that I couldn't access with my usual, overly protective thoughts. That, prior to then, I'd been a kind of actor or self-hypnotist, not just when I socialized with other people but when I even thought of other people, which, put together, constituted almost always. That my wish had been completely understanding because it knew me, unlike my friends.

I felt that, when I wished to die, I was being who I really was, sans interference from the world or from the priorities and hopes that had polluted me through other people’s minor needs for me or from the books I read incessantly. It was like I’d found myself, and I was someone who had never had the things I really wanted, plainly never would, and whom no one would fully understand. I think that saved me more than surgery.

After that, I began to make a wish when the impracticalities of life wronged me, but very cautiously. I did that to understand who I really was and what I actually wanted, regardless of whether my wish could possibly come true or was good or bad for me or for anyone else, because I didn’t know who I was most of the time.

I tried to see myself as consciousness that looked like me and whose speaking voice was based herein and censored by my crappy English but also out of my control like my ventriloquist. I used that voice to represent the public me. And then there was my secret self who took pity on how compromised I usually was and poached the wisest powers of my mind then used a thought to say, in so many words, “I will grant you one wish, Dennis. What do you want?”

Then I would think about the question until it had infected me, revising and refining a related wish, first conceptually as a try-out to assess the consequence were it to happen in the real world. If the wish involved sex, which it almost inevitably did, I would test myself by masturbating, cum, then reappraise the wish more puritanically and decide if my surpassing goal of cumming had overly influenced me or given me the equivalent of truth serum.

This process might go on and on for weeks, months, with one offhand in-process wish refining and dwindling until I'd built the single most intransigent, comprehensive thing I craved and that would never come to pass and that no one else could ever guess I wanted. And once I had decided and made that perfect wish, didn't get it, and accepted that my peace of mind was doomed, I thought I knew exactly who I was, and I stopped wishing for it.

I thought my wishing ritual would die away or be coopted when I became a writer, or at least a writer good enough to do my thoughts some kind of justice and get them published and read. I assumed the writing thing was generated from the same impulse I'd had to pinpoint and set aside my deepest shit. I figured writing would just give that stuff a solid form. But that wasn’t true.

Instead, my writing merely subdivided me again. I became a semi-guy who dealt with other people nicely and another semi-guy who used the written word to challenge readers to accept the secret me selectively and still another semi-me who wanted something so abnormal that even the unrivalled distancing device of nuanced, airtight wordage couldn't get it out to other people.

What the writing did was draw a stylized map to the general location of where my wishes were impregnating. I tried to make the maps clever, funny, and erotic so the things I wrote about would seem as scary or exciting to envision as they'd been to pen, sort of like the rosy illustrations with which rides are represented in the folded maps they hand you at the entrance of amusement parks.

I, A Small Beginning

AA

[1] I am small—very small.  No more than two or three years old; the books tower in the stacks above me.  Some six decades later I stoop, looking up at the many, many books that line the entire south wall of my study in a vain attempt to emulate or sense what it must have looked like from the perspective of that little girl.  Today my knees are stiff and it’s difficult and somewhat painful to stoop so low, but one immediate observation as I gaze upwards is the untidiness of the shelves—some books are placed crossways on others because of lack of space; some lean against others, some have red dots on their spines, a precursor to their being moved onto to another owner, another life—death perhaps.  Others like the Shorter Oxford Dictionary, or Klein’s Etymological Dictionary are past their best-buy date—Google having displaced their weighted relevance.   I myself am aware of the weight of a lifetime spent with books, for both work and pleasure; books which were, and still often are, lifelines as I, much like those early cartographers, have limned and mapped simultaneously a journey and a terrain previously uncharted.  

Even at so young an age, looking up at all those books, there is no premonition, or warning, of the feeling or its intensity when it comes: I want all these books for myself! In the only library in Scarborough, Tobago.   The memory of the feeling—sharp, intense, vivid—remains, although everything before and after has fallen away.  The room is cool, the stacks of dark brown wood stretch up to the ceiling, the books are tidy, not like my now somewhat shambolic personal library.  It has to have been the very first time I’ve gone to the library, accompanying my mother on a typically bright sun-filled day, and  I—  Want—  All—  These—  Books—  For—  Myself.   Oh, how I want them, those books!  I saw and I loved.  Instantaneously.  Or was it desire?  Does it matter, the difference?

I couldn’t, at that age and not for a long time after, make a distinction between the materiality of the objects I had fallen in love with and their contents, or the difference between love and desire—I want to believe that while desire is corruptible, love is not.  Far too young to understand the difference, if it even matters, I knew then in that moment that I wanted to possess those books—own them, make them mine in some very primal sense—the sense in which I knew my mother to be mine, although sharing her with two older siblings meant that she wasn’t entirely.

Did we borrow books that day?  For her?   For me from the children’s section?  Did I say anything to my mother about how I felt?  Those details remain hidden in the folds of time and lost memories.

I now gaze at this wall of books in my study, the cart next to it, all three levels of which are stacked with books, and I feel trapped.  By my desire and my love equally.   I still need many of these books for research, to remind myself of ideas or of something I read years ago.  But there are many that I haven’t looked at, beyond gazing at their covers, for years.  Literary and political theory, culture and history, fiction, poetry: their topics are numerous and diverse.   Many of the most beloved relate to Africa, the Caribbean and the life of Black folk in general.   Under this category are books by and on women, which I have difficulty shearing myself of. They all feel onerous now in ways they didn’t when I first laid my eyes on those stacked books in the library in Scarborough, Tobago.

Gazing at the wall of books which faces me when I sit at my desk, I sense a certain implacability, which is to attribute, perhaps unfairly, to these inanimate objects a certain feeling, an animus almost.  A silent accusation or questioning perhaps about a life lived with them.  A sure knowing that the time approaches when I will have to say goodbye to most if not all of them.  The contradiction inherent in the phrase “wall of books” doesn’t escape me either, the word wall suggesting separation and exclusion, borders and barricades as my mind turns unbidden to the current, intense political debate about the necessity of building a wall along the southern border of the United States, but the books on this, my wall of books, function like loose bricks, becoming portals to other worlds, whether they be of ideas, perception or experience—the Dickinsonian “frigate” that “take(s) us lands away.”  The paper, glue and ink fabrications we call books, legacy of the old yet continually new technology of Gutenberg, would work like algorithms of the spirit, opening up imagined worlds as I read my way through the public library, this time in Port of Spain, Trinidad, where my father had moved us for better access to education.  And reading becomes for me akin to the process of transubstantiation whereby the book becomes that which it is about.

Books fuh so!  Other people were writing them; I was reading them.[2]  

            Wild and restrained, ordered and disordered, these are the axes around which my relationship with books has moved, held fast at the centre by that very small child confronting within herself the astonishing unknown in a bookcase filled with books.

[1] Not long ago I was given a copy of a 19th century book, Imperium in Imperio: A Study of the Negro Race Problem. A Novel.  The Table of Contents used Roman numerals, the first chapter being A Small Beginning.  I misread the Roman numeral I as I, the first person pronoun, and thought it an appropriate title for this brief rumination.

[2] M. NourbeSe Philip, “The Absence of Writing or How I Almost Became a Spy,” in She Tries Her Tongue; Her Silence Softly Breaks (Middletown, CT: Wesleyan University Press, 2014), p. 77.

A Picture

AA

Jordan

I can breathe. I can hear. I can taste. I can see. I can touch. I can smell. I can walk. I can run. I can think. I can sleep. I can dream. I can speak. I can speak English.

I can say: “Never before in the field of human conflict has so much been owed, by so many, to so few.”

I can say: “Baby better come back, maybe next week, can’t you see I’m on a losing streak.”

I can say: “When the bad bleeds, then is the tragedy good.”

I can say: “Look at that sky, life’s begun. The nights are warm and the days are young.”

I can say: “A stitch in time saves nine.”

I can say: “Sex and drugs and rock and roll is all my brain and body need.”

I can say: “My father’s family name being Pirrip, and my Christian name Phillip, my infant tongue could make of both names nothing longer or more explicit than Pip. So I called myself Pip, and came to be called Pip.”

I can say: “Bind me, tie me, chain me to the wall, I wanna be a slave to you all.”

I can say: “I will show you something different from either your shadow at morning striding behind you or you shadow at evening rising to meet you; I will show you fear in a handful of dust.”

I can say: “Come on feel the noise, girls grab the boys.”

I can say: “Ignorance is a delicate bloom: touch it, and it is gone.”

I can say: “I am the world’s forgotten boy, the one who searches to destroy.”

I can say: “Good things of day begin to droop and drowse, whilst night’s black agents to their preys do rouse.”

I can say: “Help me if you can, I’m feeling down, and I do appreciate you being ’round.”

I can say: “I am two fools, I know, for loving, and for saying so in whining poetry.”

I can say: “Ooh, it makes me wonder, ooh it really makes me wonder.”

I can say: “For many a time I have been half in love with easeful Death.”

I can say: “Enjoy yourself, enjoy yourself, it’s later than you think.”

I can say: “The horror. The horror.”

I can say: “It’s such a perfect day, I’m glad I spent it with you.”

I can say: “I was much too far out all my life, and not waving but drowning.”

I can say: “All girls cry. Like I say, I don’t know why.”

I can say: “Patriotism is the last refuge of a scoundrel.”

I can say: “Don’t you touch me baby cause I’m shaking so much.”

I can say: “It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen.”

I can say: “And all the crowd comes in, day by day. No one stops it in any way. All the peacemaker, turn war officer, hear what I say.”

I can say: “I never know whether to pity or congratulate a man coming to his senses.”

I can say: “I am down on whores and I shan’t quit ripping them till I do get buckled.”

I can say: “We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far.”

I can say: “Shoulda see me and the ranking dread, check how we jamming an ting. Love is all I bring inna me khaki suit an ting, nah pop no style, a strictly roots”

I can say: “I could never divide my selfe from any man upon the difference of an opinion, or be angry with his judgement for not agreeing with mee in that, from which perhaps within a few days I should dissent my selfe.”

I can say: “In every dream home a heartache, and every step I take takes me further from heaven. Is there a heaven? I’d like to think so.”

I can say: “I do not want people to be very agreeable, as it saves me the trouble of liking them a great deal.”

I can say: “One pill makes you larger, and one pill makes you small, and the ones that mother gives you, don’t do anything at all.”

I can say “How long is forever? Sometimes just one second.”

I can say: “Arm in arm down Hemlock Row where the flowers of evil never grow. Under one heartbeat, heavy but slow, walking together in the purple snow. Charming breezes bring the rain. It’s gonna run like rats down the gutters and the drains, it’s gonna run like a river down the window panes.”

I can say: “Summer afternoon – summer afternoon; to me those have always been the two most beautiful words in the English language.”

I can say: “And I love to live so pleasantly, live this life of luxury, lazing on a sunny afternoon. In the summertime. In the summertime. In the summertime.”

I can say: “I am making this statement as an act of wilful defiance of military authority, because I believe that the War is being deliberately prolonged by those who have the power to end it.”

I can say: “See the girl with the red dress on, she can do it all night long.”

I can say: “If I had to choose between betraying my friend and betraying my country, I hope I should have the guts to betray my country.”

I can say: “The North side of my town faced East and the East was facing South.”

I can say: ““My name is Ozymandias, king of kings: look on my works ye mighty, and despair!” Nothing beside remains: round the decay of that colossal wreck, boundless and bare, the lone and level sands stretch far away.”

I can say: “Awopbopaloobop, alopbamboom.”

I can say: “It’s clever, but is it Art?”

And if a picture paints a thousand words, these words must be something like a picture.

Mutes at a Funeral

AA

The blind pose in rows at a schoolhouse, on the steps, before grand doors—and in a ballroom, beneath placards and banners, the latter emblazoned with faces. The hats alert us to a great regret, circled in red. I suppose the animal—shown in profile—is another matter entirely.

The jack, in any case, carries neither a pike nor a shield. Is it not yet eight o’clock? The oil portraits are lighted by crickets—unless, perhaps, the crickets are lighted by oil portraits. But it is also true, of course, that such towns are often lighted by corpses: the bodies set afire atop posts, two rows along the road, east and west

The roads, I am afraid, are described in the tongue of the country—though the story always omits the family masks, which may indeed conjure medieval beasts, devoured by the hounds of the field. The needles in the nursery rhymes: these are bone. A wind-up device—bright metal— produces the sound of a wounded animal. The excrement of the fox—billet—usually contains the fur of rabbits, creatures of the very species that—more affright at nighttime—now appear at luncheon—Mr. Crabbe’s or Mrs. Putnam’s—on this occasion replacing a hand of lamb.

The human jaw, as we know, is deformed in the course of certain activities, most notably the recitation of place names and family names and—it does seem to follow—the names of the recently departed. In many ancient towns, furthermore, mutilation begins with the lower teeth, filed down in diagonal patterns—which are very much akin, as it happens, to the forms evident at the edges of these splendid implements, though surely rather uncommon among the inland congregations, where the widows use stones to burn their own skin—from chest to abdomen—as conclusion to the mourning performance.

The bereaved arrange garments outside the house, centuries hence, such that the dead man can quietly form again on the doorstep and on the walk and near the border of the lawn, departing alongside the children at the treeline and at the bottom of the pond. Shall we play ducks and drakes? All the sheds are burned one summer afternoon. First mourning, for the Victorians, requires bombazine—but ordinary mourning permits wool or silk, and sometimes the addition of ribbons. In grandfather’s day, I am told, one would receive as a funeral gift a lovely pair of leather gloves.

To shake a cloth, early in the eighteenth century, is to twitch within one’s weeds— crossing the boulevard, on this occasion, from north to south. To shake a cloth in the wind, however, during this same period, is to hang in chains, as a villain might—having, as it happens, strangled a bachelor or a spinster at a boulevard corner, northwest or southeast, rather too early in the evening. An excellent necktie, yes?—or simply a flannel scrap. Poor mother, at any rate, lets out a hem, leaving in its place a single humiliation.

The family garments—a mother’s blouse; a father’s trousers; a child’s singlet—wear down to rags, which narrow to fragments—bands, and then squares, and then black specks—and now appear as tiny stumps of air in your hands. Suits and dresses are piled side by side—to stuff beds, but also to fill coffins—and are sometimes hidden beneath the floorboards or the broadloom.

When the body reverses its organs—such that the liver appears on the left side, the heart on the right, and so on—the burial shroud imitates the pattern, rendering the shapes in madder dye.

But let us set aside the razors of the Bronze Age—shall we? Not to mention these Edwardian shears, less than keen, taken to the gammon—rather than the trousers—on several occasions that June. The boys are at table in late July. And this is what they see: an awful mackerel—boiled; dressed in vinegar; beheaded—on a ceramic platter. Minced onions, as I recall, always quarrel with father’s palate. A spot on a tongue—a blue tinge at the very point—is no longer thought a poison, say, or a hunter’s tally, or the site of a secret name.

Children have three names—and perhaps a crippled bird, which now drowns in a white tureen. The house name—in the fashion of a wail rather than a howl—carries from hallway to porch to lawn, and is altered—or abbreviated—by the wind at the garden wall. The town name— watch the word curve in its clumsy way—translates quite easily, but this is only the smallest consolation in the morning. The grave name—hidden from the child until he dies—is sewn inside the burial shroud, usually at the site of the wound.

I am put in mind of certain southern islands, which appear here as cheerless brown circles on a red field. The funeral rites, outside the mountain towns, often conclude with exhumation.

Fragments of bone are carved into pendants—and worn, by the closest relations, in the courtyard and in the front room. Ornamental pins—from a poisoned boy—decorate the vestments. Cranial amulets, gouged in various places—but let us omit the lists of beheaded persons, yes?— are thought to cure blindness. The chapel walls are black, however—and collapse at the end of the year.

The ballroom wall, for its part, exhibits a column of emblems, drawn or painted. Perhaps they suggest animals in gallop. The schoolhouse wall, I assume, was once another color. Do consider the etiquette of the silhouette, then—as children of your acquaintance, in familiar attire, cross a broad field in the morning, just after eight o’clock. The curtain wall—between mural towers—houses several rectangular chambers, where cats hang in place of jack-chains. The slaughter wall conceals from the road a row of fifteen gentlemen. But you will notice, of course, the many places where rain has stained the garments, sleeves and collars most woefully.

The Blue Chicken

AA

When Easter Tide washed over New Orleans, parents took their young kids to pet stores to buy baby chicks whose feathers had been dyed yellow, red or blue. One year I chose a blue one against my father’s warning.  “It’ll be dead in a week. The dye kills them.”

My home then was in a two-block square court between a horse-racing track and a cemetery. Across the cemetery lived my friend Randy. Bobby and Dickey, other friends, were just on the other side of the track. In both cases, it was a tiresome walk to go the long way. Cutting through the cemetery saved lots of walking. The track closed down for the broiling summers and didn’t open again till Thanksgiving Day. That gave me and my friends a summer playground. Dozens of empty stables and stalls. A game of hide and seek went on all day. A curfew could be called at dark, the game continued the next day. By then my chicken was the size of a game hen, blue feathers fading, and always followed me on these excursions.

The cemetery was accessible, night or day, through a hole in a chain-link fence. In daylight hours I would squeeze through and be on my way to Randy’s house. On one such cut-through, I encountered a sexton shoveling dirt into a grave. He wiped his face with a bandana, leaned on his shovel and said, “I keep plantin’ ’em but they never come up…. Nice chicken, man.”

When going to Bobby and Dickey’s through the track, getting in by snaking under a high wooden fence, I had to keep an eye out for the watchman, who made his rounds of the empty facility on a bicycle every hour or so. I would also have to make sure that no one saw me and my chicken enter the track.

I was forbidden to hang out with Bobby and Dickey, whose mother lived with an ironworker named Andrew who often fell off buildings and collected workman’s comp. They rented a tiny apartment adjacent to a stable. There were only windows on one side looking out on the concrete wall of the stable. When the track was open, horse people stayed in the other small apartments in the grubby complex; jockeys, grooms, trainers and the like. In the off-season, the apartments were empty. But Dickey and Bobby lived there year-round. Their furniture was filthy and full of burn holes, the refrigerator was in the bathroom and the toilet leaked all over the floor. The mouse problem, made severe by all the straw and grain left behind in the stables, was monumental. There were so many in the apartment, crawling in and out of holes in the furniture, that the two cats who moved in were never fed. It was mouse meat or nothing. When my chicken followed me there, I had no worries. The cats were stuffed with mouse and wouldn’t be a bother.

Just outside the front door of my friends’ hovel was a 12-foot-high chain link fence, capped with strands of barbed wire, defining the extent of the race track property. In summers the fence grew over with honeysuckle and trumpet vine and was a thriving life zone for bees and bugs of every kind, for stinging caterpillars, spiders, praying mantises and chameleons.

On Good Fridays, a school holiday, Randy liked to commemorate the occasion by crucifying a chameleon with shirt pins on a cross of Popsicle sticks. Their little green hands and feet bled red blood, just like Jesus had, and they died in agony.

Randy was up to this gruesome business one day when my chicken snatched the suffering lizard from the stick and ate it. Randy was infuriated, but soon after, a streak of mercy overcame him, he gave up the cruel practice and later entered the priesthood. Crucifying the lizards was a kind of adolescent thrill for him – the excitement of sacrilege. The first time I had a nocturnal emission, for example, I was dreaming I was Jesus on the cross, not in agony but in a high state of arousal. Just as the centurion stuck me with a lance, I ejaculated generously for the first time. When I woke up with sticky, wet, starch-scented drawers, and my chicken in the bed, I didn’t know at first what had happened. My mother did, though, when she looked at the sheets, which prompted her to reveal the facts of life to me.

The facts were three only: “What you have down there is called a penis, not a dick, and if you approach girls, these are breasts, not tits. One more thing … never sleep with your chicken in the bed.”

Meanwhile, my blue chicken, which I never named, not knowing the sex, though I considered Bobbi once, clung to life tenaciously and grew into a young cock with a body the size of a football. Its blue tint was almost gone. My father was annoyed that it kept getting into the house when anyone opened the screen door, leaving feathers and shit behind. At times he threatened to wring its neck and cook it.

But that wasn’t to be.

In time, the fading blue feathers were gone and a small red comb had begun to appear atop its head. Was he a rooster?

I would never know.

My father came home stumbling drunk one afternoon, my chicken following him through the screen door as usual. Without looking back, my father slammed the door in a careless, drunken way, breaking the poor chicken’s neck.

 When my father realized what had happened, he turned for a moment and watched the body tumble down the steps. On his face came a boozy grin showing bright red gums. “Sorry, son. You better bury it before it starts to stink.”

I did bury it the next day. Dug a hole in the yard, put the chicken in a shoe box, said a few words and laid it to rest.

Wer?

AA

- Wer sind Sie?

- Ich bin ich.

Das habe ich sofort geantwortet, als ich die Frage gestellt bekam.

- Sind Sie sicher?

Ich glaube nicht, dass der Zweifel in dem Moment aufkam. Ich fasste dieses Gespräch wie ein Spiel auf. Auch wenn es eher einem Verhör glich. Aber es hätte auch so etwas wie ein Rollenspiel, ein Theaterstück für zwei Personen, für zwei Stimmen sein können, bei dem die eine die Frage stellt und die andere antwortet.

- Sind Sie sicher?

- Ja… ich glaube schon.

Dieses kurze Innehalten war fatal für mich. Und die darauf folgende kleine Einschränkung. Er hat sie als ein Umschwenken gedeutet, dabei war es bloß eine einfache Höflichkeitsbekundung.

- Sie glauben? Sie sind sich also nicht sicher?

Danach hatte er leichtes Spiel, mich in die Enge zu treiben.

- Nun sagen Sie schon, wer sind Sie?

Die Art und Weise, wie er seine Frage mit den stets gleichen Worten, aber in einem anderen Ton wiederholte, das Drängen, das ich das erste Mal nicht bemerkt hatte, ein Drängen, das mich dazu zwang, eine andere Antwort zu geben, die Art, wie er seine Frage wiederholte, verunsicherte mich. Ich hätte ihm meinen Namen nennen sollen, das ist mir erst später eingefallen, hätte ihm sagen können, ich hieße so und so, damit hätte ich Zeit gewonnen oder, wer weiß, vielleicht hätte er aufgehört mit diesem Spiel, das immer weniger einem Spiel glich. Doch in dem Moment war ich viel zu sehr von der Situation eingenommen, zu sehr von dem Verlauf, den das Ganze nahm, überrascht, um mich daraus lösen zu können, Abstand nehmen, einen Schritt heraustreten zu können.

- Wer bin ich?

Ich versuchte, Zeit zu gewinnen, doch er musste gespürt haben, dass meiner Antwort nun die Sicherheit fehlte.

- Ich bin ich.

Und warum wiederholte ich jetzt meine Antwort von gerade eben, und überdies in einem so wenig überzeugten Ton? Auf einmal waren die Gewissheiten, war das ganze Wissen verflogen, auf einmal war ich aus der Welt gefallen, in einen Abgrund, wo es nichts oder kaum mehr etwas gab, die Wörter waren weg, die Sprache, und der Name, den ich noch vor einer Minute mit einer gewissen Gleichgültigkeit hätte aussprechen können, um in aller Einfachheit auf seine Frage zu antworten, fiel mir auch nicht mehr ein. Wie ein verloren gegangener Gegenstand, von dem man ganz sicher ist, dass man ihn irgendwohin geräumt hat und der nicht mehr an seinem Platz liegt, von dem man aber das sichere Gefühl hat, dass er gar nicht anderswo sein kann. Man hätte meinen können, dass ich, von der Situation eingeschüchtert, meinen Namen im ersten Augenblick kurz vergessen hätte, aber dieses Vergessen hatte etwas Endgültigeres an sich, das dem ähnelte, was man in der Astrophysik ein Schwarzes Loch nennt.

Ich glaube, ich habe noch nicht gesagt, dass diese Unterhaltung am Telefon stattgefunden hatte, ich vernahm seine Stimme, wie er die meine vernahm, doch wenn man nur die Stimme hört, die ohne den Körper daherkommt, ohne Gesicht, ohne ein Lächeln oder den Ausdruck der Augen, dann verrät sie keinerlei Gefühl. Er schwieg, das heißt, ich hörte einfach nur sein Schweigen, und dieses Schweigen nahm einen Körper an, es hielt sich hartnäckig zwischen uns hielt, und ich sah seine Gestalt: Es war ein langer, schwarzer Gegenstand. Das letzte Wort war bereits seit langem verklungen, ich war es gewesen, der es ausgesprochen hatte, und dieses Wort war das Wort Ich, eine brüchige schutzlose, den Stürmen und Wellen des Meeres ausgesetzte Insel.

- Glauben Sie, ich falle auf Sie herein?

Gesagt in einem leicht drohenden Ton, nur ein wenig, gerade so, dass man sich fragt, ob die Drohung real oder nur eingebildet ist. Auf was hereinfallen? Ich machte einen Versuch, aus dem Abgrund herauszukommen.

- Ich verstehe nicht.

Dann fügte ich hinzu:

- Ich verstehe Sie nicht.

Nun waren die Rollen endgültig verteilt. Es gab den, der angriff und den, der sich verteidigte, oder vielmehr, es gab Anklage und Verteidigung. Eine Verteidigung, die einiges zu wünschen übrig ließ. Wie selbstredend alle Verteidigung. Wenn man im Recht ist und die Anklage auch nur in Betracht zieht, dann verhilft man ihr zu einer Existenz, dann gesteht man ihr ein Existenzrecht zu.

- Sie wissen ganz genau, wovon ich spreche.

Ich hätte an seiner Statt antworten können, so sehr hatte ich diesen Satz erwartet. Einen kurzen Moment lang fragte ich mich, ob es nicht vielleicht mein eigener Gedanke gewesen war, der ihn ausgelöst hatte, und einen Augenblick später war ich mir nicht sicher, ob ich es nicht selbst war, die ihn ausgesprochen hatte. Jedenfalls war es sicher seine Stimme und nicht meine.

- Nein, ich weiß es nicht, ich kenne Sie nicht.

Endlich sprach ich die Wahrheit aus, endlich sagte ich etwas, dessen ich mir sicher war.

- Aber ich kenne Sie.

- Daran zweifle ich nicht.

- Wie erklären Sie sich dann, dass Sie mich nicht kennen?

- Ich erkläre nichts.

- Sie haben mir doch Ihre Telefonnummer gegeben.

- Daran erinnere ich mich nicht.

Wenn dem so wäre, warum haben Sie mich dann nicht gefragt, wer ich bin? Das ist es, was ich hätte sagen sollen.

- Woher sollte ich sie sonst haben?

- Ich weiß es nicht.

Dieses Mal dachte ich endlich daran.

- Warum haben Sie mich nicht gefragt, wer ich bin, wenn Sie mich nicht kennen?

- Man kennt jemanden niemals wirklich.

Ich gewann wieder ein wenig Selbstvertrauen zurück, da er auf meine Frage antwortete, was bedeutete, dass ich existierte, dass ich etwas auslösen konnte, Einfluss auf jemanden ausüben konnte, dahingehend jedenfalls, dass er mir auf meine Fragen eine Antwort gab.

- Und Sie, wer sind Sie?

Mit neu gewonnener Sicherheit trieb ich meinen Vorteil bis zum Maximum, ja, das war der Moment, da ich spürte, dass ich ihn in der Hand hatte.

- Wer ich bin?

Er benutzte nun die gleichen Ausflüchte wie ich, aber dieses Mal war es an ihm zu versuchen, Zeit zu gewinnen.

- Ich bin Sie.

Der Zettel

AA

Ich lag im Bett wie, alles war warm.

Mein Körper war warm, ich versuchte aufzustehen, hielt mich als ich endlich stand an Tisch, Türrahmen und Kleiderständer fest, bewegte mich so durch die Wohnung, tätschelte mir die Wangen, wollte wach werden und horchte. Nichts. Ich kniff mich in die Wangen, öffnete die Wohnungstüre und horchte ins Treppenhaus hinaus. Nichts.

Mit roten Wangen, wie wenn ich zu lange in eisiger Kälte herumspaziert wäre, stand ich im Zimmer und begann mir die Stirn zu reiben. Zuerst mit der Handfläche, dann mit dem ganzen Arm, dann legte ich die Ellenbeuge um die Stirn und schloss die Augen.

Ich sah schließlich den Zettel auf dem Tisch liegen, ich hielt mir die Hand auf den Bauch, las den Zettel mehrmals, nahm abwesend wahllos Dinge in die Hand, schaute diese an und legte sie wieder beiseite.

Ich schob Stühle an den Tisch heran und wieder weg, wurde ganz ruhig, drehte am Wasserhahn, hielt die Hände unter den kalten Strahl und vergaß für einen Moment, wo ich war, ging zurück zum Kleiderschrank und trat ganz leicht gegen dessen Türe.

Ich las immer wieder langsam alle Buchstaben der Reihe nach, nochmal und nochmal, wie ein Kind, das den neu gelernten Zeichen, die es zu Worten zusammensetzen sollte, nicht traute.

Es war niemand da, dem ich den Zettel hätte zeigen können. Es war niemand da, den ich hätte fragen können, ob ich den Zettel richtig verstanden hatte.

Ich malte mit dem Finger Muster auf den Zettel, indem ich die Abstände zwischen den Worten miteinander verband. Die Mitteilung änderte sich nicht. Ich stand lange vor dem Spiegel, mit weißem Gesicht, begann mir die Hoden zu kraulen und fühlte mich bald wie in einer weichen, warmen Kugel, in der sich alles drehte. Auf dem Boden lag eine Rasierschaumdose.

Ich wünschte mir, mit jemandem Rücken an Rücken zu stehen, der nicht plötzlich in großen Schritten nach Norden, Süden oder Osten von mir davon wegrennen würde.

Ich senkte den Kopf auf die Brust und fuhr mit den Händen über meine Rippen und zählte diese sorgfältig.

Ich tätschelte mir den Bauch und sagte: Ein schöner Bauch ist das, ein braver Bauch ist das. Schön wie ein Bergwerk ist dieser Bauch. Oder groß wie ein Orchestergraben!

Ich las den Zettel nochmal: Die ENTER-Taste ist GOTT! Ich schaute durch den Zettel hindurch an die Zimmerdecke, die Nachricht blieb dieselbe.

Ich ging zum Fenster. Und schaute in den Garten. Ich sah viele Apfelbäume, viele Eichhörnchen. Ich wollte gerne ein Baum sein, oder ein Insekt.

Auf der Fensterbank stand mein Wetterhaus. Auf einer Drehscheibe stand eine Frau, die bei schönem Wetter in ihrem Sommerkleid aus der Türe herauskam, und ein Mann, der, wenn die Luft feucht war, mit Regenschirm erschien. Der Mann des Wetterhauses hatte blasse Lippen, einen hellblonden Bart und ziemlich dichtes, hellblondes Haar. Seine Augen waren blau, sein Blick leicht und beweglich. Der Mann dieses Wetterhauses konnte mit seinen Augen allem Bösen widerstehen. Ich fragte den Mann, der auf der Drehscheibe des Wetterhauses stand, durch das Dach des Wetterhaus hindurch, ob er mir den Inhalt des Zettels erklären könne.

Der Mann vom Wetterhaus kam kurz raus und schaute mir in die Augen und sagte: »Man soll, wenn man deinen TEXT liest, über dich nicht sagen können, da sitzt einer immer nur in seiner kleinen runden Kugel oder auf seinem kleinen viereckigen Holzstuhl und merkt nicht, wenn sich zwei Meter neben ihm ein anderer auf einen anderen viereckigen Stuhl setzt. Schreib alles auf!«

Ich war sofort einverstanden. Ich putzte die Zähne, das ging wie bei einer Maschine, fast wie ferngesteuert.

Es gibt gute Vorzeichen und schlechte Vorzeichen, die irgend etwas ankündigen, das merkt man eigentlich in einer Zehntelsekunde. Dass die Sonne schien, war ganz klar ein gutes Vorzeichen. Ich suchte den letzten Apfel im Kühlschrank. Ich überlegte lange und schrieb dann auf den ZETTEL.

LIEBER GOTT, ich weiß nicht, wohin ein Blatt fliegt, das vom Wind von einem Baum gerissen wird. Niemand weiß das! Ich weiß nur, dass ich ab jetzt nur noch von Hand schreiben werde. Und dass ich dich nicht mehr verehren werde und es mir scheißegal ist ob du die ENTER TASTE BIST ODER NICHT.

Den Zettel legte ich zusammengefaltet auf den Küchentisch und ging. Am Bahnhof kaufte ich eine große Dose Bier, Bienenhonig und fünf Kilo Äpfel, die in Aktion angeboten wurden, und ich kaufte verlässliches Kartenmaterial. Im Bahnhofbistro saßen ein paar alte Männer, die ihre Köpfe auf die Tischplatte gelegt hatten. Mir gefiel dieses Bild, dieser alten eingenickten Männer.

Ich ging zu einem dieser Männer an den Tisch. Er wachte auf und sofort bestellte er bei mir ein Paar heiße Würstchen.

Ich konnte es dem alten Mann nicht erklären, dass ich auch nur Gast war, gar nicht in diesem Bahnhofbistro arbeitete und deshalb seine Bestellung nicht annehmen konnte. Er verstand es nicht.

Ich ging mit einem Lächeln an die Theke und bestellte beim richtigen Kellner ein Paar heiße Würstchen, Senf und zwei Scheiben Brot für den alten Mann und wartete, bis man ihm das Bestellte an den Tisch brachte.

Der alte Mann rührte nichts an, sondern stand auf, ging hinaus und kam nach 20 Minuten wieder zurück, setzte sich an den Tisch, hielt den Finger auf das Würstchen und sagte dann zu dem Kellner, den er an den Tisch gewunken hatte:

»Das ist ja kalt, das ist ja ganz hart, das ist ja schlimmer als im Militär, ich muss morgen wieder in die Kaserne, wärmen Sie das bitte auf! Ich will, bevor ich morgen wieder ins Militär muss, noch einmal gut und warm essen!«

Ich fühlte mich mit diesem alten Mann eng verbunden und fragte ihn nach seinem Namen und seiner Adresse, damit ich ihm von unterwegs mal schreiben konnte.

Der alte Mann diktierte laut seine Anschrift und seinen Namen, er hieß GOTT. Er lächelte, die Würstchen seien doch nicht so kalt, wie er gedacht habe, und natürlich müsse er nicht mehr in die Kaserne. Das Altersheim sei zeitweise schlimmer als eine Kaserne, das sei kein Witz. Wir mussten beide lachen.

Vergessen wir nicht

AA

Anna

Vergessen wir nicht, was ich habe festhalten wollen.

Vergessen wir nicht, wie leicht wir mit dem linken Arm in den rechten Ärmel und mit dem rechten Arm in den linken Ärmel gefunden haben.

Vergessen wir nicht, wie die Grille zirpt.

Vergessen wir nicht die Kraft, die es braucht, um eine Orange auszupressen.

Vergessen wir nicht, um eine leere Mitte herum zu schreiben.

Vergessen wir nicht, unsere Tränen zurückzuhalten.

Vergessen wir nicht, wie der Gurkensalat auf den Tisch kam, glasig und schimmernd und wie von fleißigen Händen gewalkt.

Vergessen wir nicht, dass wir schon einmal jemand anderes waren.

Vergessen wir nicht, mit dem Finger in den Gurkensalat zu fahren.

Vergessen wir nicht, das eine anzuschauen und das andere zu essen.

Vergessen wir nicht, wo die Weißkatze hockt.

Vergessen wir nicht, uns mit der Geländesituation vertraut zu machen.

Vergessen wir nicht, dass wir Oberflächenwasser schlürfen.

Vergessen wir nicht die Fleißkatze. Die Reizkatze. Die Heizkatze.

Vergessen wir nicht: in der Küche der Herd.

Vergessen wir nicht, dass wir niemals die Schule geschwänzt haben.

Vergessen wir nicht, wie wir einschliefen, aufwachten, aufstanden.

Vergessen wir nicht, wie wir geheult haben.

Vergessen wir die Seinskatze nicht. Die Seinskarte. Die Heimkarte.

Vergessen wir nicht, wie es dunkel war, und wie wir keinen Grund sahen, uns im Bett überhaupt auch nur umzudrehen.

Vergessen wir nicht, wie wir geheult haben, als wir noch Autor waren.

Vergessen wir nicht, wie wir Autor wurden.

Vergessen wir nicht, wie wir aufhörten, Autor zu sein.

Vergessen wir nicht, wie das Elend über uns kam, als wir uns von der Schrift verabschiedet hatten, vom Schreiben zuerst, dann vom Lesen.

Vergessen wir nicht, wie wir Kringel malten und Buchstaben nachzogen mit unserem Kugelschreiber, in einer leeren, sich selbst genügenden Geste, in der Verzweiflung zum Ausdruck kam wie nie im geschriebenen Wort.

Vergessen wir nicht, wie wir vergaßen, was Heulen heißt.

Vergessen wir nicht den Schreilatz.

Vergessen wir nicht die Katze in ihrer unabänderlichen Ereigniskraft.

Vergessen wir nicht, wie es richtig heißt: Schreiblatz.

Vergessen wir nicht, was mit Little Nemo geschah, als er erwachsen war.

Vergessen wir nicht, wie Little Nemo sich heute nennt.

Vergessen wir nicht, wie wir an Gabelsbergers Grab standen, im April 2008.

Vergessen wir nicht, was das heißt: »In den Bäumen.«

Vergessen wir nicht, die Reime zu leugnen.

Vergessen wir nicht, was es heißt, den Blumendienst zu übernehmen

Vergessen wir nicht, dass wir liegenbleiben dürfen.

Vergessen wir nicht, wie viele Kugelschreiber wir in unserer Schublade gesammelt haben.

Vergessen wir nicht, dass wir Schätze hüteten, auch wenn wir uns nicht mehr erinnern, welche es waren.

Vergessen wir nicht, Plastiktüten aufzubewahren.

Vergessen wir nicht, dass die Welt keine Bleistiftspitzer mehr kennt.

Vergessen wir nicht, dass wir nie zu den Gesellschaftsmenschen gehört haben.

Vergessen wir nicht, dass wir uns in anderen Zusammenhängen befanden.

Vergessen wir nicht, wie ein Mann in den Aufenthaltsraum gestürmt kam, einmal mit der rechten Hand über die Tischplatte wischte, sich auf einen Stuhl fallen ließ und, sich seinem Schicksal ergebend, in den leeren Raum hinein sagte: »Hier komme ich nicht mehr raus.«

Vergessen wir nicht die unauflösbare Abkürzung dort auf der Wand.

Vergessen wir nicht, welche geheimen Zusammenhänge zwischen dem deutschen »ach«, dem englischen »ache« und der französischen Aussprache des Buchstabens »h« bestehen.

Vergessen wir nicht nachzufragen, was gemeint ist mit: »Eingriffe in den Lautstand des Herrn.«

Vergessen wir nicht, dem Blut in den Adern zu lauschen.

Vergessen wir nicht die Aprikosen.

Vergessen wir nicht, was es heißt, zu bleiben.

Vergessen wir nicht, was noch auf unserer Liste steht.

Vergessen wir nicht, im Schrank Platz zu finden für unsere Tagtraumgestalten.

Vergessen wir nicht, dass wir uns verabschiedet haben.

Vergessen wir nicht, dass wir uns höflich verabschiedet haben: »Sag schön Auf Wiedersehn, sag schön Guten Tag. Sag es brav.«

Vergessen wir nicht, uns zu erkundigen, wie man mit einem »Hadeshändchen« winkt.

Vergessen wir nicht, wo man hier abbiegen darf

Vergessen wir nicht, wohin die Reise geht: mitten ins Herz des Gorillas.

Vergessen wir nicht, was es bedeutet, sich um das Licht zu kümmern.

Vergessen wir nicht – die Suggestion.

Vergessen wir nicht das rätselhafte Wort »Brom«.

Vergessen wir nicht, was wir in unserer Brombox haben.

Vergessen wir nicht, wie jemand rief: »Wolfgang, spiel mal Je t’aime aus’m Kopp!«

Vergessen wir nicht, wie uns in der hochsommerlichen Mittagshitze einmal in der Siedlung eine Frau mit blonder Kurzhaarfrisur und einem vergrübelten Zug um den Mund entgegenkam, auf deren rosafarbenem Strickpullover das Wort »Poem« geschrieben stand.

Vergessen wir nicht, dass wir Geister waren

Vergessen wir nicht: Das Insekt frisst die Blume, die Blume frisst das Kraut, das Kraut frisst die Luft, die Luft frisst den Mann.

Vergessen wir nicht die Gruppe der Wirbellosen.

Vergessen wir nicht, wie es zu schneien begann, das Gestöber, eine weiße Wand, und dann die erste Sonne seit Tagen.

Vergessen wir nicht nachzusehen, was da auf der Fensterbank liegt wie eine verwundete Comic-Giraffe.

Vergessen wir nicht, dass wir nichts merken.

Vergessen wir nicht, dass wir nicht die Wahrheit sagen.

Vergessen wir nicht, wo wir am 1. Januar waren.

Vergessen wir nicht, dass wir uns verlesen haben: »eine verwesende Comic-Giraffe.«

Vergessen wir nicht die faulen, veilchenfressenden Archäologen.

Vergessen wir nicht die kleinen, scheußlichen Texte, die wir immer so geliebt haben, in denen Menschen unerhörte Dinge tun: in der Nase bohren, Grimassen schneiden hinter dem Rücken von Fremden, auf dem gedeckten Tisch das Besteck vertauschen.

Vergessen wir nicht, wie wir geheißen haben.

Vergessen wir nicht die Eiskatze.

Vergessen wir nicht den berühmten Satz: »Eisen bricht.«

Vergessen wir nicht den Maler, der ging, um Farbe zu essen.

Vergessen wir nicht, dass wir unser Sprachgewand abgelegt haben.

Vergessen wir nicht jene Zeit, da wir unser Sprachgewand jeden zweiten Tag in die Wäscherei gaben.

Vergessen wir nicht, wie wir von der Schrift zu Tintenklecksen übergegangen sind, und von Tintenklecksen übergegangen zu Soße und Saft.

Vergessen wir nicht, wo wir unser Sprachgewand abgelegt haben.

Vergessen wir nicht, Buchstaben waren unsere Drogen.

Vergessen wir nicht, dass wir niemand anderes sind.

Vergessen wir nicht, dass wir nicht träumen.

Vergessen wir nicht, dass uns nichts im Kopf herumgeht.

Der Tausender

AA

Alban

»Nimm diesen Tausender«, sagte mir Batzinger. Er fuhr mit dem Knöchel seines Ringfingers über sein Kinn und fügte mit einer gänzlich überzeichneten Lässigkeit hinzu, der Schein sei wertlos. »Wertlos«, wiederholte er. Sabber spritzte dabei auf mein Gesicht. Es habe ihn Jahrzehnte gekostet zu verstehen, fuhr er fort, dass es sich bei der Gewohnheit, jenem Stück Papier einen Wert zu geben, um eine Fiktion handelte. Um eine unbewusste, mächtige, dialektische Fiktion, die aber, genau betrachtet, nichts als eine fixe Idee sei, eine anale Fixierung. Dieser Geiz, einen Schein besitzen zu wollen! Dabei könne man ihn im Grunde nur loswerden. So sei es aber mit Fiktionen: Damit sie nicht so schnell verfallen, druckte man ihnen Bilder bärtiger Männer auf. Ein kindischer Trick. Auf dieser Täuschung beruhte alle Begierde nach Dingen, Zeichen, Namen. Batzinger hielt inne, während ich mir eine Zigarette anzündete. Ich hatte Schwierigkeiten mit dem Feuerzeug. »Nimm diesen Tausender«, setzte Batzinger nach und rieb mir den Schein auf den Vorderarm. »Bring ihn unter die Leute!« Ich steckte die Zigarette in den Mund und den Schein in mein Notizheft, wobei ich Letzteren nur flüchtig sah. Ein Tausender, nicht mehr und nicht weniger. Ich nahm einen tiefen Zug von der Zigarette, stieß den Rauch durch die Nase aus. Batzinger sah mich zufrieden an. Er wusste – oder zumindest tat er so, als wüsste er –, dass es mir niemals möglich sein würde, den Tausender in einem Anflug von Frivolität für eine Taxifahrt, drei Biere oder einen Sack Kartoffeln hinzublättern. Nein. Der Batzinger-Schein würde auf immer zwischen meinen Notizen zurückbleiben, als Mahnung, stets die Potentialitäten des Lebens durchzudeklinieren, statt in die Niederung des Tauschs hinabzusteigen und den Schein für einen Sack Kartoffeln auszugeben. Ich spürte allerdings schon bald, dass mich gerade diese Variante – Schein gegen Kartoffeln – besonders erregte. Ehe ich mich versah, hatte ich mich an der Idee ganz festgebissen. Wann immer ich an einem Kartoffelhändler vorbeilief, fuhr mir ein Schauer über den Rücken, wobei ich einen besonderen Kitzel verspürte, wenn ich mich wie nebenbei nach dem Kilopreis erkundigte. Irgendwann ging ich dazu über, mit den Verkäufern zu feilschen, echauffierte mich dabei auf eine ganz künstliche Art und handelte manchmal den Preis so weit herunter, dass es sich eigentlich gelohnt hätte, den Tausender gegen den prall gefüllten Leinensack, den man mir entgegenhielt, einzutauschen. Mehr als einmal riskierte ich eine physische Auseinandersetzung, weil der Händler brüskiert reagierte, entweder ob meines plötzlichen Rückzugs aus dem Geschäft oder weil er dann doch mangelnde Seriosität witterte. Den Schein wirklich einzutauschen, traute ich mich aber doch nicht. Ein wenig war es wie mit der Höhenangst, wenn man bis an den Felsrand tritt, um den Drang hinunterzuspringen umso intensiver zu verspüren. So erging es mir mit Batzingers Tausender. Ich wusste, dass ich ihn behalten musste, ja dass ich ihn eigentlich sorgfältig in einem Safe hätte aufbewahren müssen, vom ersten Augenblick an. Ich kannte Batzingers Art, alles Wichtige als wertlos abzutun. Meinen Verdacht, dass es sich mit dem Tausender, den er mir in die Hand gedrückt hatte, genauso verhielt, sah ich an einem Herbstabend – ich weiß noch, es war ein Mittwoch – bestätigt. Ich saß zu Hause und briet mir ein Spiegelei. Da klingelte mein Telefon. Als ich auf der Anzeige den Namen Batzinger aufleuchten sah, war mir sofort klar, dass er wegen des Tausenders anrief. So war es. Er meldete sich flüsternd am anderen Ende der Leitung: »Und? Hast du noch den Tausender?« Ich drehte den Herd auf kleine Flamme herunter. »Nein«, hörte ich mich sagen. »Du hast ihn ausgegeben?« – »Ja.« Am anderen Ende der Leitung vermischte sich ein Knistern mit dem Brutzeln des Spiegeleis im Fett. »Ja. Genau. Du musst ihn ausgeben«, sagte Batzinger. »Er muss verschwinden. Du weißt, dass er verschwinden muss.« – »Ja, Batzinger, ich weiß es. Ich habe ihn ausgegeben.« – »Sehr gut«, hechelte Batzinger. »Das wollte ich hören.« Er hielt einen Augenblick inne. Ich sagte nichts, er hängte auf.

Vordergründig war es ein sachliches Gespräch. Doch es war eines dieser Gespräche, bei denen auf beiden Seiten die Stimme kaum hörbar zittert; ein Zittern, das sich in diesem Fall mit dem Spiegeleigebrutzel vermengte und der ganzen Sache eine ebenso erschreckende wie absurde Note verlieh. Batzinger wusste, dass ich ihn angelogen hatte. Sein subtil drohender Ton war eindeutig, aber nun erst, das spürte ich, rangen wir miteinander. Sein Tausender war in meiner Hand, er hatte aufgehört, sein Tausender zu sein. Mehrere Möglichkeiten spielte ich nun durch: Das Schreddern kam mir als erstes in den Sinn. Dann das Verbrennen. Dokumentiert auf Video und mit dem Verweis auf Batzingers Namen. »Batzingers Tausender« sollte das Video heißen und durch die sozialen Medien gejagt werden. Aber es war eine abgeschmackte Vorstellung, hunderte Male in ähnlichen Konstellationen, freilich weniger frivol, aber im Wesentlichen sehr ähnlich von irgendwelchen selbsternannten Künstlern durchgespielt. Und was hätte ich schon – ich als Spiegelei essende, rauchende Person – von dieser Zurschaustellung der Zerstörung einer Fiktion? Als Alternative schwebte mir das Verwahren des Scheins vor. Doch dem Verwahren haftete eine gewisse pornographische Obszönität an: Ab und an einen verwegenen Blick nach dem Schein wagen. Der Reiz der Ungewissheit. Alles gleichermaßen Unsinn. Besser, ja geradezu fachmännischer erschien mir das Vergraben. Das Vergraben in der Erde. Es war klar, dass es ein Kartoffelacker sein musste. Intuitiv wusste ich das. Der Acker bot nämlich dem Tausender die Möglichkeit, zwischen die Kartoffeln zu geraten und so von einem Erntearbeiter aufgelesen wieder in den alltäglichen Umlauf zu gelangen, bei der gleichzeitigen Möglichkeit des Vermoderns. Diese Zwittrigkeit des Zukünftigen, ihn unter die Erde, zwischen die Kartoffeln einzubuddeln und einem nur vom Zufall codierten Schicksal auszuliefern, ließ mich, nachdem ich das Spiegelei verspeist und zwei Zigaretten geraucht hatte, die Wohnung verlassen und das nach Schmalz riechende Treppenhaus durchlaufen, um an der Kreuzung die Riviera heranzuwinken, die mich aus der Stadt weit hinaus in die Peripherie führte. Auf einem Ackerfeld am Rande einer Müllhalde fand ich ein geeignetes Fleckchen. Der Himmel war trüb, kräftiger Westwind wirbelte Plastikfetzen über die Felder. Ein letztes Mal betastete ich den schnurrbärtigen Mann auf Batzingers Schein, ehe ich ihn mit bloßen Händen in der Erde vergrub.

Stille@Silencio

AA

Im Traum sah ich dich und dich. Vielleicht das rote Haar – es ist in keinem Fall echt. An welche Orte verweist dieser Umstand mich? Kaum ein Mann färbt sich die Haare in solch einem Rot (außer Punks und Gruftis vielleicht).

An der Volksbühne (sagt das zu viel?) erreicht Lip Synching derweil eine neue Qualität. Ich weiß, dass der schnoddrige Monolog nicht aus dem Mund dieser zierlichen Person kommen kann, die zeitgleich einen schweißtreibenden Salsa tanzt. Dennoch ist die Illusion perfekt. Vielleicht, weil man die Stimme nicht kennt, kein überlebensgroßes Divenbild (Cher, Diana Ross, Tina Turner etc.) vor dem geistigen Auge hängt. Die Bühne wird zum Suchbild. Man kann sich z.B. fragen, wer noch ein Mikrofon hält.

This is all a tape recording, raunt der Magier im Club Silencio, bevor er sich in blauem Rauch auflöst. Ich sah Mulholland Drive in einem Kino in Los Angeles. Ende 2001 muss das gewesen sein, rund um die Explosion des Digitalen. Tonbandaufzeichnung – wie anachronistisch das heute klingt. Ein physisches Tonband würde sich abnutzen, mit jedem Abspielen ein bisschen mehr. Man müsste nur lange genug zuhören, um Original und Kopie zu unterscheiden. Heute wäre das anders. Was einmal aufgezeichnet ist, lässt sich unendlich reproduzieren, ganz ohne Verschleiß.

Alle wissen, dass das rotzige, volltönende Dröhnen nicht dem Körper der schlanken Japanerin entspringt (was das für Vorannahmen sind!), die außer Atem sein müsste, klar, und selbst, als sie die Quelle am Rand der Bühne entdeckt, bleibt die Illusion für ein paar weitere schwebende Momente perfekt. Eine ziemlich bekannte Schauspielerin (flüstert meine Begleitung), doch ihre Stimme kennt man (kenne ich zumindest) nicht. Ohnehin ist ihr Gesicht gut versteckt, hinter Glitzerschminke und einer roten Perücke, die Stirn und Wangen verdeckt.

Im Club Silencio ist es Rebekah del Rio, die auf der Bühne steht, und Rebekah del Rio, die singt. Nur eben nicht zur gleichen Zeit. Man merkt das erst, als die Sängerin zusammenbricht, während ihre Stimme unverändert durch den Saal klingt.

Eine gewaltige, uferlose Trauer ergriff mich. Jemand weinte. Ich sehe einen roten Raum, aber nicht, wer darin sitzt.

Im Traum standest du vor mir, leicht nach links versetzt – langsam kommt alles zurück. Du neigtest den Kopf (dabei bist du nicht größer als ich), so kam ich überhaupt darauf: Du und du, in einer Gestalt vermischt. So nah jetzt, dass alles verschwimmt.

Auf der Bühne hört die Tänzerin auf, sich zu drehen, knickt ein, hält das Mikro dicht an die Lippen. Ihr Gesicht verzieht sich zu einer grotesken Grimasse, die Zähne gebleckt, während die Stimme in verdoppeltem Tempo weiterspricht, hysterisch aufdreht, überkippt. Durch die Reihen geht ein verhaltenes Lachen, das irgendwie erleichtert klingt.

In einem roten Auditorium in Los Angeles vor knapp 18 Jahren. Langsam kommt alles zurück. E. saß neben mir. Nicht alles, nein. Ich sehe uns in einer Loge sitzen, wie die Gestalt mit der extravaganten blauen Frisur, und mich E.s Hände halten (und umgekehrt), wie Betty/Diane und Rita/Camilla, was mir im Nachhinein unwahrscheinlich erscheint.

Das Interieur des Silencio, lässt sich mit wenigen Klicks ermitteln, wurde im Tower Theatre in Downtown L.A. gefilmt. Ich bin mir ziemlich sicher, da war ich nie. Vermutlich fuhren wir mit meinem oder E.s Auto nach Westwood oder Santa Monica. Nach Westen, ja. Richtung Meer. Selbst Google weiß nicht, in welchem Kino ich an jenem Abend Ende 2001 war. Heute wäre das anders.

In meiner Erinnerung finde ich keinen anderen Raum als den, den David Lynch erschaffen hat. E. hatte rote Haare, die aufgrund ihrer abnormen Länge niemand für echt hielt (die es aber waren). Wir sahen uns nicht ähnlich – nicht ähnlicher als Betty/Diane und Rita/Camilla zumindest, wäre die blonde Perücke nicht.

Vielleicht habe ich auch einfach nur zu viel Philip K. Dick gelesen. Seine Bücher durchzieht ein wiederkehrendes Motiv: Ein dunkelhaariges Mädchen steht vor der Tür des Protagonisten und sagt ihm, dass seine Welt eingebildet ist, dass etwas daran nicht stimmt. Das Mädchen mit den dunklen Haaren, sagen manche, sei seine Zwillingsschwester, die kurz nach der Geburt starb. Seine verlorene Hälfte, in die Zukunft gedacht.

Nachdem die Illusion gebrochen ist, verlagert sich die Aufmerksamkeit hin zum Bühnenrand, zur (angeblich) bekannten Schauspielerin, meine jedoch absorbiert der Traum, den ich mit zunehmender Klarheit erinnere – oder der sich (ganz ohne mein Zutun?) im Jetzt fortspinnt.

Warum ist dein Mund an meiner Schläfe, ohne dass dein Hals sich streckt?

Rezensent_innen (sagt das zu viel?) verwandelten ein lyrisches Du in meinen Texten (oder das?) meist in einen Mann. So nonchalant, dass ich bisweilen selbst zu zweifeln begann.

Der Vater des Kindes (das ich war) hatte ebenfalls einen Zwilling. Dieser Zwilling wurde im Krieg (sagt das zu viel?) schwer verwundet. Er starb, als der Krieg (WELCHER KRIEG?) bereits zu Ende war. Sein Grab existiert bis heute (bis vor ein paar Jahren zumindest). Ich werde nicht sagen, wo, nur dass es nicht anonym ist. Als ich es vor ein paar Jahren besuchte, standen dort zwei Namen an einem Kreuz aus Holz. Einer davon sagte mir nichts.

Ganz leicht drehst du den Kopf, ganz leicht drücken sich deine Lippen in mein Haar, brennen sich auf meiner Schläfe fest. Ich weiß, dass da nicht das Dritte Auge sitzt. Und doch bin ich in diesem Moment ein Baum, in den ein Blitz einschlägt. Ein Gefühl, wie auf Sand zu beißen, nur hundertfacht potenziert: Als Lebensziel ein Grab zu haben, auf dem bereits, ein freundlicher Willkommensgruß, der eigene Name steht.

Als Kind, erzählte der Vater des Kindes, gab sich manchmal der eine als der andere aus, um einen Test zu bestehen, aus Spaß, oder um einer Bestrafung zu entgehen. Nie hat jemand etwas gemerkt. Wenn niemand euch unterscheiden konnte, dachte dann das Kind, wäre es nicht möglich, dass auch jetzt eine Verwechslung vorliegt? Dass der Lebendige tot und der Tote lebendig ist? Und wie es wäre, das Kind eines Toten zu sein.

Im Traum liegt die Rettung im Schließen des Kreises: ein instinktives Wissen. Mein Kopf ruckt dahin, wo der elektrische Strom von dir und dir in mich fließt. Meine Lippen treffen auf Haut; meine Lippen treffen ins Nichts.

Slawa

AA

Margrethe

1989, Osthofen, kurz vor der Zeit der Weinlese. Zum letzten Mal war es Herbst geworden im Kapitalismus. Einen Monat später würde er nicht mehr existieren. Aber das konnte ich damals noch nicht ahnen. Draußen vor dem Fenster liegt die Gegend, von der in unseren Lesebüchern stand, die Geschosse des letzten Krieges hätten die des vorletzten aus der Erde gewühlt. In den Weinbergen knallen die Vogelkanonen. Ein Schwarm schreckt auf. Ein Schwarm sinkt nieder. Und wieder die übliche Ordnung. Wonnegau. Tu die Augen zu. Tu sie auf. Eine Ruhe, begradigt wie der Rheinlauf. Drüben schwimmen die Hügel vorüber. Mit dem Kamm gezogene Rebzeilen. Trauben hängen prall an ihren Stöcken. Zum Bersten. Maische gärt. Stare picken. Ich bin neun Jahre alt. Und wachse unaufhörlich. Jetzt bin ich sechsundachtzig. Und eine Linde. Wo ist die verwundbare Stelle, auf die vor einigen Jahrhunderten das Blatt fiel? Ich fasse mir an die Schulter. Solange diese Hügelkette der Rand der Welt war, war jenseits die Wildnis. Jetzt ist die Wildnis überall. Mir ist, als gebe jemand in der Zukunft meinen Namen in eine Suchmaschine ein. Ich aber will mich nicht ketten. Nicht kennen lassen. Siegfried.

Am Horizont die rostroten Türme des Wormser Domes. Dahinter die Abspann-Masten, die hinüberführen zu den Chemietürmen an der Rheinschanze. Die Spargelfelder. Der Melibokus. Die majestätisch grauen Doppeltürme des atomaren Meilers von Biblis. Schon ist von alldem nurmehr ein Blinken zu sehen. In die Dämmerung hinein gleißende Industrieanlagen. Warnsignale. Wechselstrom. Ich wachse unaufhörlich. Und im Osten wächst der Osten. Mir ist, als überwache mich ein anonymer Text. Der Text verlegt die Handlung probeweise nach Nibelheim, das Ich ins Vorzeitliche. Westhofen. Osthofen. Habe ich die Tarnkappe gefunden? Draußen schießen wieder die Vogelkanonen. Ein Knallen. Auf flattern die umliegenden Hügel. Nibelheims Bergkirche läutet. Auf diesem Bergfriedhof will ich begraben liegen. Ich liege seit achtzehn Jahren auf diesem Friedhof. Sehe mich vom Hügel aus stehen: Hier unten. Am Fenster. Als Kind. Sehe mich hinaufsehen zum Hügel. Zu meinem eigenen Grab hin. Wieder ein Knall. Die Rebzeilen zittern. Und ich, gerade so hoch gewachsen, dass mein Kopf endlich bis über das Fensterbrett im Dachzimmer reicht, schaue hinaus. Vom elterlichen Schlafzimmer aus, in dem längst keiner mehr schläft. Scheidungskrieg. Den Schwärmen hinterher. Wimpernschläge zählen. Bis sie außer Sicht geraten. Wonnegau. Das Wort haben wir in Heimatkunde gelernt. In Heimatkunde lernten wir auch das Wort: Heimatkunde.

Ich werfe mich aufs Bett. Schlafe ein. Wache auf. Im Traum die Auskunft sagt: Hier! Draußen auf dem Feld stehen zwei Zwerge. Sie graben. Graben in den Marschfeldern, wo die Spargel wachsen. Zwei Zwerge ziehen reihenweise weiße Stangen aus der Erde und kauen ratlos auf ihnen herum. Suchen sie die Tarnkappe? Zwei Zwerge pissen an den Rand der Bundesstraße. Ihr Urin stinkt nach Schwefel und Asparugisin-Säure. Bei manchen fehlt das Gen, um die Enzyme zu produzieren, die Schwefeldämpfe aufsteigen lassen. Diese Zwerge aber haben Enzyme. Zwei Zwerge suchen nach dem Ort, der Loch heißt. Nach dem schwarzen Ort bei Lochheim, wo das rote Gold und die Tarnkappe vergraben sein sollen. Er schvtten da ce Lôche allen in den Rin.

Der Wecker klingelt. Das ganze Bettlaken trieft. Haben sie mich eingenässt? Streife rasch die Unterhose ab. Öffne das Fenster. Wringe sie aus. Urin perlt auf die Fensterbank. Die Zwerge müssen weg! Schleudere sie im hohen Bogen hinaus. Die Zwerge landen drüben. Überm Zaun. Hängen beim Nachbarn Hohnadel in der Ligusterhecke. Der Wecker klingelt wieder. Ich öffne den in die Tapete eingepassten Wandschrank. Den mit dem Geheimfach. Unten liegt die Dienstwaffe meines Vaters. Oben liegen die Höschen. Ich greife nach einem grünen. Zieh es an. Hütet euch, Zwerge! Laufe hinaus. Aus dem Dachzimmer ins Treppenhaus. Wo die Urkunden hängen. Die mit den Schäferhunden. Den Spürhunden vom Zoll, die Drogen aufspüren können auf den Rheinschiffen. Zehn Goldmedaillen für Hanno und Manno. Die täglich abgezählten Stufen hinab. Und dann durch die Haustür. Den Vorgarten aus Torf. Hoffentlich haben die Nachbarn die pissenden Zwerge nicht gesehen. Übers hölzerne Gartentor springen. Hinaus auf die Straße. Nach links gewendet. Den Ziegelhüttenweg entlang. Ich will mich nicht bepissen lassen. Jetzt bin ich wieder die Linde, die mich vom Bergfriedhof aus anschaut: Da läuft ein Knabe. Den Ziegelhüttenweg entlang. Hat sich eingepisst letzte Nacht. Vorbei an der St. Martins-Weinkellerei. An der Baptistengemeinde. Am Altenpflegeheim. Am Fenster mit der bösen alten Frau, die mich jeden Freitag mit Schokolade lockt. Über die Seebachbrücke. Vorbei am Sportplatz. Am Spätaussiedlerheim, das gegenüber vom Steinmetz liegt. Vorbei am Grabstein meiner noch lebenden Großmutter. Zu Lebzeiten bereits abbezahlt. Nur das Todesdatum fehlt.

Da sehe ich ihn. Den neuen Mitschüler. Den mit den Mandelaugen. Er steht an der Tankstelle. Ich sehe ihn mich anlächeln. So lächeln die Jungs in diesem Städtchen sonst nicht. Ich kenne dieses Lächeln erst seit zwei Tagen. Vorgestern war die Tür zur Schulklasse aufgegangen. Und herein kam Slawa. »Das ist einer von den Spätaussiedlern!«, sagte die Klassenlehrerin Diemer. Das Lächeln, das sie Spätaussiedler nannte, setzte sich neben mich. »Ich heiße Slawa«, sagte das Lächeln. »Du bringst Slawa deutsch bei und hilfst ihm bei den Aufgaben«, sagte die Diemer. »Stell dich ihm vor!« »Und ich heiße… (Text anonym).«

Ich laufe hin zu Slawa, der an der Tankstelle steht. Er begrüßt mich. Nimmt mich bei der Hand. Führt mich in einen Schuppen, der hinter dem Spätaussiedlerheim liegt. Im Schuppen zeigt er mir eine Treppe. Die Hand lässt er nicht los dabei. Wir gehen die Treppe hinunter. Gelangen an eine schwere Tür. Wir stemmen die Tür auf. Hinter der Tür eine weitere Treppe. Steil abwärts. Eisengeländer. Schwerer Beton. Slawas Hand – sie zieht mich! – hinab in ein anderes Jahrhundert. Die Bunkeranlage NIBELUNGEN hinab. Er hält an. Schweigt. Zieht mich heran zu sich. Ich kann seinen Atem spüren. Nah. Er nestelt an seinem Reißverschluss. Holt den Schwanz raus. »Lass uns pissen!«. Ich hole auch meinen Schwanz raus. Und wir pissen. Aus der Tiefe des Bunkers ein Kichern. »Das sind die Zwerge! Sie suchen die Tarnkappe«, sage ich. »Slawa, was machen wir jetzt?« »Völkerfreundschaft«, sagt Slawa. Und lächelt. Zum letzten Mal war es Herbst geworden im Kapitalismus.

Schlaflos

AA

Ich finde den Schlaf nicht mehr. Ich bin umgekehrt und er ist mir nicht mehr gefolgt. Er hat sich von mir losgemacht, und so irre ich nun ohne ihn durch die Nacht.

Früher kam mein Schlaf wie selbstverständlich. Dieses Drittel meines Lebens, die so einfache Erholung war etwas, um das ich mich nicht zu kümmern brauchte. Ich war dreißig und hatte einen Schlaf wie eine Jugendliche. Ohne an etwas gebunden zu sein, ohne Terminkalender, ohne Kinder. Gewiss, kaum war ich wach, schlug die Angst zu. Die Leere. Die Versuchung, wieder einzuschlafen. Ich schrieb bis spät in die Nacht, solange ich wollte, solange ich konnte. Nur meinem eigenen Verlangen folgend, wie die Dame mit dem Einhorn, auch sie in Begleitung eines Löwen.

Welches Raubtier hat meinen Schlaf gefressen? Ich hetze es in den Schatten. Ich verfolge seine Fährte. Der Mörder hat Spuren hinterlassen.

In Hard-boiled Wonderland und das Ende der Welt, Murakamis bestem Buch, kann ans äußerste Ende der Welt nur gelangen, wer sich seinen Schatten hat amputieren lassen. Der Erzähler liest in Einhornschädeln Träume. Ein Bild hat sich in meinem Schädel eingenistet – eine schreckliche Einfriedung, in der die von den Füßen der Ankommenden geschnittenen, eingepferchten Schatten den Verlust ihrer Hälfte beweinen. Jene, die ohne ihren Schatten leben, ich gedenke ihres . Dieses Herumirren gleicht für mich der Schlaflosigkeit.

Ohne Schatten umherirren: nicht schlafen.

Der Schlaf ist unsere andere Hälfte. Er ist wir, wenn wir abwesend sind. Er ist unser Zufluchts-Ich, unser Rettungs-Ich. Ohne ihn sind wir immerfort allein mit uns selbst, ein Leiden, von dem die Schlafenden nichts ahnen.

Meine Genossen in der Schlaflosigkeit sind sehr zahlreich. Die halbe Literatur, die halbe Filmgeschichte erzählt von Schlaflosigkeit. Und die Hälfte der Leute, die ich kenne, findet keinen Schlaf. Neidvoll höre ich mir die Geschichten meiner schlafenden Freunde an. Sie hören mir zu wie die Murmeltiere einem Hasen. In einem Abzählreim meiner Heimat heißt es, Hasen schlafen mit offenen Augen. Das Murmeltier hält acht Monate Winterschlaf, die übrige Zeit macht es Siesta.

Der Schläfer kann sich ein Leben ohne Schlaf nicht vorstellen. Der Schlaflose schläft in Fetzen, die ihn nur erahnen lassen, was eine ganze Nacht sein könnte. An den besten Tagen redet er sich ein, dass er »mehr« Zeit hat als der mit Schlaf Gesegnete. Am Gipfel der Verzweiflung, verrückt vor Übermüdung, »ist die letzte Zuflucht des Schlaflosen, sich für überlegen zu halten gegenüber denen, die schlafen können«, sagte einmal Leonard Cohen, der sein ganzes Leben damit verbrachte, nicht zu schlafen.

Ein Freund sagt mir, er bringe sich nur deshalb nicht um, weil er schlafen könne. Er bette seinen Kopf auf das Kissen und klick. Ein Schalter. Er trenne sich von sich selbst.

»30. März. Furchtbare Nacht. Nach einigen durchwachten Nächten haben wir keine andere Wahl mehr, als ein neues Leben zu beginnen oder Schluss zu machen.« Cioran hat das geschrieben. Die Leute bringen sich um, sagt er, weil sie nicht schlafen. Der junge Cioran lief die ganze Nacht umher. Das war in Hermannstadt, Transsilvanien. Ununterbrochen bei sich zu sein, das ist die ewige Verdammnis. Die Schlaflosigkeit ist der Dämon, der Cioran an der Hand führt. Im Nebel der rumänischen Kleinstadt ist niemand unterwegs als sie beide und ein paar muntere Vampire. Auseinandergehen, innehalten, sich ein paar Stunden zurücklassen, ein Traum, ein Ding der Unmöglichkeit. Mit sich selbst ein Paar sein, das ist die Hölle. Sich umbringen, um endlich schlafen zu können.

Ciorans Buch trägt keinen geringeren Titel als Auf den Gipfeln der Verzweiflung. Cioran ist der Schutzheilige der Schlaflosen. Aber da sind auch Proust, Pessoa, Duras, Kafka und all die anderen Meister der Müdigkeit… meine Lieblinge, euch lese ich nachts. Ich trinke die Milch eurer Zärtlichkeit.

Beim Gedanken an euch schimmert vor mir ein milchiger Lichtkranz . Ich habe kein gutes Gedächtnis, die Schlaflosigkeit hat es mir verkürzt, also liebe ich die Gegenwart und in meinem Alter erwarte ich immer von neuem die unvergängliche Zukunft. Also zitiere ich euch, indem ich euch von Neuem erfinde.

»Schon hat sie gelernt zu schlafen«. Einer der allerschrecklichsten Sätze, die ich kenne. Der Ozean auf dem Planeten Solaris ist von einer unbekannten Materie – ein Plasma, eine Art Gelee – liefert den Entdeckern das, was ihnen am meisten fehlt. Und was Kelvin fehlt, ist seine Frau. Er ist Witwer. Sie kehrt wieder. Da ist sie. Sie ist es. Er liebt sie. Sie lieben sich. Ihre Haut ist weich. Sein Herz schlägt. »Schon hat sie gelernt zu schlafen«.

Lange glaubte ich, das sei ein Satz aus dem Roman Solaris von Stanislaw Lem. Kelvin versucht unablässig, von diesem so anziehenden Monster loszukommen, seiner Frau, die nicht seine Frau und doch seine Frau ist. Sie schläft, aber sie stirbt nie. Explosion, Kreisen auf einer Umlaufbahn, Mord… all das könnte komisch sein wie in einem Comic, doch es ist entsetzlich. Ihr Blut ist rot, aber unter dem Mikroskop betrachtet, hat keines ihrer Atome einen Kern. Sie ist eine Leere. Sie ist die absolute Wiedergängerin.

Kelvin, das ist verständlich, verliert darüber den Schlaf. Ein Topos des Horrorfilms ist ja, dass das Monster kommt, während wir schlafen. Es nutzt unsere Abwesenheit, um zu erscheinen. Im Schlafzimmer. In der Raumkapsel. In unseren Träumen. Es gilt also die Augen offenzuhalten. Jeder Schlaflose ist ein Wachmann.

Kelvin ist die Basiseinheit der Temperatur. Null Kelvin ist der absolute Nullpunkt: -273 Grad Celsius. Wenn man ein Buch liest oder schreibt, hofft man immer, dass alles mit allem zusammenhängt… Doch als ich Solaris zur Gänze wieder lese, finde ich nirgendwo den Satz: »Schon hat sie gelernt zu schlafen«. Es handelt sich um eine Hinzufügung des Regisseurs der ersten Verfilmung, des genialen Tarkowski. In diesem Satz verdichtet sich der ganze Roman. Er verbessert ihn.

Jeder erfindet einen Roman im Roman.

Werdet schlaflos. Lest alle Bücher. Und wenn ihr immer noch nicht schlafen könnt, geht! Gehen und schlafen sind die beiden Zuflüchte des Schlaflosen. »Den Kapitalismus zu Fuß besiegen«, das ist ein Satz von Walter Benjamin, und wieder finde ich ihn nirgendwo. Gehen – und träumen. Schreiben. Träumend gehen.

Diese tausend Wörter sind der Anfang eines Buches.

Paraporno

AA

Weil ich hier ja machen kann, was ich will. Und mich niemand ertappen und festnageln kann. Weil mein Ich jetzt mal ausnahmsweise frei ist – und ich doch dachte, das sei es im Text immer, stimmt aber nicht, es wird bewacht: von mir, weil es von außen bewacht wird, wer bin ich, wer seid ihr, es ist nicht klar, wer hier zensiert, ich sage also: alle – doch jetzt ist es endlich frei, und was fange ich nun damit an.

Die innerste Schicht. Die wahren Wünsche. Die totale Entfesselung.

Das wird krasses Porno, zu was sonst sollte diese Freiheit gut sein?

Meine Brille ist dreckig. Putz ich jetzt nicht, der Dreck kann bleiben, kann nicht nur bleiben, sondern sich gar ausbreiten, ausgebreitet werden in Worten, die von Taten erzählen, die niemals begangen werden, jedenfalls nicht von mir.

Dann lieber doch nicht. Immer und am Ende dann doch lieber doch nicht!, oder wenn, dann als Idee eines andern, meines Gegenübers, welches somit die Verantwortung trägt und die Schuld. Mein Gegenüber will es auch nicht, also bleibt es ungetan. Was denn bitte? Na das Schmutzige. Unerhörte. Heimliche.

Ich bin gläsern, weil ich mich selbst überwache, kann Geheimnisse nicht ertragen, nicht mal meine eigenen.

Stimmt doch gar nicht.

Wenn ich stinke, rieche ich das gern. Betreibe Körperpflege wie eine Katze, schlecke mich selbst sauber, Ohrenschmalz schmeckt scharf, Popel süß. Menstruationsblut nicht anders als anderes Blut (nur mit Stückchen), und Scheiße, nun, ich weiß nicht, Scheiße kenn ich lediglich in Spuren vom Finger, der im Enddarm war, würde mal sagen, die schmeckt nach nichts. Was nicht sein kann, denn sie riecht. Riecht sie?

Ich trauere um meinen Geruchsinn. Der lässt nach, davor hat mich niemand gewarnt. Schlechter hören, schlechter sehen, davon ist stets und überall die Rede – von schlechter riechen können nicht. Ich versuche, es mir schön zu reden. Weil ich somit ja auch das Schlechte schlechter riechen kann! Wird mir weniger schnell schlecht in Toiletten, Supermärkten, in Anwesenheit verwesender Körper, beim Untergang des grünen Planeten, an den Mülltonnen, beim Sex. Das ist die Freiheit der Dickfelligkeit!

Doch da bist immer noch du. Was riechst du?

Du bist mein Außen, das nach innen wirkt, das mich hindert und beschützt. Vor mir selbst. Vor meiner Reue. Du warst es, wolltest nicht, konntest nicht, hast keine Zeit. Keine Idee, nicht die Traute. Hast mich nicht überlistet, übertölpelt und gezwungen; du darfst, ich nicht, du musst deshalb auch. Also mach schon. Ich kann nicht, sonst bist du vielleicht weg.

Und wenn du weg bist, bin ich auch weg, also tu ich gut daran, dich zu behalten. Und lasse mich deshalb allein.

Was ich dir nicht erzählen kann, kann ich auch niemandem sonst erzählen, inklusive mir selbst. Praktisch ist das. Hab mich abgegeben und aufgegeben, dir aufgegeben zur Wunscherfüllung und Befreiung: bitte sehr!

Aber wieso solltest du. Merkt überhaupt wer, dass das Porno ist?

Nein. Wo ich doch endlich mal alles ausbreiten könnte!

Ich mach mich auf. Guck in mich hinein, hier innen ist es unerkannt und unerhört und schön, hier hängt alles schon immer im Dunkeln, ist warm umspült und keimig und schleimig. Funktioniert nach Prinzipien, auf die mir der direkte Einfluss verwehrt bleibt, versteh ich nicht, was das ist, ich glaube, es heißt: Parasympathikus. Sagt mir weiter nichts. Seit ich ihn kennengelernt habe als Begriff, in der elften Klasse Biologieunterricht, hat er meine volle Sympathie, will ich ihn zugleich aber bloß nicht näher kennen, sonst bezwinge ich am Ende auch ihn. Und er soll doch machen, in Ruhe, in der Nacht.

In der Nacht passiert so einiges. Heute hab ich im Traum allerhand von dir gesehen, war nicht mal klar, ob du das warst, war vielleicht auch W. – wobei das W. für wen auch immer steht – und das war gut, das war so selbstverständlich, so überaus natürlich, dass ich’s mir jetzt auch bei Tag vorstellen kann. Ich, Arm in Arm mit dem Parasympathikus, deinem Schwanz, meinem Enddarm und bei Licht. Andere sind ständig mit Organen und Substanzen und Beschaffenheiten beschäftigt. Ich aber hab meist zu tun und in erster Linie nach Worten zu fahnden, ich eile mir selbst voraus, wiege mich in der Gewissheit, es sei doch schon mehr als genug passiert. Bleib ich halt bei dem. Bei allem, was ich auch schon all die Jahre nicht recht nachvollzogen habe, ich komme ohnehin schon nicht mehr hinterher. Wozu also immer noch mehr?

Weil ich hier jetzt endlich mal machen kann, was ich will. Mir niemand draufkommt, ich zwar am Licht, aber anonym und daher doch im Dunkeln. Wie wir uns drängeln, die Verantwortung nehmen, übergeben, übernehmen, die Verantwortung und die Schuld. Ich bin irgendeine, also: alle andern, hormongesteuert und parasympathisch. Wer wer ist, spielt hier keine Rolle mehr.

Und wenn das stimmt, wenn das tatsächlich kurz mal überhaupt keine Rolle spielt, klar, dann kann ich, dann komm ich! Ganz aus mir heraus. Und mit mir rüber.

Merkt man schon, dass das Porno ist, nicht? Weil Kommen und so. Und sich auflösen.

Will ich sonst nicht. Und du auch nicht.

Will ich eben doch, mindestens zweimal die Woche, und das muss auch sein, heißt es, wozu sind wir sonst da?

Doch wie kratze ich das, was aus mir rausgeht, danach bloß wieder zusammen? Und zurück in die Form und in Deckung mit mir selbst, also der, die ich sein muss, um noch da und wieder sichtbar zu sein? Ich putze jetzt doch mal meine Brille, unter laufendem Wasser und mit Spüli, denn wenn man’s macht wie die Katzen, dann trocknet der Speichel auf der Haut und zersetzt sich, setzt dabei Gerüche frei, die dich vielleicht stören könnten. Lieber Spüli, lieber Duschgel, das zwar scharf ist und nach Seife schmeckt, aber darin auch eindeutig nicht mehr nach mir. Ich bin’s nicht, ich bin’s nicht gewesen, nein, ich versichere hier jetzt noch ein letztes Mal: Ich war’s nicht, das ist nicht mein Text, auch wenn du glaubst, mich hierin zu erkennen – ich bleibe innen, in Sicherheit, im Dunkeln, ich gebe nichts von mir preis und bin auch gar nicht da.

Ohne Titel

AA

Ich träume, dass ich mit einer Frau vor einem Café in der Kantstraße sitze und ihr erkläre, wie man einen Text schreibt. Man muss immer ganz nah rangehen, sage ich, und dann wieder ganz weit weg. Als ich aufwache, denke ich unwillkürlich, dass dieses Verfahren dem Film näher ist als dem Schreiben und dass ein Film anonymer ist als ein Text. Auch wenn man den Namen des Regisseurs kennt, hat man nicht wirklich das Gefühl, dass er den Film gemacht hat. Bei einem Text ist das etwas anderes. Dort gibt es einen Verfasser, der sich Autor nennt und dem Text in der Regel im Weg steht. Der Autor verunklart den Text, weil er meint, sich in den Text einmischen zu müssen und weil die Leser denken, dass der Name des Autors eine symbolische Ordnung garantiert, so wie der Name des Vaters. Der Autor aber ist schon deshalb kein Vater, weil dem Namen-des-Autors das Begehren der Mutter fehlt. Und wenn er für eine Ordnung steht, dann immer nur für die des jeweiligen Textes. Danach zerfällt diese Ordnung. Der Autor kann keine allgemeine Ordnung garantieren, und doch wird ihm genau das unterstellt. Gäbe es tatsächlich einen Namen-des-Autors, so wäre dieser Name der Name des jeweiligen Textes. Deshalb ist es konsequent, dass dieser Text, der keinen Namen-des-Autors kennt, auch keinen Titel kennt. Die Idee vom Tod des Autors war nachvollziehbar. Es war der Versuch, wieder zum Text zu gelangen. Deklariert man jedoch etwas als tot, dann hat es zuvor gelebt. Indem man den Autor als tot deklarierte, deklarierte man ihn gleichzeitig als zuvor existent. Deshalb existierte der Autor, gerade weil er für tot erklärt wurde, weiterhin. Manche behaupteten, er sei nie gestorben, andere, er sei wieder auferstanden. Weil der Name des Autors über dem Namen des Textes steht, meinen die Leser, der Name garantiere die Ordnung dieses Textes. Da ein Autor in der Regel nicht nur einen Text schreibt, versuchen die Leser, die verschiedenen Texte, über denen der Name des Autors steht, als eine einheitliche Ordnung zu begreifen, die der Name des Autors garantiert. Deshalb sind Leser von einem Text begeistert oder enttäuscht und meinen, dass der Autor sie begeistert oder enttäuscht hätte. Denselben Prämissen folgt die feuilletonistische Literaturkritik, die nicht in der Lage ist, einen Text zu lesen. Während der Autor gegen den Namen-des-Autors kämpfen muss, um einen Text schreiben zu können, wird der Name-des-Autors zum Gegenstand einer Kritik, die aber nicht tatsächlich den Namen-des-Autors kritisiert, sondern den Text. Die feuilletonistische Literaturkritik ist demnach im Irrtum über den Gegenstand ihrer Kritik. Sie ist im Irrtum über den Text. Sie ist im Irrtum über den Namen-des-Autors. Der Autor aber, um einen Text schreiben zu können, kämpft nicht nur gegen den Namen-des-Autors, sondern auch gegen das Subjekt des Alltags, das man gemeinhin Ich nennt. Die Auseinandersetzung mit dem Subjekt ist seiner Arbeit immanent, weil sie den Text erst ermöglicht. Setzt er sich nicht mit dem Subjekt auseinander, scheitert der Text. Vielen Autoren ist das zu kompliziert. Sie nehmen das Scheitern des Textes in Kauf. Mehr oder minder bewusst. Sie sagen, sie seien keine großen Theoretiker. Dabei hat man keine Wahl. Ich bin auch kein großer Theoretiker, aber ich sehe die Notwendigkeit mich mit diesen Fragen auseinanderzusetzen, um einen Text überhaupt zu ermöglichen. Vielleicht wollen manche Autoren aber gar nicht einen Text, sondern sich selbst ermöglichen. Vielleicht könnte man Autoren in solche einteilen, die einen Text ermöglichen wollen, und solche, die sich selbst ermöglichen wollen. Vielleicht gibt es auch noch solche, die eine Idee ermöglichen wollen. Obwohl diese Autoren nur eine Untergruppe derer sind, die sich selbst ermöglichen wollen. Eine Idee ist oft nichts weiter als eine Erweiterung des Selbst. Besonders wenn man an der Idee festhält. Und man muss an einer Idee festhalten, um sie ermöglichen zu wollen. Das alles aber hat nichts mit einem Text zu tun oder nur insofern mit einem Text zu tun, als es den Text verhindert. Nicht die Frage, was ein Autor ist, ist interessant, sondern die Frage, was ein Text ist. Um aber die Frage zu klären, was ein Text ist, muss man zuvor die Frage klären, was ein Autor ist. Damit ist die Frage, was ein Autor ist, als sekundäre Frage interessant. Sekundär heißt nicht, dass sie zweitrangig ist, sondern im Gegenteil, dass diese sekundäre Frage zuerst geklärt werden muss, um sich dann der primären Frage, was ein Text ist, zuwenden zu können. Jeder Text setzt eine Beantwortung der sekundären Frage nach dem Autor voraus, um sich gegen diese Persona des Autors wenden zu können und den Text damit zu ermöglichen. Man kann sich davor drücken wollen, und ich möchte mich oft davor drücken, aber man kann sich nicht davor drücken, wenn man einen Text ermöglichen will und nicht nur sich selbst. Während ich darüber nachdenke, was ein Autor ist und was ein Text ist, sehe ich eine Jury in Klagenfurt über Texte und über Autoren sprechen, ohne auch nur annähernd auf all diese Probleme einzugehen. Es scheint beinahe so, als ahnten sie von diesen Problemen nichts. Sie sprechen mit einem Vokabular über Texte, das selbst nicht weiß, ob es Texte beschreibt oder Autoren und ob diese Autoren Subjekte sind oder Garanten einer symbolischen Ordnung. Obwohl es dabei um Texte zu gehen scheint, geht es nicht um Texte. Es geht auch nicht um Autoren. Es geht um all das nicht, weil all diese Fragen nie gestellt und nie behandelt wurden. Ich weiß nicht, was ein Autor ist, weil ich immer wieder herausfinden muss, was der Autor eines bestimmten Textes ist, um mich gegen diesen Autor zu wenden, damit der Text entstehen kann, den der Autor sonst verhindern würde. Verhinderte Texte, das macht es gerade so kompliziert, sind dennoch Texte und nicht vielmehr nichts. In Klagenfurt, um bei dem Beispiel zu bleiben, gibt es Autoren und Texte. Die Texte sind da, um die Autoren zu ermöglichen. Die Autoren sind da, um die Texte zu verhindern. Die Jury ist da, um diesen Zustand zu bestätigen. Das ist das Gegenteil von dem, um was es in der Literatur geht.

Wie im letzten Akt von Molière

AA

Ich bin alt. Ich friere ständig, als lebte ich gefangen am Boden eines Brunnenschachts, balancierte über unsichtbarem Totwasser. Schal, Halstüchlein, Überwurf sind nie genug; auch die von meiner Mutter geerbte Wolldecke wärmt mich nicht. Meine Brust bebt, geschüttelt von Hustenanfällen, die ins Weite hallen, in den Zimmerfluchten Fangen spielen, die Treppen hinab, haltmachen an der Eingangspforte und dort auf mich warten wie bezahlte Klageweiber. Wohl fühle ich mich nur mit den Katzen: grau, getigert, dreifarbig.

Heute früh kam mir, kaum erwacht, der Gedanke, dass wahrhaftig jeder Mörder seiner selbst ist, ihn auf seines Lebens Hälfte erschlägt, ohne es zu wissen, kraft dessen, was er ihm antut und was er ihm sagt, all dessen, was er ihm sagen müsste und es nicht tut. Ich will mir wirklich gar nichts sagen. Jeder wählt sich sein Schicksal, obschon noch der winzigste Wasserlauf dürstet, mächtige Mündung zu werden. Gestern, Heute und Morgen bilden eine einzige, verhexte, endlos lange Schleife, die für mich auch noch die Nächte umschlingt. Dies ist die befremdliche Bedingung des Menschen, Grundnatur unsres armseligen Daseins, in dem alles verrinnt wie fließend Wasser, bis eines Tages, den keiner von uns im Kalender wird stehen haben, einzig die Taten, die wahrhaft zählten, nicht etwa barmherzig zum Grund sinken werden, sondern emportauchen und zusammen mit uns das Meer erreichen. Heute soll es regnen. Seit vielen Jahren arbeite ich nicht mehr, so kommt mir der Regen gelegen, ich werde wie immer zum Friedhof gehen. Als junger Mann war ich Maler. Yves Kleins Blau hat mich genährt anstelle der Milch der Mutter, die ich nie gekannt habe, denn meine Mutter starb, bevor sie mich zur Welt brachte. Wenn der Zeitpunkt gekommen ist, werde ich mich endlich zu ihnen gesellen können: zum Meister Sironi, zu Pesce, De Chirico, Boetti und Ferro.

Auf der Fahrt mit dem gelben Bus bediene ich mich der Kraft meines Willens, um meinen Träumen Gestalt zu geben. Ich befürchte, bei einer scharfen Bremsung über die Plattform zu rollen, oder aufgrund einer Drehung des Kopfes, eines plötzlich vernebelten Blicks. Ich bin schon alt, aber ich weiß, das wird nicht passieren, jedenfalls nicht an diesem Tag. Rund um den Friedhof ragen Zypressen, streifen beinah den Autobahnviadukt, über den LKWs donnern. Die Gräber der Verstorbenen zu besuchen, bekannt oder nicht – ich finde, die unbekannten Toten sind zu bevorzugen –, spendet der Seele des Lebenden Trost, macht sie weich. Dem Handwerk des Überlebens, den anderen und der eigenen Geschichte verleiht es Würde und Schönheit. Ich wüsste nicht zu sagen, weshalb die Toten, zwischen denen ich wandle, sich meinem Geist aufzwingen, meine Einbildungskraft besetzen, mir zuweilen das Herz verschlingen, bevor sie offenbaren, was sie sind: Gespenster jener Namen, die ich nicht hatte, jener Häuser, in denen ich nicht wohnte. Übrigens bin ich nie ein trauriger Mensch gewesen. Ich blieb immer das lachende Kind, das am Ende des Winters die ersten Veilchen pflückt, für die tote Mama, die Großmutter, die Tanten, die Hauslehrerin. Das Lächeln der Frauengestalten meiner Kindheit erfüllt mein Herz noch heute mit Glück. Die Erinnerung an den, der ich war, heute vermengt mit dem Wunsch, wer ich hätte sein wollen, hat die nämliche Wirkung. Während ich zwischen den Gräbern entlangging, Feld 1 und Feld 2, zwischen den Erdbestattungen mit dreißigjähriger Konzession, fuhr ich fort, kraft meines Willens meinen Herzschlag auf den Frieden dieses Ortes, aber auch auf den Gesang der Nachtigallen einzustimmen. Der Himmel wurde schwarz und schwärzer, der Schirokko brauste im Gezweig der Bäume, liebkoste die Grabsteine. Manche sind eingesunken, drauf erheben sich nun Buckel und Erdhügel, mal mehr, mal weniger augenfällig. Maulwurfshaufen, wie ich vermute. Ein rotgetigerter Kater ist urplötzlich von irgendwo her aufgetaucht, mit fast unhörbarem Miau hat er mich zum Mitkommen aufgefordert. Diagonal schnürte er über Feld 2 hinweg, den Schwanz auf Halbmast. Ich beschloss, ihm zu folgen. Weil das Leben auf unergründlichen Pfaden verläuft, gerät es ins Strudeln, entströmt auf unterirdischen Bahnen, verschwimmt im Wünschen. Zuweilen lässt es einen Seufzer hinter sich, jenen, die nicht mehr sind, zum Gedächtnis, jenen, die nie waren, jenen, die überlebt haben, wie ich. Der rote Kater hat mich bis zur Hauptgalerie geführt, wo ich Schutz vor dem Wind und dem einsetzenden Regen fand. Der Kater ließ sich auf einem im Boden eingelassenen Gedenkstein nieder, die Inschrift ließ sich nicht entziffern, verblasst und abgetreten von so vielen Schritten, nur ein Datum konnte ich lesen: 24. Juli 1864. Ich weiß nicht, was das heißen sollte, doch das Datum war in den Marmor geritzt und der Kater, in seinem starrsinnigen Verharren, schien auf seine Bedeutung hinzuweisen. Als ich nahe, doch nicht zu nahe zum Erbbegräbnis der Appiani herantrat, da sah ich sie. Dort war sie, klein und allein, eine Frau wie jede andere, gekleidet in einen enganliegenden Regenmantel von nie gesehenem Rot. Augenblicklich habe ich begriffen, dass das Leben vorbei war, wir beide hätten Besseres verdient. Ich war stehen geblieben, der Kater räkelte sich immer noch auf dem Grabstein, er schien die Dame im Regenmantel nicht bemerkt zu haben. Die Frau sah mich nicht an, über ihr dräuten die Statuen des Familiengrabs Appiani. Unglaublich, wie ähnlich die Frau der verschleierten weiblichen Figur sah, die gen Himmel blickt, ihre Rechte auf der Schulter des Jungen ruhend, der ihr vorausgeht, ihre Hand fest in seiner, damit sie gemeinsam dem Tod entgegentreten können. Nach einer Weile, die ich nicht zu bestimmen wüsste, waren es Jahrhunderte oder Minuten, flüsterte die Gestalt im Regenmantel: »Noch haben wir Zeit«, und zwei Tränenspuren zeichneten ihre Wangen. Da dachte ich: diese Frau vermag zu wollen; vielleicht weiß sie nicht immer, was sie will, aber wenn sie es weiß, bringt sie es zu Ende. Das ist eine Gabe der Natur, eine Mut- und Kraftreserve, die es tagtäglich neu zu füllen gilt. Wir waren zu Liebenden ausersehen, es war natürlich und geboten im irdischen Paradies. Ich ging wieder zu Feld 2, und indem ich mich entfernte, verstand ich, dass das Leben, wie der Tod, so plötzlich eintreten und allem seinen Platz zuweisen kann wie der Bote des Königs im letzten Akt von Molière.

Matala

AA

Am ersten Abend unserer ersten gemeinsamen Kreta-Reise saßen wir in einer Taverne am Strand von Matala. Dorthin hatten wir eigentlich gar nicht gewollt, waren bloß an diesem Tag mit dem Bus nicht mehr weitergekommen. Es war schon spät, wir waren die einzigen Gäste, und als wir nach dem Essen das übliche Dessert aus Schnaps und Melone genossen, erzählte er mir, dass er schon einmal mit seinen Eltern hier gewesen war. 1979 war das, er war zehn Jahre alt, und er erinnerte sich gut daran:

»Wir wohnten in einer Pension oben in Pitsidia, von dort liefen wir immer hier herunter an den Strand. Meine klugen Eltern hatten gleich am ersten Tag den schönsten Weg ausfindig gemacht, man ging einfach eine halbe Stunde lang quer durch einen Weinberg hinab. Dieser Weinberg kam mir wie verwunschen vor, die Weinstöcke waren vollkommen verdorrt, hatten keine Blätter und keine Trauben mehr, stattdessen waren sie über und über mit kleinen, grellweißen Schneckenhäusern bedeckt, so viele Schneckenhäuser klebten an den toten Ästen, dass diese aussahen wie weiße Korallen. Jeden Morgen also gingen wir durch den toten Weinberg zum Baden und abends den gleichen Weg wieder zurück nach Pitsidia. Hier unten in Matala war damals nichts los, die Hippies waren ja schon ein paar Jahre zuvor, noch von der Junta, aus ihren Höhlen vertrieben worden, und außer uns gab es kaum Touristen am Strand. Einmal hab ich mich auf dem Nachhauseweg zwischen die Weinstöcke gesetzt und mit den Schneckenhäusern gespielt. Seltsamerweise waren sie alle leer, klickerten dafür aber umso hübscher mit ihren dünnen, hellen Porzellanstimmchen, wenn man sie wie in einem Würfelbecher in der Hand schüttelte. In der Nacht darauf bin ich schlimm krank geworden, bekam plötzlich hohes Fieber, das sich auch mit Paracetamol nicht senken ließ. Den Griechen war sofort klar, dass ich eine DDT-Vergiftung hatte. In ihrem souverän schlechten Englisch fragten sie meine ratlos panischen Eltern, wo um Gotteswillen wir uns denn herumgetrieben hätten, und als sie erfuhren, welchen Weg zum Strand wir immer genommen hatten, schnalzten sie verächtlich mit den Zungen, denn selbstverständlich war der tote Weinberg eine verbotene Zone. Ob meine idiotischen Eltern sich denn gar nicht gewundert hätten über das Aussehen des Weins? Doch die Ärmsten hatten sich ja nur immer darüber gefreut, wie schön einsam der Weg hier war, kein Mensch außer uns, ist das nicht herrlich…? In den Nächten meines Deliriums hatte ich einen Traum, den ich dann immer wieder träumte:

Ich war mit vielen anderen Kindern von bärtigen Männern mit schwarzen Turbanen in einem offenen Lastwagen in die Wüste verschleppt worden, und dort, in einer Mulde zwischen zwei hohen Sanddünen, stand ein Zehnmetersprungturm, wie aus einem Schwimmbad. Auf diesen Turm hoch mussten wir klettern und dann herunterspringen. Wenn wir sprangen, schossen die Männer mit Maschinengewehren auf uns. Wer nicht getroffen wurde, musste von Neuem auf den Turm und wieder springen. So erwachte ich jedes Mal beim Erschossenwerden im Fluge.«

»Und diesen Traum hast du immer wieder geträumt?«

»Ja, jahrelang, bis ich von zuhause ausgezogen bin. Ab da hörte es auf.«

Im Laufe der Jahre erfuhr ich von ihm, dass dies nur einer von vielen Kriegsträumen war, die ihn seit seiner Kindheit verfolgten, und dass die meisten dieser Träume keineswegs mit seinem Auszug von zuhause verschwunden waren, was nicht weiter verwunderlich war, denn seine Eltern sprachen rund um die Uhr über den Krieg, beziehungsweise über all die Kriege, und besonders seine Mutter hatte größten Wert darauf gelegt, ihm von klein auf möglichst detailreich und möglichst eindrücklich vom Krieg zu erzählen. Vom Zweiten Weltkrieg natürlich am meisten, vielleicht aber noch mehr von Vietnam, am allermeisten aber dann doch über den bevorstehenden Atomkrieg, und nun, während der Griechenland-Ferien, über den neuen Krieg in Afghanistan, jenen diesmal verwirrenderweise guten Krieg.    

Doch über all das sprachen wir an diesem Abend nicht, und ich hatte den Eindruck, er wollte mir von seinem Kindheitstraum erzählen und wollte es zugleich nicht. Es war, als wolle er ein Selbstgespräch mit mir führen, mit sicherer Stimme nach draußen übertragen, was da wieder und wieder in seinem Kopf gesprochen wurde, aber natürlich ohne dass eine Reaktion meinerseits die Ruhe seines Erzählflusses stören sollte, denn als ich ihn fragte, ob er sich auch, wie ich in dieser Zeit, allabendlich in den Nachrichten gar nicht habe sattsehen können an diesen Männern mit ihren Turbanen und Maschinengewehren, und ihm erzählte, dass für mich das Wort Abendbrot lange untrennbar mit dem Ayatollah verknüpft gewesen sei, da winkte er gereizt, fast feindselig ab und erklärte, dass der Inhalt von Träumen doch völlig uninteressant sei. Im Sprechen darüber käme man doch immer nur von einer grausligen Banalität zu einer noch grausligeren. Interessant sei lediglich die Tatsache, dass man träume und dass etwa ein Fieber einem einen Traum wie mit einer Nadel gewissermaßen in die Hirnwindungen einzugravieren vermöge, sodass diese Bilderschrift wieder und wieder abgerufen würde, und dass man dann darüber gar nicht sprechen könne, ohne einer gewissen materiellen Esoterik das Wort zu reden, dass man hier auf der Grenze zwischen Materie und Nichtmaterie balanciere und freilich auch die Rede von einer solchen Grenze nichts weiter sei als Ausdruck einer solchen unvermeidlichen Esoterik.

Ich stimmte ihm zu, ängstlich und gekränkt zugleich, kippte den verbliebenen Schnaps in einem wütenden Zug herunter und wandte dann immerhin ein, dass sich im Sprechen über derlei Phänomene doch nicht zwischen der Einschreibung und dem Trauminhalt trennen ließe, dass vielmehr das Wie ohne das Was uns gar nicht beschäftigen würde. Dem stimmte wiederum er sogleich eifrig zu, ja, es sei natürlich Unsinn, den Inhalt ignorieren zu wollen.

Das schien uns ein guter Punkt, die Sache einvernehmlich auf sich beruhen zu lassen, und beide atmeten wir erleichtert auf. Diese irgendwie peinliche Angelegenheit war erledigt, aus einer fischigen Gegend ins Trockene gebracht worden, und wortlos hatten wir uns darauf verständigt, dass sich in unserem Gespräch gar nichts gezeigt habe, wir also problemlos ein andermal weiter über diese Dinge sprechen könnten. So verließen wir die Taverne in Richtung der Felshöhlen, standen noch ein Weilchen Hand in Hand am Strand herum und starrten den grellweißen Mond an.

Kaiserin

AA

EINS Es hat mich verschleppt und verführt, jetzt lasse ich die restlose Übernahme zu, hier auf dem Papier und in der Wirklichkeit, was am Ende dasselbe ist. Es nimmt mich hart und schnell in eine Richtung. Wir tun es stromlinienförmig von hinten oder von oben, auf der Terrasse, unter dem Baum, in der Einfahrt, im Netz, im Buch, in der Unendlichkeit. Endlich Wort, endlich keine Kluft mehr, ich am Balkon: Der Körper nackt, der zweite Körper, nackt und abgeworfen, abgestreift. Es atmet mir ins Ohr, es, zu nah, zu gut, gut nah. Keine Haare hat es, ist glitschig wie ein Olm, glänzt wie der Alien 2, königlich und nah den Tiefen der Existenz, eine Kreatur aus dem Labor H.R. Gigers, der doch kürzlich verstorben ist – ganz Gummihaut, ganz Verschlingung, nur weiß, nicht schwarz, nicht einmal weiß, nein, fahlverdreckt fahl. Es ist in mir, pumpt, knirscht und dehnt, dehnt die Gänge und Löcher und Kanäle. Die sonst penetrant vorhandenen lüsternen, gierigen, tödlichen Blicke wenden sich ab von mir und kehren heim nach innen. Der Spiegel ist blind, dann weg. Ich lege mich hin, unbeobachtet, und taste – es sammelt seine Kraft und verharrt kurz, halb schon in mir, halb noch draußen, kurze Stasis – taste nach dem Karzinom im linken Lungenflügel, das mir seit Jahren auf den Geist geht, nein, den Geist besetzt, meinen Geist, das Denken lähmt. Denn das, das hier, das ist der echte Körper, mein nacktes, vertracktes Sein, und es ist verloren und versehrt. Ich taste, massiere. Etwas baumelt bekannt, etwas wogt, früher vielbeglotzt, wogt allseits bekannt vom inneren Peitschen durch die Fluchten dieses neu erbebten Fleischpalastes neu aufgewühlt. Ich massiere das mögliche Karzinom stets von außen, als könnte ich es durch die Massage des Brustkorbs loswerden. Dabei gibt es das Karzinom (wahrscheinlich) nicht, und die Druckstelle entsteht nur, weil ich dort massiere, um es wegzubekommen; um etwas wegzubekommen, das noch gar nicht da ist und erst durch den Versuch, es wegzubekommen, entsteht. Zweimal ergab das Röntgen nichts und wieder nichts. Es gibt kein Karzinom, hoffe ich, es ist nur eine Idee. Das Karzinom, das ich zu spüren meine – es wurde, wiederhole ich, zweimal nichts gesehen, nichts diagnostiziert, nur ein negativer Befund, also menschlich ein positiver – das Karzinom, ich darf es nicht herbeireden, ich muss anders sprechen, einen anderen Druck ausüben. Nimm mich, Monster!, so spreche ich. Nimm mich, spreng es weg, spreng diese Idee weg. Spreng mich weg, zerfetz mich hoch. Ab jetzt will ich Krebskind für nichts mehr verantwortlich sein. Ich habe meinen Teil zu allem beigetragen, ich war eine mündige und aufrechte Bürgerin, es hat nichts genützt, jetzt geh ich in die Krebsbaracke. Das Gerede züngelt zischend an meinem Ohr, in mein Ohr, geht durch den Gang durch den Kopf seinen Gang hin zum Herzen, das pumpt. Das Fleisch dringt gut in mich ein, Tentakel, japanische Tentakel, lange Zungen, fette Noppen. So lange Zungen, so fette, saugende Noppen! Hinterlassen rote Stellen und Wunden auf der Haut. Es wird mich sprengen, zerfetzen (immer diese süßen Untergangsfantasien). Wir kommen und sterben auf vergilbten Zeichnungen. Aber das tun wir echt und nicht nur gezeichnet. Nicht nur gezeichnet! ZWEI Gottgesalbt ist die Kaiserin, von Gottes Gnaden, und nicht Teil einer monarchischen Linie. Sie ist gewählt als Herrscherin über das Heilige Römische Reich. Sie ist gewählt, ich bin gewählt, und wer gewählt ist, ist auch erwählt, der Sprung von der Demokratie zum Deismus kommt schnell und lässt den Himmel aus allen Wolken fallen. Das ist der Segen des Diskurses, der durch mich hindurchströmt, mich bestimmt, mich wegflutet. Alles hier ist heilig. Alles ist römisch. Dabei hat mein Volk mich nicht gewählt, sondern, so höre ich, der Papst. Und dennoch bin ich gänzlich gottlos. Liebes Volk! Junge Römer! Ihr werdet schöne Leben führen, und sollte es nicht so sein, werde ich alles daransetzen, alles dafür geben, mein Leben, meinen Sinn, meinen Leib. Und sollte es dann noch immer nicht so sein, werde ich mich schließlich selbst opfern, diese Rede als erste Gabe, als erstes Zeichen für eine andere, bessere Zeit. Ich meine es ernst, und ihr huldigt diesem meinem Strahlen zu Recht. Auf, an die Arbeit, sage ich mir und euch. Denn wir, junge Römer, tanzen anders als die anderen. DREI Wollen wir nicht alle hinter unseren Texten verschwinden, oder in ihnen? So fragte ich den arrivierten Schriftsteller auf einem jener Kongresse, die ich nun schon (und nicht zuletzt wegen des arrivierten Schriftstellers) seit Jahren meide. Er verzog das Gesicht und schüttelte den Kopf. Er war einer wie wir, ein durch die heikle Schule der Postmoderne gegangener, disseminierter Geist, dem Tod des Autors doch hochgewahr. War das Verschwinden denn keine Sehnsucht? War es denn keine Notwendigkeit? Er zitierte doch ständig alle jene alten Neufranzosen in seinen hochkomplizierten Metatexten und schien auch sonst nicht unbedingt versöhnt mit seiner physischen Existenz. Aber nein, er schüttelte nur den Kopf, verzog das Gesicht dabei zu einer angeekelten, finsteren Grimasse. Auf was für Ideen ich denn käme? So sagte er nicht, nur sein Gesicht drückte es aus. Es schien ihm völlig absurd, hanebüchen und weithergeholt. Dabei war es mir das Natürlichste. Ich erschrak und suchte Wein. Die Theorie blieb Theorie, die Praxis war schon damals die von heute. Es haute mich um nach dem ersten Schluck. Denn ich war offensichtlich hoffnungslos veraltet. Wir rauchten eine auf dem Balkon, ich zwei, er nur eine, und sprachen über andere Themen, in denen ich nicht so firm war wie im Verschwinden. Während er auf mich einlispelte, massierte ich (vielleicht erstmals in meinem Leben?) die damals eher jungfräuliche (und inzwischen so verfluchte) Stelle in meinem Brustkorb, zog tief ein und dachte beim Rauchen der dritten Zigarette, inzwischen alleine, an Oscar Wilde: »You must have a cigarette. A cigarette is the perfect type of a perfect pleasure. It is exquisite, and it leaves one unsatisfied. What more can one want?« Ja, was? Ein Karzinom mit Tentakeln, das einen von außen bespringt? Schon geht es wieder los, es nimmt mich hart und schnell, von hinten oder oben, komm, geh, es ist alles eins.

Insel Leila

AA

Auf der Zugfahrt von Bandung nach Yogya sehe ich so viele Palmen wie einst in Los Angeles, mit dem wesentlichen Unterschied, dass die Palmen hier in Indonesien nicht aus einer spröden, wasserarmen Wüste herausragen, sondern aus üppigem, uferlosem Grün. Selbst die Berge sind bis zum Gipfel mit dunkelgrünen Bäumen bewachsen, und natürlich steht die Sonne hoch an einem hellblauen Himmel. Reisfelder ziehen vorbei, Brücken und Täler, Ochsen und Schafe. Ich sehe Blechhütten, vor denen große Familien gemeinsam essen, spielende Kinder, und zahllose Mofafahrer, die mit laufenden Motoren an Bahnübergängen warten. Und zwischen all dem immer wieder Palmen, die niemand gepflanzt hat. Ich mache Fotos und denke, dass ich später froh sein werde, diese Fotos gemacht zu haben.

Das Goethe-Institut Jakarta hat mich auf diese Reise geschickt, weil Indonesien das Gastland der Frankfurter Buchmesse sein wird. Für meinen Travelogue treffe ich in der Künstlerstadt Yogya diverse Einheimische. Die meisten von ihnen sind muslimischen Glaubens. Selbst diejenigen, die alte Heavy-Metal-Shirts tragen und große Mengen Bier trinken, definieren sich als Moslems. Fast alle sind freundlich und verständnisvoll und mit jedem Einzelnen habe ich eine gute Zeit. Während einer Begegnung mit einer hellwachen Studentin, die ein pastellfarbenes, durchaus kleidsames Kopftuch trägt, kommt das Gespräch auf meine eigene Religiosität. Die Studentin möchte wissen, wie ich im Leben Ruhe finden würde, wenn ich nicht an Gott glaubte, und vor was ich mich denn alternativ fürchten würde, wenn nicht vor Gott. Ich muss eine Weile überlegen. Eigentlich bin ich nicht sicher, ob ich mich wirklich vor dem Tod fürchte, aber ich habe wahrscheinlich Angst davor einsam zu sein. Gemessen an der Schwere des Themas fühlt sich das Gespräch im stark klimatisierten Café erstaunlich offen und leicht an. Die gottesfürchtige Studentin ist freundlich und fragt, ob ich an ein Leben nach dem Tod glaube. Erneut muss ich überlegen. Ich sage, dass mir Wiedergeburt am plausibelsten erscheint, dass ich davon ausgehe, eines Tages neu beginnen zu dürfen, in einem anderen Körper, ohne jede Erinnerung an das vorherige Leben. Während ich das erzähle, fällt mir auf, dass ich das zuvor noch niemandem erzählt habe. Die Studentin nickt und fragt nach meinem Instagram-Kontakt.

In der leicht maroden Hafenstadt Makassar, die auf der Insel Sulawesi liegt, die landschaftlich als eine der schönsten Inseln des Planeten Erde gilt, findet ein Literaturfestival in einem alten niederländischen Fort statt. Tagsüber kann man dort englischsprachige Lesungen und Talks besuchen, abends gibt es Konzerte und Partys, auf denen die Stimmung prächtig ist, obwohl kein Alkohol ausgeschenkt wird. Unter den anwesenden Teenagerinnen finden teils spontane Reigentänze statt, die ihre farbigen Kopftücher zum Wehen bringen. Die Bewohner von Makassar sind ein gutes Publikum. Viele sind jung, das ist typisch für Indonesien, die Hälfte aller Menschen im Land ist unter dreißig. Einige deutsche Journalisten, die meisten davon ü45, sind ebenfalls in Makassar, weil auch sie über das Gastland der Frankfurter Buchmesse berichten sollen. Am Festivalsamstag werden sie gemeinsam mit uns Autoren zu einem Ausflug auf die winzige Insel Leila eingeladen. Die Reisegruppe setzt mit mehreren motorisierten Fischerbooten über. Während der Fahrt drehe ich ein Video, einen Schwenk vom blauen Himmel hinunter zu den Palmen des sich nähernden Ufers, und schicke dieses via iMessage nach Berlin. Die Freundin antwortet knapp zwei Minuten später. Dass wir zwischen Südostasien und Berlin, obwohl ich auf offenem Meer in einem bescheidenen Holzboot sitze, innerhalb von Sekunden Videos und Texte hin- und herschicken können, kommt mir noch immer futuristisch vor. Für einen Moment habe ich das entspannende Gefühl, die Gegenwart zu bejahen. Man könnte glauben, dass der eigene Screen alles sichtbar und geheimnislos macht. Und mit jeder Reise auf die andere Seite des Planeten wird der Planet kleiner und komplizierter zugleich. Die Sehnsucht nach sinnstiftenden Erzählungen wird folglich wachsen, und in diesen neuen Markt könnte man hineinstoßen, sobald man Trägheit und Nostalgie überwunden hat. Ich bin meistens optimistisch, wenn ich nicht zuhause bin, und ich interessiere mich dann wieder mehr für die Zukunft.

In einer Hütte zwischen Palmen bietet man uns ein typisches regionales Mittagessen an: gebratenen Fisch, Reis, unfassbar scharfe Soße und für danach geröstete Bananen. Einer der charmanten local organizers des Festivals, bei denen es sich um junge Studentinnen und Studenten aus Makassar handelt, lacht mich aus, weil mir die Soße offenkundig viel zu scharf ist, und ich diese sofort mit den Bananen zu neutralisieren versuche. Nach dem Essen stellen wir uns unter ein blaues Sonnensegel zwischen zwei Palmen und reden. Der local organizer, der ein beneidenswert gut geschnittenes Batikhemd trägt, lobt meine Sonnenbrille, »Your glasses are really cool!«, und als ich gerade die Geschichte dieser Brille erzählen möchte – wie ich sie einst anstelle eines Texthonorars erhalten habe –, reißt uns ein krachendes Geräusch aus dem Gespräch. Das blaue Sonnensegel beult sich zwischen uns weit nach unten aus und drückt auf unsere Köpfe hinab. Der Junge schaut mich mit weit aufgerissenen Augen an: »Coconut!? … COCONUT! … Oh my god, Mister XXX, are you okay!?« Wir gehen einen Schritt zur Seite, wir atmen durch, es ist wirklich heiß. Zwanzig Zentimeter weiter links, und die behaarte Kokosnuss hätte durch das Sonnensegel hindurch meinen Kopf getroffen, zwanzig Zentimeter weiter rechts den Kopf des charmanten Studenten. Zurück in der Hütte legt er eine Hand auf meine Schulter: »Here you are safe!« Ein gläubiges Mädchen erzählt von einer Sage, nach der in den Kokosnüssen Geister wohnten, die genau wüssten, wen sie träfen und wen nicht. Ein deutscher Journalist benennt Kokosnussschläge als eine häufige Todesursache in der südlichen Hemisphäre. Dass nicht nur Feuilletonisten von drei großen Zeitungen, sondern auch ein Kamerateam von 3sat-Kulturzeit Zeugen des Unfalls gewesen wären, lädt den Vorfall auf eine merkwürdige Weise auf. Pressemitteilung: »Der Schädel des Autors XXX, 31, eines oft missverstandenen Urhebers artifizieller deutscher Romane, wurde auf der Insel Leila vor der Küste Sulawesis von einer herabstürzenden Kokosnuss zertrümmert.«

Eine halbe Stunde nach dem Mittagessen spaziert die Reisegruppe zurück zum Pier. Alle sind jetzt wahnsinnig nett zu mir. Umringt von schweißnassen Festivalteilnehmern blicke ich auf die See. Einige Minuten müssen wir noch warten, dann bringen uns die Fischerboote sicher zurück nach Makassar.

Ichbinmirnichtsicher

AA

Ich frage ich bin nicht sicher, ich schaue in den Spiegel, ich frage andere. Hallo, Sie haben mich vielleicht noch nicht richtig? Ich bin das hier die hier! Kurzes Erschrecken, vielleicht kommen die Worte gar nicht richtig aus mir heraus, ich meine da wo sie hinaus gehören. Aus dem Hirn der Gedankenstrecke der Luftröhre Zungenschlag, dem Mund, dem geschminkten oder ungeschminkten oder gerade eben noch geschminkten. Kurzes Räuspern. Jahrelang immer beim Bestellen einer Semmel oder eines Brötchens oder einer Schrippe das fragende Gesicht der unterbezahlten Bäckereifachverkäuferin, ja, das da hinter Ihnen das BROT. Unfreundlich sein, da in Frage gestellt. In Telefonschleifen und Sekretärinnenablagen, ich habe doch meinen Namen gesagt, hallo, ich möchte einen Mitarbeiter sprechen, hallo, ich möchte, ist da jemand in der Schleife, die Wut, wieder nichts, nicht gehört, ich pampe die Telefonbedienstete in Rumänien oder Indien oder Brandenburg, ich habe doch laut und deutlich meinen Namen meine Kontonummer, nein, diese Geheimzahl kenn ich nicht, drücken Sie bitte die 1, ich drücke ich schlage ich rutsche andauernd weg, ich rutsche. Meine Umrisse marginal, alle Kennzahlen bekannt. Hallo und jetzt rede ich hier ich spreche würden sie mich bitte gucken ich? Alles guckt alles starrt durch mich durch. Mein Bild tausendfach vervielfältigt oder gar nicht. Meine Worte überall und nichts. Sie sehen mich und sehen durch mich durch, die Kontur von mir sagt Ihnen alles oder nichts zu dick zu alt zu nicht bekannt zu irgendwas wo geht’s woider? Ich variiere meine Stimme, jetzt bin ich vielleicht zuvorkommend, ein Gedanke in Flüsterung in Charme, am besten liegen wir auf einem Bett einem gemeinsamen einer Leidenschaft oder einer vergangenen aber durch Erinnerung verknüpften Landschaft. Während wir hier sprechen, Sie haben mich jetzt irgendwo vor sich vermutet, Ihre Antworten werden transkribiert, weitergeschickt, rückgemeldet. Eine Hand ausstrecken. Immer dieselben treffen. Immer einen suchen. Dahinter. Oder eine. Kompromisse werden geschlossen. Meere verschmutzt. Der Sommer brennt. Die Sonne macht, das ich springen muss. Ein Schatten. Einen Schatten spenden. Einem Kind Schatten spenden. Und während wir gehen, sie vor mir, in meinem Schatten, brennt die Sonne mir die Kniekehlen aus. Abends sitzen wir alle zusammen. Ein Essen. Einen Wein trinken. Wollen wir zusammen? Gerne. Nein. Ich sitze in einer Bar und rede mit jemandem, morgen rede ich mit jemand anderem. Nach der Bar nach Hause. Alleine. Wann kommst du? Ein Loch im Bett. Ein Traum, jede Nacht. Egal wie lange. Wie lange es her ist. Ich könnte. KOTZEN. Innen drinnen. In mir. Lebt es weiter. Unaufhörlich. Ich gehe durch die Stadt und frage. Wo wärest du jetzt? Es geht ums glücklich sein. Ich hätte gerne Holz gehackt. Ich bin jetzt Pensionist. Am schlimmsten sind die Frauen. Diese Haare habe ich mir in Kambodscha gefärbt. Ich bin halb aus Ungarn. Eine halbe. Ach, ich weiß nicht. Von da und dort. Jetzt, würden Sie mich bitte nochmal jetzt? Ich hole tief Luft, in meinen Lungen. Flauschige Wiesen mit diesen bunten Blumen lasst Blumen blühen Waschmittelträumen. Meine Stimme jetzt von ganz tief unten. Befreit. Erschrecken Sie nicht. Ich mache jetzt ganz viel Sport. Sagte sie. Alle fangen an sich zu coachen in diesem Sommer. Und irgendwas zu entdecken. Wir sind Entdecker und tippen mit unseren Fingertentakeln in die Tasten. Jetzt ist 495. Das ist die Hälfte von 1000. Warum ich hier bin? Anrufen irgendwen ganz altmodisch. Lauter Stories überall. Ich will einen Leitfaden. Hallo! Irgendein SUV hat mich fast überfahren. Irgendwann den Regelbruch der anderen als Angriff auf das eigene. Selbst. Aha, da ist es. DA BIN ICH. Sichtbar. Endlich. Auf dem Trottoir ausgemanscht und als Silhouette am Verdampfen, icke durchkreuzt von den dicken Reifen eines sinnlosen SUVs, den ich mit meinen Steuergeldern finanziert und all das. Niemand macht die Tür auf. Niemand klingelt. Niemand schickt einen Brief. Einen wirklich wunderbaren Dings miteinander verbringen. Jetzt haben Sie weggeschaut, ich habe es gemerkt! Mich nicht mehr gesehen, um uns rum all die Lautsprecher, man weiß nicht von wo meine Stimme kommt, ich hier hinten, hallo ich werde einmal winken, dann sehen Sie mich besser, wir haben noch 370 vor uns... Das sind unsere gemeinsamen Herztakte, das ist unsere gemeinsame Strecke. Ich schicke diesen Brief, den Sie mit mir teilen. Das ist viel später. Aber während ich jetzt hier an diesem heißen Kompromiss sitze. Schicke ich in die Zukunft an Sie. Hallo ich winke, ich kann Völkerball spielen und ein paar Gerichte kochen! Ich kann smalltalken bitte streichen Sie mich nicht weg. Sich ineinanderverbeißen. Eine Zeitlangmiteinanderaufdemkloweiterredenlangistesher. Diese Wortegehörenmirgarnichtmehr. Ich möchte einen Berater sprechen, jetzt! Hallo! Noch eine kleine kurze Weile. Ich fahre zum Mond und nehme mit. Einen Hund. Ein Lieblingsgericht. Ein Abspielgerät mit all den Lieblingsserien der letzten Jahre, oder am besten einen sehr sehr guten Router, damit ich dann Internet habe, ein weiches Ei, die Liebe meines Lebens, die bitte was? Keinen Coach. Das gilt nicht, du kannst nicht nichts mitnehmen. Das Wasser in der Flasche auf dem Tisch wackelt im Tempo meiner Finger auf den Tasten meines Laptops. Ticke Tack. Ticke Tack. Draußen wird immer weiter weg. Kann mir nicht vorstellen gleich die Straße runter zu gehen. Was werde ich mitnehmen? Werden wir uns wiedersehen. Eine kurze Weile noch, wir haben noch ein paar Atemzüge zusammen, vielleicht dürfen Sie dann beim nächsten Mal auch etwas direkt antworten oder fragen oder sagen, wir finden uns nicht auf Facebook, wir müssen uns irgendwie anders, ich würde jetzt gerne. Was nehmen Sie zum Mond? Hund. Gericht. Abspielgerät. Router. Das Ei. Die Liebe. Und irgendwas Lustiges? Vielleicht sagen Sie etwas wie eine Haarschneidemaschine. Oder ein bayerischer Wurstsalat. Ich kann nicht mehr. Alle können nicht mehr, wir rasen mit vielzuvielzuviel. Wir lassen den Router da, ok? Oder die Liebe? Wann bitte bin ich beim Berater? Ich bin schon auf Stelle 3. Wir haben noch 48. Jetzt wird es richtig schlimm. Wir schauen uns mit so verzärtelten ironischen Augen an. Nicht gehen müssen. Nicht Schluss machen. Aufhalten. Noch einen Kakao oder Cremant? Mitnehmen. Gut gekühlt. Cheers. Forever. Bitte was? Sich ein neues rotes Kleid kaufen. Werden Sie es erkennen? Hallo? Sehen Sie mich noch?

Fremd

AA

Kaum war ich aus meiner Beletage auf die Fregestraße getreten, merkte ich, es stimmt etwas nicht, aber ich wollte es abschütteln wie einen Wasserballon meines Jungen, den er vom Balkon Passanten auf den Kopf wirft. Nur wär das als Erfrischung willkommen gewesen, so warm und stickig, wie dieser Frühsommer war. – Dennoch atmete ich erst am S-Bahnhof auf, dessen Gewimmel mich mein Unwohlsein kurz vergessen ließ. Nur ging es auf der Friedrichstraße gleich wieder los. Etwas war furchtbar anders.

Nur aber, was? Ich stehe gut in der Welt, geschieden sind auch andere. Man respektiert mich, ich war schon mal Schöffe gewesen. Und nun aber dieser Zustand!

Ein strahlender Mittag, die Wege kastanienblütenübersät.

Ich setzte mich auf den Perelsplatz und sah aus der Schule strömenden Kindern zu und Eltern, die sie abholen kamen. Wie die war ich selber gewesen, in mir daheim und gewiss. Jetzt schnitt mich davon etwas weg, das, spürte ich, offen sichtbar war, ich dennoch nicht erkennen konnte.

Einige grüßten, als ob an mir nichts wäre.

Ich sah auf meine Hände. An ihnen lag es nicht. Doch vielleicht an den Armen oder an etwas in meinem Gesicht. Da bemerkte ich es, indessen an den anderen. – Was trugen sie da an den Füßen? Gab es neue Skateboardmodelle, plumpere aber, die mir nicht bekannte Vorteile hatten, sofern man die sportliche Technik beherrschte? Die Dinger rollten auch durch tiefen Sand, auf Kies sowieso. Beziehungsweise stampften. Bei den Kindern sahen sie nach stützenden, harten Gamaschen aus.

Ein Vater band seinem auf der Nebenbank sitzenden Töchterlein solche Gamaschen grad auf, streifte sie und die Socken ihr ab. Hufe kamen ans Licht, Hüfchen, selbstverständlich, bei so einer Kleinen. Ich verstand nicht, wozu sie diese Einhüllung brauchten. Aber vielleicht sind die unteren Extremitäten bei Kleinkindern wie Fontanellen empfindlich. Wer älter war, benötigt deshalb Gamaschen nicht mehr. Viele trugen sie dennoch, möglicherweise als Schmuck. Denn in der Tat. Alle hatten Hufe.

Erstmal war ich fasziniert. Ich selbst hatte eindeutig erkennbare Füße. Meine Gamaschen, wenn man so will, waren langgestreckte Schuhe, die aller übrigen Leute knöchelhoch wulstig.

Hufe verlangen einen anderen Gang als der menschliche Fuß. Deshalb, das sah ich aber jetzt erst, hoppelten alle Leute ein wenig, hatten zugleich etwas Steifes, hypermotorisch Auf- und Abhüpfendes. Gewiss war ihre Wirbelsäule ebenfalls unähnlich meiner geformt, weil sie sehr viel mehr abfedern musste.

Liefen wohl, fragte ich mich, anderswo noch Menschen herum wie ich? Weshalb ich mich erhob, um zurück zu spazieren, aber nicht den Eindruck hatte, mich unauffällig verhalten zu müssen. Tatsächlich nahm von meinen Füßen niemand Notiz. Doch wurde mir selbst etwas fremd ohne Hufe. 

Wie war ich zu meinen Schuhen gekommen, Schuhen also überhaupt? Ließ ich mir eigens welche anfertigen? Denn auch auf dem Ku’damm hatten alle Hufe, Füße nicht mal die Touristen. In den Schuhgeschäften nichts als Gamaschen drapiert: vor allem festliche für abendliche Dresscodes und mit Strass für die Damen.

Dazu war ich nun dreiundfünfzig Jahre alt geworden, um zu erfahren, dass unsere Art keine Füße hat! Wie umsichtig von meinen Eltern, so etwas vor mir verborgen zu halten! Mir meinen Makel zu verbergen.

Ich beschloss, meinen Vater anzurufen. Der mir vertrauteste Mensch hatte mich, war ich bis eben gewiss, niemals belogen. War er denn aber mein Vater? Wenn nicht, ich hätte alles und jedes anzweifeln müssen, bis zu den Abfolgen von Rot auf Grün an den Ampeln. War ich selbst kein Mensch? Waren sie keine Menschen?

Erst, natürlich, fand ich die Situation nur bizarr. Doch holte mein Unbehagen mich schnell wieder ein.

War ich einst ausgesetzt worden? Man hatte mich gefunden, aufgenommen und mir liebevoll die Fähigkeit verliehen, mich für ganz normal zu halten. Welch eine Leistung! Eine ganze Gesellschaft von Lehrern, Freunden und Bekannten, von kleinsten Kindern bis zu Allerältesten – hatte es vermocht, mein Fremdsein mich nicht einmal spüren zu lassen.

Kurz durchwogte mich Dankbarkeit. Doch wie integriert ich auch war, – die Wahrheit ließ sich jetzt nicht mehr leugnen. Wie gerne hätte ich wieder den Schleier meiner verlorenen Einfalt genommen!

Fast drei Stunden lang trieb ich mich zwischen Lietzenburger und Budapester Straße herum, sah Obdachlosen zu – auch sie behuft –, japanischhufigen Reisegruppen und Fahrradfahrern, deren untere Extremitäten in Einschlupfen steckten, die ich von Rennrädern kenne – fast jeden Passanten sah ich mir an.  – Aber nein, mit meinem Vater telefonierte ich gewiss nicht, und erst recht nicht mit meiner Mutter! Beide sind schon recht gebrechlich. Es wäre eine Katastrophe für sie, ihnen die gute Gewissheit zu nehmen, ihren Sohn vor der schwersten Erschütterung bewahrt zu haben, die sich denken lässt.  Ich müsse mich, dachte ich, der Dezenz, die mich so lange geschützt hat, würdig erweisen.  – Da schoss mir in den Kopf: Aber mein Sohn!

Hatte er ebenfalls Hufe oder Füße dagegen wie ich und nötigte, wenn auch unwillentlich, den Menschen seines Umgangs die Nachsicht ab, die ich selbst hatte offenbar nötig gehabt? Oder war er ein Mischling mit nur links einem Fuß, oder rechts? Er war noch so jung, oh Gott, dürfte sowas auf keinen Fall wissen! Obwohl unsere Abweichung auch einfach nur ein Atavismus sein konnte wie die extreme Behaarung, ja Befellung mancher Neugeborener. Doch dringlich allein war die Frage, ob sich die Befußung rezessiv vererbte. Vielleicht war ich in meiner Familie gar nicht der erste Fall.  ̶  Ich musste unbedingt in unsere Fotoalben schauen.

Fast rannte ich die Stufen hinauf, riss die Folianten aus dem alten Eckschrank meiner verstorbenen Großmutter …  ̶  Auf den Bildern kein einziger Huf. Füße, nichts als Füße. War wohl meine gesamte Familie in der Menschenentwicklung stehengeblieben?  ̶  Ich schlug die Alben zu, lief aufgescheucht durchs Zimmer. Da fielen mir aus seiner Säuglingszeit die Strampler meines Jungen ein. Waren gestrickte Schuhchen dabei?

Ich fand die Schachteln ziemlich sofort. Unter Seidenpapieren Mützchen, die Strampler und Hemdchen. Und, ja, Gamaschen! – Schutzmanschetten für sehr kleine Hufe.

Es war eine Erlösung. Mein Sohn war, dachte ich, frei. Womit mein Unwohlsein von mir abfiel. Zwar weiß ich, was ich erkannt habe und täglich weiter sehe. Doch muss es mir ohne Bedeutung sein. So leb ich nun unter mir Fremden, behalte es aber für mich.

Мечтая о бедности

AA

Вот уже несколько лет меня донимаем мое «богатство». Иногда кажется, что это «богатство» украло большую часть жизни, иногда думается, что оно само насобиралось. Но я-то знаю правду. Я начал его собирать с раннего детства. И собирал бы до сих пор, если бы в какой-то момент не подумал: «Да сколько можно!». Если бы взгляд не устал натыкаться на все, собранное мною, среди которого я живу и пылью которого я дышу.

В школе нам рассказывали, что древние люди занимались охотой и собирательством. Я смотрю вокруг и задаюсь вопросом: «а мы что, тоже древние люди? Я тоже древний?»

Как только я начал ходить, я начал собирать. Я поднимал с земли все подряд, песок, камешки, выброшенную кем-то бутылку. А рядом ходила мама и строго говорила каждый раз: «Выбрось! Это гадость! Не бери в руки все подряд!» То есть меня с самого начала учили брать нужное и не брать не нужное. Конечно, это правильно, банально и так было со всеми. И то, что я чувствую сегодня, чувствуют и многие другие. Если чувствуют.

Мы, как муравьи, все время что-то переносим по привычным тропинкам, дорогам. Мы перевозим свои дома и их содержимое. Наше «содержимое» делает наши дома тесными и поэтому мы переезжаем в более пространные помещения. Мы зависим от количества нами собранного.

Для того, чтобы начать собирать что-то сознательно, надо тому, что ты хочешь собирать, добавить ценности.

Я помню, как начал собирать фантики от конфет, складывать их в «конвертики». Фантики от дешевых конфет почти не ценились, фантики от шоколадных конфет помогали создавать собственную «денежную систему»: один фантик от шоколадной конфеты была равен десяти фантикам от обычных ирисок или леденцов.

Так между нами — детьми - в детском садике возникли денежно-товарные отношения. За что-то мы расплачивались друг с другом фантиками, а кроме того мы играли в фантики на фантики, как взрослые играли в карты на деньги.

Возраст берет свое. Как только я пошел в школу, мне стали давать карманные деньги — настоящие монетки, за которые можно было в школьном буфете купить пирожок и сок. Если я не покупал пирожок и сок, то деньги оставались у меня в кармане коричневого форменного пиджачка. Оставались и их становилось больше. Когда их становилось в два раза больше, я мог купить у одноклассников почтовые марки далеких стран. Собственно, мы всегда тогда перешли на почтовые марки, все увлеклись коллекционированием и в перерывах между уроками показывали друг другу то, что считали в своей коллекции самым ценным. Иногда обменивались дубликатами, иногда продавали часть коллекции, чтобы купить что-нибудь другое, более практичное. Например, велосипед или фотоаппарат.

Я вспоминаю те времена без ностальгии, но с теплотой. Потому, что я искренне верил в ценность фантиков, марок, значков, этикеток от спичечных коробков и старых почтовых открыток. Очень быстро ощущение реальной ценности собираемых предметов пропало, но сама привычка к собирательству наоборот стала сильнее. К тому же осенью все вместе с родителями участвовали в увлекательнейшем занятии: собирании грибом. Это тоже было одним из самых первых занятий человека: собирание грибов, ягод, фруктов и всего, что дарит природа для того, чтобы человеческий род выжил.

Собирание грибов меня до сих пор радует и я каждую осень отправляюсь в лес с корзинкой или ведром и ножиком. Собирать грибы намного приятнее и интереснее, чем потом их чистить, готовить, сушить на зиму для того, чтобы потом варить грибной суп. Собирать грибы — это как искать сокровища, спрятанные древними пиратами. В тебе просыпается ребенок, который верит в сказки. Если ты уже разбираешься в грибах, ты знаешь, что у каждого гриба есть ценность. Человек вообще всему в мире приделывает ценник и соответственно цене этого предмета определяет свое к нему отношение. Свинья не знает, что килограмм ее мяса стоит столько же, сколько стоит бутылка неплохого итальянского вина. Корова не знает, что литр молока мало отличается в цене от литра кока-колы. Человек знает все потому, что он определяет ценность всего в этой жизни. Для всех других живых существ планеты ценностью является сама жизнь. Человек, в принципе, создал много систем оценки самой жизни, но создать единые расценки на человеческую жизнь не получилось. Киллеры по-прежнему завышают стоимость своей работы, если им заказывают убийство кого-то важного. С другой стороны обычные грабители могут убить и за сто евро и вообще за мелочь, которую найдут потом в кармане убитого.

Экономическая сущность грибов более стабильна. В Брюсселе в 2015-ом году я оказался утром того дня, когда прозвучали взрывы в аэропорту и в метро. Город был парализованным, пустым. На улицах стояли армейские бронетранспортеры. В холле моей гостиницы сидели военные с автоматами. А я вышел на улицу и отправился на поиски кафе. Ближайшие кафе оказались закрытыми и только один магазинчик «Деликатесы» был открыт. Я зашел и оказался единственным посетителем. Мой взгляд сразу упал на лоток с высушенными сморчками по 60 евро за килограмм. Эти грибы я видел много раз, но никогда не собирал и не пробовал. Обычно они у меня не вызывали любопытства, но тут, в городе, перепуганном на смерть террористами, я смотрел на эти грибы, как на привет из другого, лучшего, более совершенного мира — из мира природы.

«Дайте мне двести грамм!» - попросил я продавца.

«А вы умеете их готовить?» - серьезно поинтересовался он.

«Нет!» - признался я.

«Тогда я вам их не продам!» - твердо заявил продавец.

Вам когда-нибудь отказывались продавать то, что вы хотели купить в магазине? Я не о сигаретах или алкоголе.  Мне 22 марта 2016 года в парализованном террористами Брюсселе отказались продать сушеные грибы.

Я не держу зла на того продавца. Более того, я понимаю, что если бы он продал мне эти грибы, а я по возвращении домой приготовил бы их и съел, я бы про них давно забыл. И тот день бы так ярко не сохранился в моей памяти. Так что спасибо неизвестному продавцу магазинчика деликатесов. Он создал в моем жизненном опыте новую ценность — ценность не съеденного, ценность не полученного, ценность, которой мне якобы в жизни не хватает и именно в этом и проявляется ценность «ценности».

Сейчас мне всего хватает, но инерция любви к собирательству время от времени дает о себе знать. Особенно, когда я оказываюсь на блошином рынке или в антикварном магазинчике. При этом намного чаще, чем раньше, я нахожу у себя дома «ценности» из прошлого и пытаюсь их кому-то подарить, понимая, что этим, возможно, оказываю этому «кому-то» медвежью услугу. Намного легче, чем от предметов обихода, мне удается избавляться от книг, которых я насобирал за свою жизнь множество.  Те немногочисленные книги, с которыми я не хочу расставаться, поместятся на одной полке. От других я потихоньку избавляюсь. Но одновременно мои друзья, увлекшиеся, как и я, освобождением своего жизненного пространства от результатов «собирательства», приносят мне в подарок свои старые книги, наивно полагая, что книги должны жить дома у писателя, а не у читателя. Смешная эта история продолжается каждую неделю и, как ни странно, меня эта новая рутина даже веселит. Я словно пытаюсь вычерпать речку ведром. Я знаю, что это невозможно, но упрямо продолжаю. Движения, лишенные смысла, приобретают собственную ценность — они делают жизнь ритмичной и стабильной. По крайней мере, так я себя оправдываю, когда думаю, что это же время мог бы потратить с большей пользы для себя и для мира. Вот только что написал «для мира» и улыбнулся. Миру все равно, что будет со всем хламом, который я насобирал вокруг себя за почти 60 лет жизни. Не все равно будет моим детям, которых я поставлю перед тяжелым выбором: считать ли «предметную» часть моей жизни частью своей жизни?

Недавно умершие мои родители поставили меня точно перед таким же выбором, оставив мне свой «предметный» мир вместе с ключами от своей квартиры, в которой я когда-то вырос и в которой полно следов моего детства. И я завис между двумя материальными мирами, понимая одновременно и важность, и ненужность каждого из них.

Der Fleck

AA

Hendrik

Zunächst war es nur ein Fleck. Aber nicht so ein Muttermal, wie es manche Leute haben. Ein Haufen Pusteln, wie Akne. Rund, klar umrandet, so groß wie ein Euro. Ich entdeckte ihn vor dem Insbettgehen unter der Dusche. Ich fuhr mit der Hand darüber hinweg, da spürte ich die raue Stelle am Unterarm. Was ist denn das da?

Am nächsten Morgen hatte ich es vergessen, da fing es an zu jucken. Es war Sommer, eine Mordshitze, und ich arbeite im Staub, ich bin Bauleiter. Ich hab mich den ganzen Tag gekratzt, ohne nachzudenken. Am Abend sehe ich dann, dass die Pusteln Pickel mit gelben Spitzen geworden sind. Ich schneide gerade Gemüse fürs Abendessen, da erwischt mich ein mörderischer Juckanfall. Da ich keine Hand frei habe, kratze ich mich instinktiv mit den Zähnen und habe sofort einen seltsamen Geschmack auf der Zunge, irgendwie nach Honig, aber intensiver, wie als meine Mutter…

Ich bringe den Gedanken nicht zu Ende, da schwirrt mir der Kopf, meine Beine werden schlaff, ich erwische gerade noch einen Stuhl, auf den ich plumpse, bevor ich zu Boden stürze. Ich schließe die Augen, das Licht betäubt mich. Nach einer Sekunde bin ich schon in einem Traum, aber der ist ziemlich komisch. Eigentlich ist die Situation überhaupt nicht unnormal, da ist dieser Kiesstrand am Ufer eines Flusses in einer sattgrünen Gebirgsschlucht. Ich sonne mich neben einem Mädchen, wir baden im klaren Wasser, wir knutschen. Nichts Besonderes, die Sorte Nachmittag eben, wie ich ihn gelegentlich gerne einrichten würde, nur dass nie genug Zeit ist. Das Seltsame ist, dass ich mich wie teleportiert fühle, als ob der Fluss wirklich ein Fluss ist und kein Traum. Ebenso das Mädchen. Sodass ich beim Erwachen glaube, Stunden seien vergangen, und nur mit Mühe erkenne ich meine Küche, das Gemüse, die Uhr an der Wand über dem Tisch. Die zeigt sieben Uhr dreißig an, oder acht, ich weiß nicht mehr, jedenfalls ist klar, da ich ja gegen sechs mit der Arbeit fertig war, dann im Auto, im Verkehr, unter der Dusche, das Abendessen, es ist klar, dass mein Nachmittag am Flussufer in Wirklichkeit nur fünf Minuten gedauert hat.

Und auch wenn ich kein Experte in solchen Dingen bin, ist klar, dass es mit dem Fleck zu tun hat, die Halluzination meine ich, denn kaum kratze ich ihn mit den Fingernägeln und lecke nochmal daran, bin ich mitten in einem Fußballspiel, den Ball am Fuß, schussbereit vor dem Tor.

Die nächsten Tage habe ich immer wieder mal vom Fleck gekostet, auch bei der Arbeit, in der Kaffeepause. Unter dem Vorwand, ich hätte schlecht geschlafen, verzog ich mich in eine Ecke, nuckelte ein wenig und saß schon im Sattel einer Ducati Supersport in der Kurve einer leeren Straße, mitten in den Dolomiten.

Da fragte ich mich: Wenn die Leute für Drogen bezahlen, die ihnen ein paar schöne Gedanken machen oder die Zunge lösen, was würden sie dann wohl ausgeben für Reisen wie diese, wo du stundenlang machen kannst, was dir gefällt, und das Ganze dauert nicht mehr als eine Zigarettenlänge?

Zuerst habe ich im Internet nach Anhaltspunkten gesucht. Ich hatte noch nie von einem solchen Stoff gehört, aber ich bin ja wie gesagt auch kein Experte, ab und zu mal ein Joint und ein paar Pillen, als die Mode wurden. Ich fand nichts. Da fiel mir ein, ich könnte überprüfen, ob mein Eiter auch bei anderen wirkt und ob es Nebenwirkungen gibt. Ich könnte ihn Charlie unterjubeln, der sich hin und wieder einen Trip einwirft und weiß, was zu tun ist, wenn’s Probleme gibt. Und wenn er den Löffel abgibt? Pah, dann sollen sie erst mal beweisen, dass ich das war mit meinem Fleck, wobei, mal abgesehen von juristischen Scherereien würde ich auch nicht gern einen Freund umbringen.

Ich habe Charlie dann zum Essen eingeladen und ihm einen Pudding serviert mit etwas abgekratztem Zucker von meinem Fleck drin.

Fünf Minuten später hat er mir von einem unendlichen Fick mit einem Transvestiten erzählt, um den ich ihn echt beneidete, denn gevögelt hatte ich bisher nicht. Keinerlei Nebenwirkungen. Kein trockener Mund, keine Kotzerei, kein Kater.

Noch am gleichen Abend hat Charlie ein paar Typen kontaktiert und denen von dieser neuen Naturdroge nach alter pflanzlicher Rezeptur berichtet. Die Geschichte hat aber nicht er erfunden, das Märchen hab ich ihm auftischt, weil ich die Sache mit dem Fleck außen vor lassen wollte.

Nun haben Lügen kurze Beine, denn nach einigen Monaten kam Charlie und sagte, die Droge laufe wie verrückt, wir müssten die Produktion steigern, Land kaufen und die Pflanze aus dem Geheimrezept anbauen.

Ich hab meinen Arm frei gemacht und ihm den Fleck gezeigt, der vom vielen Kratzen so groß geworden war wie zehn Euro. Ich hab ihm erklärt, dass die getränkten Hostien, die die anderen vertickten, alle von da kämen und dass die einzige Methode, mehr zu produzieren, die sei, mich zu kratzen, aber dass ich maximal zehn Dosen täglich rausbekäme. Das reicht nie, sagt er und spuckt auch schon einen Plan aus. Du produzierst so viel du kannst, meldest dich krank und kratzt dich den ganzen Tag. Von dem, was wir damit verdienen, bezahlen wir eine chemische Analyse, wir entschlüsseln die Formel, lassen sie patentieren, produzieren den Stoff im Labor und werden reich. O.k.?

O.k., sag ich, aber ich probier auch den Weg über Ansteckung. Wenn den Fleck auch andere hätten, könnten wir noch viel mehr herstellen, wir müssen nur verhindern, dass sie in Konkurrenz zu uns treten. Aber es funktioniert sowieso nicht: die Weiber, die ich abschleppe, hab ich im Auge, aber keine erzählt mir was von Hautflecken. Der Fleck überträgt sich weder durch Geschlechtsverkehr noch durch Kontakt noch durch Aufessen. Nur ich auf der ganzen Welt hab den, also kratze ich mich.

Ich kratze, es juckt immer stärker, der Fleck wird größer, bis ich heute morgen sah, dass er vom Handgelenk bis zur Schulter reicht, und da habe ich mich entschieden, herzukommen.

Wenn Sie mich aber heilen, bin ich ruiniert, verstehen Sie, Doktor?

Wenn der Fleck verschwindet, womit bezahle ich dann die Ducati Supersport?

Brennero

AA

Rolf

»Hinreißend«, sagt die Frau, die vielleicht in Fortezza zugestiegen ist, »diese Sesselchen, die nicht festgeschraubt sind, mit ihren Leder- oder Kunstlederpolstern, die gibt es nur noch auf dieser einen Strecke, man kann sie verrücken, man kann sie individualistisch und idiosynkratisch hinstellen, ganz wie man möchte, das ist so bezaubernd beruhigend, eine Rarität in diesen vernagelten Zeiten, das greift einem wirklich ans Herz.«

»Ja, schön«, sage ich.

»Man könnte sie sogar umwerfen, wenn man denn wollte. Hoch lebe die ÖBB.«

Die Frau steht mit ihrem gesamten Gepäck im Gang. Es ist niemand sonst im Speisewagen. Es ist der letzte Zug vor dem Nachtzug.

»Sind wir immer noch in der ÖBB?«, frage ich.

»Zum Liebhaben«, seufzt die Frau.

Sie erinnert mich an Gena Rowlands in ›Gloria‹, obwohl sie ihr nicht ähnlich sieht und ich mich an ›Gloria‹ nicht gut erinnere. Ihr Gepäck ist reichlich, oder nur schlecht verpackt, offene Taschen und Tüten, aus denen der Inhalt hängt, und ein karierter Nachziehkoffer mit kaputtem Außenreißverschluss. Sie sieht aus, als ob ihr jeden Augenblick ein Absatz abbrechen wird, obwohl sie Schuhe ohne Absatz trägt. Sie lässt ihre Habseligkeiten auf mehrere Stühle fallen, rückt sich einen zurecht, dass er mitten im Gang steht, und setzt sich. Der Speisewagenkellner hat sich in seinem Kabuff hinter der Mikrowelle versteckt, wie er das im letzten Zug vor dem Nachtzug immer tut. Ich kann mir nie merken, ob Fortezza oder Brennero die Grenze ist und was zuerst kommt.

»Es ist herzerwärmend, wenn sie ›České dráhy‹ rufen«, sagt die Frau. »Das klingt wie ›tschechisch Tragik‹. Es ist eine entzückende Vorstellung, einen Lautsprecher ›tschechisch Tragik!‹ ausrufen zu lassen, damit die Reisenden wissen, dass sie jetzt in Tschechien sind. Ich liebe Europa, mit all den ironischen Kleinigkeiten.«

»Ich bin ein großer Fan von ›vietato attraversare i binari‹«, biete ich an. Der Zug fährt im Schritttempo durch eine Hochbaustelle, die mich an den Rheinhafen bei Straßburg erinnert.

»Bella Italia!«, ruft die Frau. Sie sucht seit geraumer Zeit ihre Lesebrille, erst in zwei Taschen, dann im klaffenden Außenfach ihres Nachziehkoffers, in ihrer Manteltasche, unter ihrem Halstuch und auf ihrem Kopf.

Der Zug steht still. Ich glaube, jemand hat leise ›České dráhy‹ gerufen.

»Ich merke die Grenze immer nur daran, dass mein Telefon das Netz verliert und ewig kein neues findet«, sage ich. Dann entschuldige ich mich für meinen nörgeligen Tonfall.

Die Frau versucht ohne Brille die Speisekarte zu lesen, aber es gelingt ihr nicht. Im letzten Zug vor dem Nachtzug dimmen sie das Licht, damit man müde wird und Ruhe gibt und den Kellner in seinem Kabuff lässt. Die Frau sucht in ihrem Gepäck, ob sie irgendetwas darin findet, um mir eine Freude damit zu machen. Ich stelle mir vor, ich bin ein Kind, das von der Mafia gejagt wird, und die Frau gibt sich Mühe, ein Spiegelei für mein Frühstück zu braten, weil sie meint, das gehört sich so. Ich könnte ›Gloria‹ googeln oder youtuben, aber die DSB dreht in Padborg immer das WLAN ab und ich habe längst kein Guthaben mehr.

»Sie immer mit Ihrem Telefon und Kontrollzwang.« Die Frau lächelt. Ihre Zähne sind nicht mehr schön. Sie spiegelt sich matt in der Scheibe, sehr matt, nur der Umriss. Ich sage »Lőkösháza, Curtici.«

»Jetzt möchten Sie auch mal was Positives beitragen«, stellt die Frau fest.

»In Lőkösháza spricht der Lautsprecher ›Curtici‹ falsch aus«, sage ich, »und in Curtici ›Lőkösháza‹.«

»Woher wissen Sie das?«

»Ich nehme es an.«

»Warum nehmen Sie das an?«

Mein Telefon hat längst Orange verloren und kämpft erbittert um Polkomtel.

»Schauen Sie doch lieber aus dem Fenster«, empfiehlt die Frau.

Ich schaue folgsam aus dem Fenster. Ich sehe vor allem mich, mein fahles Gesicht. Draußen, so scheint es, ist Wasser. Der Zug fährt durchs Meer.

»Mestre?«, frage ich vorsichtig.

»Mestre ist keine Grenze.«

»Doch«, sage ich.

»Mestre ist keine Grenze!«

»Doch«, sage ich, »zwischen Hades und Oberwelt.«

Die Frau hat ein Schokolädchen in ihrer Manteltasche gefunden, mit einem Werbeaufdruck der RENFE. Sie lehnt sich zu mir herüber und hält es mir hin. »Öresund?«

»Da ist das Meer unten. Da ist es nicht darum herum.« Schon wieder mein nörgelnder Tonfall. Nichts, was ich sage, klingt positiv. Ich packe die Schokolade aus und knibble daran, sie ist hart, ein Fossil. »Sie sind auch schon länger unterwegs?«

»Seit 1993.«

»Ha ha.«

»Sie müssen mal lachen üben«, meint die Frau, »Ihr Kiefer ist verspannt, Sie müssen das einen Zahnarzt anschauen lassen oder einen Orthopäden oder einen Psychotherapeuten.«

»Dafür müsste ich aussteigen«, sage ich.

»Manchmal sind Ärzte im Zug.« Sie nimmt die Pfeffer- und Salzstreuer, die auf der Speisekarte stehen, die schönen, keramischen Pfeffer- und Salzstreuer der PKP aus der Zeit des Kalten Krieges. Sie streichelt die Streulöcher und seufzt, »jak pięknie!«

»Sie können das nicht aussprechen«, nörgle ich. Ich habe mich damit abgefunden, dass ich kein positiver Mensch bin. Ich möchte von Coquelles nach Folkestone fahren, hin und her, her und hin, und nörgeln, nörgeln, nörgeln, in schlechtem Englisch und schlechtem Französisch, denn das Nörgeln ist meine Natur.

»Wie ich die bayerische Grenzpolizei bewundere!«, ruft die Frau. »Es sind entzückende Menschen.  Sie tragen das mit so viel Fassung. Ich frage sie oft, ›was kontrollieren Sie eigentlich‹, und sie sagen ›die Raumtemperatur‹, oder ›Frauen in Speisewägen‹, und machen dazu ein ganz liebes Gesicht. Es muss wehtun, auf einer ›Bizarre Berufe‹-Liste zu stehen, neben ›Kükensortierer‹ und ›Kategorienverwalter‹. Sie tragen das mit viel schönem Humor.«
»Nett«, sage ich. Dann stehe ich auf und gehe zur Mikrowelle und suche im Kabuff nach dem Kellner. Ich möchte der Frau ein Abendessen spendieren, weil sie so sonnig ist. Das Kabuff ist leer und nicht sehr sauber. Der Kellner ist ausgestiegen. Vielleicht hat er abspringen müssen, wie im Wilden Westen. Der letzte Zug vor dem Nachtzug fährt manchmal überall durch. Draußen ist wieder die Hochbaustelle. Der ganze Brenner ist eine Hochbaustelle.

»Sie kommen mir vor«, ruft die Frau, »wie eine dieser prototypischen Personen, die ausgerückt sind, weil sie an Demenz leiden, und von ihren Angehörigen gesucht werden. Setzen Sie sich doch! Geht es Ihnen gut?«

»Ja, danke«, nörgle ich.

Das Bild des Autors

AA

Ich war gespannt, welche Einstellungen die Fotografin von meinem Gesicht wählen würde. Sie kannte den Inhalt meines Buches, das mit meinem Autorenporträt beworben werden sollte, und schlug als erstes vor, dass ich mich im Treppenhaus platziere. Ich war einverstanden, war doch das Transitorische in meinem Buch letztlich wichtiger als das Fixe und Festplatzierte. Ihre Sorge war, wie sie sagte, das Schillernde meiner Sätze, die Leichtigkeit und das Doppelbödige des Erzählens auch in meinem Porträt zum Ausdruck zu bringen. Mir wäre es lieber gewesen, sie hätte vom Buch abgesehen und mich mit ihren Bildern einfach in einen bestimmten Typus Autor verwandelt. Souverän vielleicht, jedenfalls mit einem Anflug von Schalk, selbstironisch. – Schau in die Kamera, sagte sie, als könnte ich dort schon meine zukünftige Leserschaft entdecken. Sei natürlich, sagte sie und mein Nachdenken über künstlich hergestellte, inszenierte Authentizität verhalf mir nicht gerade zu mehr Lockerheit. Mein Lächeln, von einer nicht geringen Anzahl Gesichtsmuskeln – so vielen wie nirgends sonst am Körper – erzeugt, musste verkrampft aussehen. Ich stützte mein schweres Kinn mit meiner Hand, was albern aussehen musste; es erinnerte mich an zahllose Porträts, in denen die Konterfeiten ihren Kopf mit einer Handgeste rahmten, das Kinn locker aufgestützt, die Denkerpose von Rodin oder Dürers Melencolia mimend, was in Zeiten von Selfies antiquiert aussieht. Autorinnen, die einen verführerischen Schlafzimmerblick aufsetzten, starke Autoren, die posierten, als seien sie gerade bei der Großwildjagd ertappt worden. Die Fotografin nahm ein Bild von der Wand, weil es nicht in das Bild passte, das sie von mir machen wollte. In den nächsten zehn Minuten wurde ich mir bewusst, wie bestimmend meine Arm- und Beinstellungen für den Eindruck waren, den ich als Autor auf Leserinnen und Leser machen würde. Auch die kleinste Veränderung der Armstellung konnte aus mir einen Kaspar machen, oder einen Langweiler, dessen Ausstrahlung gegen null ging. Die Fotografin scannte sozusagen in Sekundenschnelle meine unterschiedlichen Haltungen auf ihre Bedeutung hin, während ich laufend Körperhaltung und Mimik wechselte. Es schien, als suchte sie nach etwas Bestimmtem, als sie mich mit leisem, freundlichem Gemurmel herumzudirigieren begann. Vielleicht erzeugten ihre Bilder Bedeutung da, wo keine war. Die Bilder von Kafka fielen mir ein, das eine geniale Bild, das das Dunkle, Rätselhafte, eben »Kafkaeske« in seinen Gesichtszügen perfekt abbildete. War das nun das Ergebnis einer Leserprojektion oder hatte der Fotograf, dessen Namen ich nicht kannte, von Anfang an ein Gesicht gesucht, das zu Kafkas Texten passte?   

Die Fotografin legte die Kamera zur Seite und baute einen Blitzlichtschirm auf. Das Blitzlicht würde meine Haut, die leicht dunkler ist als die eines Weißen, heller erscheinen lassen. Die Fotografin hatte es also in der Hand, meine Ethnie zu verändern. Sie konnte aus mir einen dunkelhäutigen Maghrebiner machen oder mich in den milden, olivfarbenen Tönen eines sonnengebräunten Mitteleuropäers darstellen. Aber was beglaubigt die Ernsthaftigkeit eines Autors mehr, wenn er sonnengebräunt und also sichtbar oft an der frischen Luft, sozusagen vom Leben verwöhnt ist, oder wenn er bleich, abgezehrt, vom Zweifel zerfressen einen Stubenhocker abgibt? Ich entlastete mich von einer Antwort, da es schließlich nicht ich war, der hier das Bild eines Autors entstehen lassen musste, sondern die Fotografin. Ich hatte die Herstellung meines Selbstbildes in ihre Hände gelegt. Ich lieferte sozusagen nur das Grundmaterial dazu, sie arrangierte es unter Zuhilfenahme von Licht, Perspektive und jenem magischen Nu, das man den »richtigen Augenblick« nennen könnte. Würde ich mich damit überhaupt anfreunden können? Würde das Bild, das sie zum Schluss als gültiges auswählen würde, nicht mein immer ein wenig labiles Selbstvertrauen in Frage stellen? Würden die Bilder, die sie mir zuletzt vorlegen würde, von mir allesamt als »missraten« beurteilt werden, da ich gerade einen schlechten Tag hatte und mit meinem Aussehen nicht auf bestem Fuß stand? Konnte die Fotografin, die im Übrigen zu den Koryphäen des Landes gehörte, es mir überhaupt recht machen?

Das Bild, das sie von mir erstellte, würde mit großer Wahrscheinlichkeit nicht mit meinem Selbstbild übereinstimmen. Ich rede hier nicht von dem Faktum, dass ich mich im Spiegel immer seitenverkehrt sehe, sondern davon, dass jeder von sich ein bestimmtes Bild hat, ein inneres Bild, das sonst niemand kennt. Wichen die Fotografien zu weit von diesem inneren Bild ab, würde ich sie ablehnen, mit dem narzisstischen Hinweis, dass ich »schlecht« getroffen worden sei. Dabei war Narzissmus gerade die schlechteste Haltung, die man bei so einem Fotoshooting zeigen konnte. Man musste sich auf Enthüllungen über sich gefasst machen, denn die Fotografin, sofern sie ernsthaft arbeitete, würde versuchen, im Gesicht die innere Wahrheit oder das Wesen aufscheinen zu lassen.

Ich stand eine Viertelstunde lang im Blitzlichthagel, bis sie mir, mit einem Blick aus dem Fenster des Treppenhauses, vorschlug, die nächste Serie im Garten zu machen. Im Garten räumten wir zusammen die Gruppe der Gartenstühle zur Seite und ich grübelte über die Frage, warum Gartengeschirr und Gartengestühl in keinem Fall zu einem Autorenporträt passten, schließlich war zum Beispiel Hesse ein großer Gärtner gewesen. Weil Autorenporträts, so hatte ich es in meinem Roman »Der Mann ohne Licht« geschrieben, alles Zufällige und Nebensächliche im Gesicht ausräumen. Stehen dann im Hintergrund die Utensilien der Freizeit und des Müßiggangs, lenken sie vom Wesentlichen ab. Der Schreibende sollte sozusagen von der Aura größtmöglicher Vergeistigung umgeben sein, sodass dem geneigten Lesenden das Wort »Geistesgröße« nicht fern liegt. Nun fürchtete ich aber – und teilte der Fotografin meine Befürchtung auch mit –, dass ich, vor dem wuchernden Bambus fotografiert, einen allzu exotischen Hauch abbekommen könnte. Die Natur widerspricht dem Geistigen, Natur und Geist sind zwei voneinander getrennte Welten und wer seine Begabung zur Setzung, zur kreativen Schöpfung und zur Fiktion unterstreichen will, sollte sich nicht auf einem Segelboot oder auf einer Gebirgswanderung ablichten lassen.

Schließlich begaben wir uns in die Küche, tranken einen Kaffee und die Fotografin unterwarf die Bilder einer ersten Auswahl. Ich platzte fast vor Neugierde, bis sie mich aufforderte, einen Blick auf die gemachten Bilder zu werfen. Eigentümlicherweise stimmten unsere Favoriten überein; wir einigten uns auf eine Handvoll Bilder. Auf ihnen war nichts anderes zu sehen als das, was mich selber in den nächsten Monaten und Jahren zum Autor machen würde.

Assoziationen, Konnotationen, und ein Schnur

AA

Michael

Zweiunddreißig Jahre nach seiner Tod, und nachdem die Stadt Trost am See seiner Haus erbte, habe ich von die Stadt einen Autoren Stipendium erhalten, im Alfred Bosch Haus zu wohnen und schreiben. Der ehmaligen Haus von Herrn Bosch, mittendrin die Trost am See Innenstadt, so war es mir mitgeteilt, würde mir zu verfügung kostenlos stehen, wie auch eine Summe von Geld die mir jeder Monat überwiesen sein wird. Auf die berreicherung des kulturelle Lebens in die Stadt durch meiner Aufenthalt und schreiben im Haus wird sich die Stadt Trost am See und ihre Bewohner sehr freuen.

Und so kam es dazu dass ich, auf eine wunderschöne Dienstag im April, nach Trost am See angekommen bin. Meine freundliche Gastgäberin, eine Frau Hamelmann, hat auf mich im Bahnhof gewartet, und hat mich mit ihren Auto zum Alfred Bosch Haus genommen. Unterwegs erzählte Frau Hamelmann über all das was Trost am See zu bieten hat. Der See ist sauber und schön, im Juni werde ich dort schwimmen können. Die Kanäle die den Stadt kreuz und quer durchfliesen geben unsere Trost am See eine romantische Flair, unsere kleine Venedig! Und die wunderschöne, mittelalterliche Kirche, gleich gegenüber dem Alfred Bosch Haus, wie sehr hat sie den Herrn Bosch geliebt. Ich hatte noch das Glück und die Ehre ihm persönlich kennenzulernen! Und der grosse Flohmarkt jeden Sontag und die schöne Stadtsbibliotek und das alte Feuerwehrgebäude, ja. Wir freuen uns auf Ihren Besuch im Trost am See, die Stadt würde Ihnnen bestimmt inspirieren, und Sie inspirieren die Stadt.  

Wir fuhren die Strassen entlang als Frau Hamelmann über Trost am See gesprochen hat, bis wir da waren, das Schriftsteller Haus. Frau Hamelmann hat dem Auto geparkt, ich habe meine Handtasche und Troley aus dem Kofferraum genommen und rollte den Troley der Straße entlang. Vor eine große, alte, rote Holztür hat die Frau Hamelmann gehalten. Sie hat den Hauschlüßel in ihre Handtasche gefunden, machte das Tür auf, quitschend und schwer, und lasste mich rein. Im Haus hat Sie mir, leicht und freundlich und kurz, gezeigt wo was war, hat mir den Schlüssel gegeben, wie auch ihre Telefunnummer, falls mir irgendwas fählt, und hat sich von mir verabschiedet. Ach ja. Gegenüber, hat sie gesagt, ist eine Grundschule. Ich hofe die Kinder werden Ihnnen nicht stören.

Als ich allein war, ging ich durchs Haus, schaute es mir an. Das alte Gebäude, aus Holz und unter Denkmalschutz, hatte zwei Stocke. Im Erdgeschoss war das Schlafzimmer, die Küche und Bad. Ich habe mein Trolley zum Schlaffzimmer gerollt, machte es auf und hab meine Kleider ins Schrank gehängt und gestapelt. Dann hab ich meiner Handtasche hoch, zum Arbeitszimmer genommen. In dem Arbeitszimmer waren sechs oder sieben grosse Bücherschränke, mit was scheinte mir als die Bibliothek von der tote Autor. Auf eine ganze Regal lag eine Auflage von Boschs Gesamtwerk. Auf eine andere Regal fand ich eine Kopie von Gruppenbild mit Dame, „Für meinen lieben Freund, Alfred“, gewidmet von Böll. Eine erste Auflage von Das dreißigste Jahr, gewidmet von Bachmann. Eine fiese Fantasie raschte meiner Kopf durch, Blitz erleuchtend und schnell: im Trost am See Sontagsflohmarkt stand ich, bei einem Tisch, und verkaufte das gesammte Bosch Bibliothek.

Ich schüttelte meine Kopf, habe die Bücher zurück ins Regal gestellt, und ging zu dem grossen Fenster. Das Zimmer überblickte einen Kanal, eine niedliche Brücke, die mittelalterliche Kirche und Hoff. Drei Kinder spielten Ball im Licht des späten Nachmittags. Ich habe die drei oder vier Bücher die ich mitgebracht habe auf dem Schreibtisch gelassen, mein Laptop ins Steckdose gesteckt, und ging runter und raus, zur Straße. Ich machte einen kleinen Spaziergang, mich nach der lange Zugfahrt etwas bewegen. Es war schon spät, ich konnte aber noch eine offene Supermarkt finden, da habe ich ein paar Sachen gekauft, und bin zurück zum Autoren Haus gegangen. In die Küche habe ich meine Einkäufe ins Kühlschrank und Schrank ausgeladet und sortiert. Ich hab eine Flasche Wein aufgemacht, kochte ein Pasta, und aß und trank in der Küche. Dann ging ich hoch, zum Arbeitszimmer. Drausen ging die Sonne die Kannal und die Kirche unter. Ich hab was gelesen und dann saß ich bei dem Tisch und habe angefangen zu schreiben. Nach zwei oder drei Stunden schreiben, hörte ich unten Geräusche.    

Ich stand auf von meinem Stuhl bei dem Schreibtisch. Von eine Regal habe ich eine schwere Lampe genommen. Ich ging die Treppe runter, leiser, gespannt. Durch den Flur hab ich gesehen dass die Eingang Tür zu war. Ich ging vorsichtig in die Küche rein. Hinter dem Kühlschrank verschwand eine lange, graue Schwanz. Ratten.

Am nächsten Morgen habe ich eine Baumarkt gesucht und gefunden und kaufte sieben, acht Fallen. Die Fallen habe ich in die Küche verteilt. Die Küche war alt, das Haus war aus Holz, es lag am Kanal. Ich habe mir was zum essen gemacht und ging hoch, zum Arbeitszimmer, schreiben. Ich saß an meiner Komputer und habe geschrieben, eine Kurzgeschichte den ich lange im Kopf hatte, und hier kam ich dazu es zu schreiben. Als ich typte habe ich unten gehört, das metalische Klang eine zuklappnede Falle. Dann, nach eine Weile, noch eine. Und noch eine.

Ein paar Stunden gingen vorbei, ich brauchte wieder Bewegung. Ich ging runter zum Küche. In jeder Falle tobte, wild, eine Ratte.

In dem Geräthaus im Garten hab ich ein Sack und ein Schnur gefunden. Ein altes Fahrrad lag da. Ich hab neue Luft in die Reifen gepumpt, habe die vollen, quitschenden Fallen ins Sack reingeworfen, und fuhr mit dem Fahrrad, das rüttelnde Sack auf meiner Rücken, bis zum Rande des Stadts. In eine Kanal hab ich den Sack ins Wasser geworfen und habe die Ratten ertrunken. Dann hab ich den Sack wieder rausgenommen, hab die Ratten Leichen zurück ins Wasser geworfen, und nam die leere Fallen wieder zum Schriftsteller Haus. Bevor ich rauf ging, mit meine Geschichte weiterzumachen, habe ich Fütter in die Fallen gelägt. Dann ging ich hoch, und habe weiter gemacht, mit meinem schreiben. Von Oben hörte ich meine Fallen, wie sie klappen und schnappen und knappen.

17 000 Jahre weiter in der Zukunft

AA

Ich sitze im Planetarium und erfahre wieder, dass das Fünffache von allem, was existiert, dunkle Materie ist. Das übersteigt oder übersteuert fundamental, was wir ahnen können. Und weil ich mich offenbar gegenüber mir selbst weigere, dieses Wissen präsent zu halten, denke ich an Maggie Nelson, die schreibt: »Manchmal muss man etwas viele Male erfahren, bis man es weiß. Manchmal vergisst man und erinnert sich dann. Und vergisst und erinnert sich. Und vergisst wieder.« Ich liege abends im Bett, sage zu Lisa fast im Halbschlaf, dass es mit den Wörtern, die wir bräuchten, genauso ist – die, die wirklich was erklären würden, sind so weit weg von dem, was wir in unsere Hirne reinkriegen können; nicht mal Parauniversen können wir benennen mit dem, was wir andauernd tun. Mindestens das Fünffache von dem, was wir sagen können, ist grundsätzlich sagbar, aber nicht, solange wir andauernd verlernen, hier zu sein und gleichzeitig 17.000 Jahre weiter in der Zukunft.
Ein Disclaimer, den ich mir selbst vor kurzem gesagt habe, geht so: Allermeistens kann ich von mir absehen und weiß, dass ich ein lächerlicher Mensch bin, aber manchmal bin ich so lächerlich, dass ich nicht mehr von mir absehen kann.
Ich weiß, dass Lisa eine Autorin ist. Sie liegt neben mir und spricht von Revolutionen, wo ich, gehirnbeschränkt beispielsweise, dieses Konzept seit Jahren umgehe, weil ich meine, es sei zu sehr benutzt worden und für alles hauptsächlich insgesamt. Aber Lisa spricht über Revolutionen mit ihrer ruhigen, neugierigen Aufgeschlossenheit und sofort spüre ich, dass ich es war, der sich abgewendet hat; dass ich zu viel gedacht habe und zu wenig den Energien gefolgt bin, die mich in die dunklen Materien hineinziehen wollen. Ich habe wahrscheinlich über Resistenzen nachgedacht, wo ich über Revolutionen hätte nachdenken sollen. Warum so zaghaft, Boy? Warum bist du manchmal so grundlos zaghaft in dir? Weil ich mich selbst meistens von meiner Beschränktheit aus gedacht habe, weil mir meine Beschränktheiten mehr aufgefallen sind als meine Unbeschränktheiten. Immerhin weiß ich mittlerweile, dass es Unbeschränktheiten in mir gibt. Und das ist der Spirit, dem ich folge.
Gleichzeitig will ich mein Schreiben eigentlich als hawaiianischen Zwergtintenfisch denken; dieses Tier beherbergt in seiner Bauchtasche lumineszierende Bakterien. Es treibt sich bei Vulkanen rum, in hawaiianischen Pazifikgewässern. In dunklen Nächten sieht der Zwergtintenfisch von unten wie ein Sternenhimmel aus; das lockt seine Beute an. In hellen Nächten gibt er so viel Helligkeit nach unten weiter, dass er keinen Schatten wirft; das macht ihn unsichtbar für seine Feinde. So wie der hawaiianische Zwergtintenfisch und die lumineszierenden Bakterien zusammenleben, stelle ich mir das Verhältnis von künstlerischem Werk und Kritik vor; beide existieren in einer symbiontischen Beziehung. Mit Kritik meine ich eine begeisterte Hingabe, die ihre Professionalität transzendiert; die gar nichts anderes sein kann als dilettantisch, weil existenziell. Ich meine mich selbst damit, wenn ich lese; ich will dann zu sehr vielen lumineszierenden Bakterien werden – während ich beim Schreiben hawaiianische Zwergtintenfische erschaffen möchte. Ich will shapeshiften innerhalb einer symbiontischen Beziehung. Die Texte, die ich lese, oder die Bücher, mit denen ich mich auseinandersetze: ich will mich in ihren Bauchtaschen ansiedeln, ich will sie von innen zum Leuchten bringen; in klaren, viel zu warmen Nächten, während der Mauna Kea massiv reinragt in die dunkle Materie, die da überall insgesamt andauernd ist. Ist es nicht so, dass der hawaiianische Zweigtintenfisch und die lumineszierenden Bakterien ihr eigenes Parauniversum bilden?
Ein anderer Disclaimer, den ich mir vor kurzem gedacht habe, geht so: Ich will allen, die sich weigern, Bakterien zu werden, sagen: »... and AK-47 is my fuckin’ address.«
Es sind ungefähr eine Billionen Zellen, die unsere Körper ausmachen, aber es sind zehn -Billionen bakterielle Zellen, die in unseren Körpern flexen, andauernd jederzeit immer. Ich glaube, ich versuche mich nicht zu weigern, ich selbst zu sein. Manchmal versuche ich, mich davon abzuhalten, aber ich weigere mich nicht grundsätzlich. Ich weigere mich eigentlich immer weniger.
Wenn ich Science-Fiction schreiben würde, dann wäre der Schauplatz eine irreguläre Galaxie. Ich glaube, das habe ich so ähnlich in einer Mail behauptet, letztens. Aber sind nicht alle Galaxien irregulär?, wurde ich umgehend gefragt. Naja. In einem wahrhaftigen Sinn wahrscheinlich schon, aber nicht in einem physikalischen astronomischen langweiligen. Ich hätte schreiben können: Wenn ich Science-Fiction schreiben würde, dann wäre der Schauplatz eine langweilige, irreguläre Galaxie. Allerdings hätte ich dann auch zurückfragen sollen: Ist nicht alles Denken eigentlich Science-Fiction? Aber dazu kam es nicht, weil es mir mit Science-Fiction ähnlich geht wie mit Revolutionen. Moment mal, genauso wie mit Revolutionen? Im Sinne einer Zaghaftigkeit? Ich frage mich jetzt aktuell gerade allerdings, wo Zaghaftigkeit umkippt und zu Spekulation wird. Oder ich frage mich, ob ich andauernd aus meiner Zaghaftigkeit heraus zur Spekulation im Denken hinstrebe. Und ob das Denken so lange spekulativ stattfindet, bis es sich ganz zaghaft in die Welt reinschiebt. Dann wäre es nicht umgekippt, sondern tatsächlich revolutionär.
»Darüber hinaus senden die Bakterien auch jene Signale aus, die den Tagesrhythmus der erwachsenen Tintenfische steuern«, schreibt Donna Haraway. Durch die Bakterien, die wir in unseren Bauchtaschen mit uns herumtragen sollten, entsteht Ordnung; ich weiß nicht, ob diese Ordnung nachvollziehbar die Nervosität, in die sie eindringt, erleichtert, aber sie zeigt uns zart und von innen, wie wir uns selbst vor der kompletten Haltlosigkeit bewahren können. Allerdings müssen wir sehr vorsichtig sein. Wir müssen aufpassen, dass wir nur die richtigen – langweiligen, irregulären, lumineszierenden – Bakterien in unsere Bauchtaschen hineinlassen.
Es gibt das Fünffache an dunkler Materie, es gibt das Zehnfache an Bakterien. Es gibt möglicherweise das Hundertfache an Ordnungen, gegen die ich andauernd andenken will. Immer wieder suchen meine vielen Greifarme in der Haltlosigkeit, die der pazifische Ozean ist. Andauernd spüre ich unter mir meinen Schatten, den ich austricksen will. Über mir ballert das Mondlicht, das die Salzkristalle durchdringt, was ich letztlich irregulär und langweilig finde; es ist so übertrieben jede Nacht hier draußen. Nach unten hin, wo meine Greifarme im Grunde nur spekulieren, da ist irgendwo der Sand, in dem ich mich tagsüber vergrabe. Wenn ihr Bakterien seid, lumineszierend und wavy, dann könnt ihr zu mir kommen. Ich bin fast immer hier zu finden.

„Drei Wochen war der Frosch so krank, Nun raucht er wieder, Gott sei Dank.“

AA

Ist Pfeife rauchen ein Ritual? So hätten Sie’s wohl gern, höre ich Nikotin-Moralisten sagen – sie haben zur Zeit den korrekten Konsens auf ihrer Seite. Bei Zigaretten wird er zur Erpressung: Wer hat das Recht, Anderssüchtige mit ins Verderben zu ziehen, das ihm, verdientermaßen, aus seiner eigenen schwarzen Lunge droht? Vorbei die Zeit, da Rauch aus dem Mund einer Frau das Zeichen ihrer Emanzipation war. Verworfen die Kunst, bei der man, als Jungraucher, die Ehrlichkeit eines Lungenzuges damit bewies, dass man, nach dem Einatmen des blauen Dunstes, ein paar Sätze rauchfrei sprach, bevor man ihn lässig wieder ausströmen ließ, wie Humphrey Bogart in „Casablanca“. Da sagte die „Gauloise“ im Mundwinkel noch mehr als tausend Worte. Für Rauchfeinde müssten es letzte Worte sein.

Ich erinnere mich an amerikanische Spots der sechziger Jahre, wo man einen jungen Mann nach einem Tabakstengel greifen sah: „I am dying for a cigarette“. Worauf sich eine schwere Hand auf seine legte, und eine Grabesstimme sprach: „You might – for this one!“ Eine andere „Message“ des Fernsehers war von bildloser Schwärze: Dazu hustete sich jemand krachend die Seele aus dem Leib, dem man anhörte, dass er nächstens den Weg alles Fleisches gehen würde. Apropos Fleisch: auch dem Steak auf dem Tisch droht die Verdammnis, denn wer Tiere isst, nimmt nicht nur ihre Schlachtung in Kauf, er befördert auch ihre industrielle Haltung. Wer weiß das nicht? Und wer handelt danach? Zum eigenen Vorteil versteht der gebildete Pharisäer immer noch zwischen lässlichen Sünden und Todsünden zu unterscheiden. Die einen gönnt man sich, die andern verwirft man nicht nur, sondern den Sünder gleich damit. Ich gestehe, dass ich die Gaskammern auf Flughäfen meide, in denen Raucher sich als abschreckende Beispiele selbst ausstellen müssen, wie einst Hottentotten in Hagenbecks Tierschau, und verschämt Zug um Zug hinter sich bringen. Als erstes soll der Genuss am Rauchen umkommen, wenn die Balkenschrift auf der Packung ihn noch immer nicht verdorben hat.

Eine Pfeife raucht man längst hors concours, fällt sogar aus der Gesellschaft, die ihr Laster wenigstens in fünf Minuten abmachen kann. Die Skala des Unverständnisses reicht von „Mami, was hat der Mann im Mund?“ bis zum nostalgischen „Ich riech’s so gern, mein Großvater hat auch noch Pfeife geraucht.“ Da ist man plötzlich so mega-out wie ein SPIEGEL-Titel aus den sechziger Jahren, als auch ein Jungpolitiker namens Helmut Kohl nur mit Pfeife hinreichend vertrauenswürdig erschien.

Ist Pfeifenrauchen – wie Wohlwollende unterstellen – wenigstens als Ritual zu retten? Die Native Americans ließen aus ihren Calumets immerhin Wolken des Friedens steigen – statt Tauben, die bei uns auch längst als Schädlinge registriert sind, gegen die sich jeder bessere Sims mit spitzen Stacheln waffnet. Aber davon ganz abgesehen: Noch kein Arzt versuchte mir bisher die Pfeife auszureden. Dass sie meine Ärzte wurden, verdanken sie vermutlich meiner instinktiven Selektion. Sie nehmen meist an, mir sei das berauschende Requisit zum Schreiben nötig – umso mehr, je gründlicher sich das übrige Werkzeug dazu verändert hat, vom Griffel zum PC.

Das ist nicht falsch, und doch nicht einmal die halbe Wahrheit. Ich brauche die Pfeife als Abhaltung vom Schreiben, die ich mir noch einen Augenblick gönne, und noch einen, bis der Rauch den kritischen Punkt hinreichend verschleiert hat – den ANFANG, der nicht nur schwer ist, sondern jedes Mal unmöglich. Ich muss mir zu schaffen machen, mit Stopfer und Feuerzeug, um mich zu vergessen – oder um nicht zu merken, dass ich schon angefangen habe: Plötzlich steht etwas da, auch wenn es selten so stehen bleibt. Später wird, Zug um Zug, Wort für Wort, die Pfeife beim Revidieren benötigt … ich bin allein, aber sie lässt mich nicht im Stich. Sie ist mein Arbeitsgeruch, der mich eher weckt als betäubt.

„Rauchen Sie nie in Ihrer Anwesenheit“, steht seit zwanzig Jahren unverändert auf den neutralen Beuteln, in die mein Tabakhändler – inzwischen der einzige weit und breit – den Stoff umpackt, eine englische, garantiert nicht parfümierte, mit dem unentbehrlichen schwarzen Latakia sparsam versetzte Mischung. Mit „Ihre“ sind Kinder gemeint, denen ich, wie der Vor-Satz empfiehlt, meinen Dampf nicht zumuten sollte – dann aber gehörte das „ihr“ klein geschrieben. Die hartnäckige Großschrift beweist mir auch – in der kühnen Annahme, sie beruhe nicht auf grammatischer Inkompetenz oder reiner Schlamperei –, dass die Warnung nicht ganz ernst gemeint ist. Oder nur ernst. Sie hält für meine Existenz einen philosophischen Salto mortale bereit, gegen den ein banaler Rauchertod ein Kinderspiel wäre – und gegen das Grübeln, in das er mich stürzt, hilft nur noch: Rauchen. Was mir der Druckfehler zu bieten hat, ist ein Witz – und im Beutel die Gnade jederzeit griffbereiter Absenz. Das macht ihn kostbar, wie den Fehldruck einer Briefmarke.

Aber ja doch: Pfeifenrauchen bleibt eine Sucht. Aber auch Schreiben ist eine – und angesichts seiner Risiken kommt mir mein Tabak, Warnung inklusive, wie ein kleiner Gnadenakt vor. Er kann mich sogar vergessen lassen, dass ich schreibe. Dann merke ich nicht einmal, dass mir der Tabak ja gar nicht schmeckt. Grund genug, ihn mir, wenn der Schreib-Anfall überstanden ist, wieder einmal, und nun erst recht, schmecken zu lassen, als Selbstzweck hier und jetzt, und seinem Brand mit Streichhölzern nachzuhelfen statt mit dem schnöden Feuerzeug. Sie hinterlassen Abfall, aber dazu werden wir auch. Kein Stoff sieht mir in hundert Jahren so ähnlich wie die Asche, die ich aus der Pfeife kratze, mit aller Sorgfalt, sonst schmeckt sie das nächste Mal nicht. Zwischen der kleinen Brandstätte in der freien Hand und meinen Lippen, die den Rauch einsaugen, liegt eine Handbreit Abstand, eine kurze Strecke Genuss, den mir keine Warnung weiter verkürzen soll. Nicht alles, was statistisch berechtigt ist, ist auch ausreichend begründet. Ich weiß, nicht nur als Schreiber: Leben ist nicht versicherbar. Denn es verlangt, gelebt zu werden – jeder Warnung zum Trotz – und noch lieber: ohne Trotz.

Mein Takakhändler macht nächstens zu.

Da hilft nur noch Mark Twain: „Mit dem Rauchen aufzuhören ist kinderleicht. Ich habe es schon hundertmal geschafft“.

Ich auch, als ich jünger war. Es muss nicht mehr sein. Gelernt ist gelernt.

Imprint

AA

Tausend Dank, Many Thanks to, mille mercis à

Robin Arthur, Michèle Audin, Mehdi Belhaj Kacem, Peter Berman de Sinety, Joana Bértholo, Marcel Beyer, Trmasan Brualesi, Matías Celedón, Eric Chevillard, Dennis Cooper, Ann Cotten, Gesine Danckwart, Marie Darrieussecq, Martin R. Dean, Daniela Dröscher, Christian Filips, Discoteca Flamingstar, Laurent Folliot, Tomer Gardi, Anne F. Garréta, Joshua Groß, Gomes/Thermann, Yannick Haenel, Alban Nikolai Herbst, Felicitas Hoppe, Lars Iyer, Pablo Katchadjian, A.L. Kennedy, Anja Kümmel, Andrey Kurkov, Hervé Le Tellier, Jonathan Lethem, Ben Marcus, Rosa Matteucci, Julie Mazzieri, Tom McCarthy, Angelika Meier, Thomas Melle, Lina Meruane, Raphaelle Milone, Wu Ming, Adolf Muschg, Gaëlle Obiégly, David Ohle, Alan Pauls, Sigurbjörg Þrastardóttir, M. NourbeSe Philip, Leif Randt, Noëlle Revaz, Jean-Pierre Rochat, Kathrin Röggla, Hernán Roncino, Jordan Lee Schnee, Sabine Schulz, Jason Schwartz, Michael Stauffer, Anke Stelling, Marlene Streeruwitz, Zoran Terzic, Cecile Wajsbrot, Mike Wilson, Frank Witzel, Christine Wunnicke, Alejandro Zambra ...

Rückwärtsgang

AA

Im Vorüberfahren sah ich die Menschenmenge. Ich hatte sie erwartet, sie war ja angekündigt, allerdings für 12.00 und nicht für 15.00. Und noch immer verlief sich nichts, noch immer war kein Durchkommen, also nahm ich den vorgesehenen Umweg und konnte die Sprechchöre auch nicht hören, von denen später die Rede war. Im Vorüberfahren sah ich immerhin, wie Gegenstände geworfen wurden – war es einfacher Müll, der dann wie üblich, wenn die Demonstration sich zerstreut haben würde, zurückbleibt? Einfach ein Berg aus Material an der falschen Stelle, der letztendlich sein Ziel verfehlt hat? Auf diesem Weg habe ich einige Zeit später den Platz mit den Kränen gesehen, den iranischen Kränen, wo Menschen vor zahlreichen Zuschauern aufgehängt werden. Damals warteten sie noch und wirkten wie einfache Objekte einer vagen Baulandschaft, ein unbedeutender Nebenschauplatz im urbanen Niemandsland. Im Vorüberfahren konnte ich auch wahrnehmen, wie sie das Loch ausbuddelten, das sie als neues Gefängnis bezeichnen würden, keines von der Sorte Wüstengeheimgefängnis-der-neuen-Steinzeit für die, die sich angeblich gegen das Assadregime gewendet hatten, sondern ein hochoffizielles. Auch sah ich, wie dieser Wagen in die Menge fuhr, den man später als den einzelnen bezeichnen würde, als südfranzösischer Gast taugte ich aber nicht viel, das hatte ich schon früher festgestellt, aber immerhin entdeckte ich die Partygäste nochmal, die sich vor ein paar Stunden in Monacos Strandbar als die Unpolitischen bezeichnet hatten, eine Reihe von Geschäftsfreunden, die es angeblich niemals zweimal gibt und die auch hier Abstand hielten. Sie hatten erörtert, dass sie sich neverever in Politik einmischen würden, sie seien allenfalls beratend tätig, schrieben an dem einen oder anderen Gesetz mit, brächten ihr Knowhow im Regierungsgeschäft ein. Sie sympathisierten nie mit irgendwelchen Regimes, und auch wenn sie mit Merkels Asylpolitik nicht einverstanden seien, sähen sie immer alles nüchtern in Kosten-Nutzen-Relation. Im Vorüberfahren erahnte ich, ihre Party hatte sich wirklich in die Länge gezogen, da half der Alkohol auch nichts mehr, und jetzt machten sie bereits im Alkoholschatten weiter oder im Schatten anderer Drogen und fanden kein Ende. Einige der Gäste waren allerdings bereits verschwunden, spielten in Hotelzimmern irgendwelche Clanspiele am Computer und chatteten mit 13-jährigen, während sich ihre nicht wesentlich älteren Freundinnen darüber in einer Bar beschwerten, auf Fingernägel starrend.

Im Vorüberfahren sah ich mehrmals auch auf meine eigenen Finger, um sie zu kontrollieren, aber meine Geschwindigkeit betrug damals schon 60 km/h, und ich musste mich auf das da draußen konzentrieren, zumal wir weiter an Fahrt gewinnen würden, das war ja bereits abzusehen.

Entgegen der Behauptung mancher sind mir keine Kinder entgegengekommen, um in irgendeiner Gegenrichtung zu verschwinden, im Vorüberfahren erhaschte ich nur hin und wieder den Eindruck, als würden jemand Kürzeres, Kleineres draußen stehen und warten. Sie hatten sich wohl bereits alle in die Sweatshops verabschiedet, nur die Unpolitischen sah ich nochmal, als sie sich um den neuen britischen Premier drängelten, den sogenannten-Vater-des-Brexit, und bereits keine Zeit mehr verloren. Sie witterten einfach die Möglichkeiten hinter dem Mann und genossen den Wind, der sich ohnehin nur bei ihnen aufhielt, schon verschwanden sie, und wir kamen wieder an diesem riesigen Platz vorbei mit seinen zig Überwachungskameras, deren Zahl keiner mehr einschätzen kann – ich bin mir sicher, hier sind wir schon dreimal gewesen! Doch während der ganzen Fahrt drehte sich mein Fahrer kaum um, er redete mit mir nur das Nötigste, insofern war nichts in Erfahrung zu bringen.

Ich glaube ohnehin nicht, dass ich das Gleichgewicht auf meinem Platz noch lange halten kann, irgendwann falle ich einfach zur Seite und werde mit meiner Haltung nichts bewiesen haben. Dieser Balanceakt zwischen Wahrnehmung und Handlungsarmut ist auf Dauer eben nicht durchzuhalten, es gilt wieder Entscheidungen zu treffen, die jenseits des Gefährts nicht gelten können. Ich kippe zur Seite und stoße auf etwas, was eine Art Sitznachbar sein könnte, obwohl es die bekanntlich nicht mehr geben soll, wir sind strikt einzeln unterwegs, hat man uns verraten, alleine im Auto, nur der Fahrer sei hier mit uns und stelle alle nötigen Kontakte her. Es sind allerdings keine Kontakte nach draußen, das habe ich nachgeprüft. Irgendwann werde ich dennoch herausfinden müssen, was da so sticht, ist die ethische Verlangsamung daran schuld, die alle Welt in diesem Auto mittlerweile praktiziert, ein Ausbleiben aller Reaktionsmuster auf dieser Wegstrecke, auf der es nur noch Futur Perfekt zu geben scheint. Es herrscht keine Ereignisoffenheit, nur manchmal Löwenzahn, Skabiose und Kornblume. Aber die Pflanzen haben in Wirklichkeit alle keinen Namen mehr, das sei nur noch nicht hier drinnen angekommen, korrigiert man mich, niemand könne mehr so tun, als gebe es etwas wie Artenvielfalt. Sinnlos also eine Kursänderung zu fordern, die ohnehin nicht umzusetzen wäre.

Im Vorbeifahren sah ich Transparente, die Menschen dazu fehlten bereits, es waren Botschaften aus vergangenen Zeiten, die niemand mehr empfangen konnte, vermutlich sind sie niemals je gelesen worden. Das komplette Bild dieser Landschaft zeigte sich in aller Heftigkeit, und ein abruptes Fahrtende wäre insofern die logische Konsequenz gewesen, das Landschaftsschlusstheater hatte aber schon begonnen mit seinem Landschaftsschlusstheaterkonflikt im Delirium-des-heute-noch-Lebens-der-verdampfenden-Konsequenzen, und insofern warten wir noch darauf.

Dass es mich dann derart nach vorne geknallt hat und alle Airbags aufgegangen sind, überraschte dennoch und wäre auch noch zu verschmerzen gewesen, alleine der Rauch brachte mich um meine Fassung. Der Fahrer hatte bereits vor dem beißenden Pulver gewarnt, das mit den Airbags durch die Luft schieße, ich habe es nicht ernst genommen. Die, die miteingestiegen sein müssen, hat es ebenfalls erwischt. Ob es von vorneherein Tote waren, mag ich nicht sagen, das Auto ist jetzt jedenfalls plötzlich sehr voll, mit Menschen, die sich nicht mehr äußern können: »Möge es so bleiben wie es ist!«, »Wir wollen weiterfahren, koste es, was es wolle!«, »Eine Runde noch!«, ruft niemand neben mir, auch nicht: »Nur ein Augenblick!«. »Wir können hier drinnen wirklich keine Beerdigungen durchführen«, kommt von meiner Seite, der Fahrer dreht sich aber noch immer nicht um. Die vielen im Auto geben mir weiter Rätsel auf, immerhin weiß ich jetzt, wohin die Fahrt geht. »Unter anderen Umständen hätten wir uns kennengelernt«, murmle ich noch, als wäre es ein passender Abschiedsgruß. Der Tag verschwindet, und der Fahrer legt endlich den Rückwärtsgang ein.

One Hundred Thousand Words in Search of an Author

Einhunderttausend Wörter suchen einen Autor

Cent mille mots en quête d’auteur

Centomila parole in cerca di autore

Cem mil palavras em busca de autor 

Cien mil palabras en busca de autor

Tschienmilli pleds en tschertga d’autur

Hundratusen ord utan författare

Hundert toyznt verter zukhn a shrayber

O suta de mii de cuvinte care cauta un autor

Ett hundretusen ord søker en forfatter

Ehun mila hitzak idazle baten bilan

Et hundrede tusind ord søger en forfatter

Hundrað þúsund orð í leit að höfundi 

Nying kop lak acel ikor la coc

Százezer szó keres irót

Jekh šel ezera vorbi roden autoros

Jû man go wa chosha o sagashite

Oru eluthalarai thedum noorayiram sotkal

EINHUNDERTTAUSEND WÖRTER
SUCHEN
EINEN AUTOR
ONE HUNDRED
THOUSAND WORDS
IN SEARCH OF
AN AUTHOR